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Sylvaine Pascual (Traducteur)
EAN : 9782290005484
253 pages
J'ai lu (15/06/2009)
4.22/5   99 notes
Résumé :
Richard est un enfant martyr. Jour après jour, il subit la colère de sa mère qui a sombré dans l'alcoolisme : corrections nocturnes, sauce piquante avalée de force, et constamment des coups qui l'envoient même à l'hôpital. Sa mère en a fait son souffre-douleur après le départ de David, le frère aîné, également battu et finalement recueilli par les services sociaux qui " oublient " qu'il y a d'autres enfants en danger. En dépit de cette violence quotidienne, malgré l... >Voir plus
Que lire après Pour ma mère, je n'étais rien : Survivre à la maltraitanceVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Dans les années 70, deux frères, Dave et Richard Pelzer, d'une fratrie de cinq garçons, ont été l'un après l'autre le souffre-douleur de leur mère alcoolique et psychologiquement dérangée.
Ils habitaient la petite maison rose du 40, Crestline avenue, à Daly City en Californie. La maison est floutée sur Google Map.
Ils ont tous les deux écrits le récit de leur enfance :
- Dave a écrit "A child called 'it'" (enfance), "The lost boy" (familles d'accueil 12-18 ans) et "A man named Dave" (vie d'adulte, non traduit en français) ;
- Richard a écrit "A brother's journey" (enfance et adolescence).
Alors que Dave a été sorti de sa famille à 12 ans par les services sociaux, Richard y est resté.
Chacun confirme ce que l'autre a subi. Cependant, la grand-mère maternelle et Scott, le "chouchou" de la mère, ont nié vivement les violences. Par ailleurs, certains sceptiques leur ont reproché une construction habile et le maintien en haleine du lecteur dans une ambiance cauchemardesque dans le seul but de générer les dizaines de millions de dollars récoltés dans le monde.
Pour ma part, j'ai lu beaucoup de récits de vie et je trouve que ceux de Dave et RIchard Pelzer font partie des plus intéressants.
Je pense qu'ils sont tous les deux doués pour l'écriture, ce qui est fréquent quand on a souffert, d'autant plus que Richard, en plus, était roux et bégayait. D'ailleurs, Dave a écrit ensuite "The privilege of youth" (non traduit en français), et tous les deux sont spécialisés dans la maltraitance infantile et la reconstruction de soi.
Reconstruction et résilience.
Dans son 2ème livre, Dave raconte comment il s'est reconstruit auprès des familles d'accueil et dans le travail en mettant à profit les qualités qu'il a développées durant sa survie.
Dans son livre, Richard montre extrêmement bien comment on peut rester paralysé par la peur au point de subir les coups et les insultes sans se défendre, alors qu'on est plus grand et plus fort que sa mère physiquement et qu'on pourrait l'envoyer valser d'un seul coup de poing. Il en comprend la raison vers l'âge de 16 ans et la dévoile à la fin de son livre.
Petite cerise sur le gâteau : la foi en Dieu n'est pas développée dans les récits de Dave et Richard ; mais comme d'autres auteurs passionnants dont j'ai lu le récit d'une vie douloureuse, notamment américains et irlandais, ils l'ont acquise. Ceci confirme l'idée que la douleur permet de comprendre la souffrance du Christ sur la croix et de toucher le mystère de Dieu.
Une belle maison dans une banlieue tranquille, un père respecté grâce à son métier, des enfants scolarisés qui travaillent bien, une voiture, un jardin, bref une famille en apparence sans problème mais qui cache des douleurs, c'est un peu ma propre enfance et c'est sûrement pour cette raison que l'histoire des Pelzer me touche autant.
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Dans les années 70, deux frères, Dave et Richard Pelzer, d'une fratrie de cinq garçons, ont été l'un après l'autre le souffre-douleur de leur mère alcoolique et psychologiquement dérangée.
Ils habitaient la petite maison rose du 40, Crestline avenue, à Daly City en Californie. La maison est floutée sur Google Map.
Ils ont tous les deux écrits le récit de leur enfance :
- Dave a écrit "A child called 'it'" (enfance), "The lost boy" (familles d'accueil 12-18 ans) et "A man named Dave" (vie d'adulte, non traduit en français) ;
- Richard a écrit "A brother's journey" (enfance et adolescence).
Alors que Dave a été sorti de sa famille à 12 ans par les services sociaux, Richard y est resté.
Chacun confirme ce que l'autre a subi. Cependant, la grand-mère maternelle et Scott, le "chouchou" de la mère, ont nié vivement les violences. Par ailleurs, certains sceptiques leur ont reproché une construction habile et le maintien en haleine du lecteur dans une ambiance cauchemardesque dans le seul but de générer les dizaines de millions de dollars récoltés dans le monde.
Pour ma part, j'ai lu beaucoup de récits de vie et je trouve que ceux de Dave et RIchard Pelzer font partie des plus intéressants.
Je pense qu'ils sont tous les deux doués pour l'écriture, ce qui est fréquent quand on a souffert, d'autant plus que Richard, en plus, était roux et bégayait. D'ailleurs, Dave a écrit ensuite "The privilege of youth" (non traduit en français), et tous les deux sont spécialisés dans la maltraitance infantile et la reconstruction de soi.
Reconstruction et résilience.
Dans son 2ème livre, Dave raconte comment il s'est reconstruit auprès des familles d'accueil et dans le travail en mettant à profit les qualités qu'il a développées durant sa survie.
Dans son livre, Richard montre extrêmement bien comment on peut rester paralysé par la peur au point de subir les coups et les insultes sans se défendre, alors qu'on est plus grand et plus fort que sa mère physiquement et qu'on pourrait l'envoyer valser d'un seul coup de poing. Il en comprend la raison vers l'âge de 16 ans et la dévoile à la fin de son livre.
Petite cerise sur le gâteau : la foi en Dieu n'est pas développée dans les récits de Dave et Richard ; mais comme d'autres auteurs passionnants dont j'ai lu le récit d'une vie douloureuse, notamment américains et irlandais, ils l'ont acquise. Ceci confirme l'idée que la douleur permet de comprendre la souffrance du Christ sur la croix et de toucher le mystère de Dieu.
Une belle maison dans une banlieue tranquille, un père respecté grâce à son métier, des enfants scolarisés qui travaillent bien, une voiture, un jardin, bref une famille en apparence sans problème mais qui cache des douleurs, c'est un peu ma propre enfance et c'est sûrement pour cette raison que l'histoire des Pelzer me touche autant.
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Un livre lu parce que ma fille (en études psycho) en lit énormément dans ce genre. Pour ma part, je ne les lis qu'au compte-goutte, j'ai beaucoup de mal. Je ne suis d'ailleurs pas arrivée à lire "le moins que rien", le livre du frère de l'auteur de celui-là, celui qui était en plus le bouc émissaire des frères, celui qu'ils étaient "contents de ne pas être".
C'est juste bouleversant et révoltant. Pour "comprendre" (mais pas excuser), il faut lire les Alice Miller, qui est allée au coeur de cette violence pour tenter d'en expliquer les tenants et aboutissants. Et, au vu de tout ce que j'ai "sorti" lors de ma propre thérapie, ce sont les travaux de cette grande dame méconnue qui m'ont le plus parlé, elle dont les écrits, même si techniques par moments, m'ont le plus remuée, le plus aidée, aussi.
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Ce roman-ci, comment mettre un "avis" quand au degré d'enthousiasme que j'ai ressenti en le lisant ? Impossible... Ce n'est pas un roman "sympa", ça ne peut pas être un coup de coeur... Et cependant il est inoubliable, et je suis contente de l'avoir lu. Une lecture pleine de réticence, pas envie de tourner la page pour savoir ce qui attend ce petit garçon, je n'ai pas une âme de voyeuse alors c'est nauséeuse que j'ai avancé dans les pages et les tortures que cette dénommée "Maman" inflige aux siens, noyée dans son alcool et sa haine.
Les larmes aux yeux, c'est comme ça que se lit "pour ma mère je n'étais rien", avec une grosse boule d'horreur et de colère qui grandit dans le ventre. Et les voisins , qui savent et qui ne disent rien ? Et la famille de Maman ? Et les instits, qui voient les bleus, les traces de coups, et qui le laissent rentrer chez lui tous les soirs...
Même après le placement d'un de ses aînés en famille d'accueil, on lui laisse quatre autres garçons à élever, à "Maman"... Mais sans son premier souffre douleur, sa Chose, elle n'est pas transformée pour autant, ne rêvons pas : c'est à Richard qu'elle s'en prend désormais, lui qui jusque là, pour éviter les raclées, pour survivre, faisait ses quatre volontés, et torturait Chose, lui aussi.
C'est un témoignage d'une grande violence,le narrateur raconte les coups et les tortures sadiques qu'inventait sa mère d'un ton en apparence froid et détaché, presque clinique quand il évoque ses blessures. Là où on ressent le plus d'émotion, c'est quand Richard évoque cette culpabilité brûlante d'avoir maltraité son frère aîné lui aussi et son sentiment d'impuissance à quitter la maison.
L'auteur a tenté de comprendre pourquoi il n'était pas parti plus tôt. Pourquoi il avait si peur, et surtout de quoi il avait si peur.
J'ai refermé ce livre avec soulagement, parce qu'autant de souffrance, autant de perversion d'une mère envers ses enfants, ça lacère le ventre, ça donne envie de hurler.
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C'est un témoignage bouleversant, mais aussi terrifiant et encore plus révoltant .. Richard a eu le courage de raconter son enfance, celle d'un enfant battu par sa mère .. Cette dernière lui faisait subir des choses atroces, l'a même envoyé a l'hôpital complètement mourant ! C'est vraiment horrifiant ! Mais le pire dans cette histoire c'est que tout le monde savait les mauvais traitements qu'endurait Richard, même sa propre famille, mais personne n'a rien fait .. Ce témoignage est super tout de même car je pense que l'on devrait encore plus en parler actuellement car souvent la peur tétanise l'enfant qui n'ose pas parler, tout comme Richard ..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Sans crier gare,je me levai et me mis à hurler aussi fort que je pouvais:
"Je ne suis qu'un enfant,laisse-moi tranquille !"
Je ne savais pas à qui je m'adressais,peut-être à Dieu. A cette personne invisible qui étais censée être là quand on en avait besoin,être notre dernier espoir d'aide et d'amour.Il ne répondit jamais à mes cris,silencieux ou non.Dieu était devenu juste un nom,un titre.Peut-être que je m'adressais à Maman,ou à moi-même.
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Le réconfort était mince, mais il m'était nécessaire. Il était totalement injustifié que j'aie le moindre sentiment pour lui ou pour qui que ce soit d'autre. Je n'étais pas sencé avoir le moindre sentiment. Pour personne. Ni pour elle, ni pour moi, ni pour les enfants à l'école, ni pour personne. J'étais sencé avoir aucune émotion, aucun sentiement., j'étais sencé être sa gestapo personnelle et rien de plus.
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Je commençais à croire que j'étais vraiment là pour ça : j'avais été créé pour être présent à chaque fois qu'elle avait besoin de passer sa rage sur quelqu'un. J'étais né dans cette famille en tant que serviteur et exutoire de Maman. Alors que cette idée s'ancrait de plus en plus dans mon esprit, je m'efforçais de trouver des moyens de changer mon destin et de devenir quelque chose de plus, quelqie chose de valable.
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"Ok, ça suffit comme ça, dit-il, on va chez Sears."
Ce jour-là, Ben m'acheta tout ce dont j'avais besoin, y compris le maillot de bain. Il m'avait souvent parlé de Maman et me dit qu'il pensait qu'elle était malade mentale. Il ne l'avait jamais accuséd'être mauvaise, juste d'être malade. Je comprenais à présent que les autres voyaient qui elle était.
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Cela me donna un sentiment de pouvoir incroyable. Plus important encore, je découvris que Maman était vide à l'intérieur et n'avait aucune valeur à mes yeux. Elle n'était rien de plus qu'une partie misérable de mon enfance qui s'éloignait. Pour la première fois de ma vie, j'avais gagné. A présent, j'avais l'impression d'avoir le pouvoir de contrôler, et j'allais l'utiliser.
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