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Citations sur L'attentat de Sarajevo (8)

Je rencontrai Branko pour la première fois à Paris un soir de novembre. C’était au Dôme, je crois, ou au Select, enfin dans l’un de ces cafés de Montparnasse que les étrangers, je ne sais pourquoi, aiment tant. J’étais là en compagnie de quelques Yougoslaves que je connaissais plus ou moins, et nous buvions du vin rouge en parlant de n’importe quoi, histoire d’attendre qu’il soit l’heure d’aller dormir. Je ne sais d’ailleurs plus très exactement à quelle occasion j’étais là, mais si je commence à me perdre dans de telles considérations je ferais mieux de partir tout de suite de ma tendre enfance (c’est parfaitement ridicule). Bref, j’écoutais un médecin qui venait faire un stage de perfectionnement en France me parler de la lutte contre la tuberculose en Macédoine. Au bout d’une demi- heure, mon médecin partit. Je me tournai alors vers le reste du groupe, cherchant une conversation intéressante à laquelle je puisse me mêler. Mais, à part une discussion orageuse en serbe, il n’y avait qu’une fille décrivant les beautés touristiques du Calvados à un ingénieur qui n’y comprenait pas grand- chose, bref, rien qui soit susceptible de me passionner. C’est alors que je remarquai, un peu à l’écart, un homme qui, je crois bien, m’avait été présenté quelques minutes auparavant, lorsque j’étais en train d’écouter le médecin ; j’avais vaguement levé la tête et fait bonsoir d’un air distrait. Il semblait s’ennuyer. Je me levai et vins m’asseoir à sa table. Pendant tout le reste de la soirée, nous restâmes ensemble. Il était professeur et venait en France pour un an préparer une thèse. Nous parlâmes d’énormément de choses, d’une manière assez nonchalante au début, puis avec de plus en plus de chaleur au fur et à mesure que nous nous découvrions des vues communes. Cette conversation, que j’avais entreprise par pure politesse, ne tarda pas, à ma grande surprise, à devenir passionnante, au point que nous nous isolâmes à peu près complètement des autres pour la poursuivre plus tranquillement. Vers une heure toutefois, je jugeai qu’il était temps pour moi de rentrer. Je pris son adresse et lui promis de lui rendre bientôt visite.
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Et ce n'est pas sans une sorte de terreur que je prends conscience que plus j'avance, plus j'approche du dénouement, plus alors il m'est difficile de me souvenir. Comme si j'allais à reculons, comme si ces jours, pas tellement lointains au fond, n'avaient existé qu'à la condition d'être oubliés...
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il dévoilait dans un grand élan de confiance, avec cette naïveté spontanée qu'ont toujours les êtres qui se rejoignent après s'être longtemps cherchés. Ca ressemblait peut-être à la dernière rencontre de Frédéric et de Madame Arnoux (ce qui, d'ailleurs, ne serait pas très flatteur pour moi !), c'était peut-être touchant, ou faux, ou ridicule, que sais-je ?
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il est assez difficile d’amener une femme à tuer son mari, surtout si cette femme n’est pas complètement idiote.
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Elle me glissait sans cesse entre les doigts, échappait toujours à la définition dans laquelle je tentais de l'encercler. C'est peut-être en partie pour cela que j'en devins amoureux.
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Maintenant, il m'est un peu difficile de me rappeler ce que je ressentis lorsque, quelques minutes après être sorti de la librairie, je me trouvai en face de Mila. Que l'on me comprenne, je l'ai tellement connue depuis, tellement regardée. Il me semble curieux qu'elle ait pu être un jour une étrangère que je rencontrai pour la première fois.
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"La guerre est une tuerie à petit feu, un attentat permanent, un massacre qui ne dit pas son nom."
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"Le temps, à Sarajevo, il ne meurt pas, il est tué."
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