Ne l'appelait-on pas, en effet "garçon manqué" ? Or, il y avait - elle n'en doutait plus maintenant - des garçons, il y avait des filles, mais des garçons manqués, ça ne devait pas exister ! Elle acquit, à ce sujet, une conviction sincère et inébranlable.
De là à vouloir corriger l'erreur du destin, il n'y avait qu'un pas. Claude le franchit sans remords ; d'autant plus vite qu'elle aimait beaucoup sa mère et tenait à lui faire plaisir.
Elle décida donc qu'elle serait un garçon, dût-elle, pour cela, employer des moyens illégaux.
Et, par un soir du mois dernier, Loïse mourut soudain, de colère rentrée, pour avoir vu cette créature aux sabots couverts de fumier pénétrer, pour la nuit, dans la chambre
réservée.
Poésie - Si j'avais une bicyclette - Ernest PEROCHON