Lorsque ses parents lui ont annoncé qu'il était né sur X, Nicolas n'a pas été vraiment surpris. Il avait bien remarqué que ses yeux et ses cheveux ne ressemblaient pas aux leurs. Il avait bien remarqué dans le regard des autres qu'il était différent. Aussi, ce soir, alors que le soleil se couche sur la Terre, il sait qu'au loin sa planète brille. Une planète qu'il songe à rejoindre. Mais comment faire ? Ça, ses Gloums ne lui ont pas dit. Peut-être à l'école ? Il s'est toujours demandé à quoi ça servait, l'école ? On y apprend à faire des calculs, des trajectoires. Ça peut servir. D'autant qu'il a trouvé un très gros livre qu'il se promet d'aller consulter dès qu'il aura du temps. Il tient même un journal dans lequel il écrit en langage codé. C'est là qu'il fait la rencontre de Thomas, son voisin de palier. Certain que lui aussi est un otage. Par contre, ses geôliers ont l'air bien plus méchants. Même ses Gloums s'en méfient. Nicolas se met en tête de l'aider à rejoindre sa planète Z...
Anne Percin nous offre un roman jeunesse intelligent et plein de malice et d'humour sur l'adoption mais aussi, avec plus de gravité, sur la maltraitance et le divorce. L'on suit le cheminement du jeune Nicolas qui tente de rejoindre la planète X. Autour de lui, Thomas, retenu par des geôliers rustres, et Roxane dont les parents se déchirent. Trois gamins très attachants qui s'interrogent sur leurs parents, fussent-ils Terriens ou Gloums, et donnent à réfléchir sur le sens du mot famille dans une société en mal de repères. L'auteure se met dans la peau d'un enfant pour décrire l'imagination débordante de ce dernier qui se crée un monde imaginaire, rendant sa situation plus supportable. Il se dégage de ce roman doux-amer beaucoup de tendresse, de sensibilité, de fraicheur et d'amour.
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J'ai emprunté ce court roman pour ados à la médiathèque ayant beaucoup aimé d'autres livres du même auteur.
Le héros, Nicolas, élève de 6ème, vient d'apprendre qu'il est né sous X et a été adopté par ceux qu'il pensait connaître comme ses parents. C'est ce que le lecteur comprend en tout cas parce que Nicolas, le narrateur, raconte les faits à sa manière. Il serait un alien en provenance de la planète X qui a été placé en cellule dans une famille. Il nomme ses parents les « gloumes » et réinterprète toutes les différences qu'il avait constaté entre eux et lui comme preuve de son statut extra-terrestre. Par ailleurs, Nicolas se lie d'amitié avec un voisin de pallier qui est battu par son père alcoolique...
Le choix de l'auteur peut dérouter mais il représente sans doute justement le genre de récits qui peuvent naître dans la tête des enfants apprenant qu'ils ont été adoptés.
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Quand les Gloums m'autorisent l'accès à la télévision, je peux voir des images de ce que cette planète est en train de devenir. J'ai vu qu'il y a des pays en guerre avec d'autres pays, bien sûr ils se tuent par paquets de cent, des milliers de gens meurent et personne ne sait comment ils s'appelaient. Mais aussi parfois, ils prennent un type de l'autre pays en otage et là, tout le monde en parle.
On voit sa photo partout, dans les journaux, sur des affiches, sur des écrans... Un otage, c'est un type qu'on ne connaît pas et qu'on aime bien, on ne savait même pas qu'il était parti mais depuis qu'il a été enlevé, on a très envie qu'il revienne.
Ceux qui m'ont fait ne me voulaient pas et m'ont abandonné. Ceux qui ont fait Thomas l'ont défait. Ceux qui ont fait Roxane se sont séparés. Ceux qui ont fait Roxy ne l'ont pas fait exprès.
C'est la nature. C'est normal. Je ne dis pas que c'est bien, mais c'est normal. Ça n'a rien de particulièrement incroyable.
Le miracle, c'est qu'on nous aime.
Bande annonce du téléfilm réalisé par Yann Samuell, avec Emilie Dequenne, Lorette Nyssen et Jérôme Robart d'après le roman d'Anne Percin.
Diffusion sur France 2, mecredi 13 février 2019 à 21 h