L'idée de départ du pirate informatique accroche dès les premières pages, voire les premières lignes mais cela ne sera que feu de paille, elle n'est qu'un prétexte au roman. Il ne n'en sera vraiment de nouveau question qu'à la fin comme s'il fallait ne pas l'oublier mais cela ne sert aucunement au déroulé de l'histoire.
Le dénouement proposé est inattendu et aurait pu permettre un déroulement intéressant. Une occasion manquée. On y apprend que la préoccupation de ce pirate est l'opposition à la démolition d'une église dans Séville. Un prêtre enquêteur, s'apparentant à une sorte d'espion en soutane, est envoyé de Rome mais cela sera faiblement exploité. Une seconde occasion manquée.
Deux crimes commis précédemment resteront à l'état de mort accidentelle et seront également traités de façon anecdotique. Une troisième occasion manquée.
Un troisième crime à lieu (un journaliste retrouvé mort dans l'église), on en connaît l'auteur sans réelle enquête et de façon peu claire. Une quatrième occasion manquée.
Au lieu de rebondissements dans une enquête on assiste à une sorte de romance entre ce prêtre enquêteur et une jeune héritière directement impliquée, ainsi que son mari, dans la destruction ou pas de cette église.
L'essentiel du roman porte sur l'opposition de conviction quant à l'importance de maintenir cette église, entre le vieux prêtre responsable et l'envoyé de Rome. Pas inintéressant mais pas attendu dans un roman de cette nature, tout au moins pas avec une telle présence.
Le style d'écriture permet une lecture plutôt fluide.
En conclusion, un polar qui n'en est pas vraiment un alors que les événements propices à cela sont présents. Un débat, pas inintéressant mais un peu longuet et répétitif. Une amourette entre le prêtre de Rome et l'héritière, sans grand intérêt.et dont la place dans ce roman surprend.
Reste une évocation de Séville.
Après "
Le tableau du maître flamand" du même auteur, j'ai eu le sentiment qu'il est de nouveau passé à côté de son ouvrage. Ses propos sont intéressants mais ne constituent pas un roman policier. C'est là que le bât blesse.
Par contre, il faut lui reconnaître un réel talent à faire ressentir les ambiances, les décors, à Séville comme aux Pays-Bas.
De ces deux expériences, il ressort que
Arturo Pérez-Reverte est un auteur respectable mais pas un auteur de polar. J
e vais lire un autre ouvrage de cet auteur mais cette fois, je ne l'aborderai pas comme un polar. Je me renseignerai auparavant sur le sujet qu'il aborde. Je pense alors que la frustration sera moindre.