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EAN : 9782226169785
232 pages
Albin Michel (26/12/2005)
3.62/5   4 notes
Résumé :

Bélouard est vétérinaire dans un bourg près de Nantes. Solitaire, décalé, sceptique et malheureux. Quand survient un fait divers sanglant dans une ferme voisine : une famille atrocement assassinée. Bélouard, en âme errante qui semble ne plus croire en rien mais connaît toutes les vies minuscules des gens ordinaires, en devient malgré lui l'improbable justicier. A la fois chronique villageoise et " pol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Christian Pernath est davantage connu pour son roman Seraphin Verre. Un matin de juin comme les autres, c'est une chronique villageoise, un policier rural qui devrait ravir les amateurs du genre.

Bélouard est vétérinaire dans un village près de Nantes, un village sans histoire jusqu'au jour où une famille est sauvagement assassinée. Bélouard se retrouve plongé dans ce fait divers bien malgré lui à travers ses rencontres avec les villageois dont une jeune femme, Claire, retrouvée dans un sale état au bord de la route. le vétérinaire plus habitué aux bêtes qu'aux hommes, homme solitaire et malheureux, il va traverser une palette de sentiments et de vies, le temps d'un matin de juin comme les autres.

Pourquoi a-t-on assassiné cette famille sans histoire ? Qui est l'auteur de ces crimes ?
Que cachent les habitants de ce village perdu ? Quelle misère, quelle souffrance ?

Entre Armel Job et Franck Bouysse, il y a un côté noir et psychologique chez Christian Pernath. A découvrir.
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Me voici revenu dans l'univers étrange, décalé, parfois un peu tendre et désenchanté de Christian Pernath, auteur nantais, peu connu et je trouve cela regrettable. Il semble n'avoir publié pour l'heure que cinq livres, il est un écrivain discret, loin des médias.
C'est Anne (que beaucoup d'entre nous connaissent ici sous le pseudo de rabanne) qui me l'a fait connaître à travers le livre le plus connu de l'auteur, Séraphin Verre, et que je n'ai pas encore lu...
Nous faisons connaissance ici avec Bélouard qui va nous accompagner tout au long du roman. Il a cinquante-cinq ans, il exerce le métier de vétérinaire dans une commune rurale au nord de Nantes, pas très loin de Notre-Dame-des-Landes pour vous situer un peu le lieu. Que se passe-t-il en ce matin de juin un peu comme les autres ? Nous découvrons un personnage qui démarre sa journée de manière ordinaire, un peu comme tant d'autres matins dans cet endroit paisible, la conjonctivite d'un chat apporté à son cabinet par un gamin, puis plus tard ici et là sillonnant d'un village alentours à l'autre, allant soigner ici une vache, là un cheval, bref le quotidien d'un vétérinaire de campagne. Les premières pages nous décrivent un personnage qui doute de lui, un peu mal dans sa peau, qui juge sa vie morne, peut-être l'a-t-il un peu ratée, pense-t-il.
Son amour pour les animaux l'aide peut-être à tenir debout. Il y a cette scène touchante, l'attention presque désespérée portée à un petit cheval isabelle qu'un enfant de fermier ne parvient pas à bien traiter malgré les recommandations répétées du vétérinaire...
Alors, que se passe-t-il en ce matin de juin un peu comme les-autres ? Les habitants vont rapidement découvrir l'effroi, le massacre de toute une famille dans un hameau à quelques lieues de là, dans des conditions sordides et qui restent pour l'heure inexpliquées... La police est dépêchée pour mener l'enquête. Et voilà qui va venir bousculer la quiétude des habitants de la commune pendant quelques temps avec son cortège de regards suspicieux, de commentaires, de rumeurs, de non-dits, de tensions muettes...
Étrangement, Bélouard semble peu touché par l'événement... Il continue d'avancer dans l'histoire avec ses gestes maladroits, ses paroles qu'ils trouvent lui-même parfois un peu ridicules... Il soigne des chats, des chiens, des vaches, et il rêve d'exotisme, son rêve, tout quitter, aller plus loin sur des terres exotiques, soigner pourquoi pas un jour d'autres animaux, tiens pourquoi pas des dragons du Komodo, c'est son fantasme, car après tout ceux-là n'ont-ils pas aussi besoin de soin comme les autres bêtes ? Mais à d'autres moments, empli de doutes, il pense qu'on s'ennuie autant à Bénarès ou à Samarcande qu'ici...
Nous le voyons dans sa relation avec les habitants, ceux de la commune, ceux des fermes environnantes, et puis il y a le hasard de la rencontre avec une femme, un soir, au détour d'une route, Claire, blessée, violentée, hagarde...
Chronique rurale, roman policier, thriller psychologique ? En tous cas, oui c'est sans doute sous l'angle du roman policier qu'il faut aborder ce livre, et du reste, l'intrigue ne manque pas de cachet, mais ce serait un peu réducteur de le classer dans cette seule catégorie, tant les autres espaces visités par l'auteur sont riches.
À commencer par la sociologie du lieu... On découvre la misère humaine, une terre lourde, des gens bourrus, taiseux, des visages rougeauds, avinés, de vieilles histoires ancrées dans le terroir et qui ne demandent qu'à resurgir du passé... Par moments, j'ai retrouvé l'atmosphère de certains romans de Franck Bouysse, de Georges Simenon ou bien encore de Guy de Maupassant, mais Christian Pernath, c'est aussi une musique qui lui est propre, pour dire les voix, les regards, un coeur qui bat, la solitude insondable, l'enfermement, l'intime révélé devant ce qui est plus grand que nous.
La trajectoire de deux regards blessés dans la tourmente peut-elle apporter un peu d'apaisement ? Ici et là, à travers cette chronique rurale sur fond d'enquête policière, ou bien c'est peut-être l'inverse, j'ai beaucoup aimé la manière dont Christian Pernath, dévoile le mal-être abyssal des personnages, leurs tendresses enfouis, leurs rêves écorchés, l'espoir comme si la vie revenait un peu dans ce sang qui bat dans les veines, mais parfois derrière les battements de coeurs, viennent des battements de portes, le temps d'un matin de juin comme les autres...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Des fois, j’imagine des vies un peu extraordinaires, des vies beaucoup plus aventureuses que celle que je mène actuellement et où j’aurais à m’occuper de lions, de varans, d’hippopotames… Et je me dis : là, c’est absolument certain, si je devais mener une existence pareille, je ne m’ennuierais plus jamais… Mais quand on a besoin de s’imaginer ce genre de choses pour se redonner le goût de vivre, est-ce que ça ne veut pas dire qu’il nous manque justement l’énergie qu’il faudrait pour pouvoir les vivre…
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Ça ne serait jamais décevant. Jamais. Ça ne pouvait pas l'être. Il y aurait toujours quelque chose qui s'ouvrirait de ce côté-là - tant qu'il y aurait une terre et un océan, et tant qu'il y aurait quelqu'un pour venir se mettre à l'extrême limite de celle-ci afin de contempler celui-là. Et rêver. Et être petit à petit rassuré, devant l'éternel et imprescriptible mouvement des vagues grises, petit à petit convaincu parce que quelque chose d'inlassablement répété, d'inlassablement promis à ses paniques d'animal emprisonné, à ses lassitudes ou à ses désespoirs - quelque chose comme la certitude suffisante d'une ultime issue, d'une gigantesque voie vers des Amériques abstraites -, pour lui donner de nouveau le courage de croire encore un peu à cette terre et lui rendre un peu d'espérance. Quelque chose comme un infatigable et mystérieux témoignage sur la possibilité de la grandeur, de l'aventure, de l'évasion, plus efficace que toute autre connaissance, et plus convaincant en définitive que toute autre lucidité accablante, parce que celui qui en témoigne est à la dimension de ce dont il témoigne, et parce que ses vagues, son ressac, ses tumultes, ses embruns, ont la sonorité, la puissance et l'odeur de la Vérité.
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Et puis, ce qui serait bien, aussi, c’est que tu lui trouves un compagnon. Ça n’aime pas beaucoup la solitude, les chevaux ; ça les rend dépressifs. Pas forcément un autre cheval, mais un âne, par exemple… Tu ne connais pas un âne esseulé, dans le coin ? Je veux dire, à part moi…
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Video de Christian Pernath (1) Voir plusAjouter une vidéo

[Christian Pernath : Un matin de juin comme les autres]
Olivier BARROT présente l'ouvrage de l'auteur Christian PERNATH "Un matin de juin comme les autres" assis à une table du café "Le Rostand" à Paris, dans le 4ème arrondissement. Il explique et commente le scénariodu roman;
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