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Critique de Carolivra


Drôle de titre pour une BD! Dans mon village, on mangeait des chats met en scène Jacques. Il a quatorze ans et vit dans un petit village sur lequel règne le maire et boucher tout-puissant Charon. La boucherie de Charon est réputée pour ses pâtés fins et onéreux. Un soir, Jacques surprend le secret de Charon. Il fabrique ses pâtés grâce à la viande de chats! Charon décide de tuer Jacques mais c'est le jeune garçon qui en se défendant tue le boucher. Jacques est alors envoyé dans une maison de correction…

Jacques c'est l'histoire d'un pauvre gosse, comme tant d'autres, qui grandit au milieu des années 70. Son père est routier. Quand il revient à la maison tous les quinze jours, c'est pour s'alcooliser et taper sur sa mère. Cette dernière se prostitue dans sa propre maison pour arrondir les fins de mois. C'est donc dans un foyer malsain et déséquilibré que grandit Jacques. Lorsqu'il devient meurtrier, pourtant, c'est presque par accident. Car au fond Jacques est un gamin au grand coeur qui ne cherche qu'une chose: protéger sa soeur Lily.

Comment ne pas s'attacher à ce gamin d'une rare intelligence? Au sein de la maison de correction, Jacques va se rendre indispensable. Il n'est pas seulement un meurtrier. C'est un garçon intelligent et fin qui sait se sortir de toutes les situations. Ainsi, la maison de correction va devenir pour lui un terrain d'expérimentation géant pour gravir les échelons du crime organisé.

J'ai tout simplement adoré cette BD très courte. J'ai d'abord aimé la noirceur de l'intrigue renforcée par les dessins épurés du dessinateur. Il n'y a pas de fioritures. C'est parfois un peu brut mis le trait s'accorde parfaitement avec le scénario imaginé par les auteurs. La force de l'intrigue est aussi bien présente. On suit Jacques de son adolescence à l'âge adulte. Il y a peu de bulles mais des encarts dans lesquels le personnage s'adresse directement au lecteur, l'immergeant complètement dans cette ambiance sombre.

Il y a ensuite toute une réflexion sur les institutions de correction qui se chargent des enfants « non éducables » pour en faire finalement des enfants perdus dans la société, sans avenir. La fin de la BD donne raison d'ailleurs à cette version d'une jeunesse perdue et sans espoir. C'est extrêmement bien vu de la part des auteurs et très réaliste.

« Dans mon village, on mangeait des chats » est une BD à découvrir. Un récit très sombre, réaliste et violent qui m'a beaucoup plu.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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