L'Épervier, tome 10 : La princesse indienne

Après avoir lu les neuf premiers tomes de la saga de L'Épervieur, quoi ajouter rendu au dixième, La princesse indienne. le talent de Patrice Pellerin ne fait plus de doute, lui qui s'occupe de tout, scénario, dessins et couleurs. D'ailleurs, les dessins sont toujours aussi magnifiques, j'apprécie leur réalisme, l'attention portée aux détails, tant dans les expressions faciales et les mouvements des personnages que dans la rigueur avec laquelle les lieux ont été reconstitués. Et les palettes de couleurs sont toujours adaptées à l'environnement dans lequel évoluent les personnages.

Toutefois, là où j'ai été moins impressionné, cette fois-ci, c'est dans le scénario. J'avais l'impression que Pellerin étirait son histoire. Les scènes avec Agnès en Bretagne ou le comte Maurepas à Versailles, comme dans le tome précédent, me paraissaient répétitives, ne m'apprenant rien de vraiment neuf sur l'intrigue. Même chose pour L'Épervier en Nouvelle-France, les éléments qui ont été dévoilé (par exemple, que Mali soit la fille d'un grand chef autochtone, que la mission de Kermeur ne s'arrêterait pas à Louisbourg), je les avais vu venir de très loin. Bon, pour être honnête, j'ai eu droit à une surprise de taille : monsieur de Villéon ne soit pas l'ivrogne que l'on pensait. Dans tous les cas, c'est bourré d'actions mais l'intrigue n'avance pas vraiment.

Et puis, qu'est-ce que c'est que cette histoire de recourir à Kermeur pour retrouver des officiers prisonniers des autochtones? Il a beau être un aventurier intrépide, je ne comprends pas pourquoi la cour a besoin d'un corsaire (plus habile sur les mers) pour une telle expédition. N'y a-t-il vraiment personne en Nouvelle-France habileté à le faire? Quelqu'un qui connait le terrain et les manières de se battre des Iroquois? Mais bon, L'Épervier est le héros de cette série, évidemment qu'il fallait faire appel à lui.

Bref, La princesse indienne me fait surtout penser à un entre deux tomes, qui met beaucoup de choses en place avant que l'aventure ne démarre vraiment. J'espère que le prochain tome sera à la hauteur de mes espérances : je sais que Patrice Pellerin peut produire un album génial (d'ailleurs, les dernières cases laissent le lecteur sur une note de suspense incroyable!). J'espère surtout qu'il ne se fera pas trop attendre…

Yann de Kermeur, dit l'épervier, arrive enfin au Canada mais les ennuis ne sont pas fini pour autant. La jeune princesse indienne qu'il convoie est la cible d'attentats. Les espions anglais semblent partout et bien informés.

Une aventure maritime toujours aussi plaisante et riche en action et rebondissements. L'on comprend désormais l'importance de Mali pour la France et Québec mais pour le reste, les mystères demeurent. Un vaste complot qui se trame à Versailles atteint de ses ramifications la lointaine Amerique et Uann n'est pas au bout de ses peines.
En Bretagne, la belle Agnès tente toujours d'échapper à son mari violent qui la harcèle depuis des mois pour obtenir son héritage.

Si Pellerin sait dessiner et faire vivre les navires anciens comme personne, il sait tout aussi bien montrer les Ors de Versailles. Voir autant de minutie dans les décors explique les 5 années qu'il a fallu attendre pour lire ce tome.

Après une traversée pleine de péripéties, kermeur découvre enfin la mystérieuse mission que lui a confié le roi : il doit convoyer un nouveau traité entre les tribus indiennes et la France, ainsi que la jeune princesse indienne.
Il commence par refuser car il a appris que le fiancé d'Agnès est un coureur de dot dangereux, qui a peut être tué ses épouses. Il est décidé à retourner en France pour la sauver. Mais Mali la jeune indienne est - elle aussi - en danger, et convaint l'épervier de l'aider.
Agnès, mariée de force, cherche à fuir son époux qui veut la faire signer des papiers qui lui permettrait de capter tout son argent.
Un dessin très classique mais exceptionnel dans la reconstitution de cette époque.
Les complots se multiplient, les digressions aussi (Agnès s'enfuit deux fois quand même, les attentats contre Mali se multiplient) mais bizarrement l'intrigue ne progresse pas vraiment. Ce serait pas mal que cela avance un peu plus rapidement...

Toujours aussi prenantes les aventures de l' Épervier. Les complots se succèdent pour empêcher Yann d'accomplir sa mission. 



A peine débarqué au bastion royal de Louisbourg, le capitaine Kurt Wagner ordonne l'arrestation de Kermeur, qui réussit à lui faire faux bond, ce qui n'est pas le cas de Pissé-roide et d'une partie de ses hommes. Depuis son bateau il commence à tirer au canon sur le fort. 

Alerté, le gouverneur Duquesnel les fait libérer et arrêter Wagner.

Arrivé à destination de sa mission Yann apprend qu'Anne de Kermellec à été mariée de force à Beaucourt. Il va lui falloir rentrer au plus vite en France. Il apprend également que c'est Mali que les complote urs essayaient d'éliminer et non lui. 

Mais voilà, les nouveaux ordres du roi l'obligeant à ramener Mali auprès de son père et sa tribu. Elle était porteuse d'une mission en venant à Versailles signer un nouveau traité entre le roi et son père. 

Si Mali ne revenait pas saine et sauvé auprès de ce père, le traité était annulé. 

Son élimination s'explique donc enfin. 

A Few Acres of Snow

Il aura fallu attendre longtemps ce dixième opus de l'Epervier, incontournable série d'aventures maritimes crées par Patrice Pellerin il y a plus d'un quart de siècle dans la foulée des Aventures de Barbe Rouge auquel il a un temps prêté ses crayons… Mais le jeu en valait clairement la chandelle !

S'appuyant sur une solide documentation historique, animé par un soucis de réalisme, l'auteur tisse un récit choral rythmé et envoûtant se déroulant de part et d'autre de l'Atlantique, alors que l'Angleterre complote pour pousser la France à abandonner ses possessions canadiennes… On retrouve avec plaisir ce personnage éminemment romanesque qu'est Kermeur et l'on suit avec jubilation ce récit trépident où l'auteur nous révèle la nature de la mission que lui a confié le roi alors que sur le vieux continent, Agnès de Kermellec échappe, pour un temps au moins, à son funeste sort et l'entreprise de sape de Jean-Frédéric Phélypeaux de Maurepas, secrétaire d'État à la Marine, commence à porter ses fruits…

Le cliffhanger clôturant l'album abandonne le lecteur à cette délicieuse frustration qui est la marque des grandes séries…
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