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3,61

sur 209 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C’est l’histoire de la vie de Paul, un sculpteur français. Au début du livre, nous sommes en 1963, presque vingt ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un jeune garçon français, Paul, passe quelque temps dans un village en Allemagne. Bien que le village ait échappé à la destruction de la guerre, on y trouve quand même les conséquences de la guerre parmi les habitants. Paul est un garçon morose et sensible qui a perdu son père quand il avait 12 ans. Son père, un héros de la résistance française, a été assassiné. On n’a jamais pu résoudre ce meurtre. Pendant son séjour en Allemagne, Paul rencontre une jeune fille allemande, Clara. Elle fait une grande impression sur lui. Clara est une fille énigmatique qui pour une quelconque raison intrigue Paul. Après être revenu chez lui en Paris, Paul rencontrera Clara de temps en temps pendant le reste de sa vie.

C’est un livre difficile à critiquer. J’ai aimé le style de l’écriture, les descriptions de la nature, du village allemand, les habitants, toutes ces descriptions sont belles et parfois poétiques. Les thèmes sont aussi intéressants : les conséquences psychologiques de la guerre pour les survivants en général, mais, peut-être, aussi les effets d’une perte d’un parent pour le caractère et pour la vie affective d’un enfant.
Or, je trouve le livre un peu déséquilibré. Le début et le premier tiers du livre sont excellents ; l’ambiance méchante de la nature, les émotions de Paul, elles sont vraiment crédibles. En effet, cette première partie du livre aurait été une très belle nouvelle, je le donnerais cinq étoiles. Cependant, la deuxième partie du livre ne m'a pas plu. C’est la partie sur la vie de Paul après son retour d’Allemagne à Paris jusqu’à son mort en 2037. Il y a quelques rencontres avec Clara et nous découvrons finalement le secret de l’assassinat de son père. Malheureusement, l’histoire ne devient pas vraiment captivante. Les plus importants personnages de sa vie, sa mère, Clara, son épouse Jeanne, elles restent plates, ils sont des figurants sans vrai intérêt. Il y a des événements intéressants, Paul assiste même à « la révolution » de 1968 à Paris, mais l’histoire reste superficielle.

Le livre n’est pas mauvais. La première partie est vraiment promettant, mais la suite est décevante et manque de profondeur et les personnages et les sentiments manquent de la couleur. Le livre a gagné le Prix du roman Fnac en 2005.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Le rire de l'ogre est assurément un roman où rien n'est simple et lumineux ; tout est inquiétant, sombre, voire terrifiant à l'image de cet ogre pas encore affamé qui surprend deux jeunes enfants égarés s'aventurant dans la forêt, et qui fait résonner son rire plein de cruauté tout au long de ce roman …oui, c'est un conte fantastique qui sert de bobine de fil qu'il faut tirer pour dérouler un récit énigmatique.

Au début des années soixante, Paul Marleau, jeune garçon timide et introverti, passe l'été dans un village allemand qui garde enfoui dans sa mémoire un drame terrible lequel va hanter durablement et implicitement la conscience du garçon et de Clara, rencontrée dans ce village bavarois. Ce drame évoque la résurgence des horreurs de la guerre ou comment le massacre d'enfants juifs commis par la Wechrmacht va pénétrer l'esprit et la chair d'un de ses officiers revenu à la vie normale mais qui ne connaîtra pourtant la paix qu'en égorgeant ses propres enfants dans la forêt noire surplombant la vallée de Kehlstein, à la manière d'un ogre affamé.
Bien qu'épargnés par la guerre, Paul et Clara se découvrent inaptes au bonheur une fois adultes, comme si leur âme était imprégnée des mêmes blessures secrètes provoquées par cette guerre qu'ils n'ont connue, comme s'ils étaient eux-mêmes broyés par une guerre invisible.
Unis par un lien puissant et énigmatique, ils vont chacun de leur côté tenter de comprendre tout au long de leur vie ce mystère de l'horreur humaine. Devenus sculpteur et photographe de guerre, ils n'auront d'autres outils que la gradine et l'appareil photo pour exprimer leur vision de la monstruosité dont est capable l'homme.

Avec ce roman, Pierre Péju explore les effets du passé, ces traumatismes qui peuvent se cristalliser même sur ceux qui sont étrangers aux tourments du chaos. La mémoire se révèle alors vivace tellement elle est étouffante, violente tellement elle est sombre, et ce d'autant plus qu'elle affecte des adolescents. A l'âge où le cerveau est perméable à tout ce qui l'entoure, les fantômes du passé ne pouvaient que s'accaparer ces esprits fragiles.
Indubitablement, c'est un passé chevillé au corps qui ne laisse pas indemne ses héros que nous raconte l'auteur.
Toutefois, dans cette ambiance obscure l'écriture de P. Péju apparaît paradoxalement lumineuse et même romantique tant il maîtrise la description des ressorts psychologiques de ses personnages. Il pose un regard clairvoyant, pénétrant sur les évènements et les émotions qui agitent Paul, avec une finesse d'esprit qui sied à un philosophe. Jamais d'excès de sensibilité, mais une écriture raffinée qui parvient à rendre visible ce qui relève de l'imperceptible…une prose qui éclaire une trame constellée d'énigmes et de mystères qui ne font qu'intensifier l'atmosphère inquiétante.

Cependant, la césure du roman entre l'adolescence et l'âge adulte de Paul m'a laissée perplexe. Cette césure révèle deux univers différents qui m'ont laissé suggérer qu'il y avait peut être deux romans tant la tonalité est dissemblable. La première partie déborde de tristesse, de brume et même de malaise.... avec un index particulièrement appuyé sur une inquiétude trop mystérieuse, l'atmosphère est parfois pesante. La narration s'en trouve affectée. le désespoir apparaît démesuré et les coeurs en ruine tant l'auteur s'attache à marquer le drame au burin…Heureusement la seconde partie n'obéit pas aux mêmes codes. Peut être parce qu'avec le temps, Paul a pu accéder à une certaine sérénité et qu'il n'est plus l'adolescent ombrageux au regard grave et intransigeant.
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Pierre Péju nous raconte l'histoire de Paul, à travers ses rencontres avec Clara, sur une période de 70 ans. Il est Français, venu en Allemagne pour s'ouvrir à ce pays. Elle est Allemande, et traîne son charme désinvolte et un passé familial aussi férocement que sa caméra, dont elle se sert pour tout capter.

Le passé familial de Clara est -bien sûr- en rapport avec le nazisme. Celui de Paul est lié à la collaboration. Ces deux maux, ces "ogres", dont l'Europe n'a jamais voulu réellement faire le deuil vont réguler leurs relations jusqu'à leur mort. L'ogre, c'est le mal absolu. Il est multiforme, pluriel. Paul et Clara passeront aussi par Mai 68, et par les guerres autour du monde... mais ces épisodes sont beaucoup moins approfondis, moins denses, que la question de la collaboration et des crimes de guerre.

Le résultat est prenant par moment, mais aussi assez décousu vu que Pierre Péju saute de nombreuses années sans vraiment nous expliquer ce qui peut bien se passer pendant ces années. On a donc des petits flashes de Paul, lorsqu'il rentre en contact avec Clara, mais sans que cela ait un rapport avec leurs passés respectifs. Décousu, certes, mais l'écriture de Pierre Péju arrive à donner du punch, de la puissance à ces moments de vie.

Le roman pose beaucoup de question, sur le passé, la transmission, les erreurs de jeunesse, la culpabilité, le passage à l'âge adulte, etc. Mais j'ai eu à plusieurs reprises la sensation de regarder des protagonistes ayant tout pour être heureux et se cherchant allègrement des poux. Dès lors, leur destin m'a été souvent indifférent.
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Un livre étrange, qui brasse bien des sujets : la prégnance des souvenirs, qui s'invitent au présent, l'horreur qui finit toujours par refaire surface, mais aussi la quête de soi à-travers l'art et l'amour impossible d'êtres qui se ressemblent trop.
Je ne sais qu'en penser. L'écriture est fluide, j'ai été captée, les descriptions du mal me hantent mais... qui trop embrasse mal étreint, et l'accumulation d'événements plus ou moins glauques finit par émousser l'émotion. Même si j'ai beaucoup aimé tout ce qui a trait à la création, et surtout le corps-à-corps du sculpteur avec la pierre.
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J'ai toujours été avide de lectures autour de la seconde guerre mondiale et du drame juif. Ce livre aborde justement cette période, mais indirectement, à travers notamment les séquelles que peuvent laisser de tels souvenirs, quelque soit le camp auquel on est appartenu. C'est infiniment triste, remplis de regrets, bref, à ne pas lire en cas de vague à l'âme...
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J'ai beaucoup aimé les personnages et les réflexions où nous entraînaient les aventures de l'héroïne
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souvenir imprécis d'une ambance très particulière
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Un beau roman et une belle histoire entre un français et une allemande au fil des années.
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Deux vies en paralléle sur la deuxième moitié du vingtième siécle portant en elles toutes les meurtrissures de ce siècle . C'est intelligent,bien écrit, remarquablement construit .Prix Lecteur fnac 2005
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Une lecture forte, belle, lourde, certainement très personnelle aussi, et qui ne manquera pas de vous toucher. Certaines métaphores sont brillantes, d'autres maladroites, dans l'ensemble trop nombreuses à mon goût, mais c'est bien tenté.
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