AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 6585 notes
De la dérision, de la fantaisie, de l'impertinence, du rocambolesque mais aussi de la fragilité de l'enfance, de l'éclatement de la famille, de la gravité des évènements …il y a tout ça dans ce premier opus de la saga Malaussène où le narrateur, Benjamin Malaussène, affublé du costume de chef de tribu quelque peu trop grand pour lui, devient le moteur malgré lui d'un conte policier moderne. Car à veiller sur sa famille en racontant des histoires d'ogres, Benjamin va découvrir que la fiction peut prendre des airs de réalité.

Oui c'est vraiment un drôle de type ce narrateur qui attire sur lui toutes les flèches perdues : non seulement il a été un bon fils suppléant une mère absente, un frère prévenant qui se consacre à sa fratrie, un employé martyr subissant la colère des clients …mais il doit en plus se débattre avec un poseur de bombes qui cherche à l'incriminer dans une série de meurtres violents, des flics suspicieux, une hiérarchie méprisante et de jeunes frères et sœurs qui malgré eux font de la vie de Ben une véritable odyssée burlesque et distrayante.

Qu'est-ce qui tend à rendre ce récit fantaisiste cohérent et jubilatoire ?
Paradoxalement le ton résolument extravagant qui abolit les règles de la vraisemblance. On se laisse facilement corrompre par le réalisme évaporé qui règne dans ce roman. Mais si on se laisse séduire c'est parce que le récit bénéficie d'une réelle construction de l'intrigue, une trame assise sur un ressort narratif.
Et certainement la galerie de doux dingues qui peuplent l'univers de Pennac, au premier desquels Benjamin Malaussène. Auréolé de l'image d'innocent persécuté, le narrateur déploie toutes les facettes de l'humanité, forçant la compassion et l'empathie dans des situations cocasses, assouplissant par là même les tentatives de raisonnement du lecteur.

Tout est réuni pour en faire un roman divertissant : le comique des situations, le rythme vif, la plume tonique, Daniel Pennac a le don de rendre ses improbables personnages attachants et les faits tragiques légers.
Commenter  J’apprécie          1071
J'ai en ce moment une folle envie de rire, de littérature détente et joyeuse. Sans réel penchant pour cette littérature dite feelgood, j'exclus donc d'entrée de jeu Grimaldi, Giuliano, Legardinnier et consorts. Je questionne Babelio (formidable bibliothèque !) et on me propose Pennac et La fée carabine. Jamais lu Pennac, pourquoi pas me dis-je. Commençons donc par le premier volet de cette saga mallausène. Les avis sont élogieux en plus (4.04/5: pas mal).

Soyons cash et direct: je n'ai pas aimé ce livre. Je m'attendais à lire une histoire joyeuse et drôle, je l'ai trouvée manichéenne au possible et tirée par les cheveux.
L'histoire est celle de Benjamin Mallausène, l'ainé d'une famille où la mère disparait à tout bout de champ, où les enfants n'ont pas de père et vivent seuls avec cet ainé qui les surveille de son deux pièces en haut. Benjamin travaille dans un grand supermarché, il sert de tête à claque à son boss au service réclamation, puis de bouc émissaire après l'explosion de bombes dans le magasin. Ben aime séduire les jolies pickpockets dans les rayons qu'il surnomme Tante Julia. Il renverse la tante Julia dans son deux pièces à côté de son chien Julius et la scène x se termine en orgie devant les gosses (frères et soeurs) qui mâtent la scène. Au milieu de cette orgie hallucinante, des jurons en latin viennent pimenter la scène. Oui ce passage m'a semblé terriblement surréaliste (et on me dit qu'Au bonheur des ogres est lu à l'école, suis-je la seule à être choquée?)

La suite est tout autant loufoque et déjantée à souhait. Avec un vocabulaire pas évident à suivre et une histoire qui m'a semblée quelque peu sans queue ni tête. Je me demande alors si un Grimaldi ne me réussirait pas encore mieux qu'un Pennac.

J'abandonne donc Au bonheur des ogres, La fée carabine était peut-être plus accessible et dans mes cordes, je n'en saurai rien car j'en resterai là. C'est dommage, je me faisais une autre idée de cet auteur... Pennac...

Je serai donc la vingt deuxième chronique grise sur deux cent cinquante-six arc en ciel.

Et si jamais vous vous demandez quel livre m'a fait rire dans ma vie de lectrice (et de très bon coeur), je vous citerai ces quelques pépites, aveu de coccinelle:
- le grand méchant renard (Renner);
- Les gens sont les gens (Carlier);
- Des femmes qui tombent (Desproges);
- Une femme au téléphone (Fives)
- le serpent majuscule (Lemaitre);
- Vieux, râleur et suicidaire (Backman);
- Stupeurs et tremblements (Nothomb);
- La famille Martin (Foenkinos);
- Trente-six chandelles (Rogier);
- La police des fleurs et des arbres (Puèrtolas)
...
Et si on se donnait rendez-vous en commentaire pour agrandir cette liste de livres trop bons pour le moral? Cela fait tant de bien d'être parfois juste heureux en lisant et puis la littérature c'est aussi ce voyage-là, vers des contrées heureuses et joyeuses.
Commenter  J’apprécie          9455
Très éclectique dans mes choix littéraires, je ne suis attachée à aucun genre en particulier. Pourtant, la lectrice volage que je suis est, pour ce second rendez-vous, totalement et définitivement conquise par un auteur. Daniel PENNAC. Rien que sur son nom, je sais que la balade tiendra ses promesses.

Au Bonheur des Ogres... un roman sans prétention, enlevé, plein d'humour, oeuvre d'un auteur de talent qui ne "s'écoute pas écrire".
Ni longueurs, ni lourdeurs, on est immédiatement plongés dans le coeur de l'histoire. A aucun moment je n'ai été tentée de deviner l'issue de l'intrigue tant chaque passage était en lui-même riche d'intérêt et de surprise.

Monsieur PENNAC, une fois encore, vous m'avez épatée !
Commenter  J’apprécie          845
Un livre rempli de fantaisie, complètement déjanté. le découvrir est un pur bonheur tant il est captivant. Très bon roman. Très septique au début à cause de la jaquette et de la quatrième de couverture, je m'appretre à découvrir tous les autres volumes de la saga Malaussène.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
Commenter  J’apprécie          830
Cher Benjamin Malaussène,
Il y a bien longtemps que je ne vous avais pas écrit. Quelques infidélités livresques à droite à gauche mais, vous voyez, on revient toujours à ses premières (ou presque) amours. Et cette fois j'ai décidé de prendre les choses dans l'ordre : j'ai enfin lu le premier volume de votre saga familiale bellevilloise. Après La Fée Carabine, La petite marchande de prose et Monsieur Malaussène, je me suis plongée dans la genèse de votre généalogie littéraire, là où tout a commencé : au Grand Magasin. Si j'ai bien compris, il ne s'agissait pas de votre premier emploi, mais c'est bien là qu'a démarré votre pétaradante carrière (que dis-je, votre vocation) de Bouc Émissaire. Convoqué vingt fois par jour au Bureau des Réclamations, vous êtes chargé de pleurnicher avec réalisme pour apitoyer les clients plaintivo-réclamants et faire en sorte qu'ils renoncent à leurs doléances sonnantes et trébuchantes. Pas très glorieux mais efficace, vous êtes passé maître ès compassion clientèlesque. Mais de doléance à condoléance, il y a un "con" qui vous joue un sale tour : une bombe explose au rayon jouets, un mort. Quelques jours plus tard, une deuxième au rayon shetland, un autre mort. Puis une troisième, une quatrième, avec chaque fois un macchabée à la clé. Et qui est accusé ? Je vous laisse deviner. Et comme si votre vie professionnelle ne vous la compliquait pas assez, votre vie, vous devez encore gérer ("éduquer", dans la version optimiste ; "étrangler", les jours où vous êtes tenté de glisser du côté obscur de la force) votre tribu de demis-frères et soeurs cadets (mais quel est donc ce paradoxe de vous prénommer Benjamin alors que vous êtes l'aîné...), depuis que votre mère à tous est partie "se reposer" au bras d'un sieur Robert, probable futur père du prochain rejeton Malaussène. Sans compter la crise d'épilepsie de Julius le chien et votre relation tout aussi spasmodique mais pas incestueuse avec "tante Julia", la rousse lionne. Et donc j'ai trouvé dans ce premier volume des annales malausséniennes la plupart des ingrédients des histoires futures : crimes horribles, mésaventures loufoques, fratrie remuante, Belleville bigarrée, lexique inventif et truculent, amour, tendresse et catastrophes invraisemblables. Un bonheur de vous retrouver, ou plutôt de découvrir vos origines (un peu comme on s'attendrit sur les photos d'enfance de son amoureux scotchées jaunies dans les albums de belle-maman), mais un (tout petit) bémol quand même : pour cette première rencontre, je vous ai trouvé un peu lésineur sur le baroque burlesque et le pittoresque bellevillois, la faute sans doute à trop de bombes dans cette histoire pour y ajouter encore des feux artificiers. Et c'est là que, paradoxalement, je suis heureuse d'avoir fait votre connaissance alors que vous aviez un peu maturé et que vous ne craigniez plus de vous lâcher toute exubérance dehors. Malgré cela, je me répète, mais sachez que je vous aime, cher Benjamin, et que vous lire est toujours un grand moment de bonheur (n'en déplaise aux ogres). Et quoi qu'en dise tante Julia, il me tarde de vous retrouver dans cet épisode au titre prometteur "Aux fruits de la passion" pour d'autres aventures hautes en couleurs.
Malaussènement vôtre (si je puis me permettre – j'aurais adoré être de la famille),
Viou
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          738
Dans la famille Malaussène, je demande Benjamin, le grand-frère ! Celui qui, pendant que leur mère est partie en faire un petit dernier avec son nouvel amant, s'occupe de sa nombreuse fratrie : Louna, enceinte, qui se demande si elle gardera le bébé, Clara, qui passe le bac, Thérèse, qui regarde les astres en jouant les Cassandre, Jérémie, qui a toujours plein d'idées, et le Petit, qui louche en dessinant des ogres Noël ! Benjamin, c'est également le maître de Julius, le chien épileptique qui ne prend jamais de bain. Et enfin, c'est le bouc émissaire du grand Magasin, qui fait s'apitoyer sur son sort les clients mécontents. Et en bon connaisseur de la nature humaine, Benjamin est un bouc très efficace. le problème, ce sont ces bombes qui explosent dans le Magasin partout où il passe. Ce n'est pas tellement lui qui est visé par les bombes, ce n'est pas tellement qu'on croit qu'il les pose (bien qu'étant un bouc émissaire, on aurait tendance à tout lui coller sur le dos), il n'empêche que des bombes explosent et que des petits vieux pas tellement recommandables meurent...

Au bonheur des ogres est le premier tome de la fameuse saga Malaussène. C'est drôle, émouvant, loufoque, irrésistible. Ce n'est pas de la grande littérature, il n'empêche qu'on se retrouve emporté dans la gouaille des grandes envolées de Pennac, qui nous trimballe dans Paris en compagnie d'une famille déjantée mais unie. L'intrigue n'est pas dénuée de suspense, et le texte est truffé de jeux de mots ou d'associations inattendues qui font mouche et font sourire. L'ensemble prône les valeurs de la morale, de l'amour (de la famille mais celui du couple également, l'amitié...) en tant que valeurs primordiales, et Benjamin se pose en champion de l'auto-dérision à la poisse tenace.
Bref, je prends toujours beaucoup de plaisir à redécouvrir les aventures de la "tribu" Malaussène et de leur écosystème. C'est sur que ça ne changera pas le monde, mais ces lectures permettent de passer des moments agréables et amusants !
Commenter  J’apprécie          714
La famille Malaussène est une famille heureuse et un brin farfelue. La mère, absente, vit ses amours de son côté. le fils aîné assure la subsistance de la famille en exerçant le métier de « bouc émissaire » dans un grand magasin. Un client se plaint ? Benjamin pleurniche, fait pitié et le client retire sa plainte. Les autres membres de la fratrie ont chacun leur talent, Clara photographie, Thérèse prédit l'avenir et j'en passe.
Dans une famille pareille, il serait surprenant que les choses se déroulent normalement. Des bombes explosent dans le grand magasin et les soupçons de la police se portent sur Benjamin.
C'est drôle, malicieux, un livre à ne pas rater, aussi bien pour ses personnages, pour l'intrigue et pour le style très personnel de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          554
Benjamin Malaussène est un chef de tribu. Aîné d'une bande d'enfants dont la mère disparaît à chaque fois qu'elle tombe amoureuse, il est chargé de famille et occupe un emploi de bouc émissaire dans un grand magasin parisien. Son job consiste à désamorcer la colère des clients mécontents de leur achat en jouant les pleureuses. Sachant mieux que personne éveiller la compassion desdits clients qui finissent toujours par abandonner leur plainte, il représente une manne précieuse pour son employeur. Mais il possède un autre don, celui de s'attirer les ennuis et de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. C'est ainsi que la première bombe a explosé au rayon des jouets cinq minutes après son passage. La seconde, quinze jours plus tard, sous ses yeux. Il était là aussi pour l'explosion de la troisième. Des attentats ciblés, perpétrés au coeur du magasin et pour lesquels il fait figure de suspect idéal…

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à adhérer à la narration. Ce mouvement permanent où tout est permis, sans organisation apparente, m'a beaucoup déstabilisé. Trop d'ellipses, trop de digressions, d'histoires dans l'histoire, d'effets trompe-l'oeil mis en place pour piéger le lecteur et ne laisser aucune chance au raisonnement le plus rationnel. Un roman qui est comme une boîte à surprises dont chaque élément apparaît plus incongru que le précédent. La foultitude de personnages m'a aussi perturbé au départ. Difficile de savoir qui est qui tellement on saute de l'un à l'autre sans crier gare.

Mais bon, peu à peu, j'ai commencé à y voir clair. le rythme effréné ne m'a plus posé de problème. Et puis si les pistes et les intrigues semblent dans un premier temps se multiplier, les fils se resserrent peu à peu pour tisser un canevas dont l'évidence apparaît dans les dernières pages. J'ai aimé le regard distancié et souvent ironique que le narrateur porte sur les événements. Pennac fait preuve d'une réelle verve comique et n'hésite pas à mêler les registres de langue ce qui n'est pas pour me déplaire. Finalement, entre l'action trépidante, les situations cocasses et l'humour noir, j'ai fini par prendre un réel plaisir à naviguer à vue dans cet univers où le burlesque et le policier sont pour ainsi dire sur un pied d'égalité.

Résultat, alors que les prémices de cette lecture m'ont laissé entre agacement et perplexité, le récit des aventures de Benjamin et des siens a au bout du compte emporté mon adhésion et je ne serais pas contre l'idée de retrouver la tribu des Malaussène dans le second roman de la série.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          520
Il m'a fallu le temps pour découvrir la tribu Malaussène.
Le roman se situe dans les années 1980 dans un grand magasin parisien reconnaissable dont on a changé l'enseigne.
Benjamin y est employé comme agent technique responsable mais en réalité, c'est un bouc émissaire chargé de désarmer les clients mécontents en jouant une comédie avec son responsable de clientèle. Les scènes sont vraiment hilarantes. On y devine les expressions des personnages rien qu'en lisant.
De plus, notre jeune homme est responsable de ses cinq frères et soeurs pendant que sa mère est en vadrouille;
Tout ceci dans une ambiance plus que décalée qui fait du bien au moral.
Ses connaissances féminines sont toutes appelées "Tante Julia". Cela m'a fait penser à une chanson de Gilbert Bécaud "Quand les Tantes Jeanne venaient". Il fait la connaissance avec une journaliste qui va l'aider à s'affirmer dans ce magasin abominable.
Il lui arrive cependant une mésaventure dans la grande surface qui l'emploie. Il pousse sur un bouton et tout explose et pas rien qu'une fois.
Est-il responsable, fait-il partie d'un complot ?
La police va faire son enquête.
En lisant, je retrouvais l'oeil farceur de Daniel Pennac et sa propension à rire facilement en interview.
Et pourtant, je n'avais lu de lui que "Journal d'un corps" et "Chagrin d'école" : c'est plus sérieux.
Bravo à ce roman tout à fait original et je pourrai à présent aborder le dernier "Le cas Malaussène" avec une base de connaissance de cette sympathique tribu déjantée.
Commenter  J’apprécie          4712
J'ai lu une première fois ce roman il y a quelques années et j'avoue que j'avais eu du mal a adhérer .
Puis, ayant lu « Comme un roman » de Daniel Pennac, je me suis dit que cet auteur ne pouvait pas avoir écrit pour rien…. Et que j'avais dû passer à côté de quelque chose.
Alors j'ai décidé de le relire.
Décision méritoire, compte tenu du retard que j'accumule déjà en termes de lectures prévues.
Cependant, j'ai bien fait. J'ai passé un bon moment avec cette histoire.

Benjamin Malaussène, « frère de famille », comme il se définit, s'occupe de la smalah familliale dès que sa mère quitte le domicile, c'est-à-dire quand elle tombe amoureuse (et c'est souvent !)
Il exerce la trouble profession de bouc émissaire dans un grand magasin, chargé de se faire engueuler afin de dégonfler les litiges avec les clients.
C'est un grand frère dévoué et poête qui invente de belles histoires avec des évenements et des personnages incroyables, mais que les enfants adorent.

Or, de mystérieuses exposions faisant des victimes retentissent dans le magasin. Et chaque fois qu'une bombe explose, Malaussène est sur place, donc très vite soupçonné par un flic qui se prend pour Napoléon.
C'est une énigme sympathique, écrite de façon magistrale. Aucun raisonnement rationnel n'y résiste. le récit se déroule et tout est truqué. En tout cas on a sans cesse envie d'aller plus loin.

En ce qui me concerne, j'ai déjà prévu de lire la suite des aventures de la tribu Malaussène.
Commenter  J’apprécie          413




Lecteurs (20661) Voir plus




{* *} .._..