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EAN : 978B0036DM8KS
Editions Rombaldi (30/11/-1)
4.12/5   8 notes
Résumé :
Une fine et délicate goélette... Un capitaine au passé mystérieux... Un équipage recruté parmi les hors-la-loi, et capable de tout... Enfin, an cours d'un voyage de pêche dans le Sud du Pacifique, aux confins de l'Antarctique, des aventures nombreuses, extraordinaires, passionnantes, contées par un de nos écrivains maritimes les plus réputés
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Blaise Leduc était premier lieutenant sur le "Baalbeck" à son entrée dans le port de Valparaiso.
Durant un poste de manoeuvre, un filin de remorque s'est enroulé autour de sa jambe, et voilà Blaise désoeuvré et immobilisé à terre pour deux mois.
Deux plaques métalliques sont vissées sur le péroné de sa jambe droite.
Sa rencontre avec le chef harponneur Stephen Mollissen va donner un tour tout à fait inattendu à son existence de marin ...
"L'aigle des mers" est un roman maritime d'Edouard Peisson, paru en 1941 aux éditions "Bernard Grasset".
Il est peut-être "l'autre" grand roman de la chasse au cachalot !
"Il y a des moments dans l'existence qui font coupure".
L'oeuvre d'Edouard Peisson en est pleine.
Le personnage de Blaise Leduc, ou devrais-je dire d'Harris Benett, est une silhouette emblématique de cette dernière.
C'est un démon familier qui a attiré Blaise vers la vie de marin, celui qui lui a fait renoncer à un paisible avenir de laboratoire, le même qui l'a porté d'un bureau d'inscription maritime à un autre sans jamais venir retrouver les siens.
Pour l'heure, Stephen Mollissen a sauvé Blaise de la noyade et lui propose de prendre la place, temporairement d'abord puis définitivement, d'un certain Harris Benett qui n'en finit pas d'embarquer à son poste de second sur "l'Aigle des Mers", une fine goélette baleinière embossée dans le port de Valparaiso.
Malgré l'appréhension d'être "shangaïé", Blaise finit par accepter, peut-être plus par curiosité que par reconnaissance, peut-être aussi par amour des belles histoires ...
Ce roman est un solide morceau de littérature maritime.
Stephen Mollisson est un un fameux conteur et le livre s'ouvre sur une de ses histoires de cachalots, l'histoire d'un vieux mâle "Tête grise" et de son fils "Coffre d'amarrage" qui ont parcouru les océans et ne craignaient que la terre, l'homme et l'épaulard ...
Stephen Mollisson "bâtit le décor, suit ses personnages.
Il est pris par la création et l'invention immédiate.
Le récit est inventé au fur et à mesure qu'il se déroule, que son auteur même découvre son développement".
C'est très moderne, écologique en diable et quelque peu poétique même.
J'ai aimé cette théorie surprenante et folle qu'un relief sous-marin gravé dans le cerveau du cachalot puisse guider ses voyages à travers les océans.
Mais Edouard Peisson retrouve vite son personnage mené par ses démons.
Où irait-il, s'il quittait "l'Aigle de mer" ?
Après un voyage jusqu'au Cap Horn, c'est le royaume du doute et de la brume, l'arrivée au port base dans l'île des éléphants, entre 55 et 56° de longitude ouest et 61° de latitude sud.
Creary est le commandant, Mollisson le chef de pêche et Leduc/Benett le second ...
Cet ouvrage est bien écrit, à la manière d'un voilier qui aurait été bien gréé.
C'est un récit épais et charpenté de près de 350 pages.
La plume d'Edouard Peisson y saisit les tempêtes, les superstitions et les états d'âmes des marins, les massacres abjects des animaux et l'écoeurement des hommes.
Aucune commisération n'est alors de mise pour le monde animal.
Autres temps, autres moeurs !
On harponne et écorche les baleines par dizaines, on abat les oiseaux de mer par cinquantaines.
Ces terre sont hostiles à l'homme, il y est un étranger.
Mais au delà du décor de ce récit, un mystère plane.
Qui est Clyde, ce curieux matelot recueilli en mer ?
Qu'a bien pu devenir le véritable Harry Benett ?
La réponse à toutes les question est peut-être dans le journal bleu du capitaine Creary ...
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Un jeune homme, saisi par le démon de l'aventure, quitte sa famille bourgeoise pour s'embarquer sur toutes sortes de navires, dans toute les mers. Il devient capitaine au long cours.
Cela commence comme la vie de Teodor Józef Konrad Korzeniowski !

À Valparaiso, il est gravement blessé à la jambe lors d'un remorquage. Encore convalescent, il rencontre un chef-harponneur qui lui sauve la vie lors d'une baignade aventureuse et le fascine par ses récits sur la vie des cétacés. Pour le remercier de son sauvetage, il accepte de jouer le rôle de d'un certain Bennett, attendu comme second de l'Aigle de mer, goélette baleinière qui doit partir en chasse dans l'Antarctique. Mais Bennett se fait attendre et ne viendra pas. le jeune homme le remplacera. S'opère alors un étrange dédoublement de personnalité dont il vaut mieux ne rien révéler pour le plaisir de la lecture.

On suit aussi avec inquiétude l'imprévisible comportement de la goélette, rétive à se mettre à la cape et à l'origine d'une accident étrangement semblable à celui qui a causé la disparition d'Eric Tabarly .

le récit est captivant, pas seulement par l'aspect conradien du héros, melvillien du propos (tout sur la chasse au rorqual et au cachalot !), mais aussi par les artifices de l'auteur qui ménage le suspense et pique la curiosité par un savant va-et-vient chronologique de son récit.

Il est vrai qu'avec son équipage de sacs et de cordes, l'ambiance est lourde, propice à la mutinerie, comme dans "Le loup des mers" de Jack London. Les esprits manquent de sombrer dans la folie autant que l'ingouvernable goélette dans les eaux glacées de l'océan. "Satan lui-même n'obscurcissait-il pas notre raison ?" (p. 285)

Cette campagne mouvementée sur l'un des derniers baleiniers à voile, au siècle de la vapeur et bientôt des bateaux-usines, mérite l'attention des lecteurs, jeunes et moins jeunes, épris de fortes aventures maritimes, dans la lignée et sous les auspices des illustres auteurs, déjà cités.

On peut aussi ne pas aimer la fin du récit, imaginant un codicille avec un tribunal maritime moins conciliant que prévu...
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Au tournant des années 1930, un marin français blessé à la jambe par un cable lors d'une manoeuvre est débarqué à Valparaiso pour soins et convalescence. Sauvé de la noyade lors d'une baignade en mer, il accepte de suivre son sauveur sur un baleinier américain, l'Aigle de mer.
Mensonges, dissimulations, usurpation d'identité, la campagne de pêche dans les eaux antarctiques sera mouvementée. La violence y est présente, la description des moeurs animales est souvent écoeurante, celle des hommes ne vaut guère mieux !
L'intrigue se noue presque à la manière d'un polar : voici un excellent roman maritime.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Vous désirez, repris-je ayant enfin compris, que je prenne la place de Benett ?
- Pas exactement, répondit le chef de pêche, car mon ami va arriver. Je veux, mais il se reprit, je vous demande d'être Benett pour quelques minutes. Creary veut vous voir, voir Benett tout de suite puis il quittera le bord et ne reviendra que dans quelques jours pour le départ ...
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On se doute que la navigation d'un voilier et sensiblement différente de la navigation d'un vapeur. Celui-ci porte en lui sa force. La puissance qui permet au bâtiment à voile d'avancer lui est étrangère. Il la vole et s'en sert. En de nombreuses circonstances, il en est esclave mais elle le libère de la terre. D'une manière générale, le « vapeur » suit la ligne droite d'un port à un autre. Le voilier cherche parfois loin de la route directe, un vent favorable, se fait emporter par la tempête, ruse avec une brise, laisse passer au-dessus de lui, voiles carguées, une bourrasque.
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On appris qu'il avait été emporté à la mer [...] par le gui de la grand-voile dont les palans s'étaient rompus. L'accident s'était produit par grosse mer au cours d'une manœuvre normale, ne comportant aucun danger. La goélette avait réagi d'une manière inattendue embarquant par l'arrière une énorme quantité d'eau. [...] Les hommes avaient vu une sorte de pantin disloqué disparaître dans un creux de lame. ( p. 224 et suiv.)
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Où nous emportait cette tempête ? Les démons de l'eau armés de massues s'acharnaient contre la coque. Les démons du vent lacéraient les voiles, arrachaient la roue des mains des timoniers, plantaient les dents dans notre chair. Ceux de l'obscurité posaient leurs doigts griffus sur nos yeux et s'attaquaient à notre âme pour y faire éclore la peur.
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Je n'ai jamais eu peur en mer, mais il me paraissait inconcevable, criminel même, que le maître d'un navire averti de l'approche d'un gros temps ne prît pas les mesures de précautions élémentaires. Or pendant le grain le chef de l'Aigle de mer ne s'était pas montré. (p.117)
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