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EAN : 9782253169154
146 pages
Le Livre de Poche (20/06/2012)
3.98/5   70 notes
Résumé :
De Goupil à Margot est un recueil de poèmes et de nouvelles. Louis Pergaud se focalise sur les similitudes entre les instincts amoraux des animaux, et les activités immorales des hommes, une position guidée par son fervent anti-militarisme.

Au temps jadis, ce qui remonte au XII° siècle, le grand pilleur de poulaillers plein de ruse et malice maintenant connu sous le nom de renard, s'appelait un"goupil", terme dérivé de "vulpecula" diminutif du mot "vu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Ces histoires animales révèlent une noirceur et un pessimisme profond.
Si les animaux sauvages peuvent s'y révéler cruels entre-eux, que dire du sadisme gratuit de l'homme et en particulier du chasseur!?
Les atrocités des traitement infligés à Goupil et Margot, au mépris de la moindre once d'humanité, sont la prolongation et l'annonce des tourments passés et futur que la folie et la perversité humaine s'octroie dans ses conflits armés ou non, larvés ou quotidiens dans une désespérante continuité.
Il est permis de s'interroger sur ce qu'aurait donné la prose sublime de Louis Pergaud, si celui-ci avait survécu à la première guerre mondiale...
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Cet ouvrage est le premier livre de Louis Pergaud et lui valut le prix Goncourt en 1910.
Il raconte les destins tragiques de quelques bêtes de la forêt, sans toutefois les personnifier, mais en leur prêtant des impressions, des réactions et des souffrances si proches des nôtres que l'on se surprend parfois, au cours de cette lecture, à rendre à ces animaux un caractère humain dont ils sont pourtant dépourvus.
Le style de l'écriture de Pergaud est déjà très fin, les descriptions sont de petits bijoux et rendent encore à l'efficacité du récit.
Pourtant, passé le premier texte, si triste mais si beau,qui raconte la fin lamentable de Goupil, le renard, et sa vengeance posthume involontaire, on se prend à éprouver un malaise devant cette noirceur et cette obstination de l'auteur à s'enfoncer avec ses personnages dans le malheur et la déchéance.
Les nouvelles suivantes, sont plus que tristes, elles sont dures et parfois dérangeantes.
L'auteur de "La guerre des bouton", de "Les rustiques, chroniques villageoises" - ouvrage moins connu mais tout aussi savoureux, et où perce dans quelques nouvelles une note tragique - avec " de goupil à Margot" nous offre un premier livre que nous avons la chance de pouvoir lire après les autres dont il est aussi l'auteur, moins sombres et qui nous aident à pénétrer son univers littéraire.
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Affublé d'un grelot par un chasseur cruel, le renard Goupil va connaître un sort pitoyable. Nyctalette la taupe va quant à elle subir la brutalité du viol commis par l'un des siens. Fuseline la petite fouine doit s'amputer elle-même la patte qui la retient prisonnière d'un piège avant de livrer un dramatique combat avec un busard. Et que dire de Margot la pie, tombée entre les mains d'un homme qui, après l'avoir mise en cage, lui rognera les ailes pour l'empêcher de s'échapper et la poussera vers une mort aussi ignoble que libératrice. Huit nouvelles en tout, terribles et belles. Autant de petits drames où l'on découvre les moeurs des animaux de la forêt.

On réduit trop souvent la bibliographie de Louis Pergaud à la seule Guerre des boutons. Mais le célèbre écrivain francomtois, mort dans le charnier de Verdun en 1915 à l'âge de 33 ans, avait accédé au succès dès en 1910 en remportant le prix Goncourt avec ce recueil de nouvelles où ses talents d'écrivain animalier furent reconnus à leur juste valeur.

Ces récits poignants ont tout des contes tragiques. Naturaliste convaincu, Pergaud est parvenu à retranscrire le comportement des animaux dans leur milieu naturel. Aucun anthropomorphisme chez les bêtes qu'il met en scène. Les attitudes sont décrites avec une précision à l'évidence riche des expériences vécues par l'auteur.

La langue de Louis Pergaud est classique et tout simplement superbe. Jugez plutôt : « le soir était revenu. Un soir de dégel au ciel livide chargé de gros nuages : des paquets de neige saturés s'égouttaient des grands arbres comme le linge d'une immense lessive, où s'abimaient sur le sol avec le bruit gras de poches qui crèvent en tombant ; des filets d'eau susurraient de partout ; la terre semblait couvée par une grande aile mystérieuse faite de tiédeurs et de bruissements, et il planait sur tout ceci l'angoisse d'une genèse ou d'une agonie. »

Pergaud a su saisir l'âme des petits habitants de la forêt. de Goupil à Margot propose une évocation réaliste de la vie animale d'une grande dureté. La prose est magnifique mais les situations dramatiques décrites mettront à mal la sensibilité des amoureux des animaux. Je vous aurais prévenu !
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Un chef d'oeuvre qui restera longtemps dans les mémoires et pour lequel Louis Pergaud le célèbre inventeur de "La guerre des boutons" a obtenu le prix Goncourt. Véritable hymne à la nature où les animaux sont humains et les hommes inhumains. Une suite de récits cruels où l'on passe d'un Goupil condamné à mourir de faim par le garde chasse qui lui a accroché des grelots autour du cou à Margot la pie saoulée à la gnole et immolée au feu des lampes par des ivrognes qui la traitent de charogne, avec un détour par l'écureuil Guerriot encore tout étonné par l'oeil vide du bout du fusil et Fuseline la fouine, et Roussard le lièvre et ... un monde émouvant pour vibrer sur le chemin des émotions tout en respirant l'humus tiède du sous bois et en nous laissant emporter dans ces contrées où le vent souffle plus fort que la raison.
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Louis Pergaud (1882-1915) est un écrivain français, Il est notamment l'auteur de la Guerre des boutons et de ce recueil de nouvelles, de Goupil à Margot publié en 1910 et récompensé la même année par le prix Goncourt.
Le recueil de huit textes, sous-titré Histoires de bêtes, nous invite à suivre les dramatiques mésaventures de Goupil le renard, Nyctalette la taupe, Fuseline la fouine, Roussard le lièvre roux, Guerriot l'écureuil, Rana la grenouille et enfin Margot la pie.
La vie des bêtes est toujours dramatique en un sens, car elle peut se résumer à naitre, se reproduire et mourir encore que tout se joue sur le « mourir ». Dans la nature, le struggle for life fait son oeuvre, les gros mangent les petits, chacun tenant le rôle qui lui est imparti par la vie, ce cycle peut néanmoins être perturbé par l'homme, ce que ces nouvelles nous montrent tristement.
La majorité de ces animaux familiers de nos campagnes (pas sûr qu'il en soit encore ainsi partout) vont croiser la route du braconnier ou de la pure connerie des hommes. Prises au piège, tuées à coup de chevrotines, sans trop comprendre ce qui leur arrive, ces bestioles sympathiques nous émeuvent. Elles nous touchent car l'écrivain, se glisse dans leur peau, nous fait vivre leur quotidien au fil des saisons, leur recherche de nourriture, leur insouciance voire leurs pensées et la rencontre fatidique autant que fatale avec leur prédateur suprême.
Néanmoins l'homme n'est pas toujours la cause fatale, Nyctalette la petite femelle subira la saillie du mâle, Rana échappera de peu à la couleuvre et Fuseline, s'amputera de la patte pour se tirer du piège, temporairement sauvée peut-être.
Les deux textes les plus terribles et les plus longs, Goupil victime d'une punition vicieuse et très imaginative du braconnier, trouvera à se venger avant de mourir, quant à Margot, sa mort doit tout à la connerie d'une bande de poivrots…
L'écriture de Louis Pergaud est particulièrement fouillée, comme souvent à cette époque, tarabiscotée dira le jeune lecteur d'aujourd'hui, avec un vocabulaire très riche. Sa grande connaissance de la faune et de ses moeurs fait de ces nouvelles un guide animalier romancé. Un bouquin sans message, ni évident ni subliminal, juste la vie des bêtes dans nos campagnes d'autrefois mise en musique par un styliste de talent.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil qui caressait les faîtes, cherchant
comme un indiscret ami à s’insinuer dans le
mystère familial du haut taillis, décochait
d’espace en espace quelques rayons inquisiteurs
qui venaient s’aplatir ou ricocher sur la terre
après s’être insidieusement faufilés entre les
branches moins feuillues d’alentour, mais de
temps à autre aussi, comme si les grands vétérans
de la forêt, responsables de ses destinées, eussent
été soucieux de n’en rien laisser surprendre à un
intrus, le vaste essor touffu d’un rameau de
chêne, sentinelle avancée dans le ciel, s’étendait
en haut comme une main pudique pour cacher
cette espèce de nudité partielle à tout regard
indiscret.
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C'était un soir de printemps, un soir tiède de mars que rien ne distinguait des autres, un soir de pleine lune et de grand vent qui maintenait dans leur prison de gomme, sous la menace d'une gelée possible, les bourgeons hésitants.
Ce n'était pas pour Goupil un soir comme les autres.
Déjà l'heure grise qui tend ses crêpes d'ombre sur la campagne, surhaussant les cimes, approfondissant les vallons, avait fait sortir de leur demeure les bêtes des bois. Mais lui, insensible en apparence à la vie mystérieuse qui s'agitait dans cette ombre familière, terré dans le trou du rocher des Moraies où, serré de près par le chien du braconnier Lisée, il s'était venu réfugier le matin, ne se préparait point à s'y mêler comme il le faisait chaque soir...
(extrait du chapitre I de l'édition parue au "Mercure de France")
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C'était un de ces premiers jours où la forêt, comme une femme qui a longtemps résisté,se laisse enfin aller toute aux caresses de l'amant,où elle vit de toutes ses fibres,où elle chante de toutes ses sèves,où les grands baisers du soleil l'ont investie comme un amour victorieux et conquise et pénétrée toute, et où elle ne tend plus aux vivants sous les ombrages capiteux, l'asile traitre de son insidieuse fraicheur.
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L'homme là derrière peut armer son fusil et se préparer à tirer: les plombs ne seront pas pour lui. Car Goupil est sûr que derrière cette croisée silencieuse un homme veille, un de ses ennemis, un assassin de sa race; il a éteint la lampe pour faire croire au sommeil, mais les soupiraux de son poêle, qu'il a négligé de fermer, viennent de déceler sa présence, et Goupil, qui a déjà entendu des coups de feu dans la nuit, sait maintenant pourquoi il veille. Qui sait combien d'autres, moins méfiants, ont payé de leur vie l'imprudence de s'exposer à si belle portée au coup de feu de l'assassin! Et Goupil a reconstitué les drames: l'homme tranquillement assis dans sa maison mystérieuse, spéculant sur la misère des bêtes, offrant à leur faim de quoi s'apaiser, et, le moment venu, protégé par l’ombre complice, fusillant ses victimes par le carreau entr'ouvert.
C'est là qu'ont péri ses frères des bois, qui, moins résistants que lui, se sont aventurés vers le village et qu'il n'a jamais revus.
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Elle faisait partie des privilégiés de la forêt chez qui les instincts altruistes sont le moins développés, pour l’unique raison que les besoins, ces grands
maîtres des sentiments et des mobiles, étaient pour elle moins impérieux et les dangers moins pressants.
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La guerre des boutons - Louis Pergaud - 01
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