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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Laurent Pépin nous livre la suite de Monstrueuse féérie avec l'Angelus des ogres.
Une suite plus sombre, mais toujours poétique. Elle est elle aussi dérangeante.

L'auteur pousse plus profondément l'immersion dans la folie.
Toujours en jouant entre réalité et folie.
Néanmoins j'ai trouvé l'auteur plus efficace, plus direct dans la "critique" de la normalité. Enfin direct est un bien grand mot puisque le récit est très imagé.

Je ne suis toujours pas très a l'aise avec ce type de récit, mais j'aime la construction et l'écriture.
Un roman qui questionne puisque aujourd'hui la norme est de rentrer dans des cases, déjà au niveau scolaire la moindre déviance est considérée anormale... et tout est fait pour que l'on rentre dans le moule. Alors quand on est résident en hôpital psychiatrique......

Une nouvelle atypique, plaisante, intéressante, poétique et dérangeante.
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Dans la directe lignée de monstrueuse féérie, on retrouve l'univers poétique de l'auteur. Au coeur d'un milieu qui pourtant voudrait se libérer de l'ambiguïté des relations entre folie et création, en cadrant les méthodes, qui excluraient la subjectivité du langage. Tuer les mots pour éteindre la pensée.
Lucie hante les pages, elle va très mal et porte en elle un fardeau qui la détruit. Près d'elle, le psy, soigné ou soignant, lui-même l'ignore parfois, lutte et l'assiste dans sa descente aux enfers.

Le pouvoir des mots, la magie du langage sont ici érigés au rang de panacée. Et pourtant, leur force se heurte parfois à une limite infranchissable, lorsque le drame originel a envahi un univers fragile.

On retrouve les personnages déjà croisés dans Monstrueuse féérie et la même ambiance onirique qui transfigure le décor du monde psychiatrique.

C'est avec un plaisir réitéré que j'ai parcouru ses lignes et découvert qu'un troisième opus suivra
Merci à Laurent pour sa confiance.

102 pages Flatland 29 septembre 2021
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voici la suite de Monstrueuse Féérie, un bouquin déjanté dans lequel on entrait dans l'univers de l'auteur. Angélus des ogres nous raconte la vision du narrateur qui, de médecin dans un centre d'aliénés, en devient cette fois le patient-salarié. Il tombe amoureux de Lucie, la thanatopractrice, qui a cette faculté à se transformer en sorcière la nuit et plus particulièrement en ogresse…

On ne quitte pas cet univers de dingues ! Mais après tout, comme je le mentionnais déjà pour le premier opus, ne retrouve-t-on pas ces personnages dans les contes ? Je trouve cet univers à la fois intéressant et complexe. En effet, la folie revêtant une multitude de formes, il est difficile d'en comprendre les rouages. C'est aussi pour cela qu'on préfère souvent donner des traitements chimiques plutôt que de soigner le mal à la racine… Mais encore faut-il la trouver cette racine !

Merci à Laurent Pépin pour m'avoir envoyé si gentiment ce deuxième tome de sa trilogie et bravo à lui pour ce texte qui se laisse lire avec plaisir.
Lien : https://promenadesculturelle..
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Merci à l'auteur ,Laurent Pépin ,de m'avoir permis la lecture de la suite de « Monstrueuse Féérie »où l'on retrouve le narrateur qui est psychologue dans un centre de psychiatrie .Il devient même un patient salarié pour être au plus prêt de ses patients et rencontre Lucy ,une anorexique sévère ,qui se transforme en ogresse la nuit . Ils vont vite s'aimer et tenter de s'aider mutuellement mais le mal est incurable .Un roman inclassable .
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Voici un court roman qui fait suite à "Monstrueuse féérie".
Nous retrouvons le narrateur rencontré dans "Monstrueuse féérie", mais les choses ont changé pour lui. Alors que dans le premier opus, il travaillait dans une clinique psychiatrique et était rattaché au service spécialisé pour malades volubiles, il est aujourd'hui résident dans ce même service, depuis sa "décompensation poétique" (il appelle ainsi ses poussées délirantes).
Son nouveau statut est différent, il a bien une chambre, il y retrouve tous ses "Monuments" entendez, ses patients préférés, perdus dans leurs rêves, mais il est aujourd'hui, interné lui-aussi, ce que le lecteur ne tarde pas à découvrir...même si le narrateur a tendance à l'oublier et à croire le contraire, car il pense qu'il est "patient-salarié".
Les Monuments sont d'une grande aide pour lui, car ils le réconfortent et les Voix dans sa tête se taisent peu à peu, tandis que les Monstres ne demandent qu'à ressortir au moindre problème. Ils sont aussi d'une grande aide pour les enfants malades quand le soir venu, ils réveillent leurs imaginations en leur faisant le récit de vies extraordinaires, ou autre récits proches des contes de notre enfance...
Le lecteur retrouve donc dans le service, Blanche-Colombe, Henri, Didier, Brigitte,. ..et les autres, qui sont toujours là eux-aussi. Mais actuellement de nouvelles méthodes sont testées, un système de filtration de la pensée des patients a été mis en place, ne permettant plus de rêver comme avant car ce système veut normaliser ce qui ne peut pas l'être.
Le narrateur raconte sa rencontre avec Lucy, une jeune femme anorexique, qui se transforme la nuit en ogresse, et leur relation compliquée, tumultueuse et très toxique pour l'un comme pour l'autre. Pourtant, elle arrive à parler de ses problèmes, ce qu'elle n'a jamais fait avec personne, elle parle de son enfant mort, de son métier de thanatopractrice qui lui permet de réparer les corps brisés.
Elle a décidé de l'aider pour que, lui aussi, se délivre de ses traumatismes d'enfance, et elle tente donc de s'emparer de ses Monstres. Elle les enferme dans des bocaux...comme elle le fait des "traits unaires" qu'elle prélève et enferme pour garder un souvenir, quelque chose de vivant des personnes disparues qu'elle croise dans son métier.
Mais l'enfance du narrateur a été terrible et quand elle s'attaque au souvenir le plus violent de son passé, à son Monstre le plus angoissant, elle tombe gravement malade...

L'auteur, psychologue clinicien dans la vie quotidienne nous offre là une suite toujours aussi déjantée et originale. On y retrouve la tendresse et la poésie qui était déjà présentes dans le premier roman. Son style est clair et la lecture est fluide.
C'est encore une fois un roman (sur)prenant, qui nous parle de la folie des êtres humains et du lien ténu qui existe entre elle et ce que l'on appelle la "normalité" (=la "pensée filtrée"). Il nous invite à nous questionner sur les conséquences pour notre société d'une pareille uniformisation de nos pensées.
Le lecteur entre dans la vie des personnages et se retrouve immergé dans un monde étonnant, où le narrateur nous livre des visions délirantes et souvent effrayantes, parfois proches de nos propres angoisses. Les Monstres, "simples vues de l'esprit" nous apparaissent souvent bien trop réels...
Il en est ainsi en particulier quand le narrateur repart en pensées dans ses souvenirs d'enfance, ou nous raconte les événements traumatisants vécus plus récemment...et qui ont mené à son internement.
J'ai attendu d'avoir un peu de calme autour de moi pour me plonger dans cette lecture, car pour suivre l'imaginaire du narrateur, il faut tout de même un peu de concentration tant ses propos sont imagés, singuliers et fascinants à la fois. Un texte à lire absolument au second degré !
Merci à l'auteur de m'avoir permis de découvrir ce second tome et d'avoir patienté pour la parution de ma chronique.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Je suis retournée dans la suite de Monstrueuse féerie avec ce personnage bien possédé par des monstres que son elfe bien aimé et la seule a pouvoir lui ôter.

Elle les enferme dans des bocaux et un jour tout ça devient nocif pour elle, mi- elfe, mi- ogre, elle se meure et le monstre est toujours là dans la tête de celui qu'elle aime et qu'elle protège. C'est un roman hors normes mais il se lit vraiment facilement, si on imagine nos monstres comme le mal qui nous ronge et parfois peut nous rendre cinglé. Les cauchemars deviennent réalité quand personne n'est là pour nous protéger. La peur s'emparent de nos dernier instincts et nous ronge jusqu'à en venir à un point de non retour.

Il ne reste plus qu'une solution, retourner en isolement afin de pouvoir vivre dans son univers imaginaire où sa folie ne pourra nuire à personne. Tout ce monde dans une seule tête ça doit être le chaos que même un psychiatre restera impuissant face aux monstres.

Un monde féerique où les anges se transforme en démons, où les monstres, les ogres sortent la nuit pour se nourrir de nos peurs. Il y a aussi les monuments qui s'enivrent de poésie et les âmes ne disparaissent pas après la mort mais elles se transforment en lumières qui éclairent un peu ce monde si sombre.

Ce livre est une évasion pour l'esprit et il permet de réfléchir sur l'imagination et la folie qui emporte nos personnages. Je l'ai lu lors de mon séjour très anxiogène à l'hôpital du coup j'avais moins peur et l'histoire m'a changé les idées. Un peu de rêves et de poésie dans ce monde de dingues. Merci à l'auteur pour sa confiance, je suis ravie d'avoir pu lire ce deuxième opus très divertissant.


Lien : https://sabineremy.blogspot...
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Un formidable exercice de psychologie fantastique des profondeurs, une démonstration de tendresse et de bienveillance appliquées au traumatisme et à l'horreur : un court roman poétique qui fait suite et honneur à « Monstrueuse féérie ».

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/04/02/note-de-lecture-angelus-des-ogres-laurent-pepin/

Publié en octobre 2021 chez Flatland, « Angélus des ogres » se présente comme la suite immédiate du formidable « bref traité romanesque de psychiatrie merveilleuse » que pourrait incarner sans peine « Monstrueuse féérie », paru un an un plus tôt chez le même éditeur. le narrateur, praticien atypique s'il en est au sein de sa profession médicale, où il se refuse à voir dans ses patients de simples « fous », préférant les considérer comme des « Monuments » éventuellement hantés par quelques « Monstres », croyait avoir triomphé de ses propres démons, liés à une enfance particulièrement traumatisante, avec le concours de son amoureuse « Elfe », patiente possible, aux caractéristiques nettement différentes. Hélas (et sans divulguer d'informations précieuses liées à la conclusion du premier volume), tout n'a pas parfaitement fonctionné, et le voici à présent fort déboussolé, patient à son tour de sa propre institution, dans une situation pour le moins délicate et ambiguë, même s'il y est doté d'un statut subtilement hybride.

Comme on le signalait bien entendu dans la note de lecture à propos de « Monstrueuse féérie », la psychiatrie est bien un objet littéraire à part entière, amplement démontré par exemple par le praticien pratiquant des deux disciplines Emmanuel Venet. On sait aussi l'extrême importance que peut revendiquer la psychanalyse jungienne dans le travail de Valerio Evangelisti en général, et dans le cycle de l'inquisiteur Nicolas Eymerich en particulier. En oscillant avec grâce entre le terrible réveil hagard de la patiente « narratrice » et « héroïne » orchestré par Chloé Delaume (qui sait bien par ailleurs ce que signifie habiter dans la télévision) dans « La nuit je suis Buffy Summers » et le captivant décryptage non-fictionnel conduit par le médecin Jean-Victor Blanc dans « Pop & Psy – Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques », Laurent Pépin nous offre toutefois avant tout une leçon impressionnante d'imagination en action, jouant avec les codes de tendresse et de bienveillance opposées à l'horreur qui menace et à l'apocalypse qui guette, codes familiers aux lectrices et aux lecteurs de la saga Bobby Potemkine de Manuela Draeger (clin d'oeil encore accentué ici par l'usage de patronymes tels que « Blanche-Colombe ») : on ne saurait rêver meilleur guide poétique, aussi sérieux que joueur, dans une pareille entreprise de psychologie fantastique des profondeurs.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Nouvelle, conte, roman court ? Peu importe ! L'Angélus des ogres de Laurent Pépin se présente comme une extension onirique de Monstrueuse féerie. le parcours du protagoniste se poursuit. Son statut d'intervenant transite de plus en plus vers celui de bénéficiaire des services du centre psychiatrique anonyme et quasi fantasmé qu'il habite maintenant. Des monstres le hantent toujours, mais une porte s'ouvre avec Lucy, ses vibrations et ses reflets, cette thanatopractrice qui présente des crises de désespoir nocturne qui prennent des allures de banquets prodigieux autant qu'inquiétants. L'écriture poétique de Pépin ne se dément pas et il poursuit avec ce nouveau conte une exploration mythifiée et revendicatrice du monde psychiatrique. Son langage évocateur tonne subtilement.
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Avec Monstrueuse Féérie, Laurent Pépin nous proposait de découvrir un roman à nul autre semblable. Avec cette suite, l'auteur continue d'explorer les méandres de l'esprit dérangé de son narrateur.

Sans surprise on retrouve un cheminement de pensée très particulier, surtout quand il s'agit de réinterpréter certaines réalités. On découvre assez vite que les monstres de l'enfance du narrateur n'étaient que la partie visible de l'iceberg, au fond se cache un monstre plus redoutable et plus puissant que tous les autres réunis.

Un monstre dont il persiste à nier l'existence afin de se protéger (et se protéger de noirs souvenirs), mais aussi de protéger les autres. Et notamment Lucy, sa nouvelle amie, thanatopractrice de profession qui souffre d'une forme grave d'anorexie depuis la perte de son bébé (là encore il faut parfois savoir lire entre les lignes).

Un récit plus sombre que le précédent, dans lequel les souvenirs sont moins profondément enfouis sous diverses réinterprétations. Un récit noir mais plein de poésie dans sa narration (une poésie souvent sous acide mais une poésie toutefois bien réelle). Ne serait-ce que pour cet exercice stylistique aussi original que complexe, le roman de Laurent pépin mérite que l'on s'attarde sur lui.

Lucy veut libérer le narrateur de ses montres, le narrateur veut sauver Lucy de son anorexie. Leur complicité et leur amour peuvent-ils les libérer de leur passé et leur offrir un nouveau départ ? Ou, au contraire, est-ce que leur relation ne peut que leur être nuisible à tous les deux.

Les lecteurs qui ont réussi à ne pas s'enfuir devant le côté totalement atypique de Monstrueuse Féérie, retrouveront facilement leurs marques avec ce nouvel opus. Peut-être est-ce pour cela que le récit nous parait plus limpide, moins abscons.

La magie est toujours de la partie dans ce second roman, Lucy, anorexique le jour, se métamorphose en une ogresse affamée à partir de minuit. Mais même ces banquets gargantuesques ne parviennent à avoir raison du mal qui la ronge.

Laurent Pépin se questionne sur les dangers de la pensée unique, certes le raisonnement du narrateur s'applique à l'intérieur du centre psychiatrique dans lequel il est interné (même si à son niveau il se considère comme un « patient-salarié » du centre) ; il est toutefois aisé pour le lecteur de pousser la réflexion au sein de la société actuelle et son « bien penser » nauséabond.

Que ceux et celles qui n'ont pas accroché à Monstrueuse Féérie passent leur chemin, ce n'est pas ce roman qui les réconciliera avec la verve inimitable de l'auteur. Si vous n'avez pas eu l'occasion de le lire je vous invite à le faire avant de vous lancer dans cet Angélus Des Ogres. Pour ma part je ne regrette pas d'avoir répondu présent pour ce deuxième opus, et c'est avec plaisir que je serai au rendez-vous du troisième et dernier volume, Clapotille.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Mais, même si la folie est bien au coeur de ce roman, il ne faudrait pas le réduire à sa seule dimension psychiatrique. En effet, il est important également - voire surtout - de noter la forme, sobre et élégante, d'un texte ancré dans le réel tout en étant peuplé de créatures fantastiques ou de personnages de contes de fées, et qui parvient aisément à faire cohabiter insanité et stabilité. La frontière entre les deux n'aura jamais été aussi floue que dans un livre de Laurent Pépin.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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