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Le principal protagoniste de ce récit est un véritable salopard à qui il nous sera assez difficile de nous identifier. Bref, il n'y a pas de héros ce qui rend l'approche un peu plus compliqué et pas toujours très facile d'accès. En même temps, c'est toujours une démarche intéressante.

Pour autant, on va se rendre compte que ce personnage cynique a en aversion la guerre même s'il devient un profiteur en vendant du vin ce qui permet au soldat d'être de meilleure humeur pour aller au combat se faire zigouiller. On va le trouver un peu plus sympathique vers la fin de ce tome où il aura quand même essayer de sauver la vie à des soldats pris au piège des allemands. Comme quoi, tout est possible et surtout le meilleur !

Le thème principal reste l'importance du vin lors de cette Première Guerre Mondiale. A vrai dire, j'ignorais toutes ces implications qui seront fort bien détaillées et argumentés. A noter la présence d'un cahier de huit pages en fin d'ouvrage afin de donner de plus amples explications.

Il ne s'agit pas d'un documentaire mais d'un récit d'aventure dans le cadre de cette guerre particulièrement meurtrière. C'est une intrigue qui s'appuie sur une base historique solide.

Cela reste une bonne BD de divertissement avec un graphisme de qualité ce qui n'est pas pour déplaire. Certes, il faudra passer sur un vocabulaire irrévérencieux. Mais bon, il faut parfois mettre de l'eau dans son vin !
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Il en faut du courage pour faire la guerre, pour vivre dans les tranchées en compagnie des rats, des poux et des copains morts. Il en faut du courage pour franchir les lignes barbelées et partir à l'assaut de l'ennemi.
Du courage, de l'abnégation, du patriotisme... Appelez ça comme vous voulez. Mais les premiers sur le front étaient nos poilus qui outre de subir l'ennemi, subissaient aussi les ordres contradictoires ou farfelus de leurs dirigeants. Alors comment tenir ?
C'est là qu'entre en jeu le vin. L'ivresse permet l'oubli. L'ivresse fait taire les peurs et les chefs de guerre l'ont bien compris. Les rations de vin, au fil du temps, ont augmenté pour diluer les comportements de plus en plus revendicatifs des poilus, devant cette guerre longue, abominable.
Le cahier pédagogique en fin d'album nous apprend beaucoup sur le rôle du pinard (alcoolisme incitatif) pendant la Première guerre mondiale ainsi que sur tous les substituts proposés aux soldats en temps de guerre, et ce quelque soit celle-ci dans le temps.
Une BD très instructive au scénario riche en réflexions, aux connotations parfois poétiques avec un héros (ou anti-héros) à la gouaille populaire, et aux dessins très représentatifs des tranchées ou des plaines désolées où plus rien ne pousse.
Une histoire à l'humanité touchante.

« Le sang du soldat a coulé, et il a une belle couleur bordeaux. »

Ferdinand Trancourt a trouvé le filon pour échapper à la guerre. Un embusqué ! Voilà ce qu'il est et il le revendique : il simule son infirmité. Et cerise sur le gâteau, il profite de cette foutue guerre pour faire de bonnes affaires. Négociant en vin, c'est lui qui fournit les armées et à des prix plus qu'avantageux pour lui !
Un salop ? Certainement mais pas seulement. Parce que la vie n'est pas ou noire ou blanche, elle possède une infinité de gris...
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Scénario : Philippe Pelaez
Dessins & couleurs : Francis Porcel

Je n'ignorais pas que nos pauvres poilus étaient shootés au pinard.
Je n'ignorais pas non plus, qu'il y avait et qu'il y a toujours, hélas, des profiteurs de guerre.
Ferdinand, le pourvoyeur du "pinard de guerre", en est un exemple au cynisme répugnant. Quoique...
Par contre, j'ignorais les ravages que l'alcoolisme avait fait dans les rangs des troufions, même après la guerre.
Ils ont subi une double peine et ça, c'est terrible pour eux et leur famille.
Les hauts gradés, eux, ont échappé à tout ça.
La couverture, déjà, met bien en scène les tranchées.
Et le rouge qui s'écoule des tonneaux représente aussi le sang des soldats.
Des pages entières sont couleur vinasse.
Tout cela est visuellement très réussi.
La postface de Philippe Pelaez explique "l'ivresse" nécessaire pour partir au combat.
Poignant.
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Première Guerre mondiale.
Comment donner du courage à ces hommes que l'on propulse dans l'horreur des combats ?
En les enivrant !
Le pinard, ce breuvage issu de divers mélanges, dont on ne sait plus très bien de quoi il est fait, ni quel goût il a vraiment.
Du raisin ?
Y en a.
De la gnôle ?
Y en a p't'être aussi.
Du bromure ?
Ah, ça ! Avec l'état-major, il faut s'attendre à tout, de l'ardeur au combat, oui, mais il faut tempérer les libidos et gérer l'abstinence.
Bien sûr il y des profiteurs, de ceux qui s'enrichissent sur le dos du pauvre poilu.
Il en est ainsi dans toutes les guerres, mais, bien mal acquis...
Au coeur du conflit, on suit l'histoire d'un homme, un civil qui n'est peut-être pas celui que l'on croit.
Quel est donc son secret ?
Avec cet excellent album, signé Pelaez au scénario et Porcel aux dessins,  on entre au coeur de la Grande Guerre.
On y entre pas par le fût d'un canon, mais dans une barrique de vin.
Une histoire qui m'a rappelé Au-revoir là-haut, pour ceux qui connaissent, avec ses arnaques aux monuments ou aux cercueils.
N'allez pas croire que ce Pinard de guerre est de la piquette,  la guerre qui y est présentée n'a rien des plaisirs de l'ivresse.
Une autre façon de relater la vie des tranchées, que les auteurs ont su restituer avec justesse.




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Le texte est très agréablement écrit.
Les illustrations sont classiques.
Le malheur des uns...
fait qu'il n'y a pas de petits profits..
Alors, les embusqués sont debrouillards
d'une roublardise plus qu'ingénieuse.
Le pinard et les obus sont les nerfs de la guerre.
l'Armée met du bromure dans le vin
pour calmer les ardeurs du soldat.
Ferdinand, lui y ajoute beaucoup d'alcool à brûler,
un peu d'eau de vie et le vend au prix fort.
L'ivresse éxalte, fait grimper plus facilement
les échelles des tranchées
pour s'offrir au combat.

Des documents de l'époque viennent étayer
cette histoire, en appendice.
On retrouve un peu l'atmosphère de
"Au revoir là-haut" de Lemaitre:
l'incurie des Généraux à l'arrière
la viande à canon au front,
le genie de la débrouille, du sauve qui peut
Un grand classique désespérant.



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Cette bande dessinée retrace la vie des soldats pendant la Première Guerre mondiale à qui on fournit du vin pour qu'ils aillent à la mort sans avoir peur. Ce vin que les profiteurs de guerre coupée avec de la gnôle et vendaient au prix fort. le héros ou plutôt l'antihéros qui traficote part vendre ce vin frelaté et se retrouver pris au piège en plein combat. Il va malgré lui s'attacher à ces soldats et vouloir les sauver. le scénario est très bien écrit et le graphisme très réaliste.
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L'idée d'Aborder la grande guerre par le biais d'une thématique, ici, l'usage du vin pour galvaniser les troupes, est originale, mais malheureusement, l'originalité s'arrête là.
Le graphisme très classique, finement travaillé, méticuleux, détaillé, mais sans véritable personnalité. le style d'écriture s'inspire de la manière de Ferdinand Céline, un langage cru, un ton antipathique pour appuyer le cynisme du personnage principal, vraiment trop caricatural, trop appuyé forcé, et assez pénible à lier en fin de compte, parce que très artificiel, ça m'a dérangé dans ma lecture.
Pour moi, le biais scénaristique choisi, avec cette thématique pour apporter une trame originale n'apporte rien, c'est finalement un récit très classique de guerre, avec l'anti-héros déjà vu des milliers de fois, le tire aux flancs qui se comporte finalement en héros, on tombe dans le récit manichéen de base. J'aurai aimé que l'ivresse qui donne de l'ardeur soit vraiment au coeur du récit mais ce n'est qu'un récit héroïque de guerre très banal. Cette lecture ne m'a pas apporté l'ivresse attendue, grosse déception.
Un dossier final va revenir sur la thématique qu'on aura oublié au fil de la lecture, le dossier est plus intéressant que la bande dessinée, mais reste lui-même assez succinct, comme une simple caution d'originalité.
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Je ne suis pas fan du procédé de narration, quasiment tout en voix off. Évidemment cela permet de dire beaucoup de choses en très peu de page, mais voilà, je n'accroche pas.
Le titre est parfait, parce qu'il est question de la guerre, mais surtout de la consommation de vin des soldats. le dossier thématique en fin de tome, est assez édifiant. Il y a eu le vin pendant la première guerre mondiale, mais plein d'autres drogues depuis.
Et donc aujourd'hui : c'est quoi la substance utilisée ?

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Ferdinand Trancourt se définit lui-même comme un charlatan. Pendant la 1re guerre mondiale, à la veille de son exécution pour trahison, il raconte son histoire, comment, alors qu'il vit du négoce du vin à Bercy au profit de l'armée française, il se retrouve malgré lui au coeur des tranchées, et comment un acte qui se voulait positif va causer sa perte.

Le récit est en voix off. On découvre ce profiteur de guerre, héros pas vraiment sympathique mais intéressant par les multiples facettes qu'il déploie. de ce salopard désagréable auquel on va finalement s'attacher, les auteurs font, comme souvent avec ce type de personnages, un méchant au grand coeur (en l'espèce un margoulin touché par la grâce d'un danseur prodigieux), qui se défend de vouloir faire le bien.

« Pinard de guerre » c'est aborder la guerre des tranchées sous un angle différent. Une fois passé l'euphorie des premières semaines, la stagnation de la première année, les beaux discours du haut commandement ne suffisent plus à motiver les troupes. le dessin rend bien l'ambiance terne, glauque et effrayante de ces tranchées grises, boueuses, étroites, où les soldats vivent dans la peur et la promiscuité. Alors jusqu'au plus haut niveau de l'état on va favoriser la distribution d'alcool pour les soldats, parce que ivres vivants les poilus ne se posaient plus de question et fonçaient tête baissée vers l'ennemi, vers la mort, parce que "Après un litron, quand il faut partir à l'assaut du feldgrau, le tire-au-flanc se transforme en héros, le cabot en général, le bas-du-cul en géant."

Le texte est plutôt bien écrit, avec le franc-parler et le ton populaire des poilus. Tant le texte solide que le dessin soigné mettent bien en avant le contexte historique, géographique, social. L'ensemble crée une histoire touchante, tant pour son méchant devenu héros que pour les anonymes croisés dans les tranchées.

Une autre vision de cette guerre qui fit tant de ravage.
La BD est complétée par d'intéressantes annexes sur le vin en lien avec la Première Guerre mondiale.
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Pinard de Guerre est le premier tome d'une série consacrée... à la guerre dans la collection Grand Angle de chez Bamboo. A priori, chaque album de cette collection sera indépendant et focalisé sur un thème précis différent durant la période de la Grande Guerre. Ce premier volume scénarisé par Philippe Pelaez ( Puisqu'il faut des hommes, Un peu de tarte aux épinards...) et dessiné par Francis Porcel ( Les folies bergères, Les mentors...) est donc centré sur le vin de guerre: ce breuvage couleur sang qui animait l'ardeur des soldats entre deux tranchés.

La première de couverture est alléchante. Au premier plan, nous avons Ferdinand le héros cynique de cette histoire assis contre des tonneaux de vins percés par les balles dont le liquide rouge sang s'écoule au coeur d'une tranchée.

Durant la Grande Guerre, le vin fait oublier, le vin stimule, le vin calme... Peu importe sa qualité et ses additifs douteux, le pinard de guerre est le véritable compagnon des damnés des tranchés.

Avec un personnage principal peu scrupuleux dans la lignée de ces antihéros cynique façon Lord of war et une thématique bien ciblé tel que le vin, on pouvait s'attendre à une bd au caractère bien affirmée... Malheureusement, il n'en est rien. Ce pinard de guerre est coupé avec beaucoup d'eau trop d'eau pour nous enivrer complètement.

Le début est pourtant prometteur. le lecteur est bien plongé dans l'atmosphère étouffante de Verdun que ce soit sur le terrain ou dans le quartier des généraux, les couleurs froides, ocres, le dessin de Porcel peu affiné au niveau des personnages mais avec du caractère nous immergent sans problèmes au coeur des tranchés. Au niveau de la forme, le résultat aurait pu être davantage conventionnel avec une colorisation et un style dans la lignée habituelles des bande dessinés consacrées aux tranchées et à la Grande Guerre. Dans l'ensemble, Pinard de Guerre demeure dans une représentation habituelle à une exception faite : le personnage de Ferdinand Tirancourt...

Cynique, féroce, sans aucun scrupule, ce fournisseur de vin frelaté, cet escroc traine son costume orange derrière les tranchées se faisant passer pour un infirme... Il vend son vin au litre à un prix plus chère et assume totalement ses actes. Plutôt intéressant, le héros de cette histoire se démarque aussi au niveau du style. Souvent affublé d'un costume orange qui détonne un peu (du moins dans un premier temps) , il est l'incarnation des profiteurs de l'effort de guerre. Cynique et désabusé, c'est à travers son point de vue que nous suivons une partie du trafic de la vinasse jusque dans les tranchées et son effet sur les soldats.

Dès la première page, nous voyons un pauvre bougre accroché à des barbelés qui tentent de prévenir ses collèges alors abrités une dizaine de mètres plus loin derrière une tranchée. Abrutis par le vin, ils n'entendent pas les appels à l'aide qui se clôturent sur un implacable coup de feu. Cette implacable par la voix de notre antihéros qui déclame : " le sang du soldat a coulé et il a une belle couleur bordeaux".

Dès la première de couv', la fusion entre le sang du soldat et la robe du vin provoque son petit effet. Avant que leur propre sang coule, les soldats ingurgitaient le sang de la terre bon gré, mal gré...

Pinard de guerre réussit son entrée en matière mais malheureusement à partir du moment où notre antihéros se retrouve piégé en cours d'album au coeur des tranchées, toute l'intrigue perd aussitôt de sa saveur. Et c'est vraiment dommage.

L'antihéros, lui-même ancien soldat, se découvre une conscience, contemple l'effet de son vin et surtout malgré tout le réconfort qu'il apporte à ces soldats. de ce fait, l'antihéros devient un héros et va multiplier les actes héroïques. le pinard, alors bien présent, dans les premières pages devient secondaire face à une intrigue se résumant en une simple histoire de guerre. Sans doute, cette baisse de qualité à mi-chemin s'explique par le format classique de cette bande dessinée de 55 pages qui ne permet pas d'allonger ce revirement, d'étoffer davantage ce cynisme... Pinard de guerre aurait mérité davantage d'ambition. Ce volume aurait mérité de nous offrir un plus beau salaud qui aurait pu gagner quelques nuances tout en restant un bel antihéros mais ce n'est pas le cas. L'escroc est un personnage meurtrie par la guerre comme les autres , au final, c'est un brave.

C'est une direction scénaristique voulue mais qui prive cette bd d'une véritable saveur. Un manque d'audace certain.

De plus, histoire de se rattraper vu que nous perdons de vue la thématique du vin, les auteurs et éditeurs nous incrustent l'habituel petit dossier explicatif en fin de volume sur le pinard de guerre. Certes, c'est intéressant mais en même temps quel dommage de ne pas avoir donner plus de corps à ce vin au coeur même de l'intrigue... Je suis parfois fatigué par ces dossiers explicatifs qui remplacent quelques pages de bd.

Pinard de guerre aurait gagné à être un album plus ambitieux mais en raison du format un peu court, le revirement scénaristique fait perdre toute sa saveur à un récit de guerre frontal. C'est un véritable petit "pinard" de bd historique.

Pinard de guerre est une déception qui joue d'abord le ton de l'irrévérence avant de se conformer en une banale bd de guerre qui éclipse donc sa férocité première, voire même son thème principal. Vite bu, vite lu...
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