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Critique de mh17


Tentative méticuleuse de retenir un moment
1974. Perec s'installe à un café de la Place Saint Sulpice pendant trois jours pour y décrire " ce qui se passe quand il ne se passe rien, sinon du temps, des gens, des voitures et des nuages".
Il inventorie des détails insignifiants : lettres de l'alphabet ( KLM, P, H ..) symboles, chiffres (bus), slogans publicitaires ( "j'aime ma femme, elle achète la Kronembourg par six"), arbres, chiens, humains, véhicules. Il classe les objets et les êtres par trajectoires, couleurs. Il classe les actions humaines par discussions, modes de locomotion, position des corps. Il énumère des êtres singuliers ( un facteur à sacoche, deux aubergines ...). Il s'amuse à remarquer que la pluie n'est pas propre au dimanche, il vérifie que les feux passent inexorablement du vert au rouge et inversement, il essaye de défier le hasard en inventant un théorème sur le sens de la marche des piétons...

Et l'intérêt pour nous, lecteurs de 2020 ? Remarquer que l'insignifiant, c'est la vie, ce qui va disparaître: êtres singuliers, traces objets d'humanité, mouvements incessants qu'il tente méticuleusement de retenir. Repérer les disparitions : où sont les aubergines toniques, les fillettes à nattes qui mangent des babas, les curés à béret, les télégraphistes à vélo ?
C'est sûr ce n'est pas un chef d'oeuvre de la création littéraire mais c'est un ouvrage singulier et original que l'on n' oublie pas.

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