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sur 344 notes
Camille de Peretti, dans son magnifique livre le sang des Mirabelles, nous plonge, dès le prologue au coeur du Moyen âge, en nous faisant découvrir deux jeunes amis Guillaume, l'aîné des Ours, et Tancrède, apprentis chevaliers chez un seigneur plutôt revêche. Malgré leurs différences de corpulence et leur différence de caractère, ces deux-là s'entendent très bien et se soutiennent mutuellement quand il y a lieu. Ils sont écuyers et seront adoubés chevaliers dans cinq ans. Voilà pour le prologue.
Ensuite, nous nous retrouvons dans un des plus beaux châteaux de province, celui du seigneur Ours qui n'est autre que Guillaume, 30 ans, et veuf d'une épouse qu'il avait adorée. Nous assistons à la célébration de ses noces avec Éléonore dite "la salamandre". le père de celle-ci, le Lion a également confié Adelaïde, la cadette aux bons soins du seigneur Ours, qui s'est engagé à lui trouver un bon parti, quand elle sera en âge de se marier. le père Lion, quant à lui va rejoindre le roi Neuf parti en croisade, en terre Sainte. À partir de là, c'est le destin de ces deux jeunes filles, La salamandre et L'abeille, surnom d'Adelaïde que l'auteure va nous conter dans ce qu'on pourrait qualifier de chanson de geste.
Chaque personnage va se voir attribuer un nom d'animal très pertinent, qui le qualifie au mieux. Ainsi, le ménestrel s'appellera Rossignol, l'acariâtre belle-soeur Cathaud, l'Araignée et son fils aîné le Loup, le vieil apothicaire juif, le vieux Hibou, pour n'en citer que quelques-uns.
Camille de Peretti décrit à merveille cette vie médiévale, et nous fait revivre notamment, la préparation du banquet de noces avec Jacques le maître queux et toute sa brigade, de manière si authentique que j'ai eu l'impression d'être présente à la scène et de humer les bonnes odeurs, tout en étant gênée par certaines, plutôt aigres. Elle croque également de manière savoureuse les portraits de tous ces acteurs.
Mais, ce qui fait toute la force de ce roman, c'est la façon dont cette écrivaine nous conte la vie de ces deux soeurs, fortement liées, farouchement indépendantes et en quête d'émancipation, à une époque où les femmes étaient vouées au silence, à l'obéissance et où, tout ou presque leur était interdit. Elles n'hésiteront pas, chacune à leur façon à affirmer leur individualité, non sans y laisser beaucoup d'elles-mêmes.
La religion, énormément présente à cette époque, pèse de tout son poids tout au long du récit
Le sang des Mirabelles est une véritable épopée où la guerre, l'amour, la religion, la condition des femmes et des domestiques s'entremêlent pour notre plus grand plaisir. Ce livre nous emmène dans un fabuleux voyage dans le passé.
Le langage imagé de l'époque, parfois réinventé par l'auteure avec par exemple, des mots ou expressions comme "ce sotard", "ce coquefredouille de maître queux", "cette soussouille" ou, "ne lantiponnons pas" (ne perdons pas de temps) est savoureux au possible et offre au lecteur le plaisir de rentrer de plein pied et de manière très réaliste dans ce fameux Moyen-âge !
J'ai été enchantée par cette lecture et me suis laissée porter par cette belle et riche écriture qui a su me faire remonter si brillamment dans le temps. J'ose espérer une suite, la fin le laissant espérer...
À noter la couverture, très représentative et en harmonie avec le texte.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Le sang des Mirabelles m'a un peu désorienté au début mais j'ajoute aussitôt que le plaisir l'a emporté au final, même si l'angoisse a dominé à cause des événements racontés par Camille de Peretti. Il m'a été difficile, au début, d'accepter le langage moyenâgeux adopté par l'auteure mais j'y reviendrai.
Le sang des Mirabelles se passe donc au coeur du Moyen-âge, à l'époque où les seigneurs partent en croisade pour racheter leurs fautes ou leurs crimes, même si ces crimes ne sont pas vraiment volontaires, comme ici.
L'auteure a choisi de ne pas dater son roman mais elle est allée bien plus loin en se révélant très imaginative pour les noms de lieux, de duchés, de royaumes, affublant aussi chaque personnage important d'un surnom emprunté à un animal, une habitude réelle à l'époque. Ainsi, Éléonore est la Salamandre, Adélaïde l'Abeille, Cathaud l'Araignée, Tancrède le Dragon, Isaac ben Jacob (le vieux juif) le Hibou, Guillaume l'Ours, Audoin le Loup, etc… Parfois, je m'y perdais un peu.
Surtout, je retiens de cette terrible histoire le sort réservé aux femmes avec quantité de situations montrant la toute puissance masculine. Quand cela ne suffisait pas, les gens d'Église étaient appelés à la rescousse, parfois requis par d'autres femmes plus âgées afin d'humilier, voire d'éliminer une plus jeune semblant une menace.
Le sang des Mirabelles dont le titre rappelle que femmes et enfants du village des Mirabelles ont été brûlés vifs dans l'église locale où ils avaient été enfermés pour… les protéger. Un important protagoniste de l'histoire porte ce lourd fardeau bien qu'il affirme avoir donné l'ordre de brûler l'église sans savoir qu'elle servait de refuge.
Heureusement, il y a les histoires d'amour. Éléonore et Robin Rossignol, le ménestrel, offrent des pages magnifiques, charnelles, sensuelles, si belles. Quant à la petite soeur d'Éléonore, Adélaïde, elle se prend de passion pour les plantes, les remèdes, les soins qu'elle peut apporter à ceux qui souffrent. Hélas, en ces temps reculés, une jeune fille ou une femme qui s'intéresse aux remèdes et autres décoctions naturelles, est vite traitée de sorcière, d'estrie, pour reprendre le mot de l'auteure. le chapelain, amoureux éconduit, joue un rôle décisif et reçoit l'aide d'un exorciste et de moines pour assouvir son horrible vengeance.
Découvrant Camille de Peretti avec son septième roman, je salue tout le talent qu'elle a su déployer pour me plonger dans une époque où les conditions de vie étaient terribles pour le peuple, où les gens assurant le service d'un château étaient moins bien traités que le bétail, où l'on pouvait violer une servante, la battre en toute impunité et où le feu sacré, cette terrible maladie causée par l'ergot de seigle, faisait des ravages.
Admiratif devant le travail de recherche accompli par l'auteure, je recommande la lecture du Sang des Mirabelles pour qui veut se plonger dans une époque pas si lointaine et apprécier, tout de même, les progrès accomplis depuis.
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Quelle magnifique plongée au coeur du Moyen- Âge !
À la fois voyage captivant dans l'espace de ce XII°siècle et découverte passionnante des moeurs, us et coutumes parfois barbares de ce temps - là !

Ce roman historique passionnant frémit de l'émancipation de deux soeurs : Eléonore , la Salamandre aux yeux d'or, petite et fine, bonne gestionnaire , pas dispendieuses ,à l'autorité naturelle que l'on donne en mariage à Guillaume l'Ours , riche seigneur, veuf inconsolable, le coeur encore tout boursouflé des larmes de sa première épouse , morte en couches, et Adélaïde, l'Abeille , rousse aux yeux verts , dissipée aux yeux de son père le Lion, sa seconde fille : babillante , vive et dissipée , joviale et chaleureuse, qui goûtera à ses risques et périls aux fruits de la connaissance, fort intéressée par la chirurgie, se plongeant avec délices dans les pages des livres de science —-aux côtés du vieil apothicaire ——qui lui avait ouvert les portes de son officine—- avec lequel elle participait à l'élaboration des remèdes —-le coeur bondissant et posait des questions saugrenues....

« Eléonore La Salamandre , n'est pas une femme comme les autres » dit son père le lion, elle est exceptionnelle ....

Adélaïde,L'Abeille, pétillante de vie , restera auprès de la Salamandre, chez L'Ours, tenant compagnie à L'Araignée, Cathaud, soeur de l'Ours, mauvaise femme au demeurant, mesquine et méchante qui rossait sa servante Manon....

Ainsi gravitent autour des deux héroïnes des personnages complexes, esquissés finement travaillés, forts , intenses ou taiseux...

Le ménestrel: Rossignol, le noble et farouche Dragon: le doux hibou, l'Ours débonnaire et massif, Cathaud : l'Araignée,: qui pourrait décrire leurs caractères respectifs.

Ces images d'animaux donnent à cet écrit débutant comme un conte de fées, se poursuivant comme une chanson de geste avec des épousailles sans amour et la douceur d'un rossignol la marque d'un conte mystérieux et cruel......

La langue est belle, travaillée, rompue et ciselée par le vocabulaire emprunté au langage médiéval, truculente et colorée...savamment émaillée de formules d'époque en vieux français , un régal qui enrichit , embellit , ressource l'intrigue au fil des six parties ...
La syntaxe est poétique , lumineuse et ouvragée....

Enfin, là où l'on attendait seulement des femmes : soumission et effacement , silence et dévouement——donner des héritiers à leur seigneur et maître ——réduites à des bobines de fil et à une aiguille —- selon la difficile condition de femme de l'époque—- ces deux héroïnes, intrépides ,sachant lire et écrire, curieuses et vives , enjouée pour l'une, s'essaieront à secouer le joug, braveront les conventions en silence, en secret , luttant contre l'obscurantisme, briseront les codes , s'émanciperont chacune à leur manière ...
Roman du non - dit, brûlant de la violence des chairs , d'amour et de lumière féroce , de châtiments et de cris de frayeur étouffés, de sentiments forts , exaltés, d'autant plus s'ils sont tus.

Un écrit magnifique qui renouvelle gracieusement le genre du roman historique ...

«  Femme, tu es la porte du diable . »

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Avant de partir en croisade avec le roi Neuf, Lion marie sa fille aînée Eléonore à Guillaume, dit Ours, pensant protéger ainsi son fief et en son absence la jeune soeur, Adélaïde sera sous la « protection » de Cathaud, la soeur tyrannique de Guillaume.

Le roi Neuf désire se faire pardonner après avoir donné l'ordre d'incendier une église dans laquelle s'étaient réfugiés des femmes, des enfants… pour mettre la main sur le domaine du comte des Mirabelles, vassal pourtant exemplaire, et le confier à son cousin.

L'ordre a été exécuté par le meilleur ami de Guillaume, Tancrède qui va suivre le roi dans cette croisade.

Il s'agit d'un mariage de raison, car Guillaume est un veuf inconsolable : sa femme est morte en couches ainsi que le bébé, et la nuit de noces est plutôt sinistre, car il a beaucoup bu…

Rien ne se passe comme prévu : un voisin ambitieux, le duc des Ronces, lorgne sur les terres de Guillaume, et de Lion et tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, il a même épousé la fille du roi de l'Autre Côté de la Mer…

Ils ont tous des noms, des surnoms : Guillaume Ours, Lion, Tancrède dragon, ou Loup pour le neveu de Guillaume, et pour les femmes : Éléonore Salamandre, Adélaïde Abeille, ou Cathaud l'Araignée…

On note déjà que le roman démarre en force avec, en exergue, cette phrase : « Femme, tu es la porte du diable. » Tertullien (155-222). Cela nous met tout de suite dans l'ambiance…

Camille de Peretti raconte, dans une langue truculente du Moyen-Age, la soif des hommes de conquérir les terres, d'étendre leur influence, leur désir de se battre, leurs beuveries tout comme leur camaraderie, car l'amitié qui unit Guillaume et Tancrède est belle et sincère.

Elle nous parle aussi du statut des femmes : elles doivent se taire, être soumises, au service du mari, subir l'acte sexuel, les dents serrées… et le destin de ses deux soeurs emporte le lecteur, leur opiniâtreté, la manière dont elles doivent éviter les pièges que l'on tente de refermer sur elles.

Si Éléonore réussit à endosser le rôle de « maitresse de maison », d'épouse soumise, même si elle batifole un peu avec un ménestrel, c'est beaucoup plus difficile pour Adélaïde, qui doit obéir à la soeur de Guillaume, broder à contre coeur, alors qu'elle est un esprit libre. Elle ne retrouve sa joie de vivre qu'en découvrant les plantes médicinales, décoctions et autres remèdes que prépare « l'apothicaire » juif, le Hibou. Cette gamine m'a beaucoup plu !

« Adélaïde ne se laissera pas emprisonner, elle comprend qu'elle doit se libérer elle-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves. »

L'auteure évoque aussi très bien la maltraitance des domestiques qui sont battus, et se taisent, subissent le maître.

Le maître rend lui-même la justice : juger les voleurs, mais aussi les animaux, tel un percheron qui a renversé une enfant et qui est jugé coupable, condamné à avoir la tête tranchée.

Camille de Peretti décrit aussi très bien, le rôle de l'Église, des prêtres qui voient des sorciers partout et aiment tant les persécuter, les brûler… avec un bonus particulier pour le chapelain complètement tordu, pervers, qui ne cherche qu'à nuire à Adélaïde alias l'Abeille. Elle a découvert la joie d'apprendre : les plantes, mais aussi les maladies, (l'ergotisme fait alors des ravages). Et bien-sûr, il faut tuer cette joie suspecte dans l'oeuf. Une femme doit rester dans l'ignorance et surtout ne pas penser, ni même rire.

« … à se tenir correctement, à ne parler de rien et surtout à ne pas rire car « le rire est une souillure de la bouche » lui rabâche cette ennuyeuse. »

Les propos sur les femmes font frémir, mais sont hélas des idées répandues encore dans les milieux intégristes…

J'ai bien-sûr cherché à trouver des ressemblances avec des personnes ayant existé (on ne se refait pas !) mais ce n'est pas évident. le roi Neuf fait penser à Louis VII, l'époux d'Aliénor d'Aquitaine, qui avait mis le feu à l'église de Vitry-en-Perthois… Mais pour les autres c'est plus difficile, je m'y connais peu en blasons, emblèmes, alors il n'est pas aisé de repérer qui que ce soit derrière, Lion, Ours, Loup…

J'ai bien aimé ce roman qui m'a permis de me replonger dans le Moyen-Age, sa langue truculente, ses coutumes et ses côtés monstrueux.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy qui m'ont permis de découvrir ce roman ainsi que son auteure.

#LeSangDesMirabelles #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Camille de Peretti nous conte un monde où les jeunes filles n'ont nul besoin de savoir lire autre chose qu'un psautier, si elles sont chanceuses.


C'est sans compter sur des rebelles comme Éléonore et Adelaïde : La Salamandre et l'Abeille. Les responsabilités sont exclues pour les femmes de l'époque -cela perdurera- considérées comme trop fragiles et changeantes.


Pourtant, Adélaïde, la cadette, est rayonnante de candeur, passionnée par les sciences à une époque où c'est considérée comme sorcellerie pour les femmes. En catimini, elle étudiera les remèdes avec l'apothicaire juif. À ses risques et périls.


Éléonore dévolue au rôle d'épouse, vouée à donner un héritier mâle, de préférence, pour assurer la lignée de son seigneur et maitre.

De périls, d'intrigues de palais, il sera question comme de petites rebellions dans la servantaille. Avec humour, on apprend que le maître queux arrange les repas de sa maîtresse -l'Araignée- pour que sa tripaille la taraude sans relâche, la punissant de sa méchanceté avec la belle chambrière Manon, qui lui fait battre le coeur.


En choral du destin d'Éléonore et Adélaïde, on découvre l'amitié fraternelle qui lie Guillaume -l'Ours- qui deviendra l'époux d'Éléonore avec Tancrède -Le Dragon- qui s'éprendra follement de l'épouse de son quasi-frère.


L'auteure nous offre une fresque historique romanesque captivante, entre guerres de pouvoirs des seigneurs, amours romantiques, comme les contaient les ménestrels, la place faites aux femmes dans cette société brutale. Un vocabulaire qui fait sourire parfois à la Kamelott. Une plongée au coeur de cette vie médiévale empreinte de religiosité, de croyances et de sciences en pleines évolutions.


On se prend à admirer la force de ces toutes jeunes femmes, rebelles à leur destin. La tension du récit vous tiendra jusqu'à l'épilogue. À n'en pas douter, comme moi, vous voudrez savoir comment elles se sortent des luttes de pouvoir fomentées autour d'elles ?


Vous serez vitement happés par ce roman qui allie cruauté souvent, amour courtois, violence des sentiments. Je lis peu de romans historiques, celui-ci m'a tenu en haleine jusqu'à son dénouement !


Je remercie les Editions Calmnan-Levy et Camille de Peretti pour cet excellent moment de lecture.

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Époque moyenâgeuse où les mariages sont décidés par les parents. C'est ce qui arrive à Eléonore, jeune fille aux yeux d'or. Sa petite soeur vivra avec elle au château et va vite se passionner pour les herbes sauvages, la médecine et surtout la chirurgie. C'est le vieil apothicaire juif qui va l'initier, intriguée par cette gamine rousse pleine de questions. Une bonne intrigue, des personnages attachants et singuliers, une prose fluide agrémentée des mots de l'époque. Bref, un très bon roman attrayant et instructif.
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Durant le Moyen Age, la jeune Eléonore, dite "la Salamandre", est mariée à Guillaume Ours pour unir leurs domaines. Les deux époux vont vite se rendre compte que c'est une union sans affection, d'ailleurs la jeune fille tombe amoureuse immédiatement d'un autre homme et projette de s'enfuir avec lui. Sa soeur Adelaïde, dite "l'Abeille", qui réside au château elle aussi, sous la surveillance de la sévère Cathaud, soeur de Guillaume, dite "l'Araignée", découvre par hasard les plantes et leurs secrets ainsi que la médecine au coté du "Vieux Hibou", l'apothicaire du village. Mais c'est très mal vu pour une femme et Cathaud va se venger d'elle à la mort de Guillaume. Emprisonnée, Eléonore réussira-t-elle à sauver sa soeur avec l'aide de l'ancien compagnon de son mari, Tancrède, alors que l'ennemi s'apprête à attaquer le château ?

J'ai découvert ce roman grâce à l'avis d'une lectrice et m'intéressant à la période du Moyen Age et n'ayant rien lu depuis quelque temps sur cette période, j'étais curieuse de le découvrir.
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre que j'ai lu quasi d'une traite ! Je l'ai trouvé très instructif, j'ai appris beaucoup de choses sur les premières découvertes de la médecine, la vie à cette époque, les superstitions notamment dues à la religion catholique entre autres. Ce fut un dépaysement complet et vraiment enrichissant !
Certains personnages sont très attachants comme la jeune Adelaïde, l'apothicaire ou le troubadour, d'autres carrément antipathiques comme Cathaud ou le prêtre du château. On a plaisir à voir les tours que manigancent certains personnages pour se venger de Cathaud !
J'ai beaucoup apprécié l'histoire d'amour entre Eléonore et Robin, j'étais d'ailleurs un peu triste de l'issue de leur histoire et qu'on n'ait pas plus de précisions immédiatement sur le fait qu'Eléonore ait renoncé à sa passion finalement.
Certains passages m'ont fait rire, notamment en raison d'un lexique adapté à cette période et très parlant, d'autres scènes sont terrifiantes comme les scènes de violence qui glacent le sang. Camille de Peretti écrit vraiment bien !
J'adorerais qu'il y ait une suite à ce roman mais apparemment elle n'est pas prévue.
Un mot pour terminer sur la couverture et le titre qui reflètent mal le contenu du livre à mon avis ; la couverture dans les tons de kaki, m'a paru austère et peu engageante de prime abord. J'avais une appréhension à commencer ce roman alors que finalement je l'ai vraiment adoré. Quant au titre, il ne reflète aussi que peu le roman car il fait référence à un épisode de peu d'importance dans le livre. Que cela ne vous empêche pas de découvrir ce magnifique roman, au contraire !
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Voilà un roman historique rondement mené qui reprend bien les codes de ce type de récit, l'ambiance général et les moeurs de l'époque avec en plus un vocabulaire très moyenâgeux. Si vous aimez les histoires d'amour, les mariage de raison, les luttes de pouvoir, les batailles sanglantes, les amitiés viriles et les destins de femme, vous ne pourrez qu'être sensible à ce texte qui relate aussi et surtout la quête d'émancipation de la Salamandre et de l'abeille. Une lecture très romanesque et sans temps mort !
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A travers le destin de deux jeunes filles, l'une mariée à un seigneur qui ne la désire pas et la seconde en recherche de savoirs, Camille de Peretti livre un récit sans grand intérêt sur le Moyen-Age où l'obscurantisme et la contrainte des femmes règnent.

J'ai aimé les descriptions de l'auteure qui s'intéresse plus particulièrement à la vie des habitants d'un château. le fief de l'Ours, petit seigneur provincial, est en ébullition. le maître se marie et les serviteurs ne ménagent pas leurs efforts pour rendre cet événement mémorable. le faste de la cérémonie nous est décrit ainsi que les relations entre les serviteurs.
A travers le personnage de la servante battue et humiliée quotidiennement et celui de la très jeune mariée qu'on remet au seigneur comme une pouliche dans une écurie, le récit dépeint, à tous les niveaux sociaux, la soumission de la femme.
La découverte par la mariée de son nouveau lieu de vie et de son époux est très bien décrite. Sa résignation également.
Les moeurs de l'époque ne laissaient que peu de place aux sentiments. L'auteure va donc nous brosser le portrait de deux jeunes filles, animée par un désir de liberté qui s'exprime pour l'une à travers l'amour et pour l'autre par la découverte des sciences et de la médecine en particulier.

L'auteure a un style particulier qui laisse peu de place à l'action et beaucoup à l'introspection. le récit regorge de mots ou d'expressions de l'époque, selon l'auteure. Je me suis parfois ennuyée pendant cette lecture. Les événements historiques sont rares et malgré son talent de conteuse, l'auteure n'a pas réussi à m'intéresser au sort de ces deux jeunes filles qu'on devine aisément dès les premières pages.
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Camille de Peretti livre, avec « le sang des mirabelles », sa vision du Moyen Âge dans un roman aux allures plus vraies que nature. Deux jeunes soeurs, Eléonore et Adélaïde, arrivent au château du seigneur Guillaume Ours, à l'occasion du mariage de la première avec celui-ci. Ce mariage, qui survient six mois après la mort de la première femme de Guillaume, est, comme souvent au Moyen Âge, un accord politique : Guillaume obtient la garde des terres et donc partie de la puissance du seigneur Lion, en contrepartie de quoi il protègera Adélaïde jusqu'à ce qu'elle soit en âge de se marier, puisque son père part accompagner le roi Neuf à la Guerre sainte. Décision prise par le roi pour expier sa faute, celle d'avoir fait incendier l'église des Mirabelles dans laquelle se trouvaient femmes et enfants, lors d'un assaut mené contre le seigneur de cette province…

De ce premier sang versé injustement découlera bien des malheurs, comme une malédiction : Eléonore la salamandre, la jeune fille aux yeux d'or, glace Guillaume dès les premiers instants de leur union. Elle découvrira l'amour, mais avec Robin Rossignol, le troubadour de la cour ; Adélaïde, l'Abeille, jeune fille attachante et intrépide, se liera d'amitié avec l'apothicaire du village, le vieux Hibou, qui lui enseignera ses connaissances en pharmacologie et en médecine, ce qui lui sera reproché par sa belle-soeur Cathaud, l'Araignée, une femme aigrie et méchante qui n'aura de cesse de la harceler, aidée en cela par le chapelain du château, un jeune homme pervers qui, ayant été repoussé par Adélaïde, voudra se venger... le tout dans un contexte de guerres de territoires se rapprochant inexorablement.

Le destin de ces deux jeunes filles fières, indépendantes et au caractère bien trempé, sera rendu plus étroit et considérablement obscurci par les hommes, à l'instar de leurs congénères : toutes les femmes de ce roman, à l'exception peut-être de la vile Cathaud (c'est plutôt elle qui martyrise les autres, et notamment sa chambrière Manon dans une relation de domination plutôt sordide), ont la vie rendue dure par les hommes, qu'elles soient soumises par la force, battues, violées, méprisées… La vie d'une femme devait servir à contenter les hommes qu'elles le veuillent ou que ceux-ci se servent sans gêne. Les frontières entre amour et abus m'ont souvent paru bien minces. On est loin d'un roman courtois !

La violence est ainsi quasiment omniprésente dans le roman, et quelques scènes sont même difficilement soutenables, en raison d'une chasse aux sorcières qui a lieu durant le roman, ce qui m'a un peu gênée, car le roman me semble contribuer par là au cliché d'un Moyen Âge synonyme d'obscurantisme. Ce qui constitue d'ailleurs l'un des bémols que j'aurais envers la crédibilité du roman : la période durant laquelle l'action se passe n'est pas précisée, mais la mention des croisades pourrait dater l'action entre 1095 et 1291 (dates des premières et dernières croisades), soit entre les XIe et XIIIe siècles. Or, les premières chasses aux sorcières ont début au XVe siècle, et jusque là la société était plutôt tolérante à ce sujet.

Malgré cela, « le sang des Mirabelles » constitue un splendide roman, avec ses intrigues imbriquées, la richesse des situations sociétales (qu'est-ce qui est attendu d'une alliance entre seigneurs, les guerres féodales, les croisades, la vie quand on est une femme, une servante au Moyen Âge, entre autres) décrites dans une langue qui fait la part belle aux mots et expression de l'époque. Une jolie découverte.
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