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Critique de belette2911


DC, vous connaissez ? Non, je ne parle pas du groupe AC/DC ! DC... Washington DC (pour District Columbia), bande de moules.

En suivant le jeune Peter Karras - Spartiate d'origine - lors de sa jeunesse dans les années 30, juste après la Grande Dépression, en passant par la Seconde Guerre Mondiale et jusqu'en 1949, nous suivons aussi la ville de Washington DC dans ce qu'elle a de plus sombre.

De 1933 à 1949, ce sont les quartiers les pauvres que nous explorons aux travers de quelques personnages...

Des immigrés grecs, italiens, chinois, cherchant tant bien que mal à s'en sortir, afin de nourrir leur famille, que se soit de manière honnête ou via la pègre locale, cette tique qui peut vous sauter un jour sur le dos pour vous pomper une partie de votre sang en vous proposant de vous protéger.

Ce qui est le plus étonnant avec ces immigrés grecs et italiens, qui furent eux-mêmes la cible d'un racisme ambiant, c'est qu'ils refusaient que les Noirs mangent dans leurs restos !

Ce n'est qu'ensuite, lorsque leurs petites gargotes eurent moins de monde, qu'ils ouvrirent leurs salles aux Noirs. Mais je ne devrais plus être étonnée de rien, moi.

L'écriture est agréable, presque "simple", pourtant, ce serait une erreur de dire que l'auteur écrit de manière simpliste. C'est... comment dire... ça ressemble à de la simplicité, mais ce n'est pas de la simplicité ! Simply the best...

Par contre, c'est sans concession pour cette Amérique des années 30. On plonge dans les quartiers les plus chauds, peuplés d'immigrés, ceux que les gens d'un statut social "plus élevé" ne veulent pas voir dans leurs rues.

Malgré tout, malgré les défauts et la critique de cette ville, on sent qu'il y a de l'amour derrière. L'auteur la connait, cette ville, lui même étant fils d'immigrés grecs, il l'aime, cette ville, mais il ne se prive pas pour la mettre en scène dans ses coins les moins reluisant.

Au niveau des personnages, c'est bien simple, on a l'impression de les connaître, de les côtoyer depuis des années, on les voit grandir, prendre des mauvaises directions...

Ils ont leurs défauts, leurs qualités, leurs péchés aussi, bien que la messe ne soit pas encore dite tout à fait pour tous. La rédemption peut encore avoir lieu.

Dans ce roman noir, il y a une ambiance terrible dans les pages, des atmosphères sombres, des contextes sociaux extrêmement forts, de la pauvreté, de la débrouillardise, du racisme et de l'amitié.

Qui dit pauvreté dit mafia ou pègre... l'argent peut arriver facilement dans votre poche, couler à flot, vous donner la sensation d'une vie facile, sans tracas, mais vous savez aussi que quand on dort avec son chien, il ne faut pas s'étonner de se réveiller avec des puces.

Le chemin le plus facile n'est pas le chemin le plus honnête... Il faut avoir du courage pour rompre avec certains et adopter une vie correcte, exempte de règlements de compte ou de dette.

Durant ma lecture, je me suis attachée à Peter, à Nick, à Costa, à Joe... et je n'avais pas envie de les quitter en fermant le livre.

Un grand roman noir qui prend son temps pour planter le décor, ressemblant plus, au départ, à un roman "Historique" sur les conditions de vie des immigrés qu'à un polar et dont la construction nous donne même un petit puzzle chronologique de la vie de Peter Karras.

Excellent ! À déguster sans modération mais en prenant son temps afin que le roman fonde dans la bouche.
Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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