Par rapport à des morts dites naturelles, le traumatisme de l'accident du choc de l'attentat est encore plus sidérant parce que toutes les bases sont bousculées. Le corps comme l'esprit n'étaient pas préparées à la séparation et au drame.
Nous ne sommes pas un paquet de gens à soigner, nous sommes des êtres humains. Un médecin ne doit savoir compter que jusqu’à un, l’unicité de son malade, la valeur unique, singulière qui fait qu’aucun malade ne ressemble à un autre… et que tous doivent être aidés.
Ce n’est pas vrai ; ce n’est pas possible ; il ne peut pas se passer ça. Le cerveau recherche des mécanismes de protection. C’est un cauchemar, c’est une très mauvaise plaisanterie, un film d’horreur.
Mais malheureusement, ce n’est ni une plaisanterie ni un cauchemar. C’est une tuerie. Des gens, des amis, plus que ça encore. Des gens de paix, des symboles de l’antimilitarisme, du refus des armements, des intellectuels, des gens de culture, une psychanalyste, des êtres merveilleux. Les mots étaient doux avant. Soudain, tous les mots du monde ont été assassinés. La douceur a disparu. Les mots deviennent sanglants.
Premières phrases du livre :
Chaque instant, chaque seconde dure mille ans. Tout à coup, tu sens que ta vie bascule, que tout a changé, que c'est fini. Il n'y a plus de présent. la sidération de l'attentat est un espace hors du temps qui traverse une autre dimension...
Ce livre n'est pas une fin, mais un point de départ pour tenter d'aider ceux que la vie a abimés
Le plus difficile, lorsque l’horizon n’est plus visible, que les doutes sont partout, est de croire encore. Être médecin ne donne pas un quelconque passe-droit sur le savoir, mais affine une expérience de l’humain, des choses de la vie, procure un éclairage sur les facettes de la nature humaine, de sa complexité.
Avec des "si", tu changes le monde, tu modifies toute l'histoire, tu réinventes les choses, mais ce n'est pas la réalité.