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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le mois de fevrier est génial ! C'est l'hiver , on passe de longues heures à lire à la maison , et c'est aussi le mois de mon anniversaire et les " femmes de ma vie " me le souhaitent en m'offrant ... des livres !!! Et comme je lis beaucoup ,il leur faut faire preuve de beaucoup de perspicacité pour surprendre un mari et père ...La magie opère, elles sont géniales et savent débusquer des trésors.
Le premier d'entre eux , c'est " le hussard noir ". "Hussard noir " ,pour moi ,ça parle. 3ème République , des hommes vêtus de noir se lancent à travers tout le pays pour répandre ,au nom de l'Etat , l'instruction pour tous , briser un rôle assumé par l'Eglise et donner à la République son rôle fondamental . Et puis , le "Hussard noir ",c'est Charles Péguy,si fier de porter cette lourde charge ,ce si respectable uniforme noir .Et puis , les " hussards noirs " c'est encore des copains , copines et moi ,derniers produits d'une "Ecole normale d'instituteurs " et issus de milieux modestes , heureux de donner leur chance à des enfants qui en manquaient...
Alors , évidemment , ce titre , à lui seul , c'est tout un programme. Une couverture sombre , des chaises de classe.en cercle et un pistolet au milieu ...Comment , une arme en milieu scolaire ? Terrible image.
Thomas Debord est prof en ZEP et il aime son métier , ses élèves mais le découragement le gagne et ,un matin , il commet l'irréparable, la prise en otages de 11 de ses élèves. Tsunami .Incompréhension Condamnation .Déchaînement médiatique . Rouleau compresseur en marche...Les puissances d'écrasement et d'avilissement du peuple se mettent en route. Si les ordres du " haut " sont implacables , ce sont bien ceux d'en " bas " qui les exécutent, portés par les messages de haine véhiculés, sous anonymat , par les réseaux
sociaux , bien pilotés par les chaînes d'information en continu....
Pour l'ancien enseignant que je suis et qui a connu une autre époque, je m'interroge . Où sont passées toutes les vertus de l'école vantées par nombre de grands auteurs , de philosophes ? Les jeunes sont là , ni meilleurs ni pires . Les profs sont là , ni meilleurs , ni pires. Et pourtant,il y a vraiment quelque chose qui cloche . Alors , Stop ou Encore ?
Thomas Debord... le " poète a dit la vérité....il doit être exécuté ".
Ce livre a été écrit par des gens qui évoluent au coeur du système éducatif . Pour y avoir passé une grande partie de ma vie , j'ai reconnu bon nombre de situations . Ce livre est sincère mais désespéré, c'est un cri , un hurlement . Il faut peut-être le lire comme une fiction , je n'en suis pas certain...A force de mépriser les gens , de vouloir les réduire au statut de "sujets "....Attention. L'école, c'est le fondement ,le socle de la société. Debord , simple prof....Ses élèves ? Les hommes et femmes de demain qui n'accepteront pas forcément de rester enfermés dans le préfabriqué du collège Jean Moulin. "Préfabriqué...."...Il y a tant de beaux édifices scolaires fermés aujourd'hui qu'on les remplace par des préfabriqués, beau respect pour notre jeunesse. Ça coûte moins cher et ça se déplace....
Je ne recommande pas ce livre , chacun fera comme il veut , le lire ou pas . Pour moi , c'est fait , je l'ai lu ,j e ne pourrai pas dire que " je ne savais pas ", je l'ai trouvé Enorme et Inquiétant.
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Le Hussard Noir : un véritable coup de génie littéraire.

Partout, vous lirez qu'il s'agit d'un roman « ancré dans le réel ». J'ai beau détester cette expression, je ne peux qu'admettre qu'elle s'applique parfaitement ici. Impossible, en étant soi-même prof, de ne pas voir que le roman a été écrit par des collègues. Chaque ligne respire le vécu. de la description de la cour de récré et des salles de classe, aux préoccupations du proviseur ou des surveillants, on s'y croirait.
Mais l'action du Hussard Noir n'est pas seulement « ancrée » dans la réalité de l'Éducation Nationale, elle l'est également dans notre système médiatique et dans l'actualité de ces derniers mois. Au rythme des hashtags qui nous sont désormais familiers, le quotidien des différents personnages se construit autour de #CyrilHanouna, #JeSuisCharlie, #PasDeVague et autres #BFMTV.

Intermède « Vis ma vie » – le lendemain du jour où j'ai achevé la lecture du Hussard Noir, sur la route pour me rendre au collège, j'ai éprouvé quelque chose d'assez étrange en écoutant distraitement les infos à la radio… exactement le même sentiment qui nous fait douter, au réveil, lorsqu'on hésite encore entre rêve et réalité : j'avais la nette impression – tout en sachant que cela n'était pas le cas – que l'attentat commis par Thomas Debord avait réellement eu lieu et je m'attendais à entendre parler de cette histoire « pour de vrai ».

[...]

L'intrigue du Hussard Noir ne traite pas seulement du mal-être de certains enseignants. Il interroge aussi plus largement notre rapport aux médias. le roman décrit parfaitement, avec une sorte de réalisme cynique, la façon dont les médias et réseaux sociaux réagissent à l'annonce de chaque « événement de sécurité publique ». On reconnaît les mécanismes qui entrent en oeuvre à tous les coups et, un peu honteux, on se surprend à reconnaître nos propres réactions.

Mais le Hussard Noir ne fait pas que décrire ces processus. S'inscrivant dans une forme de littérature expérimentale, le roman va plus loin.

« le Hussard Noir » est le pseudonyme utilisé par Thomas Debord dans le roman. Quand il passe à l'acte, son blog, ses articles publiés sur le Huffington Post, ses comptes twitter et facebook sont épluchés par les autorités et la presse. Mais, sur Internet (je veux dire, sur le véritable Internet) Thomas Debord aka le Hussard Noir existe bel et bien ! ...

[extraits] Chronique à lire en entier sur le blog.
Lien : https://fortyfiveweeks.wordp..
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J'avais déjà lu des écrits de Mr le Prof que je suis sur les réseaux sociaux et j'étais donc curieuse de découvrir ce roman qui trouve forcément un écho particulier en moi étant donné que je fais partie de la grande maison qu'est l'Education Nationale. J'ai trouvé cette fiction tellement réaliste car dans notre combat pour ouvrir les yeux sur les problèmes de notre métier, on nous dit toujours que nos actions ne doivent pas aboutir à prendre en otage nos élèves. Ici la fiction supplante la réalité et ces deux auteurs nous dressent un portrait édifiant mais malheureusement bien réel de notre société et de ses dérives. Je suis très curieuse de voir quelle sera la réaction de personnes ne faisant pas partie du corps enseignants quant à la lecture de ce roman.



Thomas Debord c'est le prof lambda , celui qui a eu la vocation mais qui très vite redescendu de son nuage pour faire face à la réalité et ses barrières. Sa mission première est d'aider les élèves et non de les transformer en moutons. Or le système est tel que les différentes réformes ont conduit la communauté éducative à faire face à des réformes dévastatrices et toutes sauf bonnes pour le développement personnel des élèves. La saturation fait donc partie de la vie de Thomas qui ne voit plus le bout du tunnel et qui en a ras le bol de ne pas être entendu. Il essaie tant bien que mal de faire passer son savoir face à des élèves qui ont de plus en plus d'autres problèmes à gérer. La course aux likes ou aux abonnés/ followers ou aux niveaux de jeux vidéos atteints est bien plus importante que la capacité à réfléchir et à agir, à développer son opinion personnelle et à faire part de ses idées. Thomas a donc décidé de prendre le problème à bras le corps et de faire l'impensable. Il sera analysé, jugé, critiqué , catalogué mais sera t-il seulement écouté?



Les élèves sont évidemment au coeur de ce roman psychologique car ils seront en première ligne. On aura différents profils donc différentes réactions mais aussi différentes problématiques à gérer . L'hétérogénéité permettra donc de voir différents parcours mais aussi différents contextes familiaux. Il est évident que ce roman psychologique est teinté de réalisme ou de situations vécues et c'est ce qui le rend donc encore plus vibrant. le récit transpire de réalité et de vérités car dans cette histoire on ne triche pas, on n'est plus vraiment dans la fiction sauf sur certains aspects. On va donc suivre ce huit clos pour ces 11 élèves qui peu à peu , un peu à la manière des Dix Petits Nègres d'Agatha Christie, vont quitter cette bulle étouffante pour retrouver leur réalité et leur vie. Mais qu'en ressortira t-il de cette expérience troublante et dérangeante?



Mais le Hussard Noir ce n'est pas qu'un roman où l'Education Nationale est le personnage central car tout le monde a un rôle à jouer et les auteurs nous permettent de revenir aussi sur les autres personnages de notre société. On retiendra évidemment les journalistes et leur course aux scoops, aux flash infos en dépit de tout bon sens , de morale ou même d'éthique. A travers les divers reportages, les articles et autres formes de communication entourant ce fait divers, on sent bien que l'information est souvent ensevelie sous la masse et que les différents parties n'expliquent rien et noient les vrais problèmes dans des considérations de bas étage. Que dire d'Elodie Mantreau qui est supposée incarner la journaliste qui fera passer le vrai message de ce professeur ? Elle apparaîtra dans deux scènes clés et on s'interroge ensuite sur le discours délivré. Ne parlons pas de la fameuse chaîne d'informations qui tient plus d'une émission de télé réalité que d'une équipe de journalistes à la déontologie irréprochable. Une fois de plus le réalisme est tellement présent qu'on a dû mal à se dire que les faits ne sont que fictifs. La narration l'est évidemment, les personnages aussi mais ils ont une part de vérité en eux qui n'en est que plus troublant.



Dernière cible de ce roman , les réseaux sociaux sont évidemment le nerf de la guerre. Les blogs , les tweets, les commentaires, les partages reflètent tous notre nouveau mode de vie . Nous sommes scotchés à nos portables jour après jour ( et je m'inclus dans le lot) et c'est tellement plus facile de juger derrière son écran au lieu d'échanger avec des discours approfondis et argumentés. Les insultes sont les nouvelles marques de ponctuation et les idées ne vont jamais plus loin que le bout de notre nez. Je trouve que l'idée d'intégrer cette partie de notre société dans ce roman est un excellente idée car une fois de plus le réalisme en est d'autant plus apporté.



Bref, j'ai vraiment apprécié cette lecture car Marie Pellan et William Lafleur mettent des mots sur les maux dont nous souffrons dans notre quotidien . le hussard noir trouve un écho d'autant plus effrayant et inquiétant que le contexte actuel n'offre guère d'éclaircies dans cette tempête annoncée. On pourrait presque parler d'un docu fiction tellement on peut se retrouver dans cette intrigue. Un livre qui se lit, qui se vit et qui se réfléchit aussi.
Lien : https://thelovelyteacheraddi..
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de la masse critique Babelio, merci !

Thomas Debord est professeur de français en ZEP. Chaque jour, il voit les défaillances du système scolaire, les élèves qui perdent leur intérêt, le manque de moyens. Il s'indigne contre les réformes, manifeste pour des améliorations, sans succès. Il passe alors à un moyen extrême: prendre en otage une de ses classes. C'est le seul moyen pour qu'enfin on les écoute, pour que les choses bougent, pour que ses élèves aient leur chance. Il n'a que quelques heures pour faire entendre sa voix, à ses risques et périls...

C'est un roman très différent de ce que je peux lire habituellement. Parcouru de tweets, d'articles de presse, d'interviews TV. Parfaitement ancré dans le réel. Tout semble terriblement vrai : les revendications du professeur désespéré de l'éducation nationale, les réactions des anonymes, des haters, des médias, de la police. le scénario est plus que plausible, traité avec méticulosité. À travers la voix de Thomas Debord, les auteurs en profitent pour faire passer des opinions fortes. Problèmes de moyens, d'effectifs, de dépression des professeurs, d'enclavement des minorités, de mixité sociale. Critique des médias, du traitement des affaires de terrorisme, de la récupération politique. Rien n'est épargné. Ironie du livre : alors que le professeur ne se sent pas entendu, le lecteur ne peut que l'écouter. Alors qu'il se sait pris pour un monstre, on ne peut que faire preuve d'empathie, le comprendre, chercher à l'aider. Jusqu'au bout, j'ai été tenue en haleine, j'ai espéré une certaine fin. Quand arrivent les dernières pages, on est ramenés à une réalité amère... Finalement, c'est le livre de la triste vraie vie. Une excellente lecture !
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[ S U E U R S F R O I d'E S ]

Je viens de terminer ce roman et comment vous dire. J'en ai eu des sueurs froides... Pourquoi ?
C'est l'histoire d'un prof de lettres en ZEP qui n'en peut plus du système éducatif français. Alors un jour, il décide d'utiliser la violence pour faire entendre sa voix. Il prend en otage ses élèves un beau matin pour faire réagir le système et le Ministère.

Je suis enseignante alors ce texte résonne en moi. Tout ce qui est dit dans ce roman est vrai. Tellement vrai que du coup ce roman devient quelque chose de possiblement réel. Un jour, un enseignant pourrait en arriver là pour faire réagir le Ministère. Oui parce que les moyens légaux dont on dispose ne servent à rien. Aucune grève, aucune manifestation n'a abouti depuis des années... Alors j'en ai eu des sueurs froides tellement c'est criant de vérité.
Je ne suis pas pour la violence loin de là. Mais dans ce roman c'est mon quotidien qu'on met en scène. Et au fil des pages je me suis prise d'affection pour ce "terroriste" parce que je comprends le fond même si je ne cautionne pas la forme.
Bref j'ai été scotchée et pour moi il ne s'agit pas seulement d'un roman. C'est un rapport non-officiel sur la situation de la société et de l'éducation aujourd'hui. Un rapport qui n'a pas été commandé par l'administration, qui est spontané et qui a été rédigé par des personnes de terrain.
Un jour quelqu'un le fera... Et c'est triste d'en arriver là. Triste que les grandes instances là-haut ne comprennent pas et ne réagissent pas.

Je conseille ce roman à tous. Aux gens qui travaillent dans ce milieu car c'est criant de vérité. Aux gens qui n'y travaillent pas parce que c'est criant de vérité et qu'il faut ouvrir les yeux. J'espère que cela ne donnera pas de mauvaises idées mais j'espère aussi que les politiques le liront ce roman même si je doute qu'ils y accordent grand intérêt...
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Une tache noire, qui se répand, s'étale.
Cette tache c'est l'éducation nationale française. Cette tache c'est l'indifférence, la peur, l'insomnie, la solitude, le sentiment d'impuissance, c'est le vacarme assourdissant des réseaux sociaux et des médias. Et avant que cette tache n'ait tout envahi dans son esprit jusqu'à sa passion de transmettre, un professeur a décidé de crier. Ou plutôt deux professeurs, Marie Pellan et William Lafleur ont décidé de crier à travers un récit haletant livrant une photographie et une analyse de la société française et de son système éducatif.

Ce livre dénonce, accuse, mais s'attache pourtant à traiter de façon bienveillante, presque objective, chacun des personnages.

Ce livre c'est aussi un cri d'amour de deux profs pour leurs élèves, qu'ils ne considèrent d'ailleurs pas uniquement comme des élèves, mais comme des individus avec une histoire, une vie, un fonctionnement propre à chacun.

Ce livre ce n'est pas seulement le livre de deux profs, c'est le livre de deux écrivains, qui bouleversent.
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Le hussard noir est un livre dont il faut savourer chaque page. Les auteurs portent un regard acerbe sur la société actuelle, l'EN et les réseaux sociaux. Après Point Final, William Lafleur passe un cap. On en sort chamboulé. A lire absolument.
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