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Critique de Shaynning


Dans cet album jeunesse de 2021, nous suivons la petite Isabelle et son chiot, qui habitent une maison où il fait froid, faute d'argent pour payer le chauffage. En fait, il y a beaucoup de choses que la famille d'Isabelle ne peut se permettre, comme le cinéma ou des vêtements neufs ou même... de rester dans leur maison. Car un jour, les parents d'Isabelle ne peuvent plus payer leur toit. Ils quittent alors ce quartier qu'ils aiment pour un logement modique, froid et triste. Dès lors, Isabelle , déjà bouleversée par le changement de quartier, a l'impression de disparaitre aux yeux des passants, indifférents, froids. Cependant, Isabelle prend conscience qu'elle n'est pas seule. Il y a des tas de gens invisibles, d'autres laissés pour compte. Certains plantent des fleurs dans des pots, d'autres réparent des vélos, d'autres nourrissent les oiseaux. Petit à petit, Isabelle s'intègre à cette communauté d'invisibles et peu à peu, elle tisse des liens. Des liens qui n'ont rien d'invisible.

Parmi les thèmes majeurs dont la pauvreté, la famille et la disparité de richesse , nous avons surtout le pouvoir d'agir collectif. L'implication auprès de la communauté est au coeur de cette histoire et le moyen est plutôt simple: s'intéresser aux autres.
Bon, si dans les faits les choses ne sont pas aussi faciles dans la vraie vie que dans cet album, la base est tout-de-même tout-à-fait louable. Cela montre aux plus jeunes que le changement passe par la conscience des autres autours de soi et que les gestes de rapprochement les plus simples sont aussi les plus efficaces. Après tout, l'humain est un animal grégaire, il est fait pour vivre en groupe. Dynamiser un quartier, socialiser et faire des activités collectives sont donc des comportements instinctifs, mais dans la société individualiste qu'est la nôtre, la course à la richesse clive la population et isole les moins favorisés. C'est un peu de tout ça dont il est question ici, mais bien sur, pas dans des termes aussi compliqués. Ici, c'est une petite fille qui a simplement voulu ne plus être "invisible" comme tant d'autre et qui, en tendant la mains à son prochain, a déclenché un processus d'unification dans son quartier.

J'adore l'apparence d'Isabelle. Je m'explique: elle n'est pas la typique petite caucasienne très féminine vêtue en rose ou en violet. Elle a une jolie frimousse exotique avec son teint chocolat et ses cheveux noirs, et elle porte un joli chandail vert avec une tuque grise typique des pays froids. Ça peut sembler bête de s'attarder sur ces éléments, mais son simple physique sort de l'ordinaire, merci bien à l'auteur.

D'ailleurs, dans l'album, nous avons des représentants de divers ethnies , de divers âges et de divers conditions, un portrait somme toute juste de la majorité des grandes villes, comme Montréal, Toronto ou les grandes villes États-Uniennes nordiques.
Les dessins sont mignons, mais le traitement des couleurs est très sobres, parfois grisonnant, pour s'accorder au ressenti d'Isabelle. Ce n'est donc pas l'album multicolore qu'on voit d'habitude, mais les pages finales sont plus colorées, une fois les rend "visibles".
C'est un bel album, sur un enjeu social réel et actuel, qui conviendrait aux enfants d'âge scolaire.
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