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Critique de Sejy


Sejy
04 septembre 2012
Jeune étudiant intelligent aux idées nouvelles, opposé aux croyances moyenâgeuses d'un XVI ème siècle qui se heurte à la Renaissance et ou règnent obscurantisme et absolutisme religieux, Corneel est alchimiste. Engagé par un riche mécène pour effectuer des recherches sur l'immortalité, il abandonne sa fiancée, Magriete.
Peu après, cette dernière est enlevée par ce même " mécène ", un homme défiguré, blessé dans sa chair et dans son coeur, qui voit en elle le sosie d'un amour perdu. Sans le savoir, elle est retenue prisonnière dans la même maison que Corneel...

L'alchimie. C'est tout le symbolisme de cette science et art ésotérique qui transparaît dans cette oeuvre. Ou plus précisément l'allégorie de l'une de ses principales étapes, la dissolution de la matière : " purifier et laisser apparaître ce qui est invisible ".

Cette phase, chacun des protagonistes va, à sa manière, l'accomplir spirituellement.
Alors que son aimé, cloîtré à la cave, se révèle en se détruisant dans l'application de ses connaissances occultes, Magriete, séquestrée dans le cabinet chinois, opère, elle aussi, sa propre expérience alchimique. Petit à petit, se débattant avec ses chimères, elle va parcourir le long chemin qui consiste à briser tous les préjugés, se redécouvrir et deviner l'homme derrière son « monstrueux » geôlier. Quant au maître des lieux, qui s'exaspère de l'imperfection de la copie, il va progressivement désaimer l'icône de son souvenir pour mieux en goûter la version réelle et bien vivante.
Tous déchireront le voile de leurs illusions, libérant ainsi la vérité de l'âme et du coeur.

Au travers de ce conte, Nancy Peña nous invite dans son univers éthéré, onirique et si simplement beau. Un fascinant voyage où nous transporte son trait élégant, délicat, divinement féminin. J'ai beaucoup aimé la profondeur, la fragilité des personnages ainsi que le ludisme des quelques clins d'oeil littéraires ou artistiques, entre autre, le parallèle entre le Corneel de Magriete et le Zénon de Marguerite (Yourcenar).

Sans aucun doute, une de mes auteurs fétiches...
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