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Citations sur Un roman argentin (7)

comment un libraire n'aimerait-il pas les histoires? me demande Ignacio, avant d'ajouter : On les aime tant qu'on en est les gardiens, on les archive, on les classe, on les distribue, souvent contre notre pitance, parfois contre rien, contre rien d'autre, je veux dire, que la gratitude des lecteurs. C'est quoi une librairie? Un endroit où les histoires ont élu domicile, la poste restante de toutes les histoires, la poste restante de tous les mondes qu'elles déplient, le tombeau ouvert de toutes les imaginations, qui revivent dès lors qu'on les feuillette...
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la vie n'est pas si pleine qu'elle le paraissait quand on était gosse. La déception est d'abord confuse puis, très vite, évidente. Parfois, on ne s'y fait jamais. Heureusement, il y a les livres. C'est l'amour de la vie qui conduit aux livres.
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Je préfère observer ce qui se passe autour de moi, en restant à l'écart, comme je l'ai toujours fait. Rester à l'écart -si jamais formule pouvait résumer ma manière d'être, ce serait bien celle-là. Elle a la vérité d'une épitaphe: à l'écart,comme toujours. Se tenir en retrait et observer,c'est la seule chose dont j'ai été capable avec persévérance, comme maintenant.
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J’ai envie de croire au pouvoir des histoires. J’abandonne un instant encore le voyageur errant au seuil de la librairie, un pied l’intérieur, l’autre sur le trottoir de la calle Corrientes. Il est possible que les histoires puissent quelque chose contre les zones de turbulences. Si j’étais le héros d’un conte, ce serait bien sûr plus facile. La parole peut tenir le meurtrier à sa merci et suspendre son geste mille et une nuits durant. La mienne ne pourra rien contre le cyclone qui s’acharne sur le Boeing d’Aerolineas. Qu’importe, tant que je raconterai quelque chose, la mort sera éloignée. Elle aura le dernier mot. Mais ce n’est pas une raison pour se taire.
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Mais je ne pourrai pas faire la connaissance de cet homme qui n'a jamais quitté la calle Corrientes depuis soixante ans. Je ne pourrai psa, contre quelques bribes de sa délicieuse érudition, lui offrir la joie d'une conversation en français. Je ne pourrai pas non plus écumer toutes les librairies de la calle Corrientes à la recherche d'enu éditon originale de Los siete locos. moi, je ne peux pas, mais le personnage de Meurtre ordinaire dans un avion, si. Pour quelque temps encore. Il m'est hélas, parfaitement contemporain. Il ne me survivra pas une minute. il n'aura aucune postérité. Ni lui, ni aucun de tous les autres que j'ai imaginés et qui vont tous se noyer avec moi. Ma disparition sera le tombeau de tous les romans que je n'ai pas écrits. Tant pis. Je ne suis pas insensible à la beauté du gaspillage. S'il en reste quelque chose, ce serait forcément moins bien. Perd-on plus à graver qu'à laisser fuir ? Ce n'est pas le moment de se poser une question aussi grave. C'est trop tard et la réponse n'a plus aucune utilité. La vraie réponse c'est la vie que j'ai menée. Une vie qui n'a rien gravé. Une vie qui s'est volontairement absentée de l'écriture. J'attendais une espèce de déclic. Un déclic sous la forme d'un manque si douloureux que suspendre encore mon désir eût été comme m'arrêter de vivre. J'attendais le moment où, sans écriture, ma vie deviendrait impossible, ou du moins insupportable. Mais le déclic n'a pas eu lieu. Le manque décisif que j'espérais ne s'est pas fait sentir. J'en suis resté au niveau de mes frustrations ordinaires.
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Ma disparition sera le tombeau de tous les romans que je n'ai pas écrits.Tant pis. Je ne suis pas insensible à la beauté du gaspillage. S'il en restait ce serait forcément moins bien. Perd-on plus à graver qu'à laisser fuir?
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Ce n'est pas que le mal ait toujours raison, c'est seulement qu'il existe des pays où l'on en finit aussi avec les fantômes.
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