Yann de Kermeur, où comment s'attirer les pires ennuis au moment où il s'y attend le moins… C'est en bon ami qu'il allait rejoindre le vieux et vénérable comte de kermelleur, dans la Bretagne profonde de ce lointain XVIIIème siècle… Il le retrouve assassiné dans la vieille chapelle familiale. On l'accuse, un peu trop vite, un peu trop facilement, de meurtre. Quelle aubaine pour les véritables assassins.
Mais Yann de Kermeur n'est pas un tendron de l'année. Corsaire talentueux, protégé du roi, ce n'est pas une armée entière à ses trousses qui va lui faire peur. Bagarres, duels à l'épée, courses-poursuite à dos de cheval sous une pluie battante (nous sommes en Bretagne du côté de Brest et le temps est tout pareil que de nos jours), tricornes et pistolets à silex, d'imposants vaisseaux à voile et de frêles chaloupes sous un ciel couvert (nous sommes toujours en Bretagne), des goémoniers nus qui peinent à la tâche, des « ma doué » et des « cornedieu » à toutes les pages… Superbe !
Les dessins sont très beaux, tour à tour sombres et lumineux. Les hommes ont de vrais gueules et les femmes du caractère.
Ce premier tome jette les bases de l'histoire, qui promet d'être mouvementée. Notre héros est vraiment, mais vraiment, mal barré. Mais quand on s'appelle Yann de Kermeur…
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Lire L'Épervier, c'est comme lever l'ancre, hisser les voiles et profiter du vent pour s'éloigner du large. On sait bien qu'avec cette BD, l'aventure sera garantie. Alors, on se fait mousse discret pour ne rien perdre des conversations à mi-mots entre le capitaine et son second, ou encore gabier pour s'endormir près des étoiles..
Hop, hop, hop ! On ne s'emballe pas. Nous n'en sommes qu'au premier tome et pour l'heure, La Méduse, fameux vaisseau corsaire, est toujours à quai en rade de Brest. Et pour cause, son capitaine, Yann de Kermeur, dit L'Epervier, se trouve en bien mauvaise posture. Activement recherché pour un meurtre qu'il n'a pas commis, ce noble et fier breton a pris la poudre d'escampette...
Un premier tome qui n'augure que du bien pour la suite : un scénario qui s'avère passionnant, un rythme soutenu, un héros charismatique et pour ne rien gâcher, de très belles reconstitutions de navires, monuments et tenues du 18eme siècle.
C'est parti pour l'aventure !
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J'ai décidé d'emprunter cette Bande dessinée à la médiathèque suite à l'exposition très alléchante qui y est consacrée. Une cinquantaine de planches originales de la série y sont présentes, agrémentées de documents historiques et de maquettes, dans cette nouvelle bibliothèque des Capucins.
Yann de Kermeur, dit “l'Epervier”, capitaine de navire, ancien pirate reconverti, se retrouve victime d'une machination. Accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il choisit de s'enfuir.
Le rythme est soutenu, la poursuite est haletante, les personnages bien campés, mais ce qui fait surtout la qualité de cette série, c'est la précision, la minutie, la fidélité de reconstitution que Patrice Pellerin est allé chercher pour nous représenter Brest et sa région au milieu du XVIIIe siècle. C'est tout a fait remarquable, même s'il s'est permis quelques libertés : la plage où il se fait surprendre par deux soldats paraît bien vaste pour être située entre la pointe du Minou où il situe le manoir de Kermellec et Brest et ressemble plus à une plage de Kerlouan, aussi Kermellec n'existe pas mais il s'inspire très fidèlement des manoirs et châteaux de la région, Keroual, Kerjean, Kergroadès... le port de Brest du XVIIIe siècle, les navires, des plus gros aux simples barques, l'arsenal et ses chantiers sont représentés de façon quasi-scientifique. La vie et les moeurs des gens de cette époque dans la région semble aussi très réaliste. Derrière une aventure épique et rocambolesque se cache un véritable travail d'historien. J'avoue que je me suis laissé embarquer dans l'histoire, entrainé par la recherche des lieux et architectures qui me sont familiers, les retrouvant 283 ans avant. Un vrai voyage dans le temps.
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J'ai fait connaissance avec Patrice Pellerin il y a longtemps déjà, sur les trois premiers tomes de Les Aigles décapitées, où il a oeuvré en tant que scénariste avec un autre Breton, Jean-Charles Kraehn. Des scénarios tout à fait convaincants, puisqu'ils m'ont poussé à suivre cette saga jusqu'à aujourd'hui, alors que ni Pellerin ni Kraehn n'y sont encore (et depuis belle lurette).
Pas commun, d'ailleurs, de commencer au scénario et de continuer au dessin, d'autant que Pellerin se présente lui-même comme un autodidacte, et qu'il n'a pas eu froid aux yeux puisque quand il s'est lancé dans la saga de l'Épervier, il l'a fait en tant que dessinateur ET scénariste. Pas facile. J'en ai vu d'autres se casser les dents sur l'exercice, comme par exemple Hermann dans les Tours de Bois Maury que j'ai abandonné, de guerre lasse, au bout du tome 5.
Il faut dire que l'auteur semble y consacrer quasi 100% de son énergie : en-dehors de l'Épervier, sa biblio est quasiment vide depuis le milieu des années 90. Dès lors, on peut parler de l'oeuvre de sa vie.
Et de fait, sans présumer de la suite que je n'ai pas encore lue, mais qui a séduit de nombreux aficionados, il faut reconnaître qu'il commence fort. Le souffle de l'aventure règne déjà dans le récit de cette évasion, où la minutie dans la reconstitution de la rade de Brest au XVIIIe siècle fait sensation.
Certes, le héros n'est pas particulièrement original : corsaire, ancien pirate, lourd passé, beau comme un Dieu, séducteur de ces dames, habile bretteur, aventurier audacieux au tempérament bien trempé.
Certes, le point de départ du scénario n'est pas particulièrement original non plus : accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il part en cavale pour échapper à une condamnation à mort quasi certaine...
Mais tout cela est mené de main de maître, mis à part quelques confusions possibles entre plusieurs personnages parmi les poursuivants qui se ressemblent tous avec leurs perruques, et quelques coupures narratives et changements de lieu/d'action en milieu de ligne qu'il aurait été préférable d'éviter, et l'on devine déjà que les secrets qui se cachent derrière cette histoire font l'objet d'une intrigue très fouillée.
Aussi, difficile de ne pas se laisser tenter par la suite, d'ailleurs je vais me laisser tenter.
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-Ventredieu! Où est encore passé l'gamin?
-J'lai vu quitter l'bord hier soir, poudré comme un marquis et parfumé comme une cocotte! Tudieu qu'il empestait!
-L'a dù aller mignoter quelques jolies garces dans un bordeau du port...
-Dame! Quand il s'agit d'trousser un jupon, l'capitaine est toujours prêt à monter à l'abordage!
Il trouvait notre siècle bien cruel pour une femme et voulait me donner des griffes pour me défendre!...
Je n'ai que faire de vos excuses. Trouvez-moi immédiatement un navire que je coure anéantir ce chien !
- Cap'taine Epervier courir grand danger !Cha-Ka le prévenir !
- ?
- L'EPERVIER DE CROZON ? Le ... Le corsaire ? Par le christ ! vous ... vous le connaissez donc ?
L'épervier de Crozon? Le... le corsaire? par le Christ! Vous... vous LE connaissez donc?
Découvrez les racines de L'Épervier avec le nouveau livre de Patrice Pellerin ! Plus d'une centaine de planches et dessins inédits ou jamais réunis en recueil !
Patrice Pellerin nous ouvre ses cartons à dessin et nous fait découvrir ses débuts. A travers sa sélection et ses commentaires, il nous montre comment ils annoncent et préparent ses futurs classiques. de ses dessins intimes et ses recherches jusqu'à ses plus récentes peintures, ce volume de 104 pages couleurs format 30X40 nous montre les passerelles existantes entre les différentes périodes de son travail et nous révèle les multiples facettes de son talent. Il contient ses pages de bandes dessinées jamais réunies en un album (dont une grande majorité entièrement inédite).
Imprimé sur papier 200 grammes avec des encres HUV (LED UV) au format intérieur 30X40, ce recueil (cartonné toilé avec marquage à chaud et tranchefile) est accompagné d'un ex-libris sur papier Rive Tradition 250 gr.
Parution : janvier 2024
https://www.editions-i.com/ouvrages/les-annees-d-apprentissage-les-racines-de-l-epervier-61.htm
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