Si je devais le résumé en un seul mot, ce serait : authentique.
Jean hérite de son oncle une petite maison et son lopin de terre qui fut ravagée par un incendie, c'est dire qu'il y a des travaux à y faire.
Lorsqu'il arrive dans le village, il ne se sent pas le bienvenue, les gens ne le saluent même pas. Jean est pourtant bien décidé à rester là, il ne veut pas partir, il a prit la décision de rester et de s'installer dans ce village.
Jusqu'au moment où une femme va avoir besoin de lui suite à un accident. Il va l'aider, la ramener chez lui, par chance c'est sa voisine la plus proche. Il a la chance de "tomber" sur une famille accueillante, qui va changer pas mal de chose pour lui et son avenir.
Avec ce roman court, Stéphanie nous conte la dure vie dans les petits villages où les préjugés et les habitudes ont la vies dures et sont plus que tenaces. Il suffit pourtant de pas grand chose pour que tout change.
Si en plus, nous avons un avant-goût d'une potentielle future romance, cela donne encore plus d'émotions au récit.
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un livre a ne pas manquer ,une fois commencé il est difficile de le laisser , un livre plein de fraicheur qui nous emmènent au canada ,il nous laisse sur notre faim j'espère une suite aussi captivante .merci aux auteurs pour ce merveilleux voyage.
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Le printemps déjà pointait le bout de son joli nez. Bientôt un vivant timide commencerait à percer la terre, de nouvelles générations succéderaient aux anciennes et d’un jour à l’autre, le paysage changerait. Déjà le soleil dardait de ses rayons tout de la glace qui encore emprisonnait la terre, les bois ou les bâtiments, et d’instinct malgré que rien ne fût encore pourtant vraiment joué, tout du vivant sentait que bientôt s’achèverait le règne blanc.
De partout une eau claire et pure, instinctivement, viendrait grossir la rivière, comme si, par intelligence naturelle, elle savait d’avance ce qu’elle avait à faire. Chaque goutte trouverait son chemin, suivrait les pentes et finalement viendrait s’ajouter à ce qui n’était plus entièrement tapis de glace gelée, mais déjà, sur ses côtés, petits ruisseaux courants.
Bien qu’on allait souvent voir ce qui se passait chez Sainte-Croix et qu’on y veillait à tout, chez les Providence, on évitait pourtant de trop parler de lui, car les fois où l’on avait abordé le sujet Rose-Aimée n’en avait que manifesté davantage d’angoisse. Elle sombrait alors dans une sorte de langueur mélancolique qui lui assombrissait le caractère et la rendait aussitôt inexplicablement soucieuse.
Elle avait pris l’habitude de s’isoler pour penser à Sainte-Croix et alors que la moindre petite babiole le rappelait à son souvenir, son cœur finissait par surcharger. Elle avait façonné un bracelet fait d’un lacet de cuir sur lequel elle avait fixé une petite croix de métal qu’elle avait remarquée parmi les outils d’Esdras et qu’il avait accepté de lui laisser n’y voyant qu’une retaille sans importance. À côté de la croix, elle avait attaché une petite rose qui la représentait et lorsqu’elle baissait les yeux vers son bracelet, elle se revoyait observant les mouvements de ses doigts, comme fascinée à l’idée qu’en joignant la croix et la petite rose à l’aide de fils, c’étaient leurs destins qu’elle unissait concrètement. Chaque fois qu’elle y réfléchissait, elle sentait son cœur se gonfler de plaisir.
Sans rien en dire à personne un jour elle prépara la terre de chaque côté du chemin de rondin qui menait à la porte de Sainte-Croix pour bientôt y planter une rangée de plants qui fleuriraient l’été venu. C’était seulement par ces petites attentions que tous, sans en parler aux autres, manifestaient combien ils attendaient son retour. Même Esdras qui avait pourtant beaucoup à faire en ce début de saison, avait entrepris de dessoucher, à temps perdu, les troncs calcinés des arbres brûlés pour que les abords fussent plus riants.
L’hiver mugissait ses dernières bourrasques, contrarié qu’il était maintenant dans son dessein de froidure par un soleil qui progressivement envahissait presque tout des journées ; et malgré que l’astre se montra encore un peu timide dans sa clarté, il apparaissait pourtant à chacun après l’hiver comme magnifique et presque éblouissant.
Peu à peu un paysage qui semblait nouveau, puisque une saison enneigée l’avait fait un peu oublier, doucement se révélait ; et chacun redécouvrait le vert tendre qui était propre au réveil de la nature avec étonnement, tel une œuvre qu’un peintre sur une toile blanche, traits à traits commencerait à dessiner.
Au fur et à mesure que les jours passaient, chaque buisson, lisière, ruisseau ou horizon même, à cause de la fonte, davantage affirmait ses contours et reprenait les jolies couleurs de l’arbre de vie.
Les chemins de Sainte-Croix, par Stéphanie Perreault et D. Simon. Lecture d'extraits par Stéphanie Perreault.