Jean-Marie Pelt/5
9 notes
Maïs, soja, colza : les plantes et aliments transgéniques font partie de notre quotidien.
Nous en consommons à notre insu, sans connaître les conséquences véritables de ces manipulations génétiques sur notre santé et notre environnement. Face à l'aveu d'ignorance de la communauté scientifique et au constat d'impuissance des hommes politiques, de quels moyens disposons-nous pour contrôler les effets à long terme de la consommation des O... >Voir plus
Résumé :
Maïs, soja, colza : les plantes et aliments transgéniques font partie de notre quotidien.
Nous en consommons à notre insu, sans connaître les conséquences véritables de ces manipulations génétiques sur notre santé et notre environnement. Face à l'aveu d'ignorance de la communauté scientifique et au constat d'impuissance des hommes politiques, de quels moyens disposons-nous pour contrôler les effets à long terme de la consommation des O... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2)
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Dans cet essai sérieux et bien documenté le botaniste Jean Marie Pelt commence par nous présenter objectivement en quoi consiste cette révolution technologique que sont les OGM (organismes génétiquement « manipulés » ou « modifiés ») Ceux-ci n'ont rien à voir avec les croisements de plantes comme les classiques hybridations car il s'agit de véritables modifications des caractéristiques du génome visant à créer des « chimères » : roses bleues, tulipes noires, tomates ne connaissant pas le pourrissement, tabac fluorescent ou plus sérieusement, maïs, soja ou colza résistants aux pesticides et aux antibiotiques. Il balaie l'argument (fallacieux) de l'éradication de la faim dans le monde et pose bien entendu la question de la dissémination des pollens dans la nature (jusqu'à 2,5 km pour le colza), car du champ restreint des laboratoires et autres expériences en milieu confiné, nos politiques (Jospin en son temps) ont eu la légèreté d'autoriser leur culture à l'air libre avant même d'avoir les résultats des études de nocivité. Restent également les questions de santé humaine, de prolifération, de brevetabilité du vivant, d'étiquetage des produits et du rejet à plus de 75% par les opinions publiques européennes etc, etc...
En conclusion, Jean-Marie Pelt plaide pour un moratoire et pour le strict respect du principe de précaution. « Les découvertes scientifiques, note-t-il engendrent l'innovation technologique; puis le monde économique s'en empare et, pressé par les intérêts financiers, « pousse les feux » de sorte que la société est sommée d'accepter le progrès, de se transformer, de se « moderniser » sans relâche. » Mais à quel prix et en courant quels risques ? Cet essai, agréable et même facile à lire permet au lecteur lambda d'acquérir les éléments nécessaires pour se faire une idée claire sur une question aussi délicate que brûlante. de la vulgarisation scientifique passionnante, intelligente et bien menée comme on aimerait en lire plus souvent.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
En conclusion, Jean-Marie Pelt plaide pour un moratoire et pour le strict respect du principe de précaution. « Les découvertes scientifiques, note-t-il engendrent l'innovation technologique; puis le monde économique s'en empare et, pressé par les intérêts financiers, « pousse les feux » de sorte que la société est sommée d'accepter le progrès, de se transformer, de se « moderniser » sans relâche. » Mais à quel prix et en courant quels risques ? Cet essai, agréable et même facile à lire permet au lecteur lambda d'acquérir les éléments nécessaires pour se faire une idée claire sur une question aussi délicate que brûlante. de la vulgarisation scientifique passionnante, intelligente et bien menée comme on aimerait en lire plus souvent.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
super bien conçu!
Citations et extraits (9)
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La science, en effet, ne dit rien à propos de ce qu'il est sage de faire ou de ne pas faire. Elle ne s'exprime que sur le « comment il faut faire », conformément à l'attitude strictement scientifique, toute de précision et de rigueur dans la méthode, mais exempte de tout jugement qualitatif, qui fut définie dès le XVIIIe siècle par Newton. Car sur ce qu'il est bon de faire ou de ne pas faire, sur le Bien ou le Mal, la science est sans opinion. Extérieure à toute morale, elle entend pouvoir faire tout ce qu'elle sait faire, et accepte difficilement telle ou telle interrogation éthique, comme le manifeste avec aplomb ce scientifique américain qui clame sa ferme intention de cloner des êtres humains, aux États-Unis ou ailleurs.
Il en est un peu des plantes transgéniques comme du drame du Titanic : la menace des icebergs existait, elle était connue, mais, à un moment donné, la vitesse du palace flottant rendait la situation irréversible : impossible de corriger sa trajectoire. Mais, si le Titanic avait été lancé à pareille vitesse, c'est qu'on le considérait comme insubmersible ; ingénieurs et techniciens étaient formels : un tel bateau ne pouvait couler. Sempiternelle superbe des experts, toujours aussi péremptoires et toujours démentis ! Il en va de même aujourd'hui de ces déclarations condescendantes ou fracassantes qui ignorent ou feignent d'ignorer l'imprévisibilité des risques inhérents au « bricolage génétique ».
Nous n'arrêterons peut-être pas la formidable poussée des plantes transgéniques. Trop d'intérêts sont enjeu. Comment contenir des lobbies tout-puissants lorsqu'on n'est soi-même qu'un simple écologiste? Un « Vert », comme on dit... Mais certes pas un « Vert » solitaire! Car, derrière moi, c'est la Vie qui réclame ses droits! Ce sont les jeunes à qui nous devons laisser une Terre habitable. Ce sont aussi les humbles gens, ni décideurs politiques, ni capitaines d'industrie, qui en appellent au simple bon sens face aux dangereuses prouesses de nos modernes apprentis sorciers.
Mais le génie génétique évoque d'autres vocables fort suggestifs. Ainsi du mot manipulation. Comme le génie, qui peut être mauvais ou... génial, ce terme est à double sens et peut déboucher sur des connotations fort différentes. Pour les chercheurs, il évoque tout naturellement les travaux pratiques effectués en laboratoire. En sciences expérimentales, imaginer et exécuter de bonnes manip, c'est se mettre dans les conditions d'obtenir de bons résultats. Tout autre est la connotation du mot en sciences humaines : manipuler l'homme, manipuler le cerveau humain, manipuler des foules, manipuler un agent secret ou se faire soi-même manipuler..., autant d'attitudes ou d'agissements contraires à l'éthique des droits de l'homme.
Mais je me demande parfois si les "accros" du génie génétique ne cherchent pas précisément à faire en sorte que leur discours accrédite l'idée que tout est possible, et que, désormais, la nature n'aura qu'à se plier à nos volontés, voire à nos caprices. Et qu'elle se laissera "bricoler" sans réagir. p55
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Rencontre avec Jean-Marie Pelt à l'occasion de la sortie de son livre "L"évolution vue par un botaniste".
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