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sur 165 notes
LES FAIBLES ET LES FORTS de Judith Perrignon

Alors, c'est une histoire qui se déroule aux États-Unis dans une famille de personnes de couleur qui subit de la discrimination de la part des Blancs. Ça commence en 2010 puis il y a un retour en 1949.

Que dire sinon que son auteure est journaliste à Libération et que l'exercice auquel elle s'est livré n'est pas très convaincant. C'est bien écrit mais les ficelles sont un peu grosses ...
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Voici un livre court et efficace, qui montre par un fait divers terrifiant l'ampleur du racisme en Amérique, et l'hypocrisie des bien pensants.
la ségrégation, bien qu'abolie, continue à exister en causant douleurs, tragédies.

Un jour d'avril 2010, une famille afro-américaine profite de la chaleur pour pique-niquer au bord d'une rivière. Les enfants ne savent pas nager, et la plupart perdent la vie lors de cette journée. En effet, les enfants afro-américains ne savent pas nager - un enfant noir à trois plus de chances de se noyer - héritage tragique des politiques ségrégationnistes qui ne permettaient pas aux populations noires de se rendre à la piscine municipale.
On est plongé dans le quotidien de cette famille qui subit de plein fouet le racisme : délit de faciès, acharnement moral, tabassages ...
Edifiant.
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Un petit livre à lire pour le cours de français ça ne m'avait pas manqué ! :)
Mais bref, quand j'ai lu le résumé du bouquin, il faut dire que j'étais un peu sceptique, parce que les livres réalistes et moi c'est pas non plus une amitié folle et, même si je me disais que les messages que faisait passer le roman pouvaient être intéressants, ça ne me tentait pas trop.
Mais bon, je l'ai lu parce qu'il faut bien, et j'en suis ressortie mitigée, mais surtout marquée par ma lecture.

Ce livre se divise en trois parties qu'on peut appeler : ‘'la mise en place du décor'', ‘'l'avant'' et ‘'l'après''.

Pendant ‘'la mise en place du décor'', on rencontre un par un les membres de la famille qu'on va suivre : la grand-mère, la mère et les enfants. Chacun d'eux a le droit à son point de vu, et j'ai trouvé ce début de roman assez déroutant car la narration m'a pas mal perturbée au début et il m'a fallu du temps pour apprendre à passer outre.
En effet, il y a extrêmement peu de dialogues et de très longues phrases qui nous donnent l'impression d'être plongé à 100% dans le cerveau du personnage, et de voir littéralement ses pensées défiler devant nos yeux. C'est la première fois que je lis un roman écrit de telle sorte, avec cette manière de tourner la narration, une plume assez brute et crue, et ça m'a beaucoup déroutée au début.
Le point positif d'avoir les différents points de vu de la famille, c'est qu'on a celui de différentes générations donc c'est intéressant de voir les contrastes entre les pensées de la grand-mère et celle de la petite fille par exemple.

Ensuite, lors de la partie ‘'avant'', on va suivre une journée particulière de l'enfance de la grand-mère (Mary Lee), une journée lors de laquelle les piscines ont été autorisé aux Noirs (parce qu'on était en 1949 et que le racisme était roi :/ ).
On assiste à beaucoup de violence, de haine, de racisme, d'injustice… C'est révoltant et horrible à lire, mais on ne comprend pas vraiment le rapport avec la première partie avant de lire la dernière : ‘'l'après''.

C'était marqué dans le résumé : on savait que les enfants allaient se noyer, mais ça ne rend pas cette partie moins affreuse à lire, le témoignage de Peter le sauveteur était particulièrement horrible et impactant.
Et c'est là où on relie tout : personne ne savait nager, les piscines étaient interdites aux Noirs qui ont fini par avoir peur de l'eau…
60% des enfants Noirs ne savent pas nager d'après ce livre, une statistique affolante mais vraie. À cause du racisme inacceptable, des aprioris et de la peur que leur ont transmis leur famille, des enfants meurent aujourd'hui par noyade parce qu'ils n'ont jamais appris à nager. Et de connaître à la fin du livre, les prénoms et les âges des vrais enfants noyés (cette histoire est inspirée d'un fait divers) rend la lecture encore plus horrible.

Je n'avais jamais entendu parler de tout ça, et je suis ‘'heureuse'' de l'avoir appris grâce à ce livre.
Je n'ai pas forcément apprécié ma lecture (surtout la dernière partie qui était particulièrement dure à lire), mais je pense que c'était nécessaire que je lise ce livre.
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Le destin des enfants Baker semble tout tracé. Parce qu'ils sont noirs, la prison pour les garçons, les grossesses non désirées pour les filles.
Le récit commence par une descente de police en une chaude journée d'août 2010, en Louisiane. Et si Marcus est innocent, ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne devienne coupable. Chacun des membres de la famille est à son tour le narrateur de ce moment, la principale étant Mary Lee, la grand-mère. Puis, vite, pour penser à autre chose et se rafraîchir, le barbecue au bord de la rivière Rouge. Un retour en arrière revient sur la jeunesse de Mary Lee et l'omniprésence du racisme aveugle, violent, stupide. Quelles que soient l'époque et les circonstances, c'est bien d'inégalités des chances dont il est question dans ce roman, et le destin de cette famille, qu'on pensait scellé aux premières pages, prend un tour encore plus bouleversant.
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Un court roman (150 pages) inspiré d'un fait divers réel survenu en Louisiane en 2012, et bâti autour d'une famille afro-américaine.

Alors qu'on pourrait s'attendre à un roman de plus sur la ségrégation, Judith Perrignon choisit un angle d'attaque original avec un flash-back sur l'année 1949 et l'émeute provoquée par l'ouverture des piscines aux Noirs dans la ville de St Louis, émeute vécue par la grand-mère Mary Lee.
« Légalement, rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entrer dans une piscine. » Légalement certes, mais concrètement …la ville préférera fermer ses piscines que connaître des émeutes à répétitions et la population noire va inconsciemment intérioriser l'idée que l'eau n' est pas faite pour elle . En 2012, l'année du fait divers tragique, 60% de la population afro-américaine ne savait pas nager.

En montrant les conséquences de l'esclavage et de la ségrégation sur le quotidien des générations actuelles, l'auteure a bâti un récit percutant et poignant qui incite à la réflexion.

Mon quatrième livre de Judith Perrignon dont j'apprécie toujours la plume.
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Judith Perrignon est journaliste, sa plume est alerte et concise mais elle possède également un grand sens littéraire. Basée sur un fait réel, l'histoire nous emmène dans le Sud des Etats Unis où le racisme ordinaire fait force de loi, héritage de l'esclavage, de la ségrégation et des conditions précaires d'existence des Noirs Américains depuis plusieurs décennies. le roman s'ouvre en 2010 en Louisiane et donne la parole aux différents membres d'une famille afro américaine après une descente musclée de la police visant Marcus, l'adolescent de la famille accusé de trafic de drogue. Dans cette partie polyphonique, chaque protagoniste exprime son ressenti face à cet évènement et revient sur leur vie quotidienne et le manque de perspectives dans un monde où tout semble joué d'avance. Mamy Lee la grand-mère, sa fille Dana, et ses enfants racontent comment leurs rêvent se heurtent à la réalité d'une Amérique encore largement dominée par les Blancs. La seconde partie remonte le temps, nous voilà dans le Missouri dans les années 50, et décrit les conséquences dramatiques de l'annonce d'un adjoint au Maire : "Légalement, rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entrer dans une piscine." Certes, la loi a aboli la ségrégation mais qu'en est -il réellement dans les esprits des habitants ? Pour le savoir, nous suivons une bande de jeunes Noirs, dont Mary Lee alors petite fille, bien décidés à se baigner ce jour-là, mais la population blanche qui jouissait jusqu'alors de l'usage exclusif des piscines n'est pas prête à accepter ce changement. La dernière partie du roman, revient en 2010 en Louisiane et raconte un fait divers tragique sous la forme d'une retransmission d'une émission de radio, au cours de laquelle l'animateur fait réagir auditeurs et politiques, au sujet de la noyade de six adolescents noirs, ceux- là même du début du roman. Particulièrement bien documenté et parfaitement construit, ce court roman résonne avec une force particulière aujourd'hui tant les Etats Unis n'en n'ont pas fini avec cet héritage colonialiste et sont toujours en proie à des discriminations raciales, comme l'ont prouvé d'autres faits divers tragiques récents.
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Plonger dans le racisme ordinaire et terrible à la fois qui sévit aux États-Unis depuis l'esclavage, ces femmes et ces hommes arrachés à l'Afrique, Judith Perrignon dont j'avais lu L'Intranquille, autoportrait d'un d'un peintre, d'un fou avec Gérard Garouste, et Victor Hugo vient de mourir, le réussit parfaitement.
Dans ce roman, Les faibles et les forts, éliminé hélas des livres proposés par ma Médiathèque… Pourquoi ? j'ai été révolté, ému, scandalisé par le sort réservé aux Noirs qui avaient réussi à se libérer de l'esclavage mais toujours victimes d'un racisme bien enraciné dans les esprits de la majorité de la population blanche.
Au travers du vécu de la famille Baker, plus particulièrement de Mary Lee (74 ans), la grand-mère, je suis plongé sans ménagement dans une intervention plus que musclée chez ces gens dont Marcus est soupçonné de trafic drogue.
Petit à petit, s'expriment Dana, la fille de Mary Lee, qui a eu cinq enfants de trois pères différents : Marcus, Deborah, Wes, Jonah plus Carlos, l'aîné, qui est dans l'armée.
Nous sommes le 2 avril 2010, au nord de la Louisiane et Dana emmène la famille à la rivière Rouge pour y passer un bon moment. Les voisins, la famille King, y vont aussi. Au passage, j'apprends que Howard, le frère de Mary Lee, est sourd depuis l'âge de 17 ans.
Brusquement, Judith Perrignon effectue un retour en arrière, le 21 juin 1949, à Saint-Louis, Missouri. Là, je me retrouve confronté à un événement dramatique suite à la déclaration de O'Toole, l'adjoint aux affaires sociales, qui affirme : « Légalement, rien n'empêche un Noir qui veut nager d'entre dans une piscine. »
À partir de là, s'enclenche une cascade de calamités qu'il faut lire pour comprendre cette haine féroce des Blancs qui se liguent pour empêcher les Noirs d'accéder aux piscines municipales. C'est terrible, d'une violence inouïe car « Negroes are pushing too far. »
Aussi, en 2010, un enfant noir a trois fois plus de risques de se noyer, héritage de l'esclavage et de la ségrégation.
S'ajoute à cela la légende de Shine que les enfants réclament sans cesse à Mamy Lee. Ce n'est qu'à la fin du roman que je la connaîtrai enfin.
Impossible d'en dire plus mais il faut découvrir la réaction des auditeurs sur l'antenne de la National Public Radio. Que de stéréotypes ! Quelle honte avant que… !
En conclusion, Judith Perrignon rappelle un événement dramatique survenu le 2 août 2010 à Shreveport.
Apprendre à nager, cela semble évident pour nous. D'ailleurs, l'école se charge de réaliser cet apprentissage pour tous les enfants qui n'ont pas la chance d'avoir des parents qui les emmènent à la piscine ou à la plage. Mais aux États-Unis…
Lisez Les faibles et les forts ! Dans ce livre, Judith Perrignon m'a fait prendre conscience d'une terrible injustice, une de plus, subie par la majorité des Noirs confrontés à un racisme jamais complètement éradiqué.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Un court roman en trois parties qui se passent à différents moments de l'histoire des Etats-Unis. En 2010 plusieurs adolescent·es meurent noyés. Dans une première partie on dévouvre le cadre de vie des familles de ces jeunes personnes dans le contexte de racisme prégnant aux Etats-Unis au 21e siècle. Dans la seconde partie nous découvrons comment dans le contexte ségrégationniste ancien l'accès aux piscines et dont à la natation a été refusé aux personnes noires et comment les tentatives de normaliser l'accès a suscité de la violence. Enfin dans la troisième partie on découvre dans le cadre d'une émission de radio différentes réactions à la suite du drame de 2010 avec la mise en lumière de comment l'incapacité à savoir, apprendre, revendiquer de pouvoir nager a été intériorisée depuis des décennies par les populations noires pour aboutir à cette sordide mort.
Ce livre m'a bouleversé car d'une manière magistrale il met en avant comment des faits du passé lointain marque encore les conditions de vie des personnes noires, comment elles-mêmes et les populations blanches continuent à perpétuer les stéréotypes. Toute comparaison gardée j'ai été bouleversée de voir comment cette idée de la natation étrangère aux personnes noires dans le contexte français est aussi transmis. J'en ai été témoin, on véhicule l'idée que si une personne ne parvient pas à nager de manière satisfaisante c'est parce qu'elle est noire ou même qu'elle a des ascendant·es noires. Incroyable...
A lire absolument.
La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
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L'eau est le fil conducteur, pour ne pas dire personnage à part entière de ce roman construit en trois parties. Dans la première partie, nous faisons connaissance avec Mary Lee vivant en Louisane en 2010 avec sa fille Dana et ses 4 petits-enfants.Les policiers surviennent un jour pour fouiller l'aîné Marcus, soupçonné de dealer de la drogue. La peur de Mary Lee revient de plein fouet, elle se remémore la discrimination subit avec ses frères dans sa jeunesse. La deuxième partie, basée sur un fait réel, retranscrit l'émeute ayant eu lieu à Saint Louis en 1949 lorsque le maire ce cette ville a déclaré que : "légalement rien ne s'oppose à ce que le Noirs aillent à la piscine". Mary Lee y était, elle regardait son frère Howard et ses copains qui avaient pu s'y rendre. Perchée dans son arbre, elle fut témoin de l'arrivée de blancs, jeunes et moins jeunes, bien décidés à punir ces enfants noirs qui avaient oser aller à la piscine. Son frère Howard en gardera des séquelles à vie. La troisième partie décrit une émission de radio diffusé en août 2010 sur le thème de l'eau et du pourcentage élevé de 60% des jeunes noirs qui ne savent pas nager.Les auditeurs appelés à témoigner tentent d'expliquer ce fait car longtemps, les noirs n'ont pas été autorisés à aller dans les piscines. Imprégnés aussi par leur peur ancestrales de l'eau: un esclave qui sait nager est un esclave qui peut s'enfuir". le dernier témoin est un sauveteur qui raconte son expérience traumatisante lorsqu'il a été appelé pour secourir 7 adolescents noirs en difficulté dans la rivière. Il n'a pu en sauver qu'un seul....
Ce roman m'a bouleversé, d'une part car bien que romancée, cette histoire est basé de des faits réels et la mort de ces 6 jeunes est insoutenable, d'autre part car le racisme et le déterminisme social est encore beaucoup trop présent aux Etats-Unis, le récent assassinat de George Floyd le prouve.
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