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EAN : 9782913366916
256 pages
L' Iconoclaste (26/08/2015)
3.72/5   356 notes
Résumé :
« La nouvelle court les rues, les pas de porte et les métiers, on entend l’autre dire qu’il est mort le poète. Vient alors cette étrange collision des mots et de la vie, qui produit du silence puis des gestes ralentis au travail. L’homme qui leur a tendu un miroir n’est plus là. Tout s’amplifie, tout s’accélère. On dirait qu’en mourant, qu’en glissant vers l’abîme, il creuse un grand trou et y aspire son temps, sa ville… »
La mort de Victor Hugo puis les funé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (138) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 356 notes
Victor Hugo était un grand homme, un grand poète car ce dernier savait écouter le peuple et sa misère, il écoutait le battement des coeurs de la foule, respirait l'ombre des pauvres pour en faire jaillir la lumière. Sa plume touchait et nous touche encore car Victor Hugo était un grand visionnaire. Un siècle a coulé depuis Victor Hugo et les misérables continuent de tapir dans l'ombre des grands dirigeants.

Judith Perrignon s'attarde sur le dernier souffle de Victor Hugo, un souffle qui ne parvient pas à s'étouffer auprès de cette foule qui l'acclame, le réclame, le louange.
La mort de Victor Hugo entraîne avec elle, les cris, les pleurs, la peur de tous ces gens qui ont été compris dans les écrits du grand poète.

J'aurai été totalement séduite par ce roman si l'auteure avait pris le parti du poète plutôt que de l'homme politique. Trop de discussions politiques et pas assez de lyrisme. Pas assez de coeur. J'aurai voulu accompagner le poète auprès de la foule plutôt que de lire des tergiversations politiques. Lorsque l'auteure s'attarde sur le poète, c'est une envolée sensible et juste, j'en voulais davantage.

Je reste sur cette impression douce amère d'une seconde mort d'un condamné.
Victor Hugo, c'est tellement plus. C'est toi, moi, vous, c'est une plume de lumière et d'étoiles sur nos obscurités...
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J'avais vu la critique de ce livre dans l'émission culturelle que je regarde le dimanche matin. Puis ce fut au tour de Lili Galipette d'en faire l'éloge dans son blog. J'avais déjà une montagne de livres à lire mais je me suis laissée tenter, faible que je suis ! D'autant plus que cela n'était pas gagné ! Vous connaissez mon aversion pour Victor Hugo, - l'homme et non l'écrivain à qui je reconnais toutes les qualités qu'on lui prête -, depuis que j'ai lu les essais d'Henri Gourdin.

Mais Judith Perrignon m'a embarquée dès la première page par son style flamboyant et surtout par le rythme soutenu qu'elle donne à son texte. Elle ne laisse pas le lecteur respirer une seconde. On a vraiment l'impression de se retrouver dans ce Paris en attente du décès d'Hugo, une ville désemparée, totalement perdue, comme si la disparition de l'écrivain allait la laisser orpheline à tout jamais.

J'ai vraiment apprécié ce livre qui non seulement rend un bel hommage à l'auteur que nous connaissons tous mais qui, également, est honnête et ne cache rien de ce dernier. On sent que Judith Perrignon s'est imprégnée totalement de sa vie et de l'ambiance de l'époque. Je lui tire mon chapeau !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Le roman historique de Judith Perrignon ressemble à une enquête journalistique de par le recueil des témoignages des participants actifs aux obsèques de Victor Hugo.
Judith Perrignon apprend au lecteur que la disparition de Victor Hugo a été un enjeu politique entre les laïques et les religieux, les bourgeois et les prolétaires.
Elle montre aussi comment le pouvoir a pu conserver l'ordre public face à l'immense émotion suscitée par la perte de l'icône que représentait Victor Hugo.

Par le choix des témoins, et la chronologie de l'enquête, la lecture gagne en tension et en émotion avec le rassemblement pour les funérailles.
Le roman de Judith Perrignon n'est pas un hommage à Victor Hugo, mais un hommage à la vénération que lui portait une nation.
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Mai 1885, à 83 ans, Victor Hugo est victime d'un refroidissement qui tourne mal.
Alité, il est entouré des ses deux petits-enfants Jeanne et George, de jeunes adolescents qu'il aime beaucoup.
Ses enfants sont morts prématurément sauf Adèle qui vit en institut psychiatrique.
Quelques jours plus tard, après une agonie pénible, le grand poète meurt.
Toutes les couches de la société parisienne veulent se manifester aux funérailles du grand Homme.
Les hommes d'église tenteront de le ramener au derniers rites du catholicisme. En vain, Hugo est croyant mais refuse tout dogme, toute religion.
A l'Assemblée Nationale, les différents partis essaient de politiser l'évènement à leur avantage.
Les anarchistes et les libres-penseurs se manifestent également, encore sous les remous de la Commune de 1871.
Le peuple vit cette perte de façon très douloureuse : le grand Hugo les a fait vivre sous sa si belle plume.
C'est un livre remarquable écrit par Judith Perrignon qui aura fait un travail colossal pour rassembler et recouper les faits de ces quelques jours d'agonie et de cette dizaine de jours avant l'inhumation dans l'église Sainte-Geneviève dont on a enlevé les signes appartenant à la religion puis, au panthéon par la suite.
L'auteur y mêle les faits humains et la politique de façon à ne pas lasser le lecteur.
Etant Belge, j'ai dû souvent me remémorer ou apprendre des faits via mon dictionnaire ou Internet et j'ai été comblée car j'aime découvrir ou approfondir de nouveaux domaines comme "le mur des fédérés", la personnalité de Louise Michel, des précisions au sujet de la Commune...et j'en passe.
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Mai 1885. Le vieil Hugo est mourant, refusant toujours la confession. Hors de ma vue, la calotte*!
Au dernier souffle, 500 personnes devant chez lui, en silence. Paris pleure son poète.

Icône nationale, Victor Hugo ne s'appartient plus. De tous bords politiques, on se l'approprie, on vote des obsèques nationales mais on s'étripe pour juger du bien-fondé de la mise au Panthéon, trop laïquement révolutionnaire pour la Droite conservatrice. D'autant qu'il faut en virer les curés pour y remettre les Grands Hommes.
Et chacun y va de son avis, de la chambre des députes au pavé parisien, des journaux aux encagés des Grande et Petite Roquette, des amnistiés de 71, des socialistes, anarchistes de tout poil. On réprime même une émeute aux relents enfouis de Communards au Père Lachaise.

Le grand défilé des funérailles, tous veulent en être, drapeaux déployés, et ça risque de crisper les susceptibilités ...
Car Victor Hugo a beau être fils d'officier d'Empire, il a toujours écrit pour le peuple, et de ses idéaux de liberté, en a tiré ses livres et ses vers.

Judith Perrignon restitue à sa manière très littéraire un temps fort de la jeune IIIe République, un événement qui fit date par sa démesure et les passions soulevées. Paris va vivre une manifestation populaire unique relatée ici avec précision, mêlant les événements forts de la vie de Victor Hugo par les souvenirs de ses proches et restituant le contexte fortement politisé du 19e siècle.

Passionnnant, et à compléter par les photographies d'époque qui donnent une idée de la démesure de ces funérailles nationales.

Testament de Victor Hugo:
" Je donne cinquante mille francs aux pauvres, Je désire être porté au cimetière dans leur corbillard. Je refuse l'oraison de toutes les églises, je demande une prière à tous les âmes. Je crois en Dieu."

(*anachronisme, je reconnais!)
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critiques presse (2)
Telerama
09 septembre 2015
Avec une érudition époustouflante, Judith Perrignon profite de la mort théâtralissime du poète pour faire clin d'oeil à toutes les instrumentalisations possibles des grandes émotions collectives.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
07 septembre 2015
La prose de Judith Perrignon est de rage et de souffle. On est emporté par ce récit comme par la foule qui, il y a cent trente ans, dit adieu à son poète.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (152) Voir plus Ajouter une citation
Étrange tableau autour du lit qui prend toute la place dans la petite chambre. Ils tournent, piétinent, penchés, inquiets, ils se tiennent à deux pas du malade ou bien tout près, ils portent la marque de la tendresse qu’il leur a prodiguée ou bien celle de son autorité sur eux, et ils n’ont plus de mots aux lèvres sinon pour lui répondre quand il parle. Tous ont toujours laissé sa voix les remplir des secousses du pays, du monde. Ils restent sourds désormais aux bruits de la rue. Ils reviennent à l’échelle de leur vie, aux épreuves traversées ensemble, à tous ces drames, tous ces morts chez cet ogre qui a enterré femme et enfants, à ces longues années d’exil sur ordre de l’Histoire. La chambre est comme une presqu’île fouettée une dernière fois par les tempêtes et les fièvres d’un seul homme. Chacun mesure son souffle sur son existence.
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Il regarde (Lisbonne) la foule depuis la fosse jusqu'au dernier balcon, certains sont jeunes encore mais ne le savent pas, ils ont le corps, le visage et les mains comme s'ils avaient vécu le double, ils s'épuisent à l'usine la journée, exultent ici le soir, qu'ils dansent ou fomentent la révolte. Le nom du poète les met en joie, mais qu'a donc fait cet homme pour ainsi pénétrer leurs esprits ? Il les a vus, racontés, c'est vrai et ce n'est pas courant chez les gens de son rang, mais ce n'était que des mots, les ont-ils seulement lus , Il y eut toujours tant d'illettrés aux barricades comme au bagne, tant d'enfances sans tendresse ni école. Lui les a lus, tous et depuis longtemps. Il les a aimés, les aime encore, certains même il les a appris par cœur. (p; 89)
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Il savait qu'il ne devait sa grandeur qu'à la colère du proscrit, ces longues années de Guernesey où il s'était senti seul et avec tous, qu'à Jean Valjean le voleur de pain, qu'à Fantine la fille publique, qu'à ces bas-fonds qu'il observait et écoutait, qu'à leur argot copinant dans ses livres avec sa plume superbe, il leur devait bien plus qu'à ces puissants qui plastronneraient derrière sa dépouille et tiendraient discours en tribune. Ce sont les faibles qui l'ont fait important, ce sont eux qui font les grands hommes, il faut avoir troublé les consciences, tissé les fils secrets de l'humanité, pour rassembler tant de monde, creuser le temps, les siècles, jusqu'au futur. (p. 190)
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Car c'est dans l'enfance qu'on rencontre Hugo, il faut avoir le coeur encore tendre, des voix autour de soi qui vous parlent du monde, de ses luttes. Pour Louise (Michel), ce fut un grand-père épris de révolution et de Voltaire, il égrenait les jours épiques les larmes aux yeux, en posant sa main sur les cheveux de sa petite-fille comme pour faire descendre sa mémoire de vieil homme dans sa tête à elle. (p.62)
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1. Pages 29 et 30.

C'est bien fini, il ne passera pas la journée.
Il y a l'ultime supplique de Mgr Guibert, archevêque de Paris, qui s'affole et écrit à Madame Lockroy. Sa lettre vient d'arriver.

" Je prends la plus vive part aux souffrances de M. Victor Hugo et aux alarmes de sa famille. J'ai bien prié au saint sacrifice de la messe pour l'illustre malade. S'il avait le désir de voir un ministre de notre sainte religion, quoique je sois moi-même encore faible et en convalescence d'une maladie qui ressemble beaucoup à la sienne, je me ferais un devoir bien doux d'aller lui porter les secours et les consolations dont on a si grand besoin dans ces cruelles épreuves."

Edouard Lockroy, immédiatement, s'enferme dans son bureau et lui répond.

" Madame Lockroy, qui ne peut quitter le chevet de son beau-père, me prie de vous remercier des sentiments que vous voulez bien lui exprimer d'une manière si éloquente et si bienveillante à la fois. Quant à Victor Hugo, il a déclaré ces jours-ci encore qu'il ne voulait être assisté pendant sa maladie par aucun prêtre d'aucun culte. Nous manquerions à tous nos devoirs si nous ne respections pas sa volonté."

2. P. 129.

" Monsieur Laucroy, Député, nous venons d'apprendre à l'instant par les journaux que le gouvernement a décidé de faire les obsèques de notre grand poète Victor Hugo, lundi 1er juin à onze heures. Nous aurions voulu rendre les derniers hommages à celui que nous appelions notre Père à tous. Les maisons auxquelles nous appartenons ne pouvant pas laisser tous les personnels s'absenter, nous nous voyons contraints de ne pouvoir assister aux funérailles de l'homme qui fut l'ami de tous. Nous venons vous demander au nom de tous, si comme parent de notre cher défunt, vous ne pourriez pas user de vos droits, en demandant au gouvernement que les funérailles se fassent dimanche, alors, nous pourrions assister aux funérailles du grand poète.
Les employés des quartiers du Faubourg-Saint-Denis et Saint-Vincent-de-Paul."

3. P. 131.

" Monsieur, le voeu de tous les habitants de la rive droite est de voir l'enterrement du regretté et vénéré Maître pour lui dire en passant un dernier adieu. Pourquoi ne pas lui faire suivre tous les boulevards ? Il appartient à tout Paris de pouvoir saluer une dernière fois Victor Hugo..."

"Monsieur, les funérailles ne devraient-elles pas avoir lieu un dimanche pour que tous puissent les suivre ? Si elles ont lieu un dimanche, tout Paris (moins les cléricaux) se fera un devoir d'y venir..."

4. P. 156.

Gragnon, tantôt roule délicatement les extrémités de sa moustache, tantôt lisse sa barbe, c'est un indice de satisfaction, à faire oublier qu'un demi-siècle plus tôt, le poil long était signe d'indépendance, d'esprit éclairé réservé aux révolutionnaires, aux peintres et aux artistes. Lui, est préfet de police de Paris. Il est dans son bureau, il a devant lui une carte de la capitale, on y voit en noir le chemin du poète depuis son lit jusqu'au Panthéon, en bleu, les positions des forces de l'ordre, en rouge comme leur fichu drapeau, les lieux de rendez-vous, lundi matin, des exaltés anarchistes, syndicalistes et autres espèces socialistes. A tous ces points, les forces de l'ordre seront là avec instruction de confisquer les bannières interdites.
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Vidéo de Judith Perrignon
Judith Perrignon vous présente son ouvrage "Notre guerre civile" aux éditions Grasset.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2821193/judith-perrignon-notre-guerre-civile
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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