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EAN : 9782841724291
155 pages
L’Atalante (22/05/2008)
3.76/5   17 notes
Résumé :
Après la guerre de Sécession, Scébanja revient sur les terres où il est né esclave afin d’acheter une ferme et de se comporter en homme libre qu’il pense être enfin devenu.
Mais c’est compter sans la haine des Blancs. Appauvris par la guerre qui les a dépossédés d’une main-d’œuvre gratuite, ils voient d’un mauvais œil leurs esclaves d’antan s’émanciper.
Le Ku Klux Klan entre en action…
À travers un événement historique précis, la naissance du Ku... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
♪Sweet Home Alabama ♫Where the skies are so blue ♪Sweet home Alabama ♪ Lord I'm comin' home to you ♫

Il fut un temps où l'Alabama n'était un sweet home que pour l'Homme Blanc…

Alabama… Cet état du Sud, ségrégationniste, va se faire égratigner sévèrement le cuir par ce court roman.

C'est surtout ses habitants qui seront pointés du doigt. Habitants racistes et certains cumulent mêmes les tares de racistes ET d'assassins.

Si le nom du Ku-Klux-Klan n'était pas aussi tristement célèbre, le nom pourrait prêter à rire ou servir d'échauffement linguistique tel le chasseur sachant chasser sans son chien.

Hélas, il n'en est rien. En plus de semer la terreur dans un Sud ayant perdu la Guerre de Sécession, il plante des croix de feu et tue des pauvres gens dont le seul tort était d'être né Noirs et d'avoir voulu vivre paisiblement au milieu de Blancs qui ne le souhaitaient pas.

Des anciens esclaves, Noirs de surcroit, qui pourraient avoir les mêmes droits qu'eux, ces Blancs qui se croient au-dessus de tout, c'était tout simplement impensable pour les gens bien pensant du Sud profond comme l'Alabama.

Alors, quand un habitant du Sud vend une partie de ses terres, il est impensable que des Noirs l'achètent ! Et se ce genre de folie furieuse arrivait, le Klan serait là pour y mettre bon ordre.

Avec un court roman de 155 pages à peine, Pierre Pelot parvint à insuffler toute l'haleine fétide du vieux Sud, celui qui ne digère toujours pas sa défaite et le fait que les esclaves Noirs aient été affranchis.

Sans cette main-d'oeuvre plus que bon marché, les riches planteurs ne s'en sortent plus et doivent vendre leurs terres. Scébanja, ancien esclave en fuite qui avait bossé sur ces terres, a bien l'intention d'acheter une parcelle et de la cultiver avec son ancien ami, un Blanc.

Scébanja est un personnage doux rêveur, naïf, un peu simplet, sans doute, parce qu'il est impossible d'être aussi naïf en ce temps-là en ayant vécu ce qu'il a vécu. Mais il est un peu comme Lenny de "Des souris et des hommes" et il ne rêve que d'une belle maison et de maïs plus haut qu'un homme.

Dave, son ami Blanc, est un pauvre type qui a dilapidé son maigre héritage au jeu.

Une chose m'a interpellé, en plus du racisme crasse et de la bêtise humaine : ils sont tous comme des fous pour acheter des lots de terre à prix d'or alors que le contrat les oblige a être les métayer du vendeur et de lui céder les 3/4 de leur récolte.

Comment peut-on rentabiliser une terre achetée 300 ou 2.000$ (alors qu'elle n'en vaut que 10 tout au plus) lorsqu'on doit, en prime, céder les 3/4 de sa récolte ?? Bon sang, rien n'a changé de nos jours, j'ai entendu des agriculteurs acheter à prix d'or des terres qui ne seront pas rentables avant 70 ans au prix où se vendent les céréales. Passons…

L'atmosphère est tendue, malgré la joie innocente et enfantine de Scébanja et la tension montera au fur et à mesure des pages, atteignant son apogée avec la descente du Klan sur un lot acheté par des Noirs et revenant ensuite pour nos deux amis.

En peu de pages, Pierre Pelot en dit beaucoup, nous immerge dans ce Sud profondément raciste qui est prêt à prendre des vies pour garder ses droits, parce que les Blancs ont peur de ces Noirs qui pourraient avoir les mêmes droits qu'eux.

Un western noir qui ne rate pas sa cible, qui la touche en plein bide et fait mal là où il passe. La Bête agonisera peut-être, mais l'Hydre de Lerne, sans cesse, a des têtes qui repoussent quand on en coupe une…

Un western noir très court mais très intense.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Alabama 1865, la Guerre de Sécession vient de se terminer. L'ancien esclave Scébanja rentre chez lui candide et confiant, ignorant la ségrégation persistante, attisée par la haine des Blancs sudistes qui ont perdu leurs esclaves. Scébanja retrouve son ami blanc Dave, ruiné par le jeu, il est prêt à lui donner son argent pour racheter une parcelle de terre et la cultiver avec lui. La transaction a bien lieu mais les Blancs acceptent mal de voir des Noirs posséder des terrains qui devraient selon eux leur revenir. le Ku Klux Klan va donc semer la terreur et tuer les propriétaires noirs pour récupérer leurs possessions...
Maintes fois comparé par l'auteur à un enfant, Scébanja nous émeut par sa naïveté et est de ce fait immédiatement sympathique. L'amitié entre les deux hommes rappelle certains romans de Steinbeck : les soirées auprès du feu où Dave joue de l'harmonica tandis que Scébanja imagine leur future maison, leurs plantations de maïs, leurs animaux. La patience et la douceur de Dave à l'égard de cet homme un peu simple. Des moments de grâce, donc, qui côtoient l'horreur des lynchages et des tueries du Ku Klux Klan.
L'écriture est belle et classique, sobre. Un roman tour à tour poignant, bouleversant et révoltant, à recommander à partir de 15 ans pour la page d'Histoire enseignée, la leçon d'humanité, et le "devoir de mémoire".
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Pour commencer un résumé truffé de fautes, environ une par ligne, c'est pas mal.
Ensuite, un roman politiquement correct qui n'aborde en rien l'origine du problème et encore moins son évolution, ni pourquoi ce courant a bénéficié de la complicité silencieuse de la population pendant si longtemps, sans parler du silence des forces de l'ordre et de forces politiques y compris celles du Nord des Etats-Unis, si parait-il formidables.
Non, le silence a été rompu, quand décidément les abus, crimes, et autres faits devenaient trop évident et que les autorités ne pouvaient plus cacher la réalité.
Donc, les forces politiques ont été contraintes d'évoluer et réaction et non en proaction.
Ces forces si formidables notamment dans le nord des états unis, qui à la différence notoire des états du sud, n'osaient pas pratiquer l'assassinat ont préféré opter pour la ségrégation économique, politique....
C'est merveilleux cet aveuglément, un sud si affreux et un nord si merveilleux.
Si magnifique, qu'il a fallu attendre 1964 que les droits civiques apparaissent un peu, alors que le nord ne s'est jamais impliqué à faire vraiment appliquer les textes au lendemain de la guerre de secession.
Si merveilleux, qu'en 2020, les choses n'ont pas franchement progressé.
Au même titre que la lutte contre les armes à feu.
On s'insurge, on pleure, on fait du vent, mais au final on agit si peu; il ne faudrait pas que les choses changent.
Bref, on reste vraiment à la surface et pourtant pour ceux qui n'osent pas trop se renseigner il suffit de lire les articles de Wikipédia, juste la base.


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Un livre émouvant sur un sujet intéressant : la cohabitation ô combien difficile entre Blancs et Noirs dans le sud des Etats-Unis en 1865, peu après la fin de la Guerre de Sécession et l'abolition de l'esclavage. L'auteur fait comprendre la détresse économique et sociale dans laquelle cette guerre - et les mutations qu'elle a entraînées - a plongé une partie de la population blanche. Après quelques pages, m'attendant à une inévitable fin tragique, je n'avais guère envie de poursuivre ma lecture. Puis l'histoire m'a complètement happé. Elle m'a semblé très inspirée d'un roman de Steinbeck (je ne dirai pas lequel) par sa construction et les caractéristiques de ses personnages principaux. Ceci n'enlève cependant rien à la qualité de ce roman de Pierre Pelot.
Lien : http://canelkili.canalblog.c..
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Pierre Pelot fait partie de ces écrivains touche à tout qui peuvent changer d'univers d'un roman à l'autre tout en conservant leur crédibilité. Pelot c'est aussi un homme profondément humain et empli d'amour .
Dans "Les Croix en feu" à partir un événement historique précis, la naissance du Ku Klux Klan aux États-Unis, il pointe du doigt une réalité toujours criante: le racisme. Pierre Pelot signe là un texte réaliste et cru , sans complaisance ni misérabilisme, mais lucide puisque les deux personnages que lie une amitié indéfectible malgré la couleur de leurs peaux ( blanc & noir ) sachant bien que leur victoire sur la haine et la racisme n'est que temporaire préfèrent fuir vers le Nord.Là où les sinistres croix ne brûlent plus dans la nuit.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Les cagoules, aujourd’hui ne sont plus nécessaires : la bête immonde s’avance à visage découvert, multiforme.
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Il dit les divergences politiques opposant les Blancs : la League créée par les radicaux qui voulaient organiser le vote des Noirs, qui les "initiaient" au cours de séances mystiques, s’assuraient à l’entrée des bureaux de vote qu’ils ne portaient qu’un bulletin : le bon.

Il dénonça le Klan et les chevauchées nocturnes, les cavaliers masqués, vêtus de suaires et coiffés de cagoules, qui se faisaient passer pour des fantômes aux yeux crédules des Noirs et les faisaient jurer de ne plus obéir à la League sous peine d’être emportés en enfer ; le Klan qui terrorisait, qui bousculait les croyances en brûlant des croix dans la nuit, le Klan qui lynchait.
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Dans la nuit Dave raconta. Il dit que le Klan, au début, n’était qu’un club d’officiers confédérés vaincus qui n’avait pour but que de faire peur aux Noirs pour les obliger à voter contre la League des radicaux. Il dit que, petit à petit, l’horreur était venue, que le Klan avait servi de bâton vengeur aux dépossédés du Sud.

Il dit les effroyables séances nocturnes, les lynchages et l’avilissement dans la cruauté abjecte d’un peuple qui aurait pu être fier.

Il dit les Grands Dragons, les Spectres, et le Grand Sorcier, chef suprême de cet Empire Invisible.

Il raconta et cela prit toute la nuit.
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— Il n’est pas perdu, peut-être, ton lot 25, Kennely. Pour nous, oui, c’est fini. Mais pas pour toi.

Ils avaient tous compris de quoi voulait parler le vieux. Ils en éprouvaient de la gêne, de la honte, car ils n’étaient pas mauvais.

La veille, ils avaient hurlé de joie, bien sûr, mais la faute en incombait plus à l’alcool qu’à un désir de mal faire.

À présent, ils regrettaient, ils voulaient oublier le mystérieux M. Smith qui les avait abordés, oublier aussi qu’ils s’étaient joints à lui, déclenchant tout le drame. Ils avaient honte de se dire qu’ils étaient avec le Klan.
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En choisissant ce livre , j’entrais en terrain inconnu ,n’ ayant que des connaissances approximatives sur le Ku Klux Klan …Cet ouvrage est à la fois un roman et une sorte de ” documentaire ” dont le cadre est la guerre de Sécession à l’origine de l’apartheid aux USA .

L’ histoire est extrêmement touchante , on sait d’avance que les rêves de Scébanja ne se réaliseront jamais. La cruauté et la mort planent sur les personnages et ne nous laissent pas émotionnellement indemnes….

L’ écriture de Pierre Pelot, bien que très littéraire , n’en reste pas moins efficace. Très peu d’entrée en matière, le lecteur est plongé directement dans l’univers du personnage principal.Les explications viendront, plus tard , tout au long du récit.

Les personnages opprimés sont particulièrement touchants . Ils emportent l’adhésion naturelle du lecteur. On s’interroge aussi sur l’appartenance de certaines personnes à une groupe raciste et meurtrier , leur motivation et leur impunité.
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Videos de Pierre Pelot (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Pelot
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).
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