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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On entre dans « Terre du Vent » comme dans un labyrinthe de senteurs. L'émotion est diffuse, prégnante dès les premières lignes. Fiction ou document de vie, on est tour à tour sur les deux niveaux. On avance à tâtons dans ce dédale d'images ourdies de doigts d'orfèvre, dans une écriture charnelle douée d'une âme libre.

Dans cette évocation d'une ferme de l'Algérie coloniale, Michèle Perret donne à ressentir des personnages et se sont eux qui tissent la trame de « Terre du Vent », que l'on suit et accompagne à pas de voleur, parce qu'on les surprend dans l'intime de l'ombre, dans le sacré qui suinte subrepticement de l'inconscient, dans les affects ressurgis, inattendus. On s'éprend de Choune, la petite héroïne dont on devine que c'est l'auteur enfant. On écoute Mado. On rêve sur la folie de Majda. On entend le rire clair des enfants dans ce jardin qui n'existe plus et on évite de croiser les djinns ou les petits morts au visage sans regard ; on a peur de voir le diable dans le miroir la nuit. Tout l'inconscient collectif d'un univers envolé nous est brossé en touches subtiles. En puriste de la langue française, Michèle Perret sait ciseler ses mots ; ses chapitres coulent dans un ordre alangui, écrasés de soleil, à l'ombre bleue des casuarinas.

En filigrane, c'est tout un monde oublié qui se met en branle. Une période qui couvre les années de la guerre mondiale : 1939 – 1945. L'orage dévaste l'Europe mais gronde aussi au Maghreb. Et sous ce ciel trop bleu qui présage déjà la tourmente, Choune s'éveille au bonheur de vivre, à la sensualité ou plutôt la sensitivité, toute pétrie de cette terre qui ne laisse aucun de ses enfants indemnes. Chapitre après chapitre, comme on feuillette un vieil et cher album rempli de photos précieuses, on s'attarde sur les images, on sent monter une émotion, et on n'a surtout pas envie de terminer le livre. Et puis la dernière page tournée, reste un trouble venu de si loin, du pays mystérieux de l'enfance, avec ses légendes, ses vieilles peurs et son espérance.
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Dans un monde de fantômes et de féérie, la culpabilité diffuse d'une petite pied-noire.
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J'ai lu « Terre du vent » d'un seul trait, avec passion. L'histoire
de l'enterrement d'une poupée dans ces jeux de l'enfance où la conscience de la mort semble renforcer l'instinct de conservation donne le sentiment que Blanche Neige était destinée à survivre aux vicissitudes de l'histoire et à la folie des hommes. Car la recherche d'un jouet perdu amènera fatalement à celle des souvenirs que le temps semblait pouvoir enterrer à jamais … Et la mémoire, aidée par la magie des mots et la maîtrise de la langue amènent Michèle Perret à ressusciter un monde disparu, l'Algérie de notre enfance, celle de ces coins de bonheur, tels le Saint Antoine de ce délicieux récit, où chacun, quelle que fut sa condition, vivait en portant dans le coeur un sentiment d'être au paradis.

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