Encore un livre de voyages temporels pourriez-vous dire. Oui, et... non. Si le héros, Antoine, se retrouve à différentes époques (XVème siècle, Révolution Française, etc..) c'est surtout l'histoire d'une quête identitaire d'un homme qui ne connait rien de son passé ni de sa famille. On lui a menti, on lui a caché des vérités, et... il s'est lui même menti. Comment ? Il faut lire le bouquin pour le découvrir. C'est une alternance de chapitres introspectifs ou d'enquêtes et de voyages avec rebondissements, actions, angoisses. Il y a des meurtres, on croise des personnages célèbres, et on s'étonne à aller vérifier sur le Net si le général trucmuche ou le révolutionnaire machin ont vraiment existé, et... oui. Un peu d'humour, un bon thriller, de belles scènes de bataille (Harfleur assiégée par Charles V), un livre qui pourrait appeler une suite.
L'un des attraits majeurs de la fiction historique réside dans sa recherche de vérité et d'authenticité, dans cette démarche visant à « recréer » une époque pour le lecteur contemporain. Tout en sachant que LA vérité historique est un idéal impossible à atteindre, rester au plus proche des faits et des sources ajoute une dimension didactique à la fiction et nous permet de nous identifier à des personnages dont on imagine qu'ils ont vraiment ou auraient pu exister. C'est pourquoi les fans de fiction historique et de historical fantasy (type « Game of Thrones ») ne sont pas forcément les mêmes…
Me situant clairement dans le premier groupe, j'ai quand même tenté de sortir de ma zone de confort en lisant le 2 d'octobre de Jean-Marie Pen. Un peu comme Outlander, il s'agit d'un récit fantastique avec des voyages à travers le temps. Rien à voir pourtant avec la saga romantique de Diana Gabaldon. le personnage principal du roman, Antoine Remington, est un jeune informaticien qui vit dans les bords de Marne en 2008. En quête d'identité, il s'interroge sur ses origines suite à des rêves troublants qui le font voyager dans le temps chaque année le 2 octobre. du siège d'Harfleur en 1425 à 2038 en passant par la révolution française et les deux guerres mondiales, Pen parvient à créer un réel suspense et son intrigue est assez originale. Son style sobre, évitant trop d'invraisemblances, m'a permis de surmonter mes réticences et d'entrer dans son univers.
Un très bonne surprise donc, et un roman que j'imagine très bien adapté à la télévision pour une mini-série en 8 épisodes.
— Dis-moi, il paraît que tu bricoles en douce ? Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as jamais été foutu de faire la différence entre un marteau et une clef de douze et tu attends d’être ici pour réparer la robinetterie ?
Son père haussa les épaules.
— Oh ça va hein ! C’est pas une robinetterie, c’est de la merde en tubes qu’ils ont ici. Ça fuit, ça claque, c’est pourri de tartre et c’est dégueulasse.
— OK, mais il me semble qu’à La Rosière, sans même parler des lattes de l’entrée, la salle de bain était loin d’être nickel, et pourtant t’as jamais pris la peine de la moderniser, non ? Tu t’emmerdes à ce point ?
Antoine avait jeté un œil dans la petite salle d’eau attenante où un ouvrier était occupé à réparer les dégâts.
— Eh ben ! T’as pas lésiné dis-moi ! Et en plus t’as inondé la petite vieille d’en dessous !
— C’est une vieille peau, aussi agréable qu’une coloscopie. Si elle avait pu se noyer...
Après Guiraude, voici Élisabeth, qu’il avait tuée, de ses mains. Car il fut certain d’avoir provoqué sa mort. Il regarda ses mains, les retourna pour y scruter les lignes de ses paumes, s’étonna de ne pas y voir de traces de sang.
Qui a écrit 1984