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Dans un village campagnard, Nanase, comme on le surnomme, vit avec sa mère, alcoolique. Débrouillard mais fainéant, ils survivent tant bien que mal grâce aux maigres allocations et aux petits travaux de notre «zhéros», à savoir aller juste livrer les abats pour les chats de la vieille Yvonne. Même ça, ça l'emmerde! Il faut dire qu'une centaine de bêtes se jettent sauvagement sur lui dès qu'il essaie de rentrer dans la maison. Sa mère lui a réclamé aussi de lui installer un loquet sur la porte des toilettes car les gamins de l'orphelinat Saint Maurice n'arrêtent pas de l'embêter dès qu'elle est en train de chier! Mais, l'argent manquant et une ardoise déjà bien remplie, Nanase n'a trouver d'autre solution que de chaparder le fameux loquet et en profite pour voler en même temps quelques babioles. Il va alors les planquer chez son ami Albert. Il le retrouve en pleine panique: il est certain d'avoir aperçu un alien dans sa cour! Il en a la preuve puisqu'il possède son petit chapeau jaune.
Malheureusement, dans l'après-midi de ce même jour, un gamin de l'orphelinat, Joël, un mongolien a disparu, et ce pendant que la surveillante, Sylvette, était partie faire des galipettes avec José, un gars du coin...

Adapté du roman de Pierre Pelot par Baru, cet album fait dans l'authenticité et les bons comme les mauvais sentiments. Prenant comme point de départ la disparition d'un enfant de l'orphelinat, en grattant un peu, c'est finalement toute la société que dénonce Pelot, avec ses cachotteries, ses mystères et ses non-dits. Merveilleusement mis en image, ce fait divers met en avant une situation tragique. Baru nous livre ici un dessin magnifiquement travaillé, vivant et original. Les planches sont de toute beauté et les couleurs, tantôt tendres tantôt sombres, sont en parfaite adéquation avec ce scénario brut et touchant à la fois. Inspiré d'une anecdote de Pelot qui s'insurge ici contre les services sociaux administratifs de certains établissements, cet album, peut-être, aura fait réagir ses lecteurs...

Pauvres zhéros.... aux sombres zhéros de l'amer...
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Les éditions Rivages/Casterman/Noir ont pris la régulière et excellente habitude de transformer certains polars en BD . Plat du jour , Pauvres Zhéros de Pelot associé à Baru , le tout pour un résultat une fois de plus très convaincant .

Un petit village comme il en existe des milliers .
Des tronches incroyables y coexistent , gravitant tant bien que mal autour de ce qui semble représenter le monument incontournable de ce triste bled , l'Hospice Saint Maurice . Hospice qui fait dans l'éclectisme en accueillant gosses et petits vieux dans la panade sous l'égide de la mère Magard qu'a pas la réputation d'être une déconneuse de première .
Aujourd'hui , les enfants sont de sortie , encadrés par Sylvette qui préfère , la coquinette , conter fleurette au beau José plutôt que de surveiller ses petits poussins . Résultat final , l'un manquera à l'appel . Joël , le petit mongolien mutique , semble avoir pris la tangente alors que son niveau en math semble beaucoup plus proche du zéro absolu . le village est en émoi , les recherches s'organisent et pourraient bien dynamiter la pseudo tranquillité de cette petite bourgade aux secrets bien gardés .

Très très bon . Un propos dramatique porté par des personnages burlesques et un comique de situation venant délester talentueusement le tragique de la situation . Des gueules incroyables qui se suffiraient à elles seules pour en faire une histoire . Un récit tragi-comique qui n'est pas sans rappeler l'univers barré des frères Cohen dans Fargo .
Le trait de Baru , toujours aussi expressif et vivant , dessert magistralement une noirceur ambiante ne pouvant se solder que par un effroyable final . Des baltringues comme s'il en pleuvait , une ambiance pesante , de lourds secrets ne demandant qu'à se faire jour , une chronique de village très aboutie qui se dévore plus qu'elle ne se lit tant la tension monte crescendo chez les p'tits gars du cru .
Un conseil si vous traînez du coté de chez Albert , évitez tout déguisement suspect qui pourrait perturber cet innocent en puissance ne redoutant qu'une seule chose , d'être sugbergé par les esstraterresst ! C'est vous qui voyez...

Pauvres Zhéros , une BD en or massif !
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Lecture qui date de l'époque de la sortie du livre, certainement emprunté à la médiathèque. Je garde un très bon souvenir de cette oeuvre noire dans la grande tradition des polars sociaux. Se lit d'une traite, la mort dans l'âme et tordu de rire en même temps. Mise en scène « coloré » de deux paumés soupçonnés d'avoir enlevé un enfant trisomique, soit autant d'éléments qui nécessitaient un traitement subtil et délicat. Un défi relevé haut la main par Baru peintre admirable de la désespérance humaine.
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Et un, et deux et trois Zhéros…

Non, non… Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de foot en cette période de coupe du monde. Jetez plutôt un coup d'oeil à la couverture de « Pauvres Zhéros » et observez ces trois personnages d'allure plutôt étrange, le plus petit d'entre eux portant à bout de bras un chat qui jouera également un rôle important dans l'histoire.

Eh bien figurez-vous que ce sont les trois pauvres héros, bien malgré eux, de cette histoire fichtrement bien foutue du duo Pelot- Baru (textes et dessins) !

Le plus grand Zhéro, Anastase Brémont, dit nanase, chapeau noir, cigarette au bec et queue de cheval, s'avère être un sacré feignant selon sa femme (si on peut appeler ça une femme) et semble être surtout le roi de la combine et du trafic avec son pote Albert.

Albert, parlons en ! Bien en chair dans sa salopette bleue, Albert dit Charou, adore regarder les films de science-fiction avec des petits bonhommes verts surement venus de la planète Zhérox (1). Justement, intrigué par des bruits à l'extérieur, Albert a aperçu ce soir un extraterrestre, une créature étrange avec des yeux très bizarres et qui pousse des cris du genre « GÂÂÂH ».

Enfin, le dernier Zhéro de la bande… dessinée s'appelle Joël, un petit garçon habillé tout en jaune qui vit dans un orphelinat, l'hospice saint Maurice. Et malheureusement, à l'occasion d'une sortie en plein air, le petit Joël disparaît alors que Sylvette, la personne sensée surveiller les enfants, s'est éclipsée un instant pour faire crac-crac dans les sous-bois avec le bon José.

Mais qui est vraiment Joël et où va-t-on le retrouver? Qui va endosser la responsabilité de la disparition de l'enfant ? Quels rôles vont jouer les deux Zéros Nanase et Charou dans cette intrigue ?

En ce mois de Juin, je vous conseille vivement d'aller cueillir les réponses bien mures à ces questions dans les feuilles de la bande-dessinée « Pauvres Zhéros » aux éditions Rivages/Casterman/Noir.

Parmi tous les romans ou nouvelles adaptés dans cette collection, ce livre se situe assurément dans mon Top 3, à la fois pour l'histoire extrêmement bien construite bien que dramatique et pour la galerie de portraits hauts en couleur très démonstratifs. Au final, « Pauvres Zhéros », très loin d'être nul !


(1) Zhérox : Une pure invention de ma part qui collait avec le titre !
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Racaille!
Espèces de crevures!
Saleté de p'tits merdeux!
Trous du cul sans fesses!

Premiers dialogues! on est tout de suite dans l'ambiance!

Inconditionnelle des livres de Pierre Pelot depuis son magistral "C'est ainsi que les hommes vivent", je découvre une autre facette du talent de cet écrivain prolifique dans ce roman graphique impeccable.

Dans un univers campagnard des plus glauques, avec des personnages clochardisés et avinés, des zonards navrants de bêtise et de pauvreté, la noirceur de cette histoire de disparition d'enfant est parfaitement rendue par le trait de crayon de Beru qui nous offre des tronches burlesques et décalés de anti-héros ordinaires.
C'est sombre, méchant, tragique et le traitement final est radical.

Tout ce que notre société peut produire de plus minable se retrouve listé en peu de pages pour un coup de gueule contre l'incurie et le laxisme auprès des handicapés et des personnes âgées. Roman ou réalité?

Excellente BD.
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J'ai emprunté cette bande dessinée à la médiathèque. C'est la mise en scène d'un scénario sombre. le village dans lequel se déroule l'histoire est en émoi suite à la disparition d'un des enfants de l'hospice. le lecteur découvre très rapidement ce qui s'est passé mais l'album montre surtout comment la vérité est déformée (la faute est reportée sur l'animatrice qui était sortie seule avec les enfants sous le couvert de la directrice qui refuse d'endosser une quelconque responsabilité), comment les faits (les conditions de vie des enfants dans cet établissement) ne peuvent être dénoncés du fait de la collusion des hommes politiques locaux avec les patrons de presse locaux également... et la haine de José qui a grandi dans cet hospice et en connaît les turpitudes va se muer en vengeance personnelle devant l'impuissance des pouvoirs publics à faire leur travail.
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Les personnages de cette BD sont très caricaturés par Baru. Aucun n'apparaît sympathique, si ce n'est la jeune Sylvette!
Dans un village de Lorraine, les habitants vivent au vu et au su de tous, avec leurs misères et leurs peines.
Sylvette, qui travaille dans un "orphelinat" fait une sortie à la campagne avec un groupe d'enfants.
José, son petit ami, la rejoint et alors qu'ils se sont un peu éloignés, le jeune Joël, trisomique, disparaît.
Les recherches alors s'organisent et c'est autour de celles-ci que le lecteur découvre les dessous plus ou moins noirs des personnages.
C'est assez désespéré, très noir.
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Pierre Pelot est un auteur que je lis assez souvent, mais plus spécialement dans le domaine de la science-fiction ou du western. de la catégorie drame social de son oeuvre, je ne connais que l'adaptation cinématographique de “L'été en pente douce” de Gérard Krawczyk avec Pauline Lafont, Jacques Villeret, Jean-Pierre Bacri et Guy Marchant.
Baru, je le connais un peu moins, je n'ai lu que Bella Ciao, une oeuvre récente, de maturité, sur sa famille et l'immigration italienne en France.
On est dans le même type d'univers et d'ambiance que dans “L'été en pente douce”, une bourgade rurale, des gens simples et même simplets, des mesquineries, des magouilles, et un fait divers sordide : suite à un défaut de surveillance, un enfant trisomique disparait. Dans ce petit univers étriqué, le drame attise les tensions, certains personnages vont révéler leur véritable nature.
J'ai trouvé au départ que le trait de Baru appuyait trop les traits, ils sont tous moches, c'est crade et sordide, ça manque de finesse dans le rapport entre l'histoire et le graphisme. Heureusement, Pierre Pelot sait raconter des histoires, et le développement final est assez impressionnant, suffisamment pour estomper les défauts et les excès et pour laisser une forte impression. le dessin caricatural de Baru finit même par se justifier et j'ai refermé le livre très satisfait de ma lecture.
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Pour sa mère, Anastase Brémont est un feignant, "encore pire que son père". C'est sûr qu'avoir entendu cette sentence toute sa vie ne donne pas une haute estime de soi. Dans les faits, Anastase est même voleur. Sa prochaine mission honnête : installer un loquet sur les toilettes extérieures, car sa mère s'en fait régulièrement déloger par de jeunes plaisantins... Ce même jour, une occasion de redorer son blason - et même d'être héroïque - lui apparaît, mais qui lui fera désormais confiance, dans ce village où sa (mauvaise) réputation est faite ?
Couleurs sombres ou pastel - sauf lorsqu'apparaît une jeune femme - visages hostiles. le graphisme et l'intrigue sont en parfaite harmonie dans cette sombre histoire de losers en marge, d'orphelinat régenté par une mégère, de disparition d'enfant. Noir et dérangeant.

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Je ne pouvais pas manquer un nouveau Baru (c'est pour vous dire que je suis objectif en parlant de cet album :siffle: ). Baru en adaptant ce roman de Pierre Pelot pour la nouvelle collection Rivages/Noir/Casterman nous offre (16.5 euros quand même) un nouveau très bon album à sa production.

Plus qu'un polar pur jus c'est plus, comme d'habitude avec Baru, une étude de personnages en décalage, de pauvres hères échoués par les courants froids de la vie, ici, c'est dans les Vosges que ça se passe. Ils ne sont pas très malins, pas trop honnêtes et plutôt imbibés les zhéros de cette histoires, les vrais méchants se cachent derrière leurs fonctions et le poids de la routine. Ils se débattent, croient aux miracles (et aux petits hommes verts) et s'écrasent à la fin comme ils se doit car on ne sort pas du cercle vicieux de cette vie. Aux pinceaux Baru fait étalage de tout son métier : cadrages, compositions, couleurs. Tout semble couler de source.

Réalisation en béton pour un propos fissuré.
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