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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ces histoires animales révèlent une noirceur et un pessimisme profond.
Si les animaux sauvages peuvent s'y révéler cruels entre-eux, que dire du sadisme gratuit de l'homme et en particulier du chasseur!?
Les atrocités des traitement infligés à Goupil et Margot, au mépris de la moindre once d'humanité, sont la prolongation et l'annonce des tourments passés et futur que la folie et la perversité humaine s'octroie dans ses conflits armés ou non, larvés ou quotidiens dans une désespérante continuité.
Il est permis de s'interroger sur ce qu'aurait donné la prose sublime de Louis Pergaud, si celui-ci avait survécu à la première guerre mondiale...
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Un chef d'oeuvre qui restera longtemps dans les mémoires et pour lequel Louis Pergaud le célèbre inventeur de "La guerre des boutons" a obtenu le prix Goncourt. Véritable hymne à la nature où les animaux sont humains et les hommes inhumains. Une suite de récits cruels où l'on passe d'un Goupil condamné à mourir de faim par le garde chasse qui lui a accroché des grelots autour du cou à Margot la pie saoulée à la gnole et immolée au feu des lampes par des ivrognes qui la traitent de charogne, avec un détour par l'écureuil Guerriot encore tout étonné par l'oeil vide du bout du fusil et Fuseline la fouine, et Roussard le lièvre et ... un monde émouvant pour vibrer sur le chemin des émotions tout en respirant l'humus tiède du sous bois et en nous laissant emporter dans ces contrées où le vent souffle plus fort que la raison.
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Aouutch. Mon pauvre coeur, brisé par Louis Pergaud, bien que l'écrivain soit mort depuis plus d'un siècle! Oh, oui, c'est de toute beauté, une plume qui dit comme personne la feuille, la terre, la boule de poil nichée dans son terrier...mais que l'homme, la nature, le destin, sont cruels aux animaux ainsi évoqués. Que ce soit le renard, la taupe, la fouine, le lièvre, la pie, l'écureuil...Destins tragiques car la vie est courte et finie mal, ainsi sont les lois de la nature. Et quand ce n'est pas la nature, c'est la bêtise humaine, le collet, le fusil, ou simplement le goût de s'amuser aux dépends de plus faible que soi, ce fort vilain défaut dont souffre l'homme.
Pergaud est un grand, très grand écrivain, peu ont su écrire sur la nature animale comme lui, mais soyez prévenus: votre coeur va saigner.
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Merci pour la promenade, Monsieur Pergaud. Sorte de Roman de Renart sans dialogue, j'ai beaucoup aimé ce livre, même si la plupart des histoires ne se terminent pas bien pour les animaux. Encore une occurrence à retirer de ma liste des Goncourt. J'ai pris mon temps pour ne pas le lire trop vite.
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Je croyais relire ces huit nouvelles, et en fait, si je les connaissais, je pense que je n'en avais lu que de longs extraits, en particulier de la captivité de Margot. Ces huit histoires d'animaux sont d'une profonde noirceur. Mais je n'y vois aucun pessimisme, c'est pour moi un hymne à la nature, parfois cruelle, car toutes ces histoires sont cruelles, encadrées par les deux plus terribles, celles où c'est la cruauté gratuite de l'homme qui est en cause : La tragique aventure de Goupil où le renard est condamné à mourir de faim par le garde-chasse, qui, l'ayant capturé, lui accroche un grelot autour du cou, et La captivité de Margot où des ivrognes finissent par saouler la pie avec du marc. Ce genre de cruauté gratuite n'est certes plus admise à l'heure actuelle, mais l'ensemble des récits nous rappelle que la nature est déjà bien assez dure sans que l'homme en rajoute, et cet oeuvre nous rappelle que bien peu d'animaux, à part nos chiens et nos chats, plus quelques chevaux, meurent de leur belle mort, de maladie ou de vieillesse.
Louis Pergaud décrit avec un grand souci de la précision les attitudes et les comportements des animaux, il les compare assez souvent aux hommes, mais il ne s'agit pas là d'anthropomorphisme, ce sont juste des images et quelques hypothèses. C'est un grand écrivain naturaliste, doué d'un sens aigu de l'observation des moeurs des animaux de la forêt. L'écriture est fine, précise, belle, d'un très riche vocabulaire. J'ai trouvé beaucoup de mots que je ne suis pas sûre que tous les français connaissent. Je les connais parce que je suis jurassienne d'adoption : tuhé, foyard, lauzes, murger, … Et puis d'autres, que j'ai compris par le contexte, mais qui se rencontrent rarement : les andains, se musser, hiémal, dépouilles opimes, captieux, … Au début j'ai même été gêné par des emplois peu usuels de constructions de mots : insoucieuse de, désaltérer sa soif, mais en fait je m'y suis très vite habituée. Par cette richesse de vocabulaire, ce souci de la précision, Pergaud nous apporte de grandes bouffées d'une nature dans laquelle on se sent en harmonie, à l'égal des animaux dans les moments où ils sont heureux.
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Abominable réalité / cruauté humaine.
Bouleversant.
Un grand auteur.
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Remarquable. La richesse du vocabulaire et l'élégance du style subliment l'affection de l'auteur pour la nature, la vie champêtre, le milieu rural dont il est issu. Dans la “captivité de Margot”, il fait particulièrement ressentir jusqu'où l'inconséquence et la cruauté de l'homme peuvent mener.
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Suite à mon mot sur Jean-Claude Carrière, un pays si proche pour la vie qu'il a menée, la fidélité à sa maison familiale bien que monté à la capitale, un auteur encore au plus haut dans l'émotion qu'il suscite vient m'interpeller. Lui aussi a gagné Paris afin d'échapper à une mentalité villageoise sans pitié pour ceux qui sortent du moule. Paris lui a permis aussi de percer en tant qu'écrivain. Il n'empêche, l'amour du pays, de la campagne, des forêts de son plateau du Doubs, traversent ses écrits. J'aime tant Louis Pergaud, à en pleurer quand on réalise tout ce que la guerre de 14-18 a détruit, à en rire en lisant le sermon du curé de Melotte sur les filles prenant les assauts des garçons comme anodins, naturels, sans en mesurer les conséquences, à en sourire à la lecture de " La Guerre des Boutons ". Que de choses en partage entre un Comtois et mon monde méditerranéen... Les enfants, les garçons grandissent de la même manière que ce soit dans la forêt ou au bord de la mer, les curés laissent parfois des sermons mémorables, je pense à celui de Sorgeat, préoccupé aussi de la vertu des filles du village, à celui de Cucugnan plus généraliste sur les péchés de l'humanité. Grâce à Pergaud je sais que je n'ai rien à voir avec les papillons qui se brûlent les ailes à la lumière trop crue de la capitale. Paris n'est pas pour moi, sa vanité de capitale mondiale me rend agressif car elle ne fait que phagocyter ce que la province a de meilleur. Et puis, paris s'amusait tandis que, comme l'a si bien traduit Jean Guéhenno " ...la pauvreté conduit bien mieux à la tranchée et à une mort héroïque qu'un seul des millions de Rothschild... " je comprends que notre espèce s'en foute, elle qui a tendance à vite effacer le passé, par contre à l'âge que j'ai, ça me dégoûte ; les regrets, la compassion, la colère aussi demeurent... le 8 avril 1915, du côté d'Étain, en Lorraine, rien ne resta du corps atomisé de notre cher instituteur...
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Pergaud connait parfaitement la Nature, les animaux, les saisons, la "vie des bêtes" et comment tout cela interagit. Il sait mieux que quiconque faire partager l'émotion de Goupil ou la finesse de Margot, deux de ses héros à poils et plumes. Très différente de la guerre des boutons, cette succession de contes réalistes font de lui un auteur animalier majeur, pas assez connu ni reconnu à mon avis. A probablement servi de source d'inspiration pour des documentaires cinématographiques récents sur la vie des animaux sauvages dans nos villages.
Mérite que vous fassiez l'effort de le découvrir sous cet angle.
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