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3,84

sur 1766 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre qui fête ses 100 ans et qui n'a rien perdu de sa fraîcheur. Voici un petit bijou de la littérature, devenue classique, tant le texte est drôle et vivant. Nous replongeons délicieusement avec l'auteur dans le passé et revivons l'existence de nos ancêtres campagnards, voyant ce que pouvait être leur vie en classe et dans leurs familles. Ces galopins rivaux des villages de Longeverne et de Velrans nous entraînent dans leurs combats où ne sont pas épargnés les mauvais coups et les gros mots! Nous les suivons à la trace dans leurs mauvaises farces et il faut bien admettre qu'ils ne manquent pas de motivation et d'imagination. Ce livre est un régal, une belle récréation. Il m'a valu de belles séance de rire. Mon regret, ne pas l'avoir découvert plus tôt. Je repense aussi à l'auteur Louis Pergaud, qui avait obtenu un prix Goncourt pour une autre oeuvre, et songe que lorsqu'il est tombé au champ d'honneur en 1915, la France a perdu un des ses grands écrivains. Que de merveilles aurait-il pu nous offrir s'il avait fait carrière. Un excellent roman, classé jeunesse parfois, mais qu'il est bon de lire à tous les âges de la vie. Un grand et beau roman.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Merci à Babelio et aux éditions Thélème pour ce livre audio reçu dans le cadre de la Masse critique.
C'est le premier roman que je découvre en version audio. Le lecteur, Pierre-François Garel, relève le défi haut-la-main !
J'avais lu ce livre il y a presque 40 ans. Ce fut un réel bonheur de le retrouver et de re-découvrir les facéties des gamins et leur inventivité.
En version audio, je ne le conseille pas pour les générations actuelles, sauf si elles ont un énorme bagage au niveau du vocabulaire.
Pour ma part, j'ai eu parfois un peu de mal à retenir qui avait fait quoi parce que j'ai plus une mémoire visuelle. Mais j'ai pu faire des tâches ménagères dans la bonne humeur.
Bref, c'est un audio que je recommande vraiment !
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Souvenirs d'enfance, souvenirs d'en France.

De « La guerre des boutons » on connait surtout le jubilatoire long-métrage en noir et banc que tourna Yves Robert en 1961. Un grand classique comique en 25 images/s, à chaque rediffusion le même plaisir renait. Les trognes hilares de jeunes et joyeux garnements, les mots doux qu'ils s'échangent à l'épreuve d'une rivalité entre deux villages, certaines répliques cultes reviennent en tête avant de renaitre à l'écran, tout reste en mémoire. Lebrac, Grandgibus, Petitgibus, La Crique, Camus, Tintin, Marie … etc. Des noms, prénoms et sobriquets qui perdurent dans les souvenirs de qui a vu et revu le film pour le faire connaitre à son tour à ses enfants et petits-enfants. Des bribes de dialogues subsistent dans la culture collective au-delà des décennies écoulées. On y trouve comme un passage de témoin d'une génération à l'autre, la transmission de certaines valeurs (l'amitié, par exemple), ce que nous redoutons tous : le temps qui passe et ne revient pas, comme une pierre plate à la surface de l'eau en rebonds successifs finit toujours par couler.

Le film est l'écho assez fidèle d'un roman éponyme de Louis Pergaud paru en 1912. Les pages tournées sont le support d'un regard adulte, amusé et nostalgique porté sur l'enfance. Plus d'un siècle plus tard c'est aussi une plongée à rebrousse-temps dans le quotidien campagnard d'un village franc-comtois. Pergaud témoigne de la cohabitation de deux mondes, celui des adultes face à celui des enfants, les premiers à l'épreuve de la vie et un tantinet oublieux de ce qu'ils furent, les seconds transformant ce qui les entoure en un terrain de jeu immense et éternel, conscients que dans un proche futur jeunesse s'en ira, que plus rien ne sera comme avant, et que vite vite il faut en profiter.

"Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux"

le lecteur baigne dans une prose un temps académique, aisée d'abord, comme coulant de source, poétique, immersive, rieuse et amusée quand il s'agit de décrire les choses et les êtres. Puis, au coeur de dialogues vigoureux émergent des ilots savoureux où règnent le patois franc-comtois et les néologismes enfantins qui jonglent avec les mots compliqués et les restituent d'une manière inattendue.

« La guerre des boutons » a le goût de ces bonbons acidulés qui électrocutaient nos glandes salivaires d'antan, celui du « Mistral gagnant » de Renaud qui chatouille de nostalgie nos jeunes jours enfuis. C'est un bout de réglisse qui, dans la bouche, roule en boule et somme, quelques fois en vain, les papilles gustatives de se souvenir du goût d'un autre temps. Alors, bien sûr, 1912 nous est inaccessible mais qu'importe, les marmots y furent les mêmes et leurs bêtises, quelque part, aussi les nôtres. « La guerre des boutons » est un roman éternel ; de ceux qui perdurent, intouchables, d'une génération à l'autre ; il séduit tous ceux qui passent entre ses pages, ravive cette petite lumière de l'enfance qui croit que tout est possible en suffisant d'y rêver. le temps d'un parenthèse de 386 pages j'ai retrouvé une âme que j'avais cru perdue dans le pays si triste des illusions perdues.

Je suis venu à Longeverne et Velrans, à ce Pergaud qui traînait en PAL, à ces garnements impossibles et rêveurs, quand j'ai appris, récemment, que l'auteur était mort en 1915 dans les tranchées de la Grande Guerre à 33 ans. Lui qui c'était voulu le témoin rigolard d'une guéguerre imaginaire (à moins d'une part autobiographique, le sous-titre précisant « le roman de ma douzième année » ?), d'une rivalité inutile*, perdit la vie au cours d'un autre conflit, bien réel et tout aussi injustifié.

* : le roman explique l'origine du conflit entre les deux villages, ce qu'omet le long-métrage. C'est la faute de la Murie. Ce pourrait être le sujet d'un autre film. Chiche. Je suis preneur. Ô combien. En attendant, le curieux tournera les pages du roman. En voici un avant-goût:

« C'était au temps où qu'on parlait de la Murie. La Murie, voilà, on ne sait plus bien ce que c'est ; peut-être une sale maladie, quelque chose comme un fantôme qui sortait tout vivant du ventre des bêtes crevées qu'on laissait pourrir dans les coins et qui voyageait, qui se baladait dans les champs, dans les bois, dans les rues des villages, la nuit. On ne la voyait pas : on la sentait… »
Lien : https://laconvergenceparalle..
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Ecrit en 1912, La Guerre des boutons ne peut que nous toucher ! Louis Pergaud, mort aux combats en 1915, laisse ses souvenirs romancés comme testament de son époque, mais également de ce qu'il aurait pu écrire si cette première guerre mondiale n'avait pas eu lieu.
Ce poète nous transporte à une époque où le parler n'est pas le même. Retraçant une époque et un milieu, cette lecture a été difficile pour moi ! Néanmoins, elle m'a arrachée quelques rires, me jetant dans le monde des enfants et de leur conception du monde ! Leur regard sur les adultes est très enseignant et ne peut que résonner avec l'enfant qui sommeille en nous :

"- Dire que, quand nous serons grands, nous serons peut-être aussi bêtes qu'eux !"

On dit bien que la vérité sort de la bouche des enfants !
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J'avais le bouquin sous le coude depuis plusieurs mois, acheté trois sous dans une brocante, en repoussant la lecture toujours à demain car La guerre des boutons est tellement connue que tout le monde s'imagine l'avoir déjà lue – ce qui n'est certainement pas la réalité, je suis prêt à le parier.
L'auteur Louis Pergaud né dans le Doubs (1882-1915) est instituteur comme son père avant de devenir romancier et exceller dans le domaine animalier. Il périra durant la Grande Guerre, sans que son corps soit jamais retrouvé.
Son roman le plus célèbre, La guerre des boutons dont le sous-titre est Roman de ma douzième année date de 1912. Les gamins de deux petits villages voisins, Longeverne et Velrans, regroupés en bandes, s'affrontent depuis plusieurs générations suite à un différent cadastral quasi oublié depuis mais qui perdure dans les esprits. A la sortie de l'école, les gosses filent dans la campagne et s'affrontent verbalement, à coups de cailloux tirés de leurs lance-pierres, d'épées en bois ou de coups de poings si le combat rapproché s'impose. Petit à petit cette guerre va s'intensifier, les leaders organisent leurs troupes comme à l'armée chacun petits et grands ayant son rôle bien déterminé et le but des combats devient plus dur, désormais quand on fait un prisonnier on lui coupe les boutons de ses vêtements, on récupère ses lacets ou passants de ceinture et on le malmène férocement avant de le renvoyer vers ses copains qui jurent de le venger. Quand le gamin aux vêtements dévastés rentre chez lui, nous sommes dans le monde de la paysannerie pauvre qui se tue à la tâche, les parents n'ont pas de punition assez dure pour châtier le malheureux déjà déshonoré.
Louis Pergaud réussit là un roman magistral qui nous plonge dans la France rurale de la fin du XIXème siècle, la salle de classe et le maître, les élèves grands et petits, les conciliabules près des cabinets dans la cour, les leçons pas apprises avec le copain qui souffle, le tableau noir et les retenues, la vie aux champs et à la ferme. Mais c'est aussi l'occasion de dresser une esquisse de la III République, le conflit entre l'Eglise et la République, chaque village s'identifiant à l'un et l'autre camp « car on était calotin à Velrans et rouge à Longeverne », d'évoquer par allusions l'esprit de revanche après la Guerre de 1870. Ces grandes lignes sociopolitiques en toile de fond sont complétées par de savoureux détails sur la vie de ces pauvres petites bourgades à l'époque, et pour ajouter à la crédibilité de ces tranches de vie, les dialogues sont émaillés de termes issus du patois de Franche-Comté ou des fautes grammaticales des garnements bien souvent cancres car « on conçoit qu'il eût été impossible, pour un tel sujet, de s'en tenir au seul vocabulaire de Racine » écrit Pergaud dans sa préface.
Dire que je me suis régalé à cette lecture serait encore loin de la vérité, un très grand roman qui dépasse le pauvre résumé que je viens d'en faire. Ce n'est pas un livre d'histoires d'enfants pour des gamins - « ce livre qui, malgré son titre, ne s'adresse ni aux petits enfants, ni aux jeunes pucelles » - ici les enfants ne sont pas considérés comme des mioches par l'auteur, il les décrit comme il les connaît et en tant qu'instituteur on peut lui faire crédit. Je n'avais encore jamais lu ce livre, ma seule approche en était la version cinématographique de Yves Robert (1961) avec Jacques Dufilho, Jean Richard et Michel Galabru dont je n'ai d'ailleurs qu'un très lointain souvenir car je n'ai du le voir qu'une seul fois, et les noms des garnements Tigibus et Grandgibus. Il était temps de combler cette lacune.
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J'ai passé un très bon moment de lecture tant ce livre est léger ,humoristique et joyeux.Si l'occasion se présente, j'irais volontiers voir les différentes interprétations cinématographiques de cette "guerre des boutons" écrite il y'a plus de cent ans!!
Quelque soit votre âge ,découvrez-le ou relisez-le, c'est que du bonheur!
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Un classique qui ne prend aucune ride malgré une écriture vieillotte mais des passages franchement drôles. le lecteur se retrouve plongé à la veille de la première guerre mondiale, dans les rivalités entre deux villages. Les enfants de ces villages s'y sont identifiés et reproduisent les conflits des adultes sans filtre et sans piété, détroussant le perdant de ses boutons un bien précieux à cette époque qui recevra une double punition en plus du déshonneur la colère et le châtiment des parents.
Chaque personnage est doté d'une personnalité bien marquée qui les rend attachants et authentiques.
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Piqué dans la bibliothèque parentale avec gloussements car on y voit un cul nu.en couverture, et lu vers 10 ans puis relu rerelu rererelu
Lebrac , Camus, les Gibus, Tintin contre l'Astec des Gués et ses sbires
le festin dans la carrière.
les batailles homériques
la victoire en chantant nous ouvre la barrière
l'honneur et le sérieux de ces petits soldats à poil
le lynchage en règle du traître
Lebrac ce héros magnifique de 12 ans

des années tard, à la quinzième relecture au moins, je m'etais dit que beaucoup d'entre eux, comme leur " père" Louis Pergaud, sont morts dans les tranchées ou même, connement, parce qu'au lieu de se battre tout nus, ils portaient des pantalons rouges à l'automne 14.

alors oui la langue, le contexte, le machisme viriliste exacerbé, tout ceci a mal vieilli et sent son siècle bien sonné, mais, moi, à 10 ans, je suis tombée raide amoureuse de toi, Lebrac, alors c'est quand tu veux pour aller dérouiller ces salauds de Velrans
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Je suppose que tout le monde connaît le film d'Yves Robert, mais peu ne savent peut-être pas qu'il existe une version antécédente datant de 1936 de Jacques Deroy, la guerre des gosses, la première adaptation du roman La Guerre des Bouton écrite par Louis Pergaud, ancien instituteur s'inspirant de son village natal en Franche-comté.
Aucune adaptation cinématographique, même celle d'Yves Robert (considérée comme la meilleure, pour certains) est fidèle au roman de Louis Pergaut.
Le personnage principal est Lebrac, puis Camus, La crique et Tintin, dont Lebrac est amoureux de sa soeur. le reste de la bande, de Longvern ou habite notre héros Lebrac sont 45 gosses dont on retrouve les frères Gibus (très secondaire, par rapport au film De Robert), Bacalé, le traître, mais aussi le personnage, après les quatre premiers le plus intéressant. Dans le roman le villageois de Longvern est ennemi de celui de Velran depuis plus de 300 ans. Les pères de leurs rejetons ont la mémoire courte, et il étaient pires, car curé contre curé se battait pour une de maladie que les villageois baptisait "Lamourie".
Louis Pergaud ne s'intéresse comme dans les films aux problèmes de la bande rivale dont le chef est Aztec, on ne connaît pas grand-chose, sauf que celle-ci est l'ennemi de Longvern, depuis des années…
Pergaud s'intéresse bien plus au typique des villageois Longverniens, sur chacun des gamins, notamment Lebrac, le héros du roman, le chef de la bande, mais aussi la solidarité qu'il entretient avec son lieutenant (Camus), son trésorier (Tintin) dont sa soeur Marie est amoureuse du chef de la bande et La Crique (le bien penseur). On connaît très peu de choses sur le reste de la bande, on ne connaît rien des frères Gibus dont Yves Robert va leur donner plus d'importance que celui du roman. La fin du film De Robert est différente de celle du roman dont on l'a l'impression que celle du livre n'est pas terminée. Pourtant le roman de Pergaud avec son riche argot quoique assez vulgaire (Robert en donne sa version plus légère), se finit avec le reste de la bande sans le traître Bacailé, dans leur nouveau refuge discutant entre eux de leur avenir.
Le livre de Louis Pergaud fut adapté au cinéma cinq fois, mais le livre est un pur joyau.
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« La butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin.
Aujourd'hui y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boira d'ce vin là, boira l'sang des copains. »-------- Montéhus


Ce roman, bien connu de tous grâce à l'adaptation cinématographique d'Yves Robert, a été publié en 1912.


L'histoire se situe entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle. On suit la bande d'enfants du village de Longevernes, dirigée par le chef Lebrac qui lutte contre celle de l'Aztec des Gués qui représente celle du village voisin Velrans. Ils luttent sans merci dans une guerre acharnée, le but étant d'humilier l'adversaire en lui ôtant tous les boutons de ses vêtements. Les Longevernes décident d'abord de combattre nus puis de se constituer un trésor de guerre de boutons, de fils à coudre, etc. Ensuite ils se construisent une cabane, un repère en fin de compte pour leurs armes (des épées en bois) et leur butin.
On assiste de même à des scènes assez drôles où certains des Langevernes font les 400 coups, faisant penser à un mélange entre Antoine Doinel et Bart Simpson. Leurs exactions à l'encontre de leurs ennemis désespèrent les adultes du village dont leurs parents qui n'hésitent pas, pour les punir, à leur envoyer de sévères roustes.


Ce livre nous montre bien ce qu'était l'instruction publique en ce temps-là. En effet, l'idée d'origine de Jules Ferry était de rendre l'école obligatoire et gratuite afin d'inculquer à tous les jeunes français un savoir mais aussi d'en faire des patriotes et donc de futurs soldats prêts à mourir pour leur pays. C'est saisissant de voir à quel point ces jeunes enfants sont finalement conditionnés dans ces idées de la troisième république. N'oublions pas d'ailleurs que ces enfants seront ceux qui partiront faire la guerre en 1914, tout comme Louis Pergaud qui mourra en 1915 durant une attaque dans la Meuse.
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