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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour la rentrée littéraire 2021, Camille de Peretti propose avec Les rêveurs définitifs une réflexion sur les freins que chacun s'inventent pour ne pas se sentir bien dans son quotidien. A travers trois âges de la vie, la vie se décline aléatoire, incertaine et inquiétante alors le recours aux rêves éveillés, d'un ailleurs, d'une situation différente ou d'un avenir plus rose, est une manière pour supporter le quotidien.
Dans la famille Tence, il y a la mère, Emma, qui vit son rêve ou rêve sa vie. Puis vient le fils, Quentin, collégien ordinaire en troisième avec son avatar, Shrimp, beaucoup plus débrouillard, beaucoup moins timide et terriblement plus expérimenté. Quentin rêve de scotcher ses profs avec des réparties à la « Shrimp » et de se délecter de leurs mines stupéfaites. Et, puis, il y a aussi la grand-mère, Martine, vingt ans en 68, sténodactylo devenue secrétaire de direction auprès de son avocat, Alain. Il lui aura fallu dix ans pour s'affirmer et arrêter cette relation adultère pour s'assumer en femme seule élevant son enfant.
Emma est traductrice de romances ou de romans Feel-Good. Seules les couleurs pastelles des couvertures changent…. Évidemment, Emma aimerait tellement écrire son premier roman et que ce soit un succès retentissant !
Normalement, Emma se débrouille malgré sa phobie administrative. Mais, là, les impôts se font pressants et lui réclame cinq mille euros ! Au fil de l'inquiétude et des tentatives d'Emma, Camille de Peretti déroule la vie de ses personnages : Quentin et ses compétences de hacker, Emma et son romantisme incorrigible et Martine avec ses peurs irrationnelles.
Camille de Peretti dresse le portrait de femmes libres, assumées et malgré tout, fragiles. Et, devant les difficultés, elles deviennent envieuses d'une vie plus tranquille. Alors, le rêve vient compenser un quotidien trop abrupt. Seulement, dans Les rêveurs définitifs, rêve et réalité s'entrechoquent, au point qu'on s'y perd un peu !
Ce roman aborde aussi la présence débordante de l'Intelligence Artificielle dans nos vies. Elle devrait prendre à terme le travail de traductrice d'Emma si les ingénieurs de Kiwi arrivent à recréer l'apport de l'expérience de l'écrivain ! L'univers de Quentin est complétement envahi par ce monde virtuel au point de sentir lui-même le basculement ! Mais, même si Emma est la Madame Bovary du Cloud et Quentin, le nouveau Steve Job, le thème est abordé de manière formelle.
Camille de Peretti aborde aussi le domaine de la littérature dans le quotidien avec toutes ses formes. A travers le travail de traduction, l'écrivaine montre l'importance du choix des mots, du respect de la forme et de l'expérience de chacun.
Avec Les rêveurs définitifs, Camille de Peretti propose un roman où elle donne une place importante à la petite voix intérieure qui quelque fois renvoie la personne à ses impossibilités plutôt qu'à la confiance en soi, à ses échecs plutôt qu'aux jours de soleil et aux choses impossibles plutôt que d'apprécier des joies dans le quotidien. C'est drôle, souvent juste et attachant et en plus c'est agréable à découvrir !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/09/02/camille-de-peretti/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Voilà un roman qui tient un peu de la fable moderne.
Emma élève seule son fils, un jeune ado carrément addict aux jeux vidéo mais aussi vivement intéressé par la face sombre des profondeurs du web.
La jeune femme cumule quelques galères administratives et sentimentales, son métier de traductrice de livres feel good essentiellement, la laisse sur sa fin, elle rêve de mots impérieux et de nobles histoires.
Tandis que son fils, geek de génie s'éloigne dans le game et le web, espérant un jour faire de sa passion un métier.
Chacun alimente ses rêves.
Emma se voit proposer une mission par la web-société Kiwi aux méthodes pour le moins surprenantes, participer à un groupe de discussion afin de mettre au point un système de traduction infaillible, traduire les mots, les idées, les émotions, saisir le contexte, en autonomie et en parfaite intelligence.
Quelques déconvenues professionnelles, Emma voit revenir son fils dans sa vie et réalise que leurs rêves ne sont peut-être pas si éloignés.
Loin de tout manichéisme, ce livre met en lien la littérature, l'intelligence artificielle et le monde virtuel... Les anciens et les modernes enterrent la hache de guerre.

Un roman qui se lit facilement, des idées intéressantes, comme l' IA, l'asservissement des hommes par les machines mais qui m'ont parfois un peu perdue.
Je suis loin du coup de coeur que l'auteur avait suscité avec le sang des mirabelles.
Petite déception dans cette rentrée littéraire.
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Emma est traductrice et vit seule avec son fils de quatorze ans, Quentin, dans leur appartement parisien. Les fins de mois sont difficiles et Emma lutte au quotidien, entretenant ses rêves de devenir une écrivaine reconnue mais traduisant des bluettes toutes construites sur le même schéma. Acculée par des soucis d'argent, elle accepte de travailler pour une société du web, Kiwi, qui cherche à créer un logiciel de traduction. Tandis qu'Emma se débat entre besoins d'argent et déontologie, Quentin s'enferme dans une réalité virtuelle qui l'obsède totalement, au point de faire une incursion dans le dark web et de se retrouver recruté par une mystérieuse organisation.

Camille de Peretti mélange allègrement réalité, réalité virtuelle et rêverie dans ce roman qui met en scène des personnages en quête de sens et qui cherchent à fuir un quotidien qui ne les satisfait pas. C'est assez souvent drôle, pertinent dans les questionnements que cela soulève quant à l'utilisation de l'intelligence artificielle et à la place qu'elle pourrait prendre vis-à-vis de l'homme même si cela ne répond pas à tout.

Rappelons que nous sommes ici dans un roman et pas dans un essai, même si on sent que l'auteure a potassé son sujet. Ce qui donne d'ailleurs quelques passages assez scolaires d'explications mais Camille de Peretti a décidément un sens de l'autodérision assez poussé car elle souligne ce travers elle-même, coupant ainsi l'herbe sous le pied de la critique ! On verra aussi apparaître quelques clichés au fil de la lecture comme les rencontres “amoureuses” d'Emma, le profil de sa meilleure amie, les affres de l'adolescence. Mais là encore, on ne sait pas vraiment si Camille de Peretti se laisse prendre au piège ou si elle joue avec malice des codes de certains romans.

C'est donc au final assez jubilatoire, perturbant car on se demande sans cesse si on est dans un premier ou un second degré et très loin de la plongée dans le moyen-âge de son précédent roman le sang des Mirabelles.
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Lu dans le cadre du Prix Nouveau Talent Cultura. Je remercie Cultura et les Editions Calmann Levy pour l'envoi de ce roman.

J'ai été un peu surprise car l'univers de ce roman est très éloigné du précédent que j'ai lu de cette autrice, à savoir « le sang des mirabelles » que j'ai beaucoup aimé.

J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire où les personnages alternent entre réalité et rêve. J'ai dû plusieurs fois revenir en arrière afin de bien comprendre si c'était une situation réelle ou rêvée, voire angoissée.

Le choix des sujets traités : Intelligence Artificielle pour les traductions et dans l'impact des jeux vidéos n'est pas inintéressant. Y ajouter en plus les relations mère-célibataire/fils fait un peu fourre-tout et donne au lecteur l'impression de s'égarer.

Heureusement la fin rattrape un peu le reste du roman dont je garde un sentiment mitigé de lecture.
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Une lecture qui me laisse perplexe.

Ce personnage de femme, mère célibataire, autonome et parfois un peu perdue est finalement attachant, mais une fois le roman refermé il reste un sentiment de creux.
Et peut-être est-ce là l'effet voulu par l'autrice, démontrer combien une vie peu choisie peut sembler vaine ?

Il me semble avoir contemplé à un niveau d'importance égal les opinions d'Emma sur l'écriture inclusive, les feel good book, les écrivains médiocres, mais aussi le choix de ne pas avorter, l'angoisse du budget de fin de mois, la rencontre avec un prédateur sexuel....

Les moments rêvés des personnages allègent parfois le propos, mais globalement cette existence parisienne, en vase clos, mêlée de questionnements essentiels (L'argent L'amour ? La maternité ? La transmission ? L'IA) me laisse une impression de belle qualité d'écriture, mais de survol d'une histoire qui se cherche. Ou s'agit-t-il plutôt d'un tranche de vie observée à la loupe ?
Il y a quelque chose de l'ordre de la démonstration qui me rend dubitative.

J'imagine que d'autres lectrices et lecteurs liront ce titre avec plus de plaisir que je n'en ai eu, et que le quotidien d'Emma raconté à la fois avec empathie et causticité leur parlera plus qu'à moi.

Merci à NetGalleyFrance et les Editions Calmann-Lévy pour ce texte original et si contemporain.
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