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3,72

sur 420 notes
ATTENTION ! Je ne parle ici que du texte seul de Charles Perrault et pas des multiples et innombrables versions illustrées plus ou moins remaniées quant au texte initial.
Voici donc l'un des plus célèbres contes de Perrault, le troisième qu'il ait écrit et le premier, à proprement parler, conte "de fées" aussi bien pour son auteur que pour la littérature de langue française.
Le fait que plus de trois siècles après sa première parution ce conte soit encore régulièrement repris au cinéma ou sous diverses formes littéraires ou spectaculaires suffit sous doute à prouver son succès et la durabilité de son impact.
Le fait qu'il ait initié la mode de tout un genre littéraire sert également à juger de son aura.
L'histoire, battue et rebattue, narre les déboires d'un couple royal dont la sublime reine se meurt et sur son lit de mort fait jurer à son royal époux de ne point se remarier avec une quelconque prétendante dont la beauté serait inférieure à la sienne, espérant par là qu'il ne se remarierait point tout court.
Après une brève période de deuil, le fougueux monarque se sentant du feu dans les veines et peut-être même ailleurs se lance en quête d'une digne prétendante mais... en vain.
Le subtil stratagème de la défunte épouse serait presque imparable si elle n'avait au préalable donné naissance à une fille en tous points semblable à elle et, de l'avis de tous, supérieure encore.
Peu regardant sur les risques héréditaires d'un tel appariement incestueux, le roi est tout disposé à épouser sa propre fille, laissant la frêle jeune femme dans un effroi sans nom.
L'adorable enfant se rend alors près d'une marraine, sans doute un peu foraine, un peu bohème et un peu magicienne. Cette dernière conseille à la princesse de demander au roi des robes d'une étoffe telle qu'il ne s'en peut trouver.
Mais, fort d'une richesse sans borne issue de l'anus luxuriant d'un quadrupède à longues oreilles dont les fientes à haute valeur vénale ne font braire personne, le roi parvient sans peine à accéder à chacune des demandes de sa fille en matière textile, quelque improbable qu'elle soit.
La marraine, devant ces échecs stratégiques à répétition, conseille alors le tout pour le tout, demander carrément la toison de l'âne pondeur aux vertus alchimiques intéressantes, certaines que le roi hésitera à sacrifier sa source unique de guano d'or.
Or (c'est le cas de le dire), si elle manie fièrement la baguette, cette fée ne vaut pas la première boulangère venue quant à la psychologie humaine et royale en particulier car le magnanime souverain n'hésite pas à faire remettre à sa fille la crasseuse peau du baudet au croupion fertile quitte à y perdre du même coup l'opulence dont il parait sa cour.
Fuir ! Fuir ma belle ! Voilà ce qu'il te reste à faire si tu ne veux pas coucher avec ton géniteur.
Fuir, couverte de son drap de honte ; fuir, couverte de cette vilaine peau d'âne qui la dissimule aux regards ; fuir le plus loin possible au plus sombre de n'importe quel bouge infâme quitte à se faire traiter de souillon.
La semaine durant elle laisse les senteurs troubles autant qu'animales envelopper son corps pour dissuader quiconque de risquer une approche. Mais les dimanches venus, recluse au fond de sa chambrette glauque, après un brin de toilette elle revêt les joyaux de ses plus belles parures, si péniblement acquises.
Je vous laisse encore la fin en suspens, où il sera une nouvelle fois question d'essayages, un peu à la manière de Cendrillon.
On reconnaît clairement dans certains passages la parenté entre Peau D'âne et plusieurs autres contes : Cendrillon, bien sûr comme je viens de le mentionner, mais aussi La Belle Au Bois Dormant (la reine jalouse) ou encore Les Fées (la fille qui accepte son sort sans sourciller).
Dans ce travail précoce sur le conte, Perrault, avec cette forme rimée et cette morale, reste assez proche du genre la fable, mis en pleine lumière à l'époque même par l'inévitable La Fontaine. Il saura s'en détacher un peu par la suite avec ses histoires en prose des Contes de Ma Mère L'Oye.
Ce conte a peut-être tout pour plaire, c'est un fait, mais il ne me plait guère et la raison en est probablement sa morale qui me fait bondir.
Très empreinte d'abnégation chrétienne, du nécessaire devoir d'accepter sans broncher de se laisser trainer dans la boue si nécessaire, que la vertu est toujours récompensée (sous entendu, si ce n'est sur Terre, ce sera au Ciel), bref, les bons sermons à deux balles distillés par l'Église du temps de sa toute puissance et qui m'horripilent au plus haut degré.
Voilà pourquoi j'émets quelques lourdes réserves sur ce conte des origines, pas mal pour le reste, mais pas non plus sensationnel. Néanmoins (et oreilles en plus), je coiffe mon bonnet d'âne pour vous bien signifier que ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire pas nécessairement plus que ce qui sort d'un tube digestif de quadrupède — normal j'entends — à savoir, pas grand-chose.
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Voici un conte de fées bien connu avec de magnifiques illustrations.

Le roi veut épouser une femme plus belle et plus sage que la reine qu'il vient de perdre et jette son dévolu sur sa fille... Celle-ci le met à l'épreuve et lui commande des robes impossibles à réaliser...

Il est toute fois difficile de représenter les superbes robes de Peau d'âne, surtout celle qui est couleur de temps... ici bleue comme l'azur.
Peau d'âne fait donc l'acquisition de robes éclatantes, couleur de lune argentée, ou couleur de soleil, brillante et dorée ...
Elle choisit de s'échapper ,affublée d'une vilaine peau d'âne. Ainsi déguisée, elle accomplit de menus travaux dans une ferme. Personne ne pourrait la reconnaître sous ses oripeaux.
Néanmoins, un prince l'aperçoit dans ses plus beaux atours en regardant dans une masure par le trou de la serrure... Il tombe implacablement amoureux.

Il en perd le sommeil.. jusqu'à ce qu'il retrouve enfin sa bien-aimée.
Des noces sont enfin célébrées... Quant à Peau d'âne, "elle put, l'âme sereine, épouser celui que son coeur seul avait choisi."
Elle a révélé sa beauté mais elle a aussi et surtout fait preuve de sagesse... d'une grande beauté intérieure.
Un de mes contes préférés.

Challenge livre jeunesse
Challenge défi lecteur
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Charlotte Gastaut a encore frappé ! Et cette fois elle donne un nouveau souffle à Peau d'Âne de Perrault et quel bonheur. de superbes illustrations (comme d'habitude) pleines de détails, un régal.
Moi personnellement ... je m'en lasse pas !
Lien : http://latetedelart2.blogspo..
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Le conte est forcément abrégé, bien pour une première approche avec des enfants de 4-5 ans, les illustrations sont belles.

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J'ai beaucoup aimé Peau d'Ane : le récit est plus long que les précédents contes que j'ai lus, ce qui permet de développer davantage l'histoire et les personnages.
Une lecture qui rappelle délicieusement l'enfance.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Anne Romby / Anne Jonas : l'un de mes duos préférés de la littérature jeunesse.
Ce Peau d'âne est tout simplement une petite merveille. Un texte ciselé et chantant, des illustrations tout en détails, simplement sublimes. Ce livre de se décrit pas : il se lit, se touche, s'admire. Encore un peu et j'en deviendrais lyrique!
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L'histoire me semblait si belle quand j'étais petite, mais en relisant le livre je ne peux pas m'empêcher de trouver cela extrêmement malsain. Sérieusement mais quelle idée quand même !
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Les liens d'une famille se doivent d'être préservés non bafoués par des règles que d'autres imposent.

Par la détermination, la ruse et l'à propos, notre belle princesse s'en va vers un avenir plus radieux pour elle.

Aventures et mésaventures accompagnées de magies et de complicités rendent la lumière à ce conte.

A faire découvrir et offrir en partage à l'imaginaire de chacun.
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Exceptionnellement, je me garderai de mettre une note. Parce que, vraiment, je ne sais que penser de ce conte. Je le découvre seulement maintenant, à 40 ans (!), parce que je ne voulais pas le lire, je ne le sentais pas. C'est parce que mon fils a dû le lire pour son CE1 que j'ai saisi l'occasion.

C'est malaisant, c'est sûr. Et ça, je le sentais d'avance, c'est pour cela que je freinais des quatre fers : cet inceste, ce pauvre âne assassiné, cette peau de cadavre à porter. Il y a également peu de rebondissement et peu de surprise finalement, avec la fin qui utilise le même procédé que le conte "Cendrillon".

Je n'ai finalement que peu compris le pourquoi de ce conte, le message. J'ai lu par-ci, par-là qu'il était question d'émancipation, de prise de distance nécessaire à prendre avec les parents. Mouais, à voir... Il me faudra certainement l'intégrer, le relire dans une autre version, une autre présentation pour m'en faire un réel avis. Vraiment, tout est bien trop confus pour moi...
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J'ai voulu vérifier si le film «Peau d'âne» réalisé par Jacques Demy en 1970, et film culte pour moi, était fidèle au conte d'origine, écrit par Charles Perrault en 1694. Et j'ai eu une excellente surprise en lisant ce texte en vers.
Il commence par «Il était une fois un roi si grand, si aimé de ses peuples, si respecté de tous ses voisins...».
A la mort de la reine, sa femme adorée, le roi lui fait la promesse de n'épouser qu'une femme plus belle et plus intelligente. Plusieurs mois plus tard, il se rend compte qu'il n'y a que sa fille pour satisfaire à cette exigence. Celle-ci, désemparée par la sollicitude nouvelle de son père, fait appel à sa Marraine la Fée. Pour repousser les avances du roi, les femmes vont se lier et j'ai beaucoup aimé cette solidarité féminine.
Elles vont faire des demandes extravagantes pour repousser l'échéance du mariage incestueux : robes couleur du temps, de lune, de soleil, jusqu'à la peau de l'âne source de richesse du royaume.
Mais le roi consent à toutes les exigences de la princesse qui devra fuir le château familial cachée sous la peau d'âne comme une souillon. On retrouve ensuite la trame d'un autre conte, celui de Cendrillon, pauvre fille exploitée qui va rencontrer le prince charmant. A la place de la pantoufle, ce sera la bague dans le gâteau. Mais au final, la princesse parviendra à inverser le cours tragique de son histoire.
Tout est bien qui finit bien, le Prince épousera la Princesse, le roi une autre femme et la marraine-fée s'en retournera chez elle avec la satisfaction du devoir accompli.
L'adaptation au cinéma qu'en a fait Jacques Demy est une véritable féérie visuelle : les décors sont splendides, les costumes somptueux. Demy va cependant réussir à placer quelques anachronismes savoureux dans cette histoire où tout est possible.

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