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EAN : 9782213023885
556 pages
Fayard (11/10/1989)
4.19/5   59 notes
Résumé :
L'orchestre rouge est le réseau de renseignements le plus important et le plus efficace qui ait fonctionné lors de la dernière guerre. Implanté au cœur même de l'empire nazi, tissant sa toile sur toute l'Europe occupée, il a joué un rôle décisif dans la défaite de l'Allemagne. Plusieurs dizaines de ses membres furent décapités, fusillés ou pendus, mais leur action a couché pour toujours en terre russe des centaines de milliers de soldats allemands - 200 000 selon l'... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Chef de l'Orchestre rouge, le plus important réseau du service de renseignements soviétique durant la Seconde Guerre mondiale, connu de la Gestapo sous le nom de Jean Gilbert, fiché à la Sûreté française sous le pseudonyme de Dom, codé par les Soviétiques sous celui de Otto, Léopold Trepper est mort à soixante-dix-sept ans à Jérusalem le 19 janvier 1982. c'est son histoire et celle du réseau que nous restitue Gilles Perrault dans ce témoignage historique. Quelques longueurs dans le récit, on se perd parfois dans les descriptions mais cela reste un monument de la littérature de la seconde guerre mondiale du point de vue russo-germanique même si la plupart de l'action se déroule en Europe de l'Ouest..
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Avec "L'Orchestre rouge", Gilles Perrault s'est attelé à une vaste tâche : celle de sortir de l'ombre des héros que l'on a préféré laissé dans l'anonymat, dont les actes ont été passés sous silence, parce qu'ils relèvent d'un domaine ultra-secret et compromettant, celui du renseignement.

Le réseau d'espionnage soviétique de L'Orchestre rouge, qui sévit dès l'aube de la seconde guerre mondiale, fut ainsi baptisé par ceux qui se sont acharnés à le combattre, les services de contre-espionnage de la Wehrmacht et des SS. Cette organisation, constituée d'amateurs, sut réunir les vertus d'un réseau de résistance et les qualités habituelles aux professionnels, amalgame dont est né un chef d'oeuvre du renseignement.
Elle dépassa tout ce qui était connu jusqu'alors en terme d'effectifs, de surface géographique, et de résultats obtenus, utilisant des techniques inédites en matière de cloisonnement, jouant avec habileté des couvertures commerciales, recrutant ses sources au sommet du dispositif ennemi.

A sa tête, un organisateur hors pair, le seul à avoir une vision d'ensemble de la gigantesque toile d'araignée qu'il a élaborée : Léopold Trepper... et derrière lui, des ouvriers et des femmes du monde, des militaires et des étudiants, des aristocrates russes et allemands, des belges, des polonais, des français, des communistes et des réactionnaires, tous unis dans un même but : combattre les nazis.
Des hommes et des femmes au coeur de l'action, les uns connaissant rarement l'existence des autres.
Des amateurs, donc, qui risquent pire que la mort : la torture, et qui ne doivent compter sur aucune gloire ou reconnaissance, car le corollaire de la qualité d'espion est d'inspirer la défiance, même aux yeux de ceux qui les utilisent (il y a toujours un risque que l'agent soit double...).
Des individus qui, contrairement aux professionnels qui font passer prudence et efficacité avant sentiments et idéalisme, atteignent "les sommets de l'héroïsme ou les abîmes de la félonie".

"Ce livre est donc un pari. Il est possible que ce pari soit perdu d'avance, car si les récits d'espionnage ont à ce point recours à la technique romanesque, c'est peut-être que ce procédé est indispensable pour faire le récit vivant".

D'emblée, puis de façon sporadique au cours du récit, Gilles Perrault explique son travail et notamment les difficultés qui y furent liées, de par la nature même de ses recherches. Par définition, le monde de l'espionnage est un monde de tromperie, un univers clandestin, dont les secrets sont jalousement gardés. Récolter des informations, cerner au mieux la personnalité des acteurs du réseau et de leurs opposants représentent par conséquent une gageure.
Il évoque son implication (à vouloir faire revivre tous ces personnages, il finit par être obsédé par eux) tout en insistant sur le fait qu'il a voulu être le plus fidèle possible à la réalité, du moins telle qu'elle se dessine par l'intermédiaire des archives, des témoignages qu'il a pu recueillir. Il a voulu éviter l'extrapolation, la "romancialisation", au risque de rendre son récit moins captivant...

Et pourtant, j'ai personnellement trouvé "L'Orchestre rouge" aussi passionnant qu'un roman.

Il s'y produit des hasards improbables (pendant des mois, des acteurs du contre-espionnage allemand et de l'espionnage soviétique vont sans le savoir, cohabiter sur le même palier), il s'y commet des erreurs à peine croyables, des imprudences que l'on qualifieraient, dans un roman, d'invraisemblables...
Ensuite, derrière l'histoire d'espionnage, il y a tous ces portraits d'hommes et de femmes différents par leurs origines, leurs motivations, leurs personnalités, auxquels le lecteur s'attache irrémédiablement, avec comme figure de proue le grand Trepper, ombre insaisissable dont l'humanité se dessine peu à peu, sous la forme de l'importance qu'il accorde à la vie de ses recrues, de son incroyable intuition, de ses frustrations, lorsqu'il constate par exemple que "le Centre", à Moscou, ne prend pas au sérieux certaines des informations dont il lui rend compte.
Et puis, quel autre sujet génère autant de suspense et de mystère que celui de l'espionnage ? Il n'est pas nécessaire d'inventer... La richesse des informations récoltées par l'auteur suffisent à nous donner toute la mesure de la complexité et du caractère mystérieux des événements décrits.
D'autant plus que comme le souligne Gilles Perrault, nous n'aurons jamais aucune certitude sur les détails de la fresque, dans l'impossibilité que serait quiconque à appréhender la totalité de l'inextricable écheveau constitué des manipulations des uns, des faux semblants des autres...

Monsieur Perrault, vous avez gagné votre pari !
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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L'U.R.S.S. mise en spectatrice d'un conflit qu'elle voulait gérée avec tant de déterminations, qui lui est dérobée par celle qui devait être son alliée, l'Allemagne.

Qu'à cela ne tienne, si l'on ne peut obtenir d'une façon, on l'obtiendra d'une autre et de manière plus efficace, plus pernicieuse.

Un général des Renseignements Militaires, un homme dévoué à la cause. Ne reste plus qu'à recruter, mettre en place, développer et agir.

Cela donnera ce que la gestapo appellera l'Orchestre Rouge, du fait de sa conviction politique initiale.

Ouvrage intéressant à connaître et découvrir pour apercevoir un autre visage d'un événement majeur du vingtième siècle trop souvent orienté dans la même direction.
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Dans ce livre, paru en 1968 et qui a eu un énorme succès, Gilles Perrault nous raconte l'histoire de l'Orchestre rouge, le plus important réseau des services de renseignements soviétiques durant la Seconde Guerre mondiale et celle de plusieurs de ces membres, dont surtout son chef, Léopold Trepper, connu de la Gestapo sous le nom de Jean Gilbert, de la Sûreté française sous le pseudonyme de Dom, codé par les Soviétiques sous celui d'Otto.
Pour situer le personnage : Léopold Trepper est juif, né en Pologne, il devient communiste, a des ennuis avec la police, et finit par émigrer en Palestine avec l'aide d'une organisation sioniste anticommuniste américaine. Nous ne sommes alors qu'en 1928...
Un des chapitres les plus intéressants du livre concerne l'histoire peu connue de la résistance berlinoise au nazisme, dont certains membres travaillaient pour ce réseau d'espionnage.
Il y a énormément de personnages qui ne se connaissent pas tous, si bien que l'on se perd parfois dans les événements, mais cela reste fascinant. Dans les derniers chapitres on perd aussi un peu le fil en raison de la taille des notes de bas de page (il y en a au moins une qui dépasse la moitié de la page !). Gilles Perrault a de bons talents de conteur, il sait nous captiver et j'ai continué à lire même quand j'étais un peu perdue (quitte à revenir en arrière si nécessaire, souvent pour des broutilles).
Il semble que depuis, un historien, Guillaume Bourgeois, ait démontré que toute cette histoire était fausse. Je ne l'ai pas lu, mais une chose me gêne : si comme le dit cet historien Léopold Trepper avait été condamné en URSS pour haute trahison, je doute fort qu'il ait été encore vivant dix ans plus tard pour être réhabilité. Il n'a pas été condamné pour ses actions pendant la guerre, rien que ses liens avec Berzine, fusillé en 1938 lors de la grande purge stalinienne et la disgrâce des services qui l'employaient suffisent à expliquer sa condamnation, d'où sa réhabilitation en 1955. Kent, condamné pour trahison, n'a sauvé sa peau que parce qu'il avait ramené avec lui des membres des services d'espionnage allemands (réhabilité lui aussi mais seulement en 1990). J'ai aussi du mal à croire que Léopold Trepper ait réussi une telle mystification, alors qu'il y avait des témoins encore vivants, à bâtir une légende convaincante pour l'URSS, pour Israël, ainsi que pour gagner un procès en diffamation en 1972 contre le chef de la DST. Cela me semble un tour de force impossible, encore plus tordu. Et qu'en 2015 on puisse démontrer que c'est du flan ??? de toute façon, c'était passablement tordu et compliqué.
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J'ai envie de vous faire partager mon enthousiasme pour le livre de Gilles Perrault intitulé "l'orchestre rouge". Livre paru en 1968 , qui a eu un énorme succès, parait-il, qui m'avait alors complètement échappé. On se souvient surtout du "pullover rouge" ce livre sur le cas tragique de ce condamné à mort accusé du meurtre d'une fillette, le dernier condamné guillottiné, dont la culpabilité n'a pas été réellement établie. Un livre qui a fortement contribué auprès de l'opinion publique à l'abolition de cette peine d'un autre âge.

"L'orchestre rouge " rassemble une documentation historique absolument remarquable. Gilles Perrault a dû compulser un nombre d'archives incroyable, et ce dans différentes langues et différents pays. L'orchestre rouge désigne le plus grand réseau d'espionnage de la 2ème guerre mondiale, dont l'activité a eu un impact essentiel sur l'issue de la guerre et le sort des belligérants. Il donne une image inhabituelle de l'histoire, qui prend pour le lecteur une profondeur et un mystère insoupçonnables, peu mise en évidence dans la version historique officielle. Les faits de guerre, apprend-on, ont été amenés ou retardés par cette guerre secrète menée par les hauts commandements à la lumière des informations vraies ou fausses transmises par les espions des 2 camps.



Le fil directeur du livre est la vie de Leopold Trepper, communiste polonais travaillant comme espion à la solde de l'union soviétique, contre l'allemagne nazie. Une vie comme un roman, avec des rebondissements ahurissants, la réalité dépassant la fiction.

Un des chapitres les plus interessants du livre concerne l'histoire d'une branche berlinoise de la résistance au nazisme, dont les membres faisaient partie de l'orchestre rouge ou du moins travaillaient pour certains d'entre eux pour ce réseau d'espionnage. Mais les frontières entre les différents groupes de résistance n'étaient pas si nettement délimitées. C'est en partie la Gestapo qui a classé tous ces résistants sous l'étiquette "orchestre rouge" afin de décrédibiliser la résistance en la réduisant à du bolchévisme, moins dangereux qu'une résistance au régime nazi en lui-même.
Lien : http://www.chant.chevalier@w..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Paul Leverkuchn, l'un des collaborateurs de l'amiral Canaris, explique que le dégoût de son chef pour le nazisme n'était dépassé que par son aversion pour le communisme. La seule qualité que Canaris trouvait au premier, c'était qu'il fût l'adversaire le plus farouche du second. Mais cet antagonisme lui parut bientôt perdre de sa netteté en raison des inclinations secrètes de certaines personnalités du régime.
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Le destin des hommes et celui des peuples obéissent peut-être à des lois ressemblant à celles de la balistique, mais il est rare de pouvoir isoler l'instant précis où la trajectoire s'infléchit, de pouvoir fixer le mois, le jour, qui marquent en même temps le plus haut triomphe et le début de la chute.
Il arrive pourtant que l'Histoire, bonne muse, se prête à l'image d'Epinal. Ainsi permet-elle d'écrire que l'empire hitlérien atteignit son apogée le dimanche 30 août 1942 très exactement. La puissance du Führer ne s'était jamais exercée sur tant de territoire et sur tant d'hommes qu'en ce jour mémorable ; jamais l'Allemagne ne parut si près de tenir le monde dans sa poigne.
Ce fut à tous points de vue une journée brûlante.
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si j y reste,vous irez voir
ma femme,mes enfants...
- je leur dirai que vous êtes
mort en héros.
- c'est sans importance,vous leur
expliquerez qu'il devront
lutter toute leur vie pour
qu'il n y ait plus jamais
de guerre...
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Et nous qui ne sommes pas communiste, nous aimons pourtant qu'il le soit resté, car la défaite d'un homme que les vicissitudes , même affreuses, amènent à rejeter ses convictions comme un fardeau trop lourd, c'est une défaite pour tous les hommes.
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