AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur De Goupil à Margot (12)

Le soleil qui caressait les faîtes, cherchant
comme un indiscret ami à s’insinuer dans le
mystère familial du haut taillis, décochait
d’espace en espace quelques rayons inquisiteurs
qui venaient s’aplatir ou ricocher sur la terre
après s’être insidieusement faufilés entre les
branches moins feuillues d’alentour, mais de
temps à autre aussi, comme si les grands vétérans
de la forêt, responsables de ses destinées, eussent
été soucieux de n’en rien laisser surprendre à un
intrus, le vaste essor touffu d’un rameau de
chêne, sentinelle avancée dans le ciel, s’étendait
en haut comme une main pudique pour cacher
cette espèce de nudité partielle à tout regard
indiscret.
Commenter  J’apprécie          170
C'était un de ces premiers jours où la forêt, comme une femme qui a longtemps résisté,se laisse enfin aller toute aux caresses de l'amant,où elle vit de toutes ses fibres,où elle chante de toutes ses sèves,où les grands baisers du soleil l'ont investie comme un amour victorieux et conquise et pénétrée toute, et où elle ne tend plus aux vivants sous les ombrages capiteux, l'asile traitre de son insidieuse fraicheur.
Commenter  J’apprécie          100
Elle faisait partie des privilégiés de la forêt chez qui les instincts altruistes sont le moins développés, pour l’unique raison que les besoins, ces grands
maîtres des sentiments et des mobiles, étaient pour elle moins impérieux et les dangers moins pressants.
Commenter  J’apprécie          80
C'était un soir de printemps, un soir tiède de mars que rien ne distinguait des autres, un soir de pleine lune et de grand vent qui maintenait dans leur prison de gomme, sous la menace d'une gelée possible, les bourgeons hésitants.
Ce n'était pas pour Goupil un soir comme les autres.
Déjà l'heure grise qui tend ses crêpes d'ombre sur la campagne, surhaussant les cimes, approfondissant les vallons, avait fait sortir de leur demeure les bêtes des bois. Mais lui, insensible en apparence à la vie mystérieuse qui s'agitait dans cette ombre familière, terré dans le trou du rocher des Moraies où, serré de près par le chien du braconnier Lisée, il s'était venu réfugier le matin, ne se préparait point à s'y mêler comme il le faisait chaque soir...
(extrait du chapitre I de l'édition parue au "Mercure de France")
Commenter  J’apprécie          70
Roussard était le plus fort et le plus grand des lièvres de Valrimont, mais il n’avait jamais abusé envers un rival de sa taille avantageuse, aussi, avec la sérénité des bons et la tranquille assurance des forts, regardait-il ces petits jeannots qu’il aurait facilement battus à la lutte ou à la course.
Commenter  J’apprécie          60
D'un seul coup,dans un effort convulsif et désespéré, courbant les pattes du busard elle avait atteint le corps et tels des couteaux inarrachables,lui avait planté violemment dans les flancs les lames froides de ses dents.
Commenter  J’apprécie          50
Le sentiment de la réalité rentra dans son cerveau comme un coup de dent dans le ventre d'un lièvre, et résigné,il s'affermit sur les jarrets dans la position la plus commode pour rêver,pour jeuner et pour attendre. Et là, devant lui,hantise affolante,ironique défi à sa patience,le piège se dressait.
Commenter  J’apprécie          40
Mais il la suit, rivé aux pas de la fuyarde dont l'odeur sexuelle excite son énergie et cingle son désir.
Commenter  J’apprécie          30
L'homme là derrière peut armer son fusil et se préparer à tirer: les plombs ne seront pas pour lui. Car Goupil est sûr que derrière cette croisée silencieuse un homme veille, un de ses ennemis, un assassin de sa race; il a éteint la lampe pour faire croire au sommeil, mais les soupiraux de son poêle, qu'il a négligé de fermer, viennent de déceler sa présence, et Goupil, qui a déjà entendu des coups de feu dans la nuit, sait maintenant pourquoi il veille. Qui sait combien d'autres, moins méfiants, ont payé de leur vie l'imprudence de s'exposer à si belle portée au coup de feu de l'assassin! Et Goupil a reconstitué les drames: l'homme tranquillement assis dans sa maison mystérieuse, spéculant sur la misère des bêtes, offrant à leur faim de quoi s'apaiser, et, le moment venu, protégé par l’ombre complice, fusillant ses victimes par le carreau entr'ouvert.
C'est là qu'ont péri ses frères des bois, qui, moins résistants que lui, se sont aventurés vers le village et qu'il n'a jamais revus.
Commenter  J’apprécie          20
Il faut fuir, fuir! Brusquement, il va secouer ce charme, tenter le geste, esquisser l'élan. Trop tard! Un immense éclair rouge jaillit de l’œil vide, un saisissement plus grand et plus fou perce le petit crâne bossué et cingle sous le poitrail blanc le cœur chaud de la pauvre petite bête qui sauta et dégringola sur le sol, encore aux dents la grosse noisette jaune déchaulée, qu'elle serrait plus fort entre ses petites mâchoires raidies par l'étonnement suprême de la mort.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (206) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La guerre des boutons

    Qui fut le premier prisonnier fait par Longeverne ?

    Touegueule
    Migue la lune
    L'Aztec
    Gambette

    11 questions
    230 lecteurs ont répondu
    Thème : La Guerre des boutons de Louis PergaudCréer un quiz sur ce livre

    {* *}