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EAN : 9782846703956
270 pages
Le Cavalier Bleu (15/03/2012)
3.64/5   14 notes
Résumé :
Depuis Marco Polo évoquant le lointain Cipango, le Japon fascine les Occidentaux. Et il intrigue aussi ses voisins Chinois. L'argumentaire sur la singularité des Japonais, vus comme impénétrables, spéciaux sinon bizarres, nourrit depuis des siècles une avalanche d'idées reçues que le passage dans la modernité technique apparemment contradictoire avec une tradition réinventée n'a fait que renforcer. Des anciennes générations du « péril jaune », qui se complaisaient à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le Japon fascine, et depuis toujours. Les Occidentaux, mais aussi les Chinois.

Le Japon c'est d'abord une immense diversité (plusieurs milliers d'îles dont 430 sont habitées), tant naturelle que socio-culturelle. C'est un pays loin d'être monolithique, ce qui met à mal tous nos préjugés. Préjugés, en partie propagés par les Japonais eux-mêmes pour plusieurs raisons: tentation de surmonter les écarts au sein de la société nippone et de fédérer un peuple autour d'un discours identitaire national ; raison économique (le Japonais travaille beaucoup. le Japonais est soumis. le Japonais respecte la hiérarchie …).

Il évoque aussi la raison culturelle dans un pays où les habitants sont très sensibles au regard de l'autre et calquent leur comportement en conséquence. Importance primordiale de ce que voit l'autre d'abord, c'est-à-dire la face, le masque. La face qu'il ne faut pas perdre, le masque que l'on doit porter, concrètement (comme dans le théâtre japonais) ou abstraitement. D'ailleurs les principaux objets archéologiques trouvés au Japon sont des masques et des miroirs.

Pelletier propose des clés pour comprendre ce pays et ces habitants, en s'attaquant aux préjugés les plus solides – qu'il ne réussit pas toujours à démonter … – et surtout en ne se limitant pas à ce que les Japonais, champions de idées reçues et de la communication, veulent bien montrer d'eux-mêmes.

Chaque préjugé est étudié, avec chiffres et faits à l'appui quand cela s'applique. Ou analyse sociologique (et donc peut-être plus discutable), références historiques et littéraires.

Il revient notamment sur le Japon défait d'après-guerre, érigé en exemple par les USA qui cherchent à promouvoir leur modèle libéral et capitaliste comme alternative au communisme étatique des voisins (Indochine, Corée, … et surtout Chine et URSS), et modèle à suivre pour les autres pays décolonisés.

Il présente aussi une explication possible de l'essor de la robotisation, même si là aussi les hommes sont méfiants face aux machines, par l'absence de dieu créateur dans les croyances nippones et donc absence de complexe où l'Occident répugne à se substituer à ce dieu créateur (bon un avis comme un autre). Il explique leur conception « écologique » où l'homme doit vivre en harmonie avec les forces de la nature (fortement basée sur le shintoïsme, un animisme encore très présent sur l'archipel), contrairement à l'approche chinoise fortement interventionniste sur le milieu naturel.

Pelletier ne tire aucune conclusion, mais ouvre juste des perspectives sur ce pays, tout en nuances et en suppositions. Ainsi chacun reste libre de se faire sa propre idée au gré de ses lectures, de ses rencontres, ou de ses voyages.

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Curieux livre que celui-ci. Dès le sous-titre ("Idées reçues sur l'archipel japonais"), le ton est donné, et l'auteur ne manque pas de tomber dans le travers dont certains universitaires sont coutumiers consistant à présenter comme une idée erronée une affirmation qu'ils se font forts de détruire, avant de se lancer dans un exposé au terme duquel on s'aperçoit que l'idée ainsi mise sur la sellette... est en définitive plutôt fondée à quelques détails près. Pourtant, ce tic n'est pas constant chez l'auteur et surtout (autre péché mignon du microcosme universitaire, entre autres), il ne sombre jamais dans le dénigrement de ses collègues "japonologues", dont il cite au contraire volontiers certains jugements en leur rendant hommage.
Par ailleurs, son érudition est grande et il en fait opportunément profiter le lecteur, en particulier en s'attachant à la sémantique de certains mots en relation avec telle ou telle de ses observations, ce qui, même lorsqu'on ignore tout de la langue japonaise (ce qui est mon cas), constitue un éclairage original et souvent plein de signification. J'ai également apprécié le fait que l'auteur, critique de beaucoup de représentations occidentales sur le Japon, relève que celles-ci sont fréquemment encouragées par les autochtones eux-mêmes. le contraire d'un esprit "one-sided", donc.
Bref, un livre intéressant et utile malgré ses défauts. le chapitre que j'ai personnellement trouvé le plus intéressant est sans doute celui consacré à la problématique de la chasse à la baleine.
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Ce livre est tout simplement génial ! Il apporte des réponses à des questions que l'on ne se posait même plus, persuadé de la véracité de nos préjugés. Et puis, c'est quand même du Philippe Pelletier ! Un grand spécialiste de la géographie japonaise comme on en trouve peu.
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critiques presse (2)
Liberation
12 juin 2012
En passant en revue trente-six idées reçues sur l’archipel nippon (manga, geisha, yakuza, etc.), le chercheur livre un essai éclectique et docte sur la «diversité qui existe au sein de la socioculture japonaise et de son immense archipel».
Lire la critique sur le site : Liberation
LeMonde
16 mars 2012
Ce livre de Philippe Pelletier, qui est pourtant un bon connaisseur du Japon, nous laisse un peu sur notre faim.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L’insertion économique du Japon dans le monde est acquise depuis longtemps. Son insertion politique n’est pas forcément à la hauteur de cette puissance, mais il n’est pas sûr que son actuel alignement et son engagement militaire pro-américain accrus s’opèrent en faveur de la paix, de la sienne ou de celle du monde. En partant du constat que leur culture s’est diffusé partout dans le monde, des mangas aux sushis en passant par le judo ou le karaoke, les Japonais peuvent saisir que leur propre culture contient des éléments d’universalité. En les déclinant à l’intérieur de l’archipel, comme à l’extérieur, ils les propulseront comme ingrédients de l’humanité. Il ne manque pas, dans leur propre histoire, leur propre socio-culture, d’avancées de démocratie directe et de libertés pour qu’ils se passent de recettes toutes faites. Le Japon a connu la leçon de l’ultranationalisme, il peut donner l’exemple d’un nouveau cosmopolitisme.
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A force d’être récurrente, l’évocation de la crise japonaise masque autre chose que la réalité nippone: la peur de soi-même pour l’Occident. Le Japon constitue un miroir de cette angoisse du futur à la fois immédiat et lointain. Ce n’est pas tant le Japon lui-même qui effraie, mais ce qu’il annonce. Le modèle disparait, le vide semble s’installer, que ne colmateront pas aisément les appétits de l’hyper-puissance américaine. Le Japon n’est même plus un repoussoir – le livre d’Amélie Nothomb [Stupeurs et tremblements] n’en est que le feu follet crépusculaire et les turbines du Pentagone se chargent de nous concocter un autre ennemi relevant du choc des civilisations – ni même le bouc émissaire qu’il avait pu incarner lors du « péril jaune » des guerres coloniales ou pendant la déferlante des produits « made in Japan ».

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L'une des premières choses que font des Japonais se rencontrant pour la première fois, c'est d'échanger leurs cartes de visite. Ce geste, qui frappe beaucoup les étrangers, n'est pas autre chose qu'une pratique mutuelle d'étiquetage (professionnel, social...) permettant le bon fonctionnement de l'étiquette (niveau de politesse, de langage, d'intimité...). Malheur à la personne qui n'a pas son meishi (mot à mot la "pointe de son nom", c'est à dire sa carte de visite) : il ou elle se met aussitôt hors du champ, indiscernable, pas dans le coup.
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De l’intérieur ou vu de l’extérieur, le Japon transcende le clivage Orient-Occident. Il incarne la postmodernité, il la dépasse même, tant les post-modernes occidentaux, à la traîne, sont encore nombrilistes dans leurs référents philosophiques.
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En japonais, Nihon ou Nippon : « racine (origine) du soleil ». Le nom de Japon a été introduit en Europe en 1513 par le récit du diplomate portugais Tomé Pirès. Il est probablement issu du malais Japun, qui lui-même provient d’une déformation cantonaise du chinois mandarin Zipanguo, lequel avait déjà donné Cipango chez Marco Polo au début du XIVe siècle.
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