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EAN : 9782922528558
150 pages
Planète rebelle (16/11/2005)
3.99/5   37 notes
Résumé :
Une quatrième fuite des histoires du village pour en savoir mieux sur l'homme le plus fort du monde de Saint-Elie-de-Caxton : Esimésac Gélinas.
Homme peu reconnu dans nos records contemporains, Esimésac appartint à la race des surhormonés musculaires, au même titre que ces Louis Cyr et autres Montferrances. Il fut un homme qui se démarqua par l'originalité de ses forçures, mais surtout par une modestie sincère qui le garda dans l'ombre. Il porta, à sa façon, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce 2e tome de la trilogie Contes de village, Fred Pellerin étend son univers, celui de son village de Saint-Élie-de-Caxton: d'autres contes, d'autres souvenirs de sa grand-mère... La force de Fred, c'est sa capacité de créer des personnages, de leur donner chair et âme, d'en faire des héros parfois gigantesques ou extravagants mais toujours tellement humains et proches de nous.
Ajoutons-y un humour, un sens de l'à-propos déconcertant et le lecteur se sentira plongé dans un univers fantastique, folklorique, magique mais tellement familier.
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C'est le jeu de mot du titre qui m'attirée. C'était intrigant et je me suis lancée dans cette histoire, un conte un peu rabelaisien par la truculence de la langue et des personnages. J'ai aimé les télescopages du langage, les jeux de mots et autres situations absurdes avec juste ce qu'il faut de poésie et d'espérance.
Fred Pellerin a une imagination exubérante et il vous tricote une histoire avec une ombre, un livre au fond d'un sac et un enfant qui rêve de merveilleux, comme si de rien n'était !
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Esimésac Gélinas, dernier-né d'une innombrable fratrie fait son entrée dans le monde tel un conquérant. Placé sous l'égide de sa marraine, il parcourt le village de Saint-Elie-de-Caxton, cheveux au vent et l'air vaillant - du moins, c'est comme cela que je me l'imaginais. C'est sans compter une particularité plus anormale que gênante : il n'est l'ombre de personne et encore moins de lui-même. Sa quête du "Graal" est donc d'acquérir l'ombre manquante. Suivant les trois préceptes dictées par la sorcière du village, il suit à la lettre les bons offices afin de toujours rester sur le droit chemin.

Waw, quelle belle découverte que cette panoplie livre/CD qui a selon moi de nombreux atouts pour charmer tout un chacun. Les jeux de mots sont foisonnants (sans lui, il était sans ailes), les tournures d'esprit sont recherchées et subtiles. Il m'a été plus aisé de lire d'abord pour m'imprégner du style et des différents procédés employés. Écouter a été plus distrayant car je me laissais la liberté de perdre le fil et de glisser sur la voix et les intonations décidément bien différentes Outre Atlantique.
Pour ceux qui parviennent à conjuguer les deux supports simultanément, je tire mon chapeau car à l'oral Fred est plus évasif. Un autre charme, une autre lecture que la parole !
J'ai donc évidemment particulièrement apprécié pour les éclats de rire lors de la découverte du texte, pour les digressions tirées d'on-ne-sait-où et pour ce fabuleux vocabulaire manié tambour battant.
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Comme pour le 1er tome, j'ai été emballée par le talent de Fred Pellerin pour jongler avec les mots en les formant, les déformant et les assemblant pour nous donner un plaisir inattendu et bienvenu.
Et un petit parfum suranné enveloppe le tout...
Très bon moment de lecture.

Pioche de avril 2016 choisie par Dixie39.
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Je connais Fred Pellerin de réputation depuis longtemps, mais je n'avais jamais pris le temps de m'arrêter pour l'écouter. Comme tous les Québécois sans doute, je savais qu'il faisait des contes inspirés des habitants de son village- Saint-Élie-de-Caxton, mais je ne savais pas quelle forme prenaient ces contes, ni qu'il jouait si bien avec les mots ! J'ai ce livre cd dans ma bibliothèque depuis sa parution en 2005. Même si sa petitesse me tentait souvent, je le délaissais toujours à cause du cd. Ce n'est pas vraiment mon genre de tout arrêter pour écouter. Je n'y peux rien, quand mes yeux sont occupés, je peux arrêter, mais quand ce ne sont que les oreilles, on dirait que mes mains et mes yeux demandent absolument à faire autre chose. Plus souvent qu'autrement, c'est donc ce qui m'a empêché de prendre cette histoire. Je commençais le cd, puis en voyant que le livre n'en était pas une transcription intégrale, j'abandonnais. J'ai trouvé la solution en ne faisant que lire le livre. J'ai si bien accroché que j'ai voulu entendre la version orale, encore meilleure selon la majorité. Et effectivement, en ayant pris connaissance de son contenu avant l'écoute, celle-ci est devenue plus facile, et encore plus divertissante ! L'écriture de Pellerin m'a fait pensé à un mélange hétéroclite de Raymond Devos pour les jeux de mots fabuleux, à l'Écume des jours pour le côté absurde, aux Légendes du Québec pour le côté mythique et aux Filles de Caleb pour le lieu où ses histoires se déroulent. Un drôle de mélange, me direz-vous, mais ça fonctionne étrangement bien ! Une très belle découverte. Je n'en ai pas terminé avec Fred Pellerin, c'est certain !
Lien : http://lecturesdisabelle.blo..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
« LA SÉCHERESSE
Quelqu’un criait la nouvelle. Sur les toits tranquilles d’un soir de semaine. On annonçait un mariage pour le samedi. Personne en particulier, mais au cas où. De toute façon. Une occasion de se détendre. En plus qu’il se produit si peu de choses au village, qu’il vaut mieux s’inventer des événements par soi-même. Et puis les noces, c’est bon pour le moral. Le samedi, donc.
Dans la fin de journée du vendredi, en geste serviable, Ésimésac suspendit son chapelet sur la corde à linge. Pour s’assurer du beau temps du lendemain. Il pinça l’épingle, barra le double tour et, dans les minutes qui suivirent, perdit la clé. Comme prévu dans la météorologie superstitieuse, le samedi fut impeccable. Une température de ciel, tout en soleil et chaleur. Un temps idéal. Presque à convaincre quelqu’un de se marier véritablement. Avec la promesse des années de bonheur.
Le dimanche, il fit beau aussi. Et aussi beau. Du plafond bleu et des rayons doux. Sur mesure pour un jour du Seigneur. Le lundi, par extension, parfait. Et le mardi, caniculaire. Et le mercredi d’autant. Et le jeudi de suite. Et le vendredi de même. Le chapelet coincé depuis une semaine. « Ésimésac avait gaspillé ses insomnies à tenter d’ouvrir l’épingle à serrure. Incapable. Il rentrait au matin, ébouriffé, prétextant des nuits sur la corde à linge. »
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Les participants à cette finale du championnat international francophone furent présentés.
-Dans le coin des pitons noirs, l'homme portant la ceinture large avec boucle western en or. Un joueur de dames comme une tornade. Une poigne de surhomme dont le métier de déplieur de barres de fer le place une coche au-dessus de tous ceux qui se vantent d'en plier. Peu de planification dans le jeu, mais d'une rapidité dans le geste. Il avance en ligne droite et laboure les cases. Un tracteur sur une terre carreautée. Il avale l'adversaire par enjambées rapides. Tellement vite que certains n'ont même pas le temps de placer leurs pions que c'en est déjà fini de se les faire bouffer. Mesdames et messieurs nul autre que pas moins que lui-même : Ésiméac Gélinas.
On l'applaudissait.
- Dans le coin des pions roues, un pas moins. Lui-même de la batche des grandes capacités. Disproportionné dans l'ensemble. Un artisan dont le marteau quotidien a eu pour effet de lui étirer les bras tellement longs qu'il est capable de se gratter les genoux sans se plier. Robuste. Mais surtout fin stratège dans les domaines du parchési, des dames et autres jeux de table. On le sait moins agressif que son adversaire, mais plus mijoté. D'une concentration pure. Qui pense ses coups trois ou quatre jours à l'avance. Si vif de sa mentalité qu'il réussit à changer les postes de la t.v. à distance. Assis dans son fauteuil, sans la zappette. Juste comme ça. En fixant le bouton de l'appareil. En canalisant son énergie. Mesdames et messieurs, nul autre que le père de la belle Lurette : le forgeron Riopel.
On l'applaudissait aussi.
Les paris ouverts. Puis refermés. Coup de fusil. Et le combat s'enclenche.
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Le bébé boum

... ils se marièrent, vécurent heureux et eurent de nombreux enfants. Et ça se passait à côté. Dans le village. En ce temps où les rêves de colonisation se transposaient en taux de natalité explosifs. La mitraillette utérine. Les familles débordaient de futur jusqu'à se bâtir le pays. Les bébés apparaissaient entre les jambes de leur mère à la queue leu leu. Pas le temps d'une sieste entre les contractions de l'un que le suivant donnait déjà des coups de pied. Un éternuement subit, et ça vous roulait en-dessous de la table. C'était en ce temps où les curés veillaient aux grains de chapelet. Et ça revolait comme des pop-corn sur le feu.
Cette famille qui nous concerne, elle exemplait par le nombre. Pas loin de cinq cents rejetons. Quatre cent soixante-treize, pour être exact. Des promesses gigoteuses accumulées dont ils prenaient soin comme à autant de prunelles s'ils avaient eu assez de yeux pour fournir. Ils les aimèrent, bercèrent, lavèrent, consolèrent, élevèrent et nourrissèrent. Jusqu'à s'en démancher les passés simples. Une ribambelle d'avenirs. Comme une démographie à domicile.

Des parents à plaindre ? On dit qu'au-delà les trente douzaines, il devient plus difficile de les baptiser que de les accoucher. À cause des prénoms. Usuels usés à la corde. Suspendus au mince fil de l'alphabet Parce que les initiales ont des limites connues. Les papes qui ont compris ont fini par se donner des chiffres.
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Saint-Élie-de-Caxton est un village normal. Normal dans le sens où ça prend du temps avant de s’en rendre compte. C’est un petit paquet de rues et de rangs tortillés, avec des gens et des idées. Et une façon de se les dire.

Saint-Élie-de-Caxton est un village qui existe puisqu’on y paie des taxes municipales. D’ailleurs, si jamais on nous apprenait que notre village n’existe pas, on serait nombreux à demander un remboursement. Et on inclut la personne qui parle. Surtout que les taxes ont tendance à augmenter. Alors on imagine que notre existence ne va pas en diminuant. Si on se fie aux relevés fonciers, on peut même se permettre de croire qu’on existe de plus en plus. On existe beaucoup. Entre nous. Sinon, en dehors du cercle, il n’y a pas grand-chose qui apparaît.

Saint-Élie-de-Caxton est un village qui n’a toujours pas de point sur la carte du pays. Encore moins sur celle du monde. Et ce n’est pas parce qu’on n’en a pas voulu. Pendant longtemps, on a attendu le formulaire à remplir du ministère topographique. Jamais reçu. Il était donc devenu nécessaire d’agir et d’imposer notre libellation. Sans condition. Les habitants du village ont fait front commun, du tour et de la tête, et demandé reconnaissance de leur existence. Avec traçage de notre petit point localisé en guise de bonne foi. En réponse aux pressions, les autorités tracèrent un piton noir dans l’agrandissement qu’on trouve au coin inférieur droit de la carte du Québec.

Ça fait loin. Si on se fie au pied de la lettre, ça donne l’impression qu’il faille passer par l’Île-du-Prince-Édouard pour embarquer sur le traversier puis se transporter jusque chez nous. Constat grave. Chez les contribuables, plusieurs ont crié au scandale. Mais on s’est résorbés. Nous savons maintenant que nous ne sommes pas qu’une simple marque sur une mappe. Nous savons que notre existence ne dépend plus des traceurs de géographie miniaturisée. Qu’ils continuent d’en faire du dessinage à l’échelle et des transpositions géométriques. De notre côté, on préfère encore vivre à l’écart plutôt que de vivre à l’équerre. Qu’ils nous mettent où ils le veulent et on existera comme on l’entend. Entre nous.
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« LES PATENTEUX
C’est un des traits particuliers de la culture québécoise. Une distinction sur laquelle on devrait miser pour les avenirs et touristes internationaux. Le Québec en est rempli. Si on gratte bien. Chaque rang de campagne, chaque retranchement de terre battue, chaque village dispose de son patenteux. Comme un représentant de ces artisans modérés issus de la grande lignée des bizouneux de cossins d’inventions de patentes à gosses. Ces créateurs d’objets fascinants qu’on nous présente toujours comme des solutions.  »
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Videos de Fred Pellerin (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fred Pellerin
Acheter le livre: https://www.septentrion.qc.ca/catalogue/un-village-dans-un-fromage https://www.leslibraires.ca/livres/un-village-dans-un-fromage-suzanne-dion-9782897914653.html https://www.renaud-bray.com/Livres_Produit.aspx?id=4037898&def=Un+village+dans+un+fromage+%3a+patrimoine+agroalimentaire+du+Québec+en+évolution%2cDION%2c+SUZANNE%2c9782897914653 https://www.indigo.ca/fr-ca/un-village-dans-un-fromage-patrimoine-agroalimentaire-du-quebec-en-evolution-le/9782897914653.html
Préface de Fred Pellerin Postface de Daniel Vézina
L'histoire de la ferme Louis d'Or et de la Fromagerie du Presbytère de Sainte-Élizabeth-de-Warwick
En 1868, Joseph Déus Morin arrive à Little Warwick avec un cheval, une ­carriole et 500 $ en poche. le lot sur lequel le pionnier s'installe est aujourd'hui connu comme la ferme Louis d'Or, à Sainte-Élizabeth-de-Warwick. À travers cinq générations, Suzanne Dion raconte le cheminement de cette ferme familiale autarcique qui a suivi toutes les étapes du développement de l'agriculture québécoise. La ferme Louis d'Or est aujourd'hui une entreprise agroécologique dont la production laitière est transformée par la Fromagerie du Presbytère.
Cette histoire, qui permet d'expliquer les enjeux de l'agriculture actuelle, de dessiner les valeurs du monde rural et de faire valoir les péripéties de l'industrie fromagère du Québec, est aussi celle de nombreuses fermes laitières à travers le Québec. Elle parle de l'esprit d'entreprise et des préoccupations sociales de familles novatrices, des embûches mises sur leurs chemins, de leur opiniâtreté et de toutes les générosités qui ont transformé une forêt de feuillus en village accueillant où des foules se rassemblent aujourd'hui autour du fromage.
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