Le langage est probablement ce qui nous sépare le plus dans la société. Les gens ne parlent pas la même langue, il est temps de les réunir autour du goût de la parole, du goût des mots sous toutes ses formes.
Je le regrette, mais peu nombreux sont les orateurs en herbe qui se lancent dans l'improvisation.
Porter son regard sur le public, c'est lui rendre hommage, lui signifier que c'est pour lui qu'on parle.
La parole, si elle est utilisée à bon escient, est une arme exceptionnelle, une force redoutable qu'il ne faut jamais sous estimer.
La formule "Des goûts et des couleurs, on ne discute pas" est un aveu d'échec terrible. Pourquoi donc ne débattre que des choses sur lesquelles on pourrait tomber d'accord ? Je crois au contraire qu'il faut débattre de tout, que rien ne mérite d'être soustrait au débat. C'est en passant l'épreuve de l'affrontement qu'une théorie révèlera sa force ou sa faiblesse. Et puis le débat d'idées est aussi une façon d'éviter les rapports de force physiques. Souvent, la violence naît de l'incapacité à confronter les points de vue. L'écoute plutôt que les coups. Débattre, plutôt que de se battre (p. 121)
Parler, c'est d'abord être vu. (...) la force de conviction d'un discours passe à 60 % par le langage du corps, à 30 % par les inflexions de la voix (ce que l'on appelle la prosodie) et à 10 % seulement par les mots eux-mêmes. En somme, un orateur est d'abord vu, ensuite entendu, et enfin seulement compris.
La formule « Des goûts et des couleurs, on ne discute pas » est un aveu d'échec terrible. Pourquoi donc ne débattre que des choses sur lesquelles on pourrait tomber d'accord ?
Je crois au contraire qu'il faut débattre de tout, que rien ne mérite d'être soustrait au débat. C'est en passant l'épreuve de l'affrontement qu'une théorie révélera sa force ou sa faiblesse.
Et puis le débat d'idées est aussi une façon d'éviter les rapports de force physiques. Souvent, la violence naît de l'incapacité à confronter les points de vue.
L'écoute, plutôt que les coups.
Débattre, plutôt que se battre.
Ecrire, c'est envoyer une bouteille à la mer. L'écrivain ne sait qui le lira, ni quand il sera lu. Il a d'une certaine façon vocation à l'éternité... A l'inverse, parler c'est dédier sa parole à ceux qui nous écoutent ici et maintenant, dans l'instant du discours. Je parle pour quelqu'un et je dirais autre chose si je m'adressais à quelqu'un d'autre.
Montaigne soulignait déjà que l'auditoire est pour moitié dans le discours.
On écrit pas pour dire comme on écrit pour être lu.
L'affadissement du langage va de pair avec l'appauvrissement des idées. J'en suis convaincu : lutter contre le premier, c'est combattre le second.
La fréquentation assidue des dictionnaires constitue la condition essentielle d'une parole efficace et juste.