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Citations sur Dans mon village, il y a belle lurette (25)

Ah ! N'importe qui vous l'aurait confirmé : le forgeron avait le pouce vert pour la chamaille. Il était de ce genre d'homme à vous faire pousser une plante de chicane avec un pépin de rien !
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Le meilleur ami de Lurette, c'était Dièse (Surnommé ainsi parce qu'il parlait toujours un demi-ton plus haut que tout le monde). Jeune chiqueux de tabac, rempli au bord des mêmes rêves et passions que la belle, Dièse fleuretait Lurette depuis l'enfance, sur les carreaux de la marelle. Il trouvait la fille en or tellement de son goût qu'il avait les yeux gercés d'avoir trop regardé ses lèvres.
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De deux choses lune
L'autre c'est le soleil
(Jacques Prévert)

Ma grand-mère disait que l'histoire s'est passée dans le temps où c'est qu'il y avait encore des étoiles.
"Aujourd'hui, avec les lumières électriques trop nombreuses, avec la fumée d'usines trop ombreuses, on est aveuglé. C'est rendu que le ciel est observé à la lumière de la raison puis du progrès. Lumière qui fait pas briller grand-chose !"
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À la messe du dimanche, dans sa robe à manches longues, monsieur le curé lança son venin.
- Il y a un coupable parmi nous, chers paroissiens !
Hein ? Un coupable...
Lentement, pour faire durer le suspense (comme s'il savait que ça allait devenir une histoire, qu'il fallait que ce moment-là s'étire pour faire saliver ceux qui écoutaient), il s'allongea le bras. Au bout de son geste, il s'ouvrit la main, se referma quatre doigts, puis garda son index pointé vers la salle.
(Un doigt béni qui pointe, ça fait tourner les têtes !)
- Babine ?
Des gros yeux enlignèrent Babine. Le fou pâlissait.
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Le jour de la pendaison, une petite corde de balles de foin se balancignait au bout de la poutre. Sur la tête à Babine, faute de cagoule, on avait enfilé une paire de caleçons. (Ça ajoutait à l'effet tragique !)
Tout le village était attroupé dans la cour de l'église pour assister au spectacle ! On s'attendait à un bon show. Tout un événement ! (En plus, il faut savoir que, dans le temps, c'est à peu près tout ce qui se faisait en frais de prestation culturelle dans le milieu rural.)
La foule était nombrable.
Le public criait puis tapait des mains.
Tout le monde était heureux, sauf Lurette. Avant de le pendre, Lurette pensait qu'il vaudrait mieux d'aller jeter un coup d'œil, creuser pour voir. On ne sait jamais !
- Vas-y toute seule ! Nous autres, on veut pas manquer le dénouement.
Pendant que les dernières minutes s'écoulaient, que des hommes faisaient un nœud solide dans la corde, que Babine suait à grosses gouttes avec ses bobettes sur la tête, le curé faisait le sermon des pendus. Le fou se laissait mener, docile. Il espérait en vain, comme un serrurier, une clé des champs, une clé de l'énigme, ou seulement une clé mence.
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Ma grand-mère est morte, il y a quelques années. Sur les derniers jours de sa vie, elle m’a confié qu’elle n’avait pas peur de la mort.
- Quand on sait que le souvenir reste, la fin est belle. La mémoire est le seul lieu où on demeure pour l’éternité.
Ma grand-mère défuntisa. D’un coup, passant de simple « ma’me Pellerin» à «feue ma’me Pellerin», sans flamme, ni étincelle. Elle expira d’un soufre.
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Éclat de sanglots ! Pour la première et seule fois de ma vie, je vis ma grand-mère pleurer. Ce n’était pas un petit pleurage pour la forme, sur la pointe des cils ! Non ! Plutôt un braillage de barrage qui s’effondre. (Ça me fait encore drôle d’en parler.)
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Ma grand-mère disait que l’histoire s’est passée dans l’antan où c’est que l’amour durait.
« Il faut jamais dire « j’aimais » qu’ils pensaient. On préférait conjuguer l’amour au présent de l’infini. « Je t’aime ! » Ce n’étaient pas des paroles à s’envoyer en l’air. Aujourd’hui, avec l’avancement, l’amour prend du recul. C’est devenu un sentiment intouchable, un sentiment qu’on approche juste avec des gants de plastique. C’est devenu l’amour avec armure. Une illusion qui va comme elle vient. On est en train de capoter ! »
Ma grand-mère disait que l’histoire s’est passée dans l’antan où c’est que l’amour durait. Toujours. Puis même après.
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Ma grand-mère disait que l'histoire s'est passée dans l'antan où c'est que la patience était une qualité.
"Aujourd'hui, on achète tout de suite puis on paye plus tard. Même en amour. On sait plus attendre à qui vient à point. On ose même plus s'attendre à rien pour éviter d'être déçu. Faire la file, c'est devenu intolérable. Dans le temps, pourtant, on en faisait du fil. il se trouvait même des bonnes femmes spécialisées dans le filage. Le pire, dans ça, c,est qu'elle filait bien malgré les nœuds."
Ma grand-mère disait que la patience pouvait durer longtemps quand on avait le droit d'espérer.
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C’est l’intention qui compte, qu’on se dit, puis on avale toutes les tromperies qu’on nous sert.
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Tout le monde parle ! Le problème c’est qu’on trouve plus personne pour écouter !
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