C’était donc comme cela que s’effritait un couple. Sans que l’on sache réellement comment ni pourquoi, ni que l’on se souvienne des premières fissures, qui auraient dû pourtant être des coups de semonce. Des avertissements. Et puis voilà. Comme un vieux ciment dans lequel on a mis trop de sable, et qui s’écaille, tourne en poudre sèche, se pulvérise. Bien sûr, parfois, on a envie que tout s’écroule. On en a marre. Vraiment, absolument marre. N’empêche, par peur peut-être – une peur ridicule de petit enfant – on essaye pitoyablement de reboucher les fissures, de colmater les failles. On refait un nouveau ciment. Une nouvelle gâchée, mais l’on sait bien, tout au fond de soi, qu’il est trop tard pour apprendre à manier la truelle.
Ils en ont marre, les gens, de ce monde matériel, de cette société de consommation – ils commencent à se rendre compte, d’ailleurs, qu’ils sont davantage des consommés plutôt que des consommateurs
Immense Pierre Pelot, avec plus de 200 livres en 53 ans d?écriture : littérature générale, science-fiction, policiers, romans noirs, récits fantastiques, BD, théâtre, contes, sagas... L'auteur était à Poirel le 7 octobre pour un entretien aux côtés de Françoise Rossinot autour de son dernier roman, "Braves gens du Purgatoire" (Éditions Héloïse d'Ormesson).