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Elle a trente-sept ans. Elle vient de Kinshasa. Elle n'a pas connu les terribles souffrances d'une traversée précaire sur un bateau de fortune, et c'est une circonstance aggravante, pour son dossier. Elle doit prouver qu'elle était réellement menacée, devant un jury enclin à soupçonner le mensonge si l'argumentaire n'est pas irréprochable. Alors c'est l'attente, chez une bonne âme qui l'a dans un premier temps recueillie, puis dans un foyer, auprès de compagnons d'infortune guettant eux-aussi le passage du facteur.

Outre la nécessité de se fondre dans le paysage, de s'acclimater à une vie qui n'a rien de commun avec ce qu'elle a connu ailleurs, il faut attendre.

L'étape entretien psychologique est inévitable, là aussi à la fois dans un but de soutien mais aussi de consolidation du dossier. C'est à cette occasion que Bibiche évoque les cauchemars qui la hantent, peuplés des souvenirs douloureux de son emprisonnement au Congo.

Si ce statut de demandeur d'asile est lourd d'angoisse, il permet aussi à Bibiche de faire de belles rencontres, d'exilés comme elle, ou de travailleurs sociaux qui sont attachés à leur mission.

Alors oui, il est important de donner la parole à Bibiche et à tous ces expatriés qui n'ont pas eu d'autre choix que de fuir un pays qui les mettait en danger de mort.

Roazy Pellerin se fait porte-parole de cette population qui espère une vie meilleure dans un pays réputé terre d'asile. Souhaitons qu'il le reste.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Premier roman simple, réussi, sur un sujet si complexe. L'autriche nous invite à suivre les pérégrinations de Bibiche, Congolaise qui a fuit la dictature de son pays, et tente d'obtenir le statut de réfugiée politique, parce qu'elle est opposante au parti en place. On sent à quel point il y a les administrations d'un côté, mécanique, froide, qui font attendre, qui juge, qui contrôle, et, de l'autre des cas particuliers, très particulier, des vies, en jeu. Devoir répéter inlassablement les moments difficiles, du ce pour quoi on quitte son pays, les douleurs, les morts, les viols, les abandonnés, les sacrifiés... parce que celui qui est là à sauver sa peau est un rescapé, c'est rarement pour la jeunesse du voyage et le plaisir de la découverte... Alors l'aura-t-elle son statut ?
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Seule dans la petite chambre d'un foyer parisien, Bibiche attend. Elle attend les rendez-vous, elle attend ses papiers, elle attend que vienne le sommeil et que s'arrêtent les cauchemars. Elle est arrivée de Kinshasa, elle a fui son pays, elle a tellement peur de devoir y retourner. Elle avait l'espoir que la France, pays de liberté, lui offre la sécurité qu'elle demande… Mais tout est si compliqué… En quel avenir peut-elle croire ? Peut-elle aspirer au calme ?

Bibiche est un premier roman à la fois touchant, révoltant, étonnant. Raozy Pellerin maîtrise son sujet à la perfection et nous entraîne sur le dur chemin qu'empruntent les réfugiés une fois arrivés en France.

A travers le regard de Bibiche, cette jeune femme aux multiples blessures, c'est la réalité crue de la quête d'une liberté fragile.
Sans apitoiement, sans jugement, sans clichés, l'auteure éclaire de sa jolie plume le courage et la force nécessaires pour qu'enfin ces réfugiés puissent à nouveau respirer.

Au rythme des entretiens avec les différentes instances administratives, les psychologues, les travailleurs sociaux, c'est une histoire sans cesse évoquée, alors que la plupart tentent de l'oublier. Les violences, la honte, la culpabilité, le dégoût, la peur, Bibiche ne veut plus y penser… Pourtant, elle doit justifier, encore et toujours… Difficile de croire qu'elle est une victime, alors même que c'est elle qui se trouve debout devant un juge…

Bibiche est un roman très fort, sur la liberté, l'amour de son pays et le déchirement de devoir le quitter. C'est aussi une très belle histoire, où espoirs et doutes cohabitent. Bibiche aura connu des mains qui l'ont battu, elle aspire aujourd'hui à tenir celles qu'on lui tend… et plus tard, quand elle en aura de nouveau la force, la prêter à son tour pour soutenir… et avancer…

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Gros coup de coeur pour ce roman très poignant !

Bibiche vit chez Marguerite en attendant son autorisation provisoire au séjour. Elle s'est enfuie du Congo, de la prison dans laquelle elle était entassée avec d'autres femmes. Soumises à des maltraitances de la part de ses geôliers. Bibiche a la chance de croiser les bonnes personnes dans son malheur, celles qui lui permettront d'avancer dans sa quête de liberté et de sécurité, loin du Congo.
De trouver du réconfort après l'horreur.

Quel roman magnifique... J'espère de tout mon coeur qu'il fera partie des best-sellers de la rentrée littéraire.
Bibiche est courageuse et attachante. Sa volonté de s'en sortir, de ne pas baisser les bras, est très inspirante.
Grâce à ce roman, j'ai découvert le parcours du combattant pour être reconnu réfugié. J'étais complètement projetée dans les files d'attente devant la Préfecture et j'ai rempli les documents administratifs interminables avec Bibiche. A l'angoisse de vivre dans un pays inconnu s'ajoute celle d'être jugé sur son parcours de vie par des fonctionnaires. C'est terrible...
Et puis les scènes de viol, de maltraitance, d'humiliation dans la prison de Kinshasa...

Ne passez pas à côté de ce roman utile et terrible. Un de mes plus gros coups de coeur de la rentrée littéraire
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Premier roman de Raosy Pellerin, Bibiche est le récit du parcours d'une réfugiée de République Démocratique du Congo à partir de son arrivée à Paris. de l'errance de la rue jusqu'aux papiers officiels, Bibiche dresse, par son récit, à la fois les méandres d'une administration opaque qui demande toujours plus de détails intimes pour accorder son sésame officiel et aussi un portrait de femme, volontaire et téméraire, qui chemine pour retrouver sa dignité.

Bibiche Nyandu Bilonda, on croirait à un nom d'emprunt ! Mais, c'est Anita Justine Makwanga, son nom d'emprunt, celui que les passeurs lui ont donné avec les faux papiers.

Au fil des pages, le passé de Bibiche, sa vie d'avant, se révèle, divers, varié, loin de nos représentations habituelles. Dans son pays d'origine, Bibiche est instruite ayant acquis une certaine liberté et autonomie depuis le départ de son mari du domicile conjugal et un statut social apprécié pour être à l'écoute des personnes de sa communauté. Ce n'est pas le rêve de la société occidentale ou le désir d'argent pour sortir de la misère sa famille qui fait partir Bibiche de son pays, la RDC. Non, ce sont des traumatismes répétés de son intimité qui l'obligent à fuir son pays.

Raosy Pellerin décrit le parcours de conquérante de Bibiche. de l'OFPRA à sa demande de statut de réfugiée, Bibiche raconte les démarches, les doutes, la solitude et ses égarements dans les méandres administratifs. Certes, l'exploitation des passeurs est rappelée mais on y découvre aussi celle des avocats privés, de l'administration devenant harcelante au motif de protéger, etc.. Les deux cents euros laissés par la narratrice entachent notre mémoire d'occidentaux d'une honte indélébile !

Le récit Bibiche de Raosy Pellerin interroge aussi sur la difficulté de se construire une nouvelle vie lorsque celle-ci n'a pas été choisie. En plus des traumatismes et de la culpabilité subis, cette femme se doit de poursuivre son chemin. C'est cette renaissance que décrit Raosy Pellerin, un chemin semé de chagrin avec l'envie d'en finir au plus vite, mais aussi d'un espoir dompté au fil des jours. Madeleine et ses enfants, mais aussi la jeune Dinah et même la psychologue seront autant de béquilles lui permettant de progresser vers son renouveau. Bien sûr, il faut aussi noter Raoul et sa relation à la fois si intime tout à la fois pudique qui saura l'accompagner sans la brusquer.

Mais ce récit fait réfléchir aussi sur l'obligation à dire, pas se confier, non, d'expliquer pour convaincre de la nécessité de l'asile. Se mettre à nu. Sur l'intime vécu. Sur l'intime broyé. Sur l'intime en miettes. Sur l'intime source de folie.

Ce voyeurisme de l'administration est ici décrit de façon froide, distancée. A celui qui saura raconter pour émouvoir, aura plus de chance de convaincre. Aucun critère factuel pour la protection obtenue. Juste des émotions à susciter. Ici, Raosy Pellerin décrit une violence institutionnelle, connue, acceptée et même revendiquée pour trier les bons des « mauvais » réfugiés, ceux qui pourraient sans raison profiter d'un système si attractif ! Mais, est-ce qu'on quitte son pays, sa famille, son univers juste parce que les lumières d'un pays sont plus vives ?

Ici, l'administration agit avec ses repères culturels sans comprendre l'immense violence qu'elle inflige à ces femmes, ou ces hommes, obligés de dire ce qui, dans leur pays, restent cachés par pudeur et dignité culturelle. Même Bibiche ne posera jamais les mots dans ce texte si fort. Son corps et son esprit montrent son vécu, mais les actes ne seront jamais nommés sauf de façon détournée.

Bibiche a une voix feutrée, étouffée, censurée par sa propre mémoire. Même quand les cauchemars se feront plus pressants, racontés par de courts chapitres en italique, Raosy Pellerin s'interdit de plonger son lecteur dans le glauque, la violence des mots et respecte ainsi la pudeur des femmes de ce pays. Mais aussi, elle démontre qu'il n'est pas nécessaire de décrire pour transmettre un ressenti. Malgré la noirceur du vécu, les mots sont maniés avec poésie et respect.

Ce que ne rappelle pas Raosy Pellerin, mais qu'elle nous montre par ce récit singulier c'est que, en RDC, les abus sexuels frappent les femmes depuis plus vingt cinq ans dans les zones de guerre mais aussi dans les régions stables. Plus de 400 000 viols sont commis chaque année, une par minute. Des chiffres terribles que le récit de Bibiche corrobore.

Bibiche de Raosy Pellerin est un premier roman particulièrement réussi sur le cheminement d'une femme qui tente de se reconstruire après des traumatismes répétées sans l'appui de son entourage habituel. Car, s'ajoute à sa situation son parcours d'émigrée. Ravie d'avoir pu découvrir cette nouvelle écrivaine ! Sûr que Bibiche fera parler d'elle !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Premier roman de Raozy Pellerin qui s'empare d'un sujet brûlant au travers d'une héroïne touchante, battante, émouvante. Bibiche n'est pas de ceux qui ont bravé de terribles voyages pour venir en Europe, elle a réussi à prendre un avion, elle n'en est pas moins déracinée, seule. Elle est obligée, pour obtenir le statut de réfugiée de se replonger dans ce qu'elle a vécu : la prison, les viols des femmes, la violence. Elle voudrait avancer, mais sans cesse, il faut dire et redire, ressasser, à la psychologue, aux juges...

Raozy Pellerin, tout en finesse mais sans éluder la violence, retrace l'errance, la perte d'identité, le rejet, la déshumanisation de l'administration : "Sa vie n'était qu'une succession de démarches, de semaine en semaine, de mois en mois. On testait peut-être sa capacité à résister." (p.39) Elle évoque aussi, la honte, le désespoir lorsque tout à été tenté et que le pays d'accueil refuse le statut tant espéré pour continuer ou recommencer à vivre : "Pour la première fois, depuis son arrivée en France, Bibiche ne se sentait plus seulement triste ou démunie, mais aussi réellement effondrée. Effondrée, comme si elle se trouvait sur une pirogue entre les deux Congo et que, tout à coup, un tourbillon l'emportait. Elle n'avait plus envie de lutter. Une année passée, sans que sa voix ait été suffisamment forte pour être entendue et prise au sérieux. Ce temps qui s'écoulait, c'était un autre genre de prison." (p.84) le texte, même s'il aborde des thèmes lourds et forts, est accessible et pas du tout plombant, il y a constamment une petite lumière, incarnée par Dinah, Raoul et Bibiche qu'on aimerait beaucoup rencontrer et aider.

J'ai beaucoup aimé ce roman et son héroïne, si forte même lorsqu'elle n'y croit plus. le lire confortablement installé dans un fauteuil peut mettre mal à l'aise tant on touche du doigt le long, lent et difficile parcours de tous les réfugiés qui demandent le statut. L'administration française est implacable, pas toujours humainement incarnée, ce qui est un comble lorsqu'elle doit s'occuper de gens qui ont vécu des choses effroyables et ne demandent qu'à continuer à vivre. Pas glorieux pour le pays qui se dit celui des Droits de l'homme et qui, en la matière ne fait pas mieux que ses voisins, voire pire. Puisse Bibiche, forte et lumineuse changer le regard envers les réfugiés !
Lien : http://www.lyvres.fr/
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SAISISSANT
Un roman saisissant sur une réalité dramatique.

Bibiche arrive en France traumatisée, hantée par des faits innommables subis en République Démocratique du Congo qui n'a de démocratique que le nom.

Elle vient de Kinshasa. La population est opprimée, Bibiche s'engage, milite à l'UDPS, elle risque alors la prison...

Après une vie d'errance dans les rues de Paris, Marguerite lui tend la main et lui ouvre les portes de son foyer, les enfants l'adorent instantanément.

Puis, Bibiche est accueillie dans un foyer du CADA, et connait le parcours difficile des réfugiés politiques en quête d'un statut, d'une autorisation pour la liberté.

Elle découvre de nouvelles normes sociales, l'accès aux soins et rencontre d'autres filles, d'autres histoires lourdes, décès de proches, père emprisonné, éclatement de la fratrie, déracinement...

Bibiche attend un statut, une nouvelle identité alors qu'elle ne se souvient plus de pans de son passé, de ses souvenirs, et de son histoire familiale.

On lui demande de se remémorer, de prouver son statut de réfugié politique et donc de revivre ses traumatismes...

Le récit alterne présent et passé, entre l'épouvantable emprisonnement à Kinshasa, l'émerveillement d'une jeune femme à Paris, la tour Eiffel, les champs Elysées... des symboles d'espoir et de liberté et la lenteur administrative d'un demandeur d'asile.

Un roman saisissant sur une réalité dramatique.


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Bibiche est un de ces livres qui vous prend aux tripes, qui vous déchire le coeur. Mais qui, parce qu'il raconte l'indicible, peut aussi, par moments, vous laisser sur le bord du chemin, parce que vous n'êtes pas prêt(e), parce que le parti-pris stylistique ou artistique de l'auteure ne vous est pas accessible. Et vous vous en voulez affreusement !

C'est exactement ce qui m'est arrivé pendant toute la première partie de ce livre. J'ai eu du mal à rentrer dedans. Certes, j'ai compris que, lorsque l'auteure nous décrit Bibiche comme un bébé qui vient de naître, c'était une métaphore pour faire passer l'idée de sa renaissance. Mais ce premier passage m'a paru artificiel, et j'ai eu peur que cela ne dure.

Mais heureusement, l'envol a eu lieu. Progressivement. Là, je suis incapable de dire si c'est le choix affirmé, conscient et volontaire de l'auteure que de nous placer dans la même position que Bibiche, ou si c'est parce que l'histoire s'est racontée ainsi, mais subitement, j'ai eu l'impression d'avoir perdu tous mes repères. D'être, comme cette réfugiée, incapable de comprendre ce que l'on attend de moi. Je veux oublier, mais je n'en ai pas le droit. Je dois raconter, mais je n'ai pas les mots pour le faire. Je dois avancer, mais tout me dire vers l'arrière. Je dois recommencer, mais on m'empêche de clôturer l'étape précédente. Je dois reconstruire – je suis dans un champ de ruines -, mais je n'ai pas les outils. Et, autour de moi, gravitent tous ces gens, pour la plupart de bonne volonté, mais qui ne peuvent tout simplement pas comprendre, même lorsqu'ils essayent.

Ce que Bibiche ressent n'est pas partageable. La preuve en est : même entre voisines du foyer où elle est hébergée, elles ne parviennent pas, ou si mal, à se comprendre. Chacune, pour avancer, masque ses failles, ses souffrances.

L'appareil judiciaire est inhumain ; il est froid. Il a besoin de preuves là où ceux qui le sollicitent ont besoin d'écoute. Il oppose le principe de réalité à leur demande d'empathie. Mais comment pourrait-on imaginer fonctionner autrement ?

On pourrait imaginer que le récit détaillé des scènes de viol en prison, de la peur, des humiliations, des odeurs, serait la meilleure façon de donner à comprendre. Mais c'est au contraire par leur absence qu'ils gagnent en épaisseur. Et, surtout, cela nous place, là encore, dans la même position que Bibiche. Ces souvenirs, ses souvenirs (les siens) sont-ils vrais ? Ou bien sont-ils une reconstruction d'une vérité différente. Elle doute, nous doutons avec elle. Et c'est déchirant !

Pour sortir indemne de ce livre, il faut ne pas y entrer. Mais ne pas sortir indemne de ce livre, c'est peut-être en sortir plus humain. Bibiche, nous promet l'auteure, ne pleurera pas. Mais nous pouvons le faire pour elle…
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
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Bibiche a fui la république démocratique du Congo, son pays pour lequel elle s'est battue, militante investie et jusqu'au-boutiste, convaincue que l'éducation de son pays nécessite un combat. Elle arrive en France, recueillie par Marguerite après un mois d'errance dans les rues, les gares. Elle va entamer nombreuses démarches administratives pour avoir le statut de réfugié.

Les démarches administratives vont pousser les limites de ses souvenirs car pour avoir un dossier solide, elle va devoir se rappeler d'où elle vient, ce qu'elle a enduré. Ses journées oscillent entre espoir et angoisse, l'espoir de pouvoir retrouver sa propre identité dans un nouveau pays, l'angoisse de voir sa demande rejetée.

Bibiche est un beau roman qui raconte le quotidien des demandeurs d'asile. Un quotidien transit de peur mais aussi de rencontres salvatrices. Bibiche est une femme attachante, combative. Raozy Pellerin et ses mots m'ont touchée ! Elle met en exergue la notion d'identité à travers Bibiche, comment être soi avec sa propre histoire, loin des a priori des autres qui côtoient invariablement les amalgames.
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Bibiche est arrivée en France en tant que réfugiée politique du Congo. Après un séjour dans la rue, elle est recueillie par Marguerite puis obtient un titre de séjour temporaire. Commence un véritable parcours du combattant, pour cette femme qui fait une demande d'asile. Mais'pour l'obtenir, elle doit expliquer son parcours et extirper de sa mémoire tout ce qu'elle s'est efforcée d'y enfouir.
C'est un livre touchant.
Bibiche a vécu l'enfer dans la prison au Congo mais elle se l'est juré : elle ne pleurera pas. Pour survivre, elle s'efforce d'enfouir des traumatismes dont on devine les fantômes au fil des chapitres. Elle fait preuve d'un courage énorme et de volonté de vivre bien souvent mise à mal.
Ce livre met en évidence, un pan de l'administration française qu'il m'était méconnu. Toutes ses démarches administratives qui n'en finissent pas, des agents de marbre face à la détresse humaine et qui remettent en question chaque parole prononcée. Des réfugiés obligés de prouver que leur vie est bien menacée dans leur pays.
Mais c'est aussi un roman d'emprunt d'énormément d'humanité et comporte une belle histoire d'amitié.
Je n'ai pu qu'être émue par ce parcours, très bien raconté par la plume de Raozy Pellerin. Je l'ai refermé avec une boule dans la gorge.
C'est un livre que je recommande.
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