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EAN : 9782357071407
218 pages
LA FOSSE AUX OURS EDITIONS (21/03/2019)
3.79/5   19 notes
Résumé :
MARKO KURISMAA, ancien champion de ski de fond, est le meilleur flic de la brigade criminelle de Tallinn en Estonie. Seules ombres au tableau (d'avancement?), il souffre de narcolepsie et il était le fils d'un opposant au régime soviétique de l’époque.
Et c'est pourtant a lui que l'on confie l’enquête sur la mort suspecte d'Igor Semenov, homme d'affaires russe, retrouve inanimé en gare de Tallinn, dans un train en provenance de Saint-Petersbourg.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Mauvaise surprise à l'arrivée du train express qui relie Saint-Pétersbourg à Tallinn : un passager de première classe est mort durant le trajet. En surpoids et porté sur la bouteille, l'homme aurait succombé à un arrêt cardiaque…Mais comme il est russe, une enquête de routine s'impose, pour ne pas froisser le voisin, ancien maître du pays. Chargé de l'enquête, Marko Kurismaa découvre très vite que l'homme d'affaires russe a été assassiné, plus précisément, empoisonné à la cigüe. le voilà donc, dans les rues enneigées de la capitale estonienne, à la recherche de celui, ou celle, qui a ‘'socratisé'' le peu scrupuleux Igor Semenov. Les pistes sont nombreuses. le Russe trempait dans des affaires louches et était sans doute lié à la mafia. Ou alors sa trop jeune épouse en a-t-elle eu assez d'attendre que la nature la débarrasse d'un riche mari dont elle est la seule héritière ?


‘'- Un Russe.
- Tu aurais pu le dire tout de suite. Un Russe mort, c'est toujours une bonne nouvelle.
- Ne plaisante pas. Un Russe mort, c'est un bordel diplomatique pas possible. Surtout en ce moment.''
On peut dire que la mort d'Igor Semenov n'émeut pas particulièrement Marko Kurismaa dont c'est ici la première enquête, écrite par un auteur italien qui s'est choisi un pseudonyme à consonnance germanique et situe son polar à Tallinn, en Estonie. Il faut dire que le policier dont nous faisons la connaissance n'aime ni les Russes, ni la Russie, ayant souffert dans sa jeunesse de la dictature soviétique. Fils d'un dissident, il a vu son père se faire arrêter et souffre depuis de narcolepsie le jour et d'insomnie la nuit. Des problèmes qu'il s'est bien gardé de révéler à sa hiérarchie et, de toute façon, cela ne l'empêche pas d'être un bon flic qui aime creuser sous les évidences.
Le train pour Tallinn est une vraie bonne surprise. Un polar qui dépayse puisque la capitale estonienne n'est pas si souvent exploitée en littérature. C'est donc un plaisir de la découvrir sous son manteau neigeux, belle, silencieuse, désertée par les touristes. Mais qu'on ne se fie pas aux charmes de sa vieille ville ! L'Estonie est certes indépendante mais n'a pas encore réglé ses vieux conflits avec son voisin russe. Certaines blessures sont longues à cicatriser et les rancoeurs persistent entre russophones et pratiquants de la langue du pays. Et, là-bas comme ailleurs, la corruption règne, aidée par la précarité et les illusions perdues.
Une ville à explorer, un flic intéressant (sa narcolepsie n'est pas son seul secret, il vit aussi une histoire d'amour avec une collègue qui ne tient pas à ébruiter l'affaire) et une écriture alerte et agréable. Un coup de coeur inattendu.
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Un livre édité en 2016, traduit en français en 2019.
Un auteur italien qui se cache sous un pseudonyme estonien … « le train pour Tallinn » est le premier titre mettant en scène son inspecteur fétiche Marko Kurismaa … suivra « la neige sous la neige ».
Un livre qui nous parle de l'Estonie comme d'un pays qui s'est débarrassé de la main mise du « grand frère » soviétique sans pour autant que cette emprise est laissée beaucoup de traces dans les souvenirs de la population. Tant de mauvais souvenirs, tant de rancune et de rancoeur !
Une ballade dans Tallinn qui m'a rappelé mon propre séjour et où j'ai pu me ré projeter dans ces lieux qui m'avaient séduite et dont je garde aujourd'hui encore les souvenirs bien vivants.
Un train saint Petersbourg - Tallinn dans lequel on retrouve un cadavre … je n'ai pas trouvé d'information sur l'existence encore aujourd'hui de cette ligne !
L'intrigue nous instruit sur le passé de ce pays balte, sa situation géographique le positionnant comme intermédiaire favorisé (est ce vraiment un avantage par les temps qui courent) entre l'est et l'ouest … l'histoire du ferry Estonia (1) refait surface et la relecture de cette catastrophe est une libre interprétation des faits plus ou moins révélés … la vérité reste enfoui sous les eaux de la mer baltique !
Les personnages sont rendus réalistes avec d'un côté les méchants, les éternels oppresseurs mafieux plutôt russophiles et de l'autre les gentils, les victimes d'une oppression malheureusement toujours active.
Je vais de ce pas me mettre en quête de la suite des aventures de Marko … pourvu que la fosse aux ours, maison d'éditions, poursuive son travail d'édition.


(1)
Mis en service le 1er février 1993 entre Tallinn et Stockholm, l‘Estonia devient le premier car-ferry sous pavillon estonien à relier l'est à l'ouest depuis la chute de l'URSS, en faisant, de ce fait, un véritable symbole de l'indépendance de l'Estonie.
Très apprécié par la clientèle, en particulier les suédois, le navire transporte à lui seul 280 000 passagers au cours de l'année 1993 et 270 000 durant les trois premiers trimestres de 1994.
Le navire fait naufrage les 27 et 28 septembre 1994, entraînant la mort de 852 personnes à bord. Il n'y a que 138 rescapés. L'enquête officielle conclut à la responsabilité de la rupture des systèmes de fermeture de la porte-rampe menant à l'inondation du pont garage à l'origine du chavirement de l'Estonia.
Après la publication du rapport officiel, de nombreux éléments suspects viennent remettre en question les conclusions de l'enquête, à commencer par la réaction des autorités suédoises qui mettent en oeuvre diverses mesures visant à interdire l'exploration de l'épave, mais aussi de révélations troublantes ainsi que des disparitions inexpliquées de survivants.
D'autres éléments troublants sont par la suite révélés, notamment les déclarations d'un ancien douanier suédois affirmant que l‘Estonia transportait du matériel de guerre soviétique volé vers l'ouest y. du matériel militaire a en effet transité à plusieurs reprises à bord du navire, notamment le jour du naufrage, où deux camions militaires ont embarqué ; cependant, aucun élément officiel ne peut prouver qu'il s'agissait de contrebande.
Un autre détail, pour le moins suspect, est la disparition inexpliquée de plusieurs personnes ayant survécu au naufrage, dont le commandant Avo Piht qui voyageait à bord en civil et devait prendre la relève d'Andresson la traversée suivante. La raison officielle de cette disparition fera état d'une erreur lors du recensement des survivants et que Piht serait probablement décédé à bord. Cependant, plusieurs personnes maintiennent l'avoir vu vivant après le naufrage.
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C'est à l'occasion à l'occasion d'une opération Petits éditeurs organisé par ma médiathèque locale que j'ai découvert ce roman. Publié chez La fosse aux ours par Arno Saar (et pas Alessandro Perissinotto, n'en déplaise à la fiche du livre), auteur qui m'est totalement inconnu, ce roman est un polar, “La première enquête de Marko Kurismaa” titre la première de couverture, qui a le bon goût de la sobriété.. Je ne suis en règle générale pas particulièrement polar, et j'ignore franchement quelle obscure raison m'a poussée à choisir ce livre. Bien m'en a pris cependant, car j'ai passé un bon moment de lecture.
On suit donc Marko Kurismaa dans son enquête sur la mort suspecte d'Igor Semenov, gros homme d'affaires russe bien imbibé de vodka, retrouvé dans le GoRail 810 reliant Saint-Pétersbourg (Russie) à Tallinn (Estonie). Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est toute son atmosphère : dans des décors enneigés, on suit notre inspecteur dans une Estonie post URSS, revendiquant son indépendance et son appartenance à l'Europe, libérée du joug russe mais dont elle est encore si proche (sans compter tout le bazar diplomatique : un Russe retrouvé mort du côté estonien …)
Après, pour ce qui est de l'enquête en elle-même, pas de rebondissements spectaculaires, une fin un peu rapide même, mais qui a le mérite d'être crédible et de coller au contexte géopolitique. Les personnages ne sont qu'esquissés (mais le roman est court - 200 pages - et il faut faire avancer l'enquête). Marko Kurismaa est un très bon flic, un poil fâché avec la technologie mais à l'aise sur le terrain, bel homme mais a priori célibataire. En fait Marko est un petit cachottier : il cache à ses collègues sa liaison avec Kristina Lupp, une collègue, tout comme il cache sa narcolepsie (cet aspect de sa personnalité n'est pas particulièrement exploitée dans le roman, cela reste anecdotique). Les thèmes abordés sonnent juste : mafia russe, réseau pédopornographique (sans tomber dans le voyeurisme facile), police corrompue.
C'est tout à fait honnête au niveau de l'écriture (croyez-moi, j'ai déjà vu bien pire ! ). Bref, un bon petit polar qui m'a fait passer un agréable moment. Je souhaite une longue vie à Marko. Gageons que nous le retrouverons dans de nouvelles enquêtes et que ce personnage prendra l'épaisseur qu'il mérite.
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Simple dans son intrigue policière, un Russe corpulent, la soixantaine retrouvé mort en gare de Tallinn en provenance de Saint-Pétersbourg. Un arrière-plan de rivalité aiguë avec la Russie, de réminiscences soviétiques, d'ambiance hivernale qui se boit comme un bon shoot de vodka glacé. L'écriture est nerveuse, soutient le rythme. Une invitation à prendre la température balte, à sentir ses ondes contemporaines.
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L'auteur est italien, mais ça n'est en pas en Italie que ce polar va nous emmener, mais à Tallinn en Estonie. Cet opus inaugure une série que, pour ma part, je souhaite durable, à un excellent flic, ancien champion de ski de fond, mais souffrant de narcolepsie.

Plantons le décor. Un homme d'affaire russe est retrouvé mort alors que son train venant de St -Pétersbourg arrive en gare de Tallin.

Marko Kurismaa se voit confié l'enquête. Nous partons donc d'un mort dont on ne sait rien, dans une capitale que nous allons découvrir au fil des pages, en compagnie d'un flic qui ne va pas se livrer facilement, mais dont on devine assez vite les blessures.

Banal, me direz-vous !

Oui, sauf que l'auteur va non seulement nous embarquer dans une ville où, personnellement, je n'ai jamais posé les pieds, et où la littérature m'a rarement transportée. le voyage est donc doublement intéressant !

En outre, l'auteur redonne vie à un évènement totalement sorti de ma mémoire, mais qui à l'époque avait fait plus de 800 morts : le naufrage en mer Baltique de l'Estonia. Sans oublier les relations difficiles entre russe et estoniens….

Pas question d'en dire davantage, je laisse au lecteur le plaisir de la découverte, et des surprises qui jalonne cet opus.

L'ensemble est de bonne facture, agréable à lire ; une lecture détente de bonne qualité !
Les personnages sont bien amenés ; en particulier le duo Kurismaa /Kristina. Deux flics, unis sur le terrain, et en dehors ; mais chut ! Ils veulent rester discrets pour le moment !

J'ai apprécié l'aspect tranquille mais sans mollesse de cette enquête. L'auteur astucieusement distillé ses fausses pistes, jusqu'à la résolution finale que je n'ai pas vu venir !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Un Russe.
- Tu aurais pu le dire tout de suite. Un Russe mort, c'est toujours une bonne nouvelle.
- Ne plaisante pas. Un Russe mort, c'est un bordel diplomatique pas possible. Surtout en ce moment.
- Rapport à l'Ukraine ?
- Entre autres. Tu vois bien que ces mecs-là ne lâchent rien. Pour eux, l'Empire soviétique existe toujours. En tout cas, il vaut mieux se dépêcher de découvrir comment ça s'est passé. (p. 14)
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Kurismaa le regard, contrit:
Docteur, vous voyez les séries américaines où la scène du crime reste intacte jusqu'à l'arrivée de la Scientifique?
L'autre acquiesça d'un sourire, imaginant la suite.
- Ici, chez nous, nous sommes plus créatifs: non seulement nous n'avons pas laissé la crime zone intacte, mais nous l'avons même expédiée en Russie. Dit autrement, nous n'avons pas la bouteille.
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De toutes les villes d'Estonie, Narva lui paraissait la plus sombre : une motte de terre de Russie soviétique abandonnée derrière la frontière. Autrefois, à la télévision, il avait entendu un comique dire : "Les Soviétiques ont rasé Narva en 1944, l'ennui c'est qu'ensuite ils l'ont reconstuite." (p. 71)
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A une certaine heure, tout de suite après le crépuscule, la neige s'illumine et devient beaucoup plus claire que dans la journée. C'est une magie transitoire, éphémère comme une aurore boréale, mais qui offre au conducteur des moments de grâce. Dans cette blancheur, même une Lada d'avant la perestroïka prenait des allures de vaisseau spatial.
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"Il conduisait depuis quarante minutes et il était quatre heures de l'après-midi. La route, à peine saupoudrée de neige, s'éclairait, de même que la forêt tout autour à une certaine heure, tout de suite après le crépuscule, la neige s'illumine et devient beaucoup plus claire que dans la journée. C'est une magie transitoire, éphémère comme une aurore boréale, mais qui offre au conducteur des instants de grâce.p.51
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