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Critique de bdelhausse


Pierre Péju nous raconte l'histoire de Paul, à travers ses rencontres avec Clara, sur une période de 70 ans. Il est Français, venu en Allemagne pour s'ouvrir à ce pays. Elle est Allemande, et traîne son charme désinvolte et un passé familial aussi férocement que sa caméra, dont elle se sert pour tout capter.

Le passé familial de Clara est -bien sûr- en rapport avec le nazisme. Celui de Paul est lié à la collaboration. Ces deux maux, ces "ogres", dont l'Europe n'a jamais voulu réellement faire le deuil vont réguler leurs relations jusqu'à leur mort. L'ogre, c'est le mal absolu. Il est multiforme, pluriel. Paul et Clara passeront aussi par Mai 68, et par les guerres autour du monde... mais ces épisodes sont beaucoup moins approfondis, moins denses, que la question de la collaboration et des crimes de guerre.

Le résultat est prenant par moment, mais aussi assez décousu vu que Pierre Péju saute de nombreuses années sans vraiment nous expliquer ce qui peut bien se passer pendant ces années. On a donc des petits flashes de Paul, lorsqu'il rentre en contact avec Clara, mais sans que cela ait un rapport avec leurs passés respectifs. Décousu, certes, mais l'écriture de Pierre Péju arrive à donner du punch, de la puissance à ces moments de vie.

Le roman pose beaucoup de question, sur le passé, la transmission, les erreurs de jeunesse, la culpabilité, le passage à l'âge adulte, etc. Mais j'ai eu à plusieurs reprises la sensation de regarder des protagonistes ayant tout pour être heureux et se cherchant allègrement des poux. Dès lors, leur destin m'a été souvent indifférent.
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