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La Reine du Sud est bien plus qu'un roman de plage car le cocktail « sea, sun and sex » introduit une intrigue pleine de rebondissements dont l'actrice principale est progressivement dévoilée grâce à la multiplication des narrateurs et des angles de vue.

Arturo Perez-Reverte, ici au sommet de son art, déroule un scénario parfaitement millimétré en exploitant les multiples ressorts d'un parcours qui nous entraine du Mexique à l'Espagne, via le Maroc en compagnie des narco trafiquants latino américains et européens, progressivement concurrencés par les maffias russes.

Nourri de références littéraires, ces pages nous font naviguer d'Edmond Dantés à Teresa Mendoza au milieu des requins et des enquêteurs états-uniens …

Une évasion idyllique au coeur de l'été qui m'a régalé.

PS : mon avis sur le Cimetière des bateaux sans nom :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Si on me bute, bang, lui dit son compagnon, cours, ne restes pas là, à Culiacan, si tu entends le téléphone sonner, fuis loin , le plus loin possible, tu entends ?
Alors, elle fuit, cette petite mexicaine innocente et pauvre. Son compagnon est mort, et lui avait appris à reconnaître La Situation, le moment de grand danger, qu'il faut voir, appréhender, en deviner les signes, surtout s'il a cette odeur de sueur, de mâle en rut, d'alcool et que la drogue en est la vertèbre à double tranchant : vendre, se faire vendre, mourir, tuer.
En très peu de temps, pour sauver sa vie, elle fuit, bien sûr, et elle doit comprendre que la complicité autour du transport de drogue par gros Boeing, Caravelles et DC8, se fait avec la complicité de la police, du Ministère de la défense, et même de la présidence du gouvernement mexicain ; les transports effectués par son compagnon étaient des leurres, mais transports quand même et qui lui ont coûté la vie.

Perez Reverte nous promène depuis le Sinaloa, ouest mexicain, jusqu'aux côtes andalouses, Marbella la mondaine, truffée d'agents et d'argent russe, Gibraltar dont la nationalité anglaise permet tous les trafics, Jerez la noble, dont les portails en pierre rappellent ceux de Cuba, puisque le commerce du sucre avait été son monopole, le Puerto de Santa Maria, avec sa prison modèle, dans laquelle notre héroïne, Tereza Mendoza, est enfermée quelque temps.
Et le Maroc.
Tereza doit être forte dans ce monde d'hommes, elle devient une femme puissante, trafiquante de drogue dans la Méditerranée , avec l'appui de personne au départ puis de presque tous, l'argent étant la solution idéale pour apaiser les possibles interventions ; elle calcule, elle montre son sang froid, elle apprend à se méfier après la mort de son deuxième compagnon , elle ne fait confiance à personne, et on la comprend, les trahisons se bousculant autour d'elle de la part de ses plus proches.
Elle est étrange, cette Tereza, elle sait à qui déléguer les basses besognes, elle parle peu, elle regarde ses interlocuteurs, elle les jauge. Elle les écoute, et sort de tous les pièges (nombreux) qui lui sont opposés, et triomphe de tous les morts qu'elle a côtoyé et les morts qu'elle a dû donner par personne interposée et sans que l'on puisse retrouver son origine.

En prison, elle a fait la connaissance de celle qui changera son destin de pauvre exilée en riche héritière.
Portrait de femme qui a sans doute existé, car Arturo Perez Reverte cite hommes politiques, juges et hauts placés de la police andalouse, tout en inventant les plus corrompus, bien entendu.

Elle va faire fructifier sa chance jusqu'à devenir multimillionnaire.

Voilà, le destin change pour Tereza et on s'en réjouit.

C'est un roman, bien sûr, pas un hymne à la drogue.
Un très bon roman, avec des références à la lecture, qui t'apprend, te fais rêver, te fais vivre d'autres vies et multiplie la tienne par mille, occupe ta tête, la remplit des pensées des autres, et finalement parle de toi.
Le premier roman que lit Tereza, c'est le Comte de Monte-Cristo, vengeance sur le destin, elle la multimillionnaire qui, petite fille, n'avait qu'une seule paire de chaussures, pour aller an classe.

L'histoire de Tereza est entrecoupée par le reportage de Perez Reverte en vue d'écrire le livre que nous lisons : pour lui non plus, ce n'est pas simple, la corruption n'aime pas tellement être dévoilée, pas plus que les trafiquants ne pensent céder leurs secrets.
Mais on lit, on se régale, on lit sur le fait de lire, avec des passages entiers d'une écriture magnifique, sur la mer, sur les blessures, sur la solitude et sur la volonté de changer son sort.
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Un roman qui nous plonge dans l'engrenage du transport de la cocaïne et du haschisch avec à sa tête une femme hors du commun.
Nous suivons son parcours depuis la Mexique, sa fuite pour atterrir en Espagne et son ascension impressionnante en tant que telle d'affaire.
Tout ce parcours ne sera pas sans heurts, ni tension, ni trahison, ni amour. C'est le parfait cocktail pour écrire un roman d'aventure passionnant, centré sur Terre, cette femme au destin hors du commun, sa capacité d'adaptation et de survie dans ce milieu archi masculin et très particulier.
Un bon roman pour se détendre et vivre de l'action bien calé dans son transat.
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Je sais (*) qu'Arturo Pérez-Reverte aime le jeu d'échec et les constructions cérébrales raffinées. Ce livre est bâti comme un long flash back avec en sus des incursions du narrateur racontant la construction de son enquête devant conduire à l'écriture du roman que je suis en train de lire. C'est fin, c'est subtil. Et pourtant, p.13 je croise Edmond Dantes sans même m'arrêter. Honte à moi ! Je le retrouve plus tard en prison, logique me direz-vous, lorsque Teresa Mendoza arrêtée pour trafic de drogue le lit sous les conseils de sa codétenue Pati O'Farrell. Tout s'éclaire !

Premier amour rendu impossible, évasion, revanche, élévation sociale et adaptation, vengeance : l'histoire est connue et se répète. Comme pour le comte de Monte Christo, roman culte de Dumas, les forces principales résident dans la justesse des situations, dans la profondeur de la psychologie des personnages ainsi que dans l'universalité de la lutte intérieure du bien et du mal à laquelle chacun est confronté.

L'auteur nous invite à nous glisser carrément dans la tête de son héroïne Mexicaine et à découvrir le fonctionnement qui lui a permis en peu de temps, avec énormément d'audace et de cran, d'obtenir le monopole du transport de la drogue en Méditerranée et finalement de construire la légende de la reine du sud. Pas facile, car vous apprendrez qu'elles sont parfois deux là-dedans. En plus, elle nous dit en fin de livre être morte il y déjà 12 ans. Enfin, çà je l'avais compris dès le début. Très interpellant et moralement enrichissant.

Bon, tout cela ce n'est jamais que le décryptage que j'en fait. Ce n'est même pas ma lecture plus personnelle influencée par mes lectures précédentes, le film Traffic de Steven Soderbergh (4 Oscars) et surtout le très beau film Amy qui vient de sortir retraçant la vie de Amy Winehouse. J'y ai pensé, souvent, et à sa chanson Rehab. Cela d'habitude je le tais comme le fait Teresa. Bon, il doit bien y avoir une raison pour moi de mettre en parallèle ces deux destins tragiques.
Je vous souhaite bonne lecture et bon film et vous laisse avec cette question qui me hante : peut-on réellement se détacher de son enfance ?

(*) voir ma critique le tango de la vieille garde
autre référence Cadix : ou la diagonale du fou


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Je suis très déçu de dire que je n'ai pu finir un roman d'Arturo Perez-Reverte. En effet, les excellentes critiques du roman me faisaient savourer d'avance sa lecture. Malheureusement, je l'ai trouvé un peu lent et les 100 premières pages ont eu raison de ma bonne volonté.

Une jeune mexicaine, Teresa, perd son premier amour, assassiné par un cartel de la drogue. Ces hommes, ultra violents assassinent ensuite la famille du renégat, c'est pourquoi Teresa s'enfuit en Europe. Là elle rencontre, un autre homme, qui l'entraîne, lui aussi, dans le trafic de drogue entre le Maroc et l'Espagne.

Mon aventure littéraire s'arrête à ce point !
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Le portrait d'une femme courageuse et intelligente devenue calculatrice et redoutable.
Amoureuse d'un trafiquant et pilote d'avion transportant des cargaisons de drogue pour un cartel mexicain, elle est contrainte de s'exiler lorsqu'il est assassiné.
Teresa Mendoza arrive alors en Espagne et là commence l'ascension de la plus célèbre narcotrafiquante. Elle devient une femme d'affaire multimillionnaire à la tête d'un empire de la drogue sur la Costa del Sol espagnole en construisant une des plus grande entreprise maritime de transport de stupéfiants de toute la Méditérannée.
Discrète et secrète, la police n'a jamais réussi à l'arrêter...faute de preuves.

Ce n'est pas un "grand roman" mais un bon roman présenté sous la forme d'une enquête au rythme haletant sur la vie et la personnalité égnimatique de celle que l'on surnommera la Reine du Sud.
Un livre passionnant que j'ai dévoré en français puis en espagnol.
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Un bon Perez Reverte, un bon moment de détente. En compagnie de cette Reine du Sud, jeune femme mexicaine vivant avec un narco-trafiquant, pas un chef, mais un pilote d'avion à la solde de qui l'emploiera. Et puis tout s'enchaîne et l'auteur arrive à nous tenir en haleine jusqu'au bout.

A mes yeux, Perez Reverte n'a plus atteint par la suite le niveau de ses premiers livres, le Club Dumas ou le Tableau du maître flamand, mais je n'ai pas boudé mon plaisir. Ce livre m'a bien distrait de mes occupations professionnelles et autres. Et cela sert aussi à cela parfois la lecture.
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Perez-Reverte a beaucoup écrit sur le passé. Ici il est on ne peut plus contemporain, avec le démontage des organisations et des cartels qui approvisionnent en drogue l'Europe et les Etats-Unis. le guide est Teresa Mendoza, amie d'un trafiquant international avant de devenir elle même une légende du trafic de haschish et de cocaïne. Une femme dure, brillante, prête à frayer avec les pires organisations criminelles pour s'imposer.
Un livre fluide qui parvient à captiver en présentant les forces sombres du crime. Une réussite de Perez-Reverte, où revient à de multiples reprises son amour de la mer et des bateaux.
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J'ai retrouvé ce livre dans ma PAL et je me suis demandé quel motif j'avais pu avoir, en dehors de l'auteur, pour l'acheter. En effet le destin d'une reine de la drogue est assez (c'est le moins que je puisse dire) éloigné de mon univers. Mais petit à petit, bien que certaines choses m'aient parues incompréhensibles ou ennuyeuses (les aspects techniques), je me suis attachée à cette femme qui finalement n'a pas vraiment choisi d'être une patronne de la drogue mais a suivi la voie dans laquelle la vie l'avait mise.
En fait, nous suivons sa trace à travers l'enquête d'un journaliste quelques années après les faits. Mais on suit aussi les actes et les pensées directement de Teresa Mendoza depuis le Sinaloa au Mexique jusqu'en Espagne via le Maroc.



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On sait que littérature et cinéma sont intimement liés, le second puisant son inspiration dans la première et contribuant (quelquefois) à faire connaître au grand public des livres tombés dans l'oubli.
Il en va bien sûr de même des séries télé qui puisent à la même source et ce genre culturel qui s'impose depuis plus de trois décennies a gagné ses lettres de noblesse en devenant un produit culturel incontournable.
Puisse la série télé "La Reine du Sud" diffusée sur Netflix, inviter les spectateurs à se plonger dans le somptueux roman qui l'a inspirée !
Certes on n'y trouvera pas le même sens de l'action trépidante (quoi que ?) et d'incessants rebondissements pour tenir en haleine jusqu'au prochain épisode, mais on y gagnera de découvrir un auteur qui fait honneur à la littérature contemporaine et qui a connu un succès éclatant à la fin du 20ème siècle avec deux grands romans "le Tableau du Maître Flamand" et "Club Dumas" et qui malheureusement aujourd'hui, ne se trouve pas particulièrement sur le devant de la scène bien qu'il continue à publier régulièrement des romans complexes, tragiques, passionnants, regorgeant de références littéraires et historiques.
Faut-il en déduire que le goût du lectorat s'est dévoyé au point de porter aux nues une pseudo-littérature faite de bons sentiments, de touches coquines sur fond d'intrigue insipide, de conseils de développement personnel ?
Pour en revenir à "La Reine du Sud", le livre cela va sans dire, Perez-Reverte nous présente sous forme d'une enquête journalistique (n'oublions pas qu'il a été grand reporter et qu'il connait son métier sur le bout des doigts), le parcours de Teresa Mendoza, la petite mexicaine échappée des griffes des narco trafiquants chargés de l'éliminer en même temps que son homme qui avait eu le tort de vouloir jouer sa partition personnelle par goût du risque et du profit.
Débarquant au sud de l'Espagne avec un sac (et un peu d'argent certes) elle tracera son chemin pour se retrouver douze années plus tard à la tête d'une multinationale de transport de stupéfiants. Pour cela, elle se sera battue, elle aura joué sa vie, elle aura vu bien des hommes mourir mais seule la solitude restera sa fidèle compagne.
Remarquablement précis, avec une documentation criante de vérité, l'auteur nous décrit les rouages du trafic de drogue à l'international , les sociétés écrans domiciliés dans des paradis fiscaux discrets, les compromissions nécessaires, la corruption généralisée, la violence omniprésente.
Bien sûr cela fait froid dans le dos et on ne peut que constater que le poison de la drogue n'a pas fini de faire son chemin ...
Et pourtant , on ne peut s'empêcher d'éprouver une grande empathie pour cette Teresa aux moyens d'existence très illégaux et aux méthodes très peu recommandables car cette histoire est avant tout celle de la revanche sur la vie d'une femme blessée, humiliée, considérée comme quantité négligeable... qui relève la tête pour affronter ses démons. Un roman féministe ? Pas vraiment, mais un roman dans la grande veine des histoires de vengeance chères à notre Alexandre Dumas national, tant admiré par Perez-Reverte qui a émaillé son récit de citations du "Comte de Monte-Cristo". Passionnant, érudit, complexe à souhait, un livre comme on devrait en lire plus souvent.
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