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Ce premier décembre 1944, dans la banlieue de Dakar au camp militaire de Thiaroye, des soldats français tirent sur d'autres soldats français. Les premiers sont blancs et leurs victimes des hommes noirs, des tirailleurs sénégalais anciens prisonniers de guerre qui se sont battus pour la France et ont eu le malheur de réclamer leur dû (la circulaire du 21 octobre 1944 prévoyait qu'on leur verse le quart de leur solde de captivité avant d'embarquer pour l'Afrique, le reste devait leur être payé à leur arrivée, — ce qui n'a jamais été fait).

Aujourd'hui encore on ignore le nombre exact de morts (entre 70 et 300). Pour tenter d'établir l'ampleur réelle de ce massacre, sa véritable cause et le déroulé des faits, l'historienne Armelle Mabon a enquêté pendant vingt ans. Un combat difficile et acharné que Patrice Perna et Nicolas Otero racontent avec sobriété et réalisme dans Morts par la France. Une histoire pour laquelle ils ont enquêté au Sénégal, enquête parue dans la revue XXI, no 39, été 2017 (Nos crimes en Afrique) qui figure à la fin de cet édifiant album à mettre dans toutes les mains.
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En décembre 1944, des tirailleurs qui réclamaient le versement de leur solde de captivité et de leur prime de démobilisation, sont abattus dans un camp militaire à Thiaroye, au Sénégal, au cours de la répression de ce que la version officielle présente comme une rébellion armée, faisant état de 35 morts. Pourtant, Armelle Mabon, une jeune étudiante en histoire a l'intime conviction qu'il s'agit d'un mensonge pour dissimulé un massacre prémédité qui fit plusieurs centaines de victimes.
(...)
L'efficacité de la démonstration est parfaitement portée par la narration sans que celle-ci ne paraisse un prétexte. « Morts par la France », une bande dessinée au service de la vérité.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Lorsque j'ai découvert ce livre en bibliothèque, j'ai été aussitôt attirée par ce titre qui me semblait évoquer des événements dont j'ignorais l'existence. Et pour cause...! Ce fait historique a été réfuté et caché. Depuis de nombreuses années, l'historienne Armelle Mabon se bat pour rétablir la vérité.

En 1944, à Thiaroye, au Sénégal, l'armée française tue délibérément des centaines de soldats sénégalais. Ces anciens prisonniers de guerre, qui ont été obligés de combattre pour la France, sont morts non pour elle mais par elle, d'où le titre de cet ouvrage.

Patrice Perna, le scénariste, a regroupé les informations fournies par Armelle Mabon afin de relater ce qui s'est passé et la bataille de cette historienne pour que la vérité trouve son chemin. Nous allons donc suivre cette femme, il y a une vingtaine d'années, alors que commençait son périple pour découvrir ce qui s'était passé à Thiaroye en 1944.

Ceux qu'on appelle les tirailleurs africains ont été décimés par l'armée française, pour la seule raison qu'ils étaient noirs. En lisant cette bande-dessinée, je ne pouvais m'empêcher d'être révoltée, écoeurée, par cette énième preuve de racisme. Patrice Perna a fait un excellent travail avec ce livre, accompagné par Nicolas Otero, qui a réalisé de superbes illustrations.

À la fin de l'ouvrage, nous avons droit à un documentaire, publié initialement dans la revue XXI, sur le massacre de Thiaroye, ce qui permet d'en apprendre plus.

Ce livre, c'est un moyen de ne pas oublier ce qui s'est passé. C'est un hommage à ces soldats oubliés et assassinés. Je remercie les auteurs d'avoir écrit cette bande-dessinée, et Armelle Mabon pour son travail, qui m'ont permis de connaître ce fait historique.

C'est une lecture difficile et touchante, mais indispensable.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Voici une oeuvre un peu polémique qui parle du massacre par la France de ses combattants sénégalais (les fameux tirailleurs) vers la fin du conflit en les massacrant impunément par centaine pour ne pas payer leur solde après de bons et loyaux services. En effet, ils ne sont pas morts pour la France mais par notre pays d'où le titre qui peut prêter à confusion.

On dira que c'est encore une exaction de plus du passé colonial de notre pays vis à vis de l'Afrique mais c'est sans doute plus que cela à la lecture des événements reconstitués par cette historienne se basant sur des faits et des preuves. le thème est celui du massacre de Thiaroye dont je n'avais jamais entendu parler et pour cause. Il s'agit d'un crime de masse qui ne devrait absolument pas passé inaperçu. C'est d'une lâcheté sans nom autour d'hommes noirs qui ont versé leur sang pour la France.

Une historienne du nom de Armelle Mabon se bats pour faire reconnaître la vérité depuis plus de 20 ans. C'est toute son histoire qui nous est également racontée car celui lui a coûté également beaucoup au niveau de sa vie privée. En tout cas, ce travail mémoriel a été très bien réalisé puisque j'y crois et que j'ai sans doute un autre regard.
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Basé au départ sur un article paru dans la revue Vingt et Un, l'album raconte l'enquête menée par Armelle Mabon sur une mutinerie de tirailleur sénégalais de retour des camps de prisonniers allemand. La mutinerie réprimée violemment par l'armée française se révèle être un massacre de plusieurs centaines de soldats démobilisés réclamant simplement le paiement de leur solde. Un fait terrible ignoré et si ce n'est caché au moins très largement minoré par l'Etat français et semble t-il également et de manière très surprenante les autorités sénégalaises. le dessin, la mise en couleur et la mise en page accompagne parfaitement l'histoire. Mais cependant, une fois l'album refermé il m'est resté un doute, des interrogations. La démonstration de la véracité des arguments présentés par l'historienne ayant mené cette enquête ne fonctionne pas. L'album a tendance à grossir le trait, les allemands ont tous des têtes de psychopathes, assoiffés de violence, les officiers supérieurs français sont tous racistes, bêtes et obtus et cela nuit de mon point de vue à la présentation des faits. Album néanmoins très agréable qui a le mérite au moins de mettre en avant les milliers de jeunes gens d'Afrique du Nord et de l'Afrique sub-saharienne enrôlés dans l'armée française et qui ont combattus pour un pays qui ne les aimaient pas.
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Ce récit décrit les recherches d'Armelle MABON sur le massacre de THIAROYE, une enquête menée par une thésarde sur une mutinerie matée par un carnage perpétré par les français en 1944 au Sénégal. L'ouvrage revient sur le sort des tirailleurs sénégalais en général et se révèle un peu confus en mélangeant l'histoire de la chercheuse, des flashback, etc. Mais les auteurs ont le mérite de mener une enquête sur un fait odieux et caché. J'ai aussi appris l'existence du code de l'indigénat créé en France en 1887.
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Une bande-dessinée qui revient sur le massacre de Thiaroye de tirailleurs sénégalais revenus de la Seconde Guerre Mondiale. Selon la version officielle, c'est la répression d'une mutinerie de soldats noirs par l'armée française mais la BD présente une version plus tragique avec un massacre commandité par les officiers militaires.
Le récit présente une étudiante en histoire, Armelle Mabon, qui enquête sur cette affaire pour réhabiliter l'honneur de ces soldats et rétablir la véritable histoire de ce massacre. Entre scènes de l'époque et l'enquête de l'histoire, on découvre un événement sombre de l'histoire de l'armée française, les considérations pour les indigènes à l'époque étaient encore extrêmement racistes, malgré le mérite de ces soldats engagés dans la guerre en France.
Le mérite de cette BD est de réhabiliter la mémoire de ces soldats indigènes et leur traitement, que ce soit par l'armée ou les allemands dans les camps de prisonniers, ainsi que ce massacre qui mériterait d'être officiellement reconnu comme un véritable massacre.
Une BD historique issu donc d'un gros travail et dont l'enquête est passionnante à suivre.
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Je n'avais jamais entendu parler de cette tuerie !
Pas vraiment étonnant quand on découvre le chemin de croix qu'a du suivre Armelle Mabon pour établir un semblant de fil rouge qui devrait nous permettre de nous faire une idée sur l'attitude de la France envers ceux qui sont morts par sa faute !
Deviner la chronologie des événements derrière la langue de bois de l'armée,
Rechercher les documents falsifiés, modifiés par une administration complaisante,
Résister aux déclarations alarmistes, aux accusations de complotistes, tenus par des tenants d'un pouvoir aux ordres de la République,
Telle est la tâche à laquelle une historienne s'est tenue de longues années pour essayer d'établir un semblant de vérité et redonner à ces victimes, un nom, un honneur, et un corps à leurs familles.
Patrice Perna a essayé de mettre de l'ordre dans des faits cachés, a construit le dossier publié dans la revue XXI, un dossier à charge non démenti par nos puissants, a écrit un scénario conforme à l'histoire.
Nicolas Otero à dessiner avec un réalisme l'histoire de ces soldats aux prises,
Avec l'institution France qui les a débauchés pour servir de chair à canons face à l'ennemi ,
Avec l'ennemi allemand, prêt à tout pour éviter que ces soldats noirs viennent polluer ou souiller leur sol national si pur,
Avec l'état français, prêt à tout pour éviter de tenir ses promesses de rémunération.
Je n'oublierai pas dans cette énumération de louanges celle concernant la colorisation d'1ver2anes qui donne âme à ces scènes parfois très violentes.
Une BD instructive, qui essaie d'apporter un peu de lumière sur le passé de la France et ses liens pervers avec l'Afrique.
PS
Je n'avais jamais entendu parler non plus du régime de l'indigénat, qui est une législation d'exception et un ensemble de pratiques utilisées dans les territoires du second empire colonial français depuis le milieu du XIXe siècle jusqu'après la seconde guerre mondiale.
En matière pénale, les « indigènes » sont assujettis aux lois françaises, mais il leur est ajouté un régime d'exception. Il comprend des infractions et des peines particulières (internement, amende et séquestre) et exorbitantes, qui varient dans le temps et peuvent être collectives.
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Une part occultée de notre histoire qu'il est fondamental de faire connaître à tous et de ne pas oublier. Derrière les pavois, les oriflammes, les chants du coq, le patriotisme roublard, une fois encore, la "grande muette" (plus muette que jamais" dans ce cas) s'est salie les mains dans des circonstances bien troubles. La construction du récit amène quelques redondances mais ce n'est pas très grave. C'est une idée sympathique d'avoir voulu présenter le travail documentaire de l'historienne qui a levé ce "lièvre" pas bien reluisant : Armelle Mabon. Cela montre aussi qu'il existe des chercheurs qui n'hésitent pas à aller à contre courant de l'histoire officielle, quitte à y laisser quelques plumes au passage.
Lecture recommandée surtout après la prolifération de "cocoricos" que nous a valu le dernier "exploit national"...
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Sur le plan fabrication, on a droit à un très gros album au papier épais et à la très élégante couverture. L'album est découpé en chapitres ouverts par un poème, de Césaire ou de Hugo. L'ouvrage s'ouvre sur un avertissement concernant les éléments de fiction et ceux documentés et se termine par l'article dans la revue XXI qui a donné naissance au projet. Une excellente chose, qui aurait même pu être suivie par un entretien avec les auteurs sur l'adaptation... mais avec une telle pagination on ne peut pas trop en demander. Pour finir, je tiens à préciser que j'ai découvert cet album via un article de Mediapart et ne connaissais pas cet événement.

En décembre 1944, l'armée française tire sur des tirailleurs sénégalais rassemblés dans une caserne de Thiaroye avant leur démobilisation, provoquant un massacre. L'historienne Armelle Mabon découvre cette affaire et tente de démontrer les falsifications et mensonges autour de ce qui s'avère un crime et une affaire d'Etat tachant l'honneur de l'Armée...

Ce récit est une fiction. Un scénario basé sur des événements réels et sur l'histoire vraie d'une thésards hantée par ce drame depuis le jour où elle en a entendu parler. Que le format soit celui de la fiction ne recouvre pas l'objet de l'ouvrage qui est bien de dénoncer un mensonge d'Etat fomenté par l'armée coloniale. La grande force de ce récit est de montrer la démarcation très fine entre la recherche scientifique froide et argumentée et le travail journalistique, fait de conviction et de récits. Ici on est plus dans l'enquête journalistique, parue dans la revue XXI, qui pointera du doigt toutes les incohérences administratives du récit officiel vis a vis des réalités des témoignages. La BD montre les difficultés d'Armelle Mabon, ancienne assistante sociale et douée en cela d'un très fort esprit de compassion et de révolte... qui ne colle pas forcément avec ce qui est attendu d'un chercheur, comme le lui rappellent sans cesse sa directrice de thèse et son compagnon. La structure scénaristique vise à montrer la pugnacité d'une femme convaincue et seule contre tous, mais ne tombe pas dans le piège du manichéisme de l'institution forcément à côté de la plaque. La directrice lui pointe des réalités et le rôle de chacun, lui faisant comprendre qu'une fois sa thèse validée elle pourra se lancer sur des travaux de son choix, pour peu qu'ils suivent une démarche scientifique. Car en histoire seuls les faits basés sur des preuves comptent. Dans ce cas là cela ne suffit pas car les documents ont été falsifiés. Il faut alors démontrer l'incohérence des dates, des chiffres.

Là dessus on est un peu en manque, l'album comme l'article de la revue nous présentant les découvertes de l'historienne sans forcément beaucoup de faits. Étonnamment, les témoignages de familles de victimes ont été cherchés mais peu ceux des militaires. Les reportages nous montrent pourtant souvent (comme chez Davodeau) que c'est du coeur du crime que vient souvent l'information cruciale. Mais dans le cadre d'un massacre impliquant l'armée, la grande muette a sans doute su faire disparaître ou taire toute voix qui puisse dénoter. Ceci transforme alors cet album plus en témoignage qu'en une enquête pointilleuse comme l'excellent album Cher pays de notre enfance chroniqué ici ou le Saison brune de Squarzoni. Il n'en reste pas moins passionnant et remarquablement structuré, autour des doutes, des convictions et des indignations d'Armelle Mabon. L'aboutissement de l'histoire (pour l'instant) est la reconnaissance par l'Etat (en la personne du président Hollande) de ce massacre, minimisé mais reconnu. Ce n'est pas assez pour Armelle Mabon et les descendants des soldats assassinés qui luttent en justice pour le rétablissement de l'honneur militaire de leurs pères ou grand-pères. L'un des protagoniste rappelle à Armelle Mabon que le seul soldat réhabilité de l'histoire s'appelait Dreyfus...

Graphiquement l'ouvrage est très élégant. le dessinateur Nicolas Otero n'est pas le plus technique du circuit mais son dessin est très propre, arborant des couleurs douces et qui habillent parfaitement les traits. Il y a beaucoup de visages dans ces pages et il sait produire des expressions vivantes et distinguer ses visages d'hommes noires sans qu'ils soient interchangeables comme dans beaucoup de BD. Je ne connaissais pas cet auteur et ai beaucoup apprécié ses découpages et cases graphiques intercalées entre les scènes de dialogues. La BD documentaire a cela de difficile que les dialogues sont rarement graphiques et tout l'art des dessinateurs est de rendre fluide la lecture. Les auteurs proposent ainsi de nombreuses scènes illustrant le passé, dans les camps de prisonniers allemands ou autour de l'évènement du premier décembre 1944.
Cet album, outre être une très bonne BD, a le grand mérite de soulever une page noire de notre histoire a peu près méconnue du grand public. Il joue en cela parfaitement son rôle de documentaire en donnant envie de se renseigner plus avant sur cette affaire tragique.

Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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