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Critique de Sarindar


Tête politique, femme autoritaire, mère abusive et ultra-possessive, chrétienne dévote pleine de bons principes mais inflexible pour qui ne partageait pas la foi des Chrétiens : s'il y eut une Reine de Fer en France, sans avoir été jamais dénommée ainsi, ce fut bien cette femme qui vécut de 1188 à 1252 et qui, à la mort de son époux , Louis VIII dit le Lion, dut assurer la régence du royaume des lys jusqu'à la majorité de son fils Louis IX. Elle tint le gouvernail d'une main ferme, remettant à leur place les grands feudataires qui voulaient profiter de l'occasion pour faire entendre leurs revendications et, qui sait, mettre le roi sous tutelle, un peu comme cela s'était produit en Angleterre sous le règne de Jean Sans Terre. Elle fit rentrer, plus ou moins bien dans le rang, les Hugues de Lusigan, les Pierre Mauclerc de Bretagne, les Thibaud de Champagne, et forma son fils en lui apprenant à craindre Dieu et à reconnaître le visage du Christ à travers celui des pauvres miséreux et des malades.
Intransigeante avec elle-même, elle le fut aussi avec les autres. Elle ne supporta pas de voir son fils devenir réellement amoureux de son épouse, Marguerite de Provence, et elle manifesta à l'égard de celle-ci une méfiance qui n'eut d'égale que sa jalousie. Régine Pernoud, qui a très bien campé le caractère fort et le port altier de cette femme, n'a peut-être pas assez montré combien elle craignait de voir son fils lui échapper et devenir l'objet des volontés de sa belle conjointe.

C'est cependant à Blanche de Castille que Louis IX confia la gouvernance et régence du royaume lorsqu'il partit en croisade vers l'Egypte. Elle s'acquitta parfaitement de sa tâche mais mourut alors que son fils demeurait longuement en Terre Sainte en s'occupant de renforcer les défenses des places côtières du Levant. Il rentra pour reprendre en main les affaires du royaume après des années d'absence, et ne cessa plus de marcher sur les traces de sa mère, pratiquant une foi austère d'ascète, une charité exemplaire mais gouvernant son royaume avec la dureté d'un homme qui, à l'exemple de son grand-père Philippe II Auguste, eut à coeur de renforcer le pouvoir de la monarchie face aux grands seigneurs, n'hésitant pas parfois à les humilier et à rendre une justice punitive à leur endroit quand ils abusaient de leurs droits sur leurs sujets, façon de trancher qui semblait aller dans le sens de l'équité à l'égard des petites gens mais qui en réalité avait pour but de rabaisser les puissants pour mieux asseoir l'autorité souveraine du roi de France et de la dynastie capétienne : exigences que la défunte, Blanche de Castille, avait fait passer dans l'éducation de Louis IX avant tout le reste, avec celles de la foi chrétienne, et qui restèrent pour le roi des leçons de vie.
Régine Pernoud a fait un bon travail de biographe, mais sans prétention de savantasse et sans alourdir son propos de notes trop érudites, si bien que son portrait de Blanche de Castille peut se lire comme un roman.
Francois Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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