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Critique de li_ederlezi




Cette BD m'a particulièrement touchée...

Je laisse d'emblée la question du pourquoi et du comment, parce que de même qu'on ne sait jamais vraiment ce qui nous fait aimer une personne plutôt qu'une autre, je serais incapable de définir la magie mystérieuse qui est à l'oeuvre quand une lecture m'emporte aussi loin..

Mais je vais essayer de citer par petits bouts, les choses que j'ai aimées et qui pourraient donner à d'autres, l'envie de les aimer aussi :

- La poésie... Au début, c'est l'échappatoire d'une enfant prisonnière d'un univers adulte. La poésie offre à Laura le moyen d'échapper à ce monde qui la malmène, tantôt par sa rudesse, tantôt par sa vision érodée de la vie. Ensuite, sous l'impulsion urgente d'une femme amoureuse, la poésie devient le fil invisible tendu vers l'être aimé, pour le maintenir en vie, coûte que coûte. La strophe de Corbière distillée cigarette après cigarette, remplace le tempo de la vie qui n'existe plus dans ce long tunnel de souffrance traversé par Ludvik. C'est un rappel incessant à la vie, un écho qui résonne quand la souffrance est si forte qu'elle donne à la mort des allures de sauveuse.. Les cigarettes que Laura offre à Ludvik ne sont que des boucliers de fumée, bien sûr, elles n'opposent aucune résistance aux assauts de ses bourreaux, mais elles s'interposent entre Ludvik et la mort, comme un écran de fumée qui semble dire "tu ne passeras pas tant que demeure la promesse que l'amour existe encore, quelque part au dehors.. ".

- Laura. Cette femme solide et douce, est nimbée d'une douce mélancolie qui la suit dans tous ses mouvements. Même ses sourires ne parviennent jamais tout à fait à la dissiper.. (Laura, peut-être l'expression de cette "âme slave" dont tout le monde parle? )

- Les lieux : le bar... la forêt, ou encore, ce bord de fleuve, en ville, où se font et se défont les révolutions...

- le trait de Pellejero, si particulier, qui donne une densité incroyable aux personnages, épouse avec grâce leurs mouvements, joue avec l'ombre et la lumière et accentue les contrastes, pour nous révéler avec force toute une palette d'émotions. Sans parler de cette fumée bleue qui apporte au tout, une touche d'onirisme...

- Les thèmes abordés, enfin : la censure, la torture, la survie, les cicatrices, l'amour, l'attente.. de quoi tenir en éveil notre psyché de lecteur, toujours avide d'émotions, d'étonnement et de réflexion.
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