AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 18 notes
5
3 avis
4
1 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Accident cardiaque du capitaine. le second, Godde avait reçu l'ordre de prendre le commandement du Canope, bateau qu'il connaissait peu, mal conçu, dangereux, et qui devait mener aux Amériques 900 migrants.

Une mer déchaînée, appel en détresse du Marco Polo, vaine tentative de secours mais qui tourne mal, se solde avec la perte de son bateau et 200 disparus.

Le livre raconte l'interrogatoire de l'enquêteur qui, quoique compréhensif, engendre une tension aussi bien chez Godde que chez le lecteur plein d'empathie .
Commenter  J’apprécie          352
Le commandant Godde est-il responsable du naufrage de son paquebot et de la mort de deux cents passagers engloutis dans l'Atlantique nord ?
Peut-on lui reprocher d'avoir toujours agi avec la force, la grandeur et la faiblesse d'un homme ?
On savait Edouard Peisson grand romancier de la mer, on le découvre ici maître de suspense psychologique, explorant les bas-fonds d'une conscience déchirée par la volonté de puissance et par la charge de la culpabilité.
Ce roman est un livre fort et formidablement humain.
Commenter  J’apprécie          120
Le 10 février 1914, au milieu de l'Atlantique Nord, à mi-chemin entre les Açores et New York, le Canope, paquebot transportant 800 émigrants italiens de Naples à New York, se porte au secours d'un cargo qui a lancé un appel de détresse, en pleine tempête. Or, non seulement, le Canope arrive trop tard sur le lieu du naufrage, mais en se déroutant, il s'est mis en travers des lames ; ayant ainsi embarqué de l'eau, ses réserves de charbon sont devenues de la boue impropre à faire fonctionner les moteurs et il coule à son tour, coque intacte. le Commandant Godde est-il responsable de la noyade de deux-cents de ses passagers ? A-t-il commis une faute ? Et au-delà de la question de sa responsabilité, peut-il se remettre d'une telle tragédie ? 

Le sel de la mer est un ouvrage passionnant ! L'édition de 1966 en livre de poche regroupe en fait trois récits, qui forment un tout extraordinaire :
1. Capitaines de la Route de New York : le naufrage du Canope. 2. le sel de la mer : après la tempête en mer, la "tempête sous un crâne" ; lors de l'enquête préalable au procès, Godde explique les décisions qu'il a prises, heure par heure, et est interrogé sur celles qu'il n'a pas prises; une fois la lecture terminée, on comprend mieux ce que signifie l'expression "la solitude du chef". 3. Dieu te juge : quelques années plus tard, à l'occasion d'un nouveau commandement, et jusqu'à son dernier souffle, le Commandant Godde revit son procès et reste hanté par ces heures terribles et tragiques, entendant sans cesse en lui-même le reproche : "Godde, le capitaine qui a perdu son navire". On se gardera bien de révéler le dénouement, qui ne manque pas de sel, c'est-à-dire de grandeur.

Une fois habitué au vocabulaire maritime élémentaire (bâbord = gauche; tribord = droite; gaillard d'avant = pont à l'avant du bateau; dunette = pont à l'arrière du bateau; proue = avant; poupe = arrière; roulis = mouvement du bateau qui le fait "rouler" de droite à gauche et inversement; tangage = mouvement du bateau qui le fait pencher vers l'avant et vers l'arrière), on est prêt à appareiller pour la traversée de l'Atlantique Nord. Très vite, on est pris par l'histoire. le Canope, un navire maudit, dont toutes les compagnies se sont débarrassées pour le vendre au plus vite; ses maux inexplicables et redoutés : l'avarie de machine devant Beachy Head (page 106), le "roulis du diable" (page 92) subi dans le Golfe de Gascogne (page 106), à faire hurler à la mort les émigrants (page 87), la démarche du chef-mécanicien Charrel qui demande à Godde, le matin même, de surseoir à l'appareillage (page 82), le refus de Vox, commandant du Virginia venu au secours du Canope, de lui passer une remorque, de façon à ne pas mettre ses passagers en danger (page 100).
Et puis, en écho, Godde qui va se raccrocher, comme à des bouées de sauvetage, au fait que Derieu, son prédécesseur, était prêt à prendre la mer, que lui-même voulait assurer un voyage pour se faire une juste appréciation du Canope, que justement celui-ci s'était bien comporté jusqu'au déroutement vers le Marco Polo, que ce cargo en perdition justifiait que le Canope aille lui porter secours...

Roman magistral, le sel de la mer l'est à plus d'un titre : de la mer, il a l'immensité et la profondeur ; du sel, il a le goût et la saveur. Avec en toile de fond, le code maritime qui impose de porter assistance à toute personne en danger de se perdre, à condition que ce soit sans danger sérieux pour son propre navire... Un vrai suspense, haletant, oppressant. Des chapitres courts, eux-mêmes constitués de paragraphes courts. Une lecture rendue aisée, qu'on peut interrompre et reprendre. Pas de grande phrase, mais un scénario captivant qui vous saisit et ne vous lâche plus. Pour utiliser un terme actuel, je dirais addictif. Un thriller. Un chef d'oeuvre. A emporter sur une île déserte (pourvu qu'on ait la chance qu'un canot de sauvetage puisse nous y déposer !).
Commenter  J’apprécie          82
Un autre de ces livres que je lis en fronçant les sourcils, signe chez moi d'une forte concentration. Un livre que j'ai lu en m'accrochant à chaque mot, à chaque phrase comme à une ligne de vie sur le pont de ce livre incessamment balayé par les embruns salés d'un océan Atlantique déchaîné.
Je croyais ouvrir un livre d'aventure léger, et je me suis trouvée embarquée dans une étude psychologique passionnante. Dans ce volume qui rassemble les trois tomes de cette histoire (Capitaines de la route de New York ; le sel de la mer et enfin Dieu te juge !), il n'est question que de naufrages. Je crois pouvoir dire sans déflorer l'histoire que le même naufrage est conté trois fois, dans un ressassement implacable de l'évènement.
Par une tempête sur la route de l'Europe au Nouveau Monde, au début de notre siècle (est-ce la même année que le Titanic a vu le jour et a aussi disparu ? c'est bien possible), un paquebot chargé d'immigrants fait naufrage dans la tempête, faisant deux cent morts après avoir tenté de sauver un autre navire en perdition. Ici, ce ne sont pas les exploits héroïques qui font tourner les pages, s'ils sont mentionnés, ils sont à peine évoqués, ce n'est pas de savoir qui survivra et qui perdra la vie qui font retenir son souffle. On sait tout cela dès les premières pages.
Ce qui est important, c'est de comprendre l'enchaînement des évènements, les raisons des prises de décision, comprendre si le drame aurait pu être évité et, aussi, la culpabilité de cet homme qui s'était retrouvé de façon inattendue à la tête de ce bateau quelques jours plus tôt et qui doit maintenant endosser la responsabilité d'un naufrage et de deux cent morts.

Je ne connaissais pas Edouard Peisson avant d'ouvrir ce livre, et c'est une très heureuse découverte que ce livre de mer atypique. Certes, de nombreux termes techniques sont employés, ce qui plaira aux adeptes du genre, mais l'enjeu psychologique du livre le rend intéressant bien au-delà de ce petit cercle restreint. Il y est question d'honneur, de responsabilité, de remord, de rédemption peut-être aussi, dans le style précis que l'on trouve souvent dans les romans de marine. En un mot, un superbe moment de lecture, plein de débats moraux et d'embruns salés.
Commenter  J’apprécie          62
Au milieu de l'Atlantique, entre New-York et les Açores, le Canope, un paquebot "à trois tuyaux" à l'allure fringante mais au fonctionnement capricieux, se porte au secours du Marco-Polo, un cargo italien qui a lancé un message de détresse.

Dans la tempête, le Canope ne trouve pas le Marco-Polo et se trouve lui-même en difficulté. Deux autres paquebots viennent à son secours, sans pouvoir l'empêcher de sombrer sous leurs yeux. Il sauvent quelques centaines de naufragés, dont le capitaine Godde, du Canope.


La trilogie du Sel de la mer est l'histoire de ce capitaine Godde, qui, second sur le Canope, a dû remplacer au pied levé le capitaine victime d'une congestion cérébrale, et sur les ordres de sa compagnie a repris la mer sur un navire maudit, à l'instabilité légendaire, malgré les mises en garde du chef mécanicien. Fierté du nouveau promu, excès de confiance en soi, souci d'assurer sa carrière ? Ce professionnel scrupuleux, qui a pris la mesure de son navire, doit affronter la tempête et la demande de secours. Il choisit le devoir d'assistance plutôt que de la sécurité de son navire et de ses passagers. Son vain détour pour sauver le Marco-Polo sera la perte du Canope.


Toute la trilogie (Capitaines de la route de New York ; le sel de la mer ; Dieu te juge ) est la mise en scène des états d'âme du capitaine qui ne cesse de s'interroger sur le bien fondé de sa décision, à la lumière de la maxime ambigüe du droit maritime, qui conjugue contradictoirement le devoir d'assistance avec l'obligation d'assurer la sûreté du navire, laissant au seul capitaine la décision finale. Tempête sous un crâne ! le tout, sous le contrôle de la justice. Car, après instruction, le capitaine Godde est renvoyé devant le tribunal maritime commercial qui juge des fautes des marins.


On s'abstiendra de révéler la sentence et la fin de l'histoire, qui ne manquent pas de grandeur. Il faut inciter les amateurs de littérature maritime à goûter au "Sel de la mer". Ils y découvriront, s'il ne le connaissent déjà, Edouard Peisson, le "Conrad français". Marin et capitaine, comme le maître Joseph, il se retrouve sans embarquement après avoir servi sur le Lamoricière dont le naufrage a dû inspirer son récit. Il ne se contente pas de son emploi administratif à la préfecture de Marseille. Il écrit sur ce qui le passionne : la mer et les marins. Et y apporte non seulement sa science de la navigation, mais aussi une finesse psychologique peu commune. La navigation à vapeur est son domaine de prédilection, mais il évoque la marine à voile avec L'aigle de mer qui nous fait embarquer pour une mémorable chasse à la baleine.


Durant la guerre, Blaise Cendrars, recherché par la Gestapo, se réfugie à Aix-en-Provence. Il se lie d'amitié avec Édouard Peisson qui lui redonne le goût d'écrire. Il lui dédie L'Homme foudroyé qui commence par ces mots "Mon cher Edouard Peisson...".
Lien : https://diacritiques.blogspo..
Commenter  J’apprécie          30
Sous le titre général "LE SEL DE LA MER", ce volume (Edition du "Livre de poche" numéro double 518/519), contient la célèbre trilogie d'Edouard Peisson dans son texte intégral : "Capitaines de la Route de New York", "Le Sel de la Mer" et "Dieu te juge".
Commenter  J’apprécie          00
Ça parle quand même beaucoup de bateaux, de mer et ce genre de choses. Y'a des bateaux qui coulent, et un mec qui écrit des lettres. Sinon j'aime bien. Sauf les passages en mer (il y en a beaucoup)
La fin est incompréhensible (je n'ai pas lu le livre, mais quand même)
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (56) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
504 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}